Ah, l'Amérique, le royaume des riches, des libres et des fiers! Un bien joli petit monde bien à part, un écosystême bien étrange pour quelqu'un qui n'y a pas grandi. Une culture particulière, tantôt ouverte, tantôt raciste qui laisse peu de gens indifférents à défaut d'avoir une optique neutre. L'avion s'était posé il y avait un peu moins d'un mois maintenant et je sentais le poids de mes choix qui pesait un peu plus lourd sur moi malgré le fait que c'était une question de vie ou de mort. Entrer en Amérique en tant que touriste avait été facile, l'avis de décès de mon ancien amant n'avait pas été diffusée avant que je sois rentrée dans ce pays de la tarte aux pommes et d'aigles chauves. J'avais pris sur moi un peu moins de 1000$, un fond en argent comptant que j'ai depuis presque entièrement épuisée. L'hôtel que j'avais réservé pour des vacances d'un mois n'a jamais été ma maison, j'avais optée pour aller vers les autobus afin de fondre dans la masse avant qu'un doigt soit pointé vers la jeune femme naïve qui avait été avec lui au moment de sa mort. Mine de rien, je ne peux pas dire sans une certaine pointe de honte que mes voyages vers les États-Unis ne m'ont pas permis de rejoindre le Mile High Club, de charitables hôtes d'avions avaient un magnifique sourire en me donnant mes boissons et repas après le décollage et mon alimentation nouvelle de ma condition m'avait contraint de me débaucher ainsi, tendue comme peu. Il est fou comment les gens négligent le sentiment de panique de voler dans un tube de métal des kilomètres au-dessus de la surface de la terre.
Viendra ensuite l'autobus... C'est merveilleux mais cher, le lieu que j'ai passé plus d'une semaine à faire, sautant d'un à l'autre pour brouiller toute piste, une paranoïa qui m'a peut-être sauvée la vie. Ensuite vint le moment de faire le pouce... Je ne vais pas dire que je suis fière mais les hommes sont si facilement manipulés... Et en prime j'en tirais mes repas bien que je n'aime guère l'amour oral que la majorité demandaient. Des repas, des nuits dans l'arrière d'un camion, une chambre d'hôtel ici et là... La vie sur la fuite n'est pas plaisante et j'ai vue mon poids diminuer du peu de gras que j'avais d'entrée de jeu. Une garde-robe mineure dans un sac à dos, j'avais parfois eue à fuir un camionneur trop entreprennant qui avait laissé sentir que ma vie était en danger. Heureusement il existe dans l'Amérique un nombre (tristement élevé) de réfuges pour femmes qui subissent des sévices et, dans mon état, j'avais gagnée la Nouvelle-Orléan pour trouver un de ces lieux et me renflouer mentalement. On me posait des questions, certes, mais le fait de jouer la femme qui ne parle que peu d'anglais malgré mon talent linguistique pour celle-ci, acquise par des cours et via internet afin de pouvoir parler la médecine, m'a plus souvent qu'autrement sortie de mauvais moments.
Cependant, les jours sont passés et je commençais à me sentir mal d'être ainsi alors que d'autres avaient aussi des situations à craindre alors j'ai quittée le refuge avec promesse de tenir au courant, feignant que j'allais regagner mon pays natal loin de l'homme qui m'avait ainsi rendue un animal aux abois... Et j'ai gagnée la rue. Oh, je ne peux pas dire que j'y ai souvent dormie, il y avait toujours plus d'un homme prêt à payer à boire ou offrir un lit ou un divan... Et je débutais à m'y faire. Oh, pas d'arrogance, j'ai conscience que je suis belle et j'essaie de maîtriser cette énergie pour faire tourner les têtes mais je reste une russe sans nom dans la Nouvelle-Orléan.
Du moins, c'était là ce que j'étais jusqu'à trouver un jour une boutique de bijous magnifiques. L'homme au bras duquel j'étais pendu parlait de la qualité de joallière de la femme, bien entendu parlant de m'acheter une bague ou que sais-je mais il me parle de la femme tenant les lieux et je sens mon estomac... Je ne sais s'il y a eu des papillons ou s'il a sombré mais je devais savoir... J'ai attendu les heures d'ouvertures, vers la fin de la journée lorsque je supposais qu'une propriétaire serait là avant de gagner l'endroit.
La vendeuse se fait charmante, comme elles le font toutes et je sens un frisson d'anticipation, je pourrais sans doutes manger ici mais ce n'est pas ce que je veux alors que je parle lentement en anglais teinté lourdement de russe.
"Je voudrais voir la propriétaire... Je demande Sanctuaire."
Dernière édition par Diana Morozov le Mar 21 Juil - 14:55, édité 1 fois
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La vampiresse avait passé la journée chez elle à travailler, puis, dès le soir tomber, elle était venue terminer son labeur au sein même de la boutique. Elle pouvait tout à fait se passer de ce genre de visite, mais elle avait remarqué depuis longtemps à présent que les visites régulières, et une implication récurrente des hautes strates de l'entreprise, avaient un impact particulièrement positif, aussi bien sur la qualité de l'environnement du travail, que sur le rendement. Ainsi, elle faisait souvent la fermeture de la boutique avec ses employés. Et d'ailleurs l'heure était venue, la vendeuse s'accordant à s'occuper de la dernière cliente avant de fermer le rideau. Catherine adressa un sourire polie à la très jolie blonde qui lui faisait face.
Bonsoir Mademoiselle, que puis-je pour vous ?
Elle s'attendait à des renseignements et peut-être même des essayages.... Mais pas à ce qui suivit. La vendeuse papillonna légèrement des yeux, réfléchissant à si elle avait bien compris son interlocutrice, avant de répondre dans un sourire un peu gêné.
Je.... Êtes-vous sûr de ne pas faire erreur Mademoiselle ? Nous.... Ne proposons pas ce genre..... de service ?
Néanmoins face à l'insistance et à l'accent de la demoiselle, l'employée en vint à se dire qu'il y avait peut-être un simple problème de langue.
Je vais voir si Mademoiselle Orlov est disponible, je vais vous demander de bien vouloir patienter quelques instants.
S'emparant du téléphone, elle s'éloigna un peu pour garder la jolie blonde en visuel tout en expliquant discrètement la situation à Katyusha. Cette dernière fut interloquée par la situation, se demandant si quelqu'un n'était pas entrain de lui faire une mauvaise blague. Elle quitta son bureau pour rejoindre la boutique et constater la situation d'elle-même.
Zdravstvuyte, miss, mne soobshchili, chto vy ishchete ubezhishche, eto pravil'no?*
Si c'était une petite comique qui se payait sa tête, elle allait vite le découvrir, car il n'était pas donné à tout le monde de comprendre et parler couramment le russe, surtout dans la région. Néanmoins.... Alors qu'elle commençait à détailler la jeune personne face à elle, le doute commençait à s'installer. Elle n'avait pas la stature de quelqu'un qui jouait un rôle.... Mais peut-être était-elle bien ancrée dans la peau de son personnage ? Elle fit signe à son employer de commencer la fermeture. Quoiqu'il advenait de cette jeune fille, il n'était plus l'heure de recevoir d'autres clients. Mais tout de même.... En imaginant que cette inconnue disait la vérité et qu'elle voulait vraiment trouver asile.... Pourquoi être venue ici, dans une boutique de bijoux, et non à l'ambassade ou tout autre endroit plus indiqué pour cela ?
Odna detal' uskol'zayet ot menya, zachem prikhodit' v yuvelirnyy magazin, chtoby poprosit' ubezhishche? Eto ne samoye podkhodyashcheye mesto dlya etogo.
Si elle ne pouvait prendre les instances régulières pour résoudre sa situation, c'était que quelque chose l'en empêchait.... Et il y avait dès lors fort à parier que cela cachait des ennuis sous-jacents. Pour être habituée à s'y fourrer jusqu'au cou, qu'elle le veuille ou non d'ailleurs, elle commençait à les sentir venir. Depuis qu’elle s'était installé en Nouvelle-Orléans, elle avait réussi à éviter de s'attirer des problèmes, n'ayant dès lors rencontrés que de menus incidents isolés et sans grande portée. Mais sa frêle tranquillité chancelante ne tenait qu'à un fil.... Elle avait déjà dû faire face à un réseau mafieux à Londres.... Si elle pouvait éviter de recommencer, cela l'arrangerait. Mais peut-être qu'avec un peu de chance, toute cette histoire n'était qu'un quiproquo parfaitement bénin qui allait se résoudre en quelques minutes.....
Les petites traductions:
Bonjour Mademoiselle, on m'a informé que vous cherchiez asile, est-ce exacte ?* Un détail m'échappe, pourquoi venir dans une bijouterie pour demander asile ? Ce n'est pas vraiment l'endroit le plus pertinent pour cela.*
Je ne peux réprimer un frisson d'anticipation alors que je fais ce qui pourrait bien être une folie. Orlov est un nom Russe, de cela je ne suis pas dupe mais s'il s'agit d'une bijouterie en chaîne, alors qui sait exactement ce qui en est. La femme derrière le comptoir est prise de court de ce que je demande, perplexe et visiblement peu convaincue de ce que je dis mais je ne peux pas et la voir aller vers l'arrière... Je me concentre sur le poids presque constant que j'ai dans mon estomac, cette pression du danger mais, pour l'instant, elle n'est pas plus haute que lorsque j'étais dans la rue. Non, ce n'est pas vrai, en fait je sens un poids se lever de mon estomac alors que la femme disparaît à l'arrière brièvement et revient avec une femme magnifique, bien que ses yeux me font comprendre que celle-ci aussi croit que je plaisante. Elle me parle en Russe et le soulagement pourra sans doutes se lire dans la détente de mes épaules alors que je prends une inspiration. C'était fou... J'en ai conscience mais le fait est que je ne peux pas continuer de vivre ainsi, jouant la pute ou l'escorte sans domicile à dormir où je pouvais. J'ouvre les yeux et doucement me concentre sur une partie de moi que je découvre au jour le jour, un muscle que je tend doucement pour tenter de faire un peu plus de charme, l'odeur est délicate alors que je croise les yeux de la propriétaire, mes yeux bleus remplis de larmes de soulagement qui n'ont pas encore lieu d'être.
"Tatie... Je ne sais pas vers qui me tourner dans ce pays de fous et de débauche. J'ai eue à fuir car je ne suis plus toute à fait humaine et j'ai tuée malgré moi. Je suis ici depuis un mois et j'ai survécue en laissant les gens faire comme bon leur semblait de moi mais ce n'est pas plus une vie que j'aurais eue en notre Russie."
Je m'avance avant de poser les genoux en terre, un geste très évocateur alors que je tend les mains mais ne touche pas la femme, je n'ai pas sa permission, mine de rien et je garde sur elle mon regard.
"Je n'ai rien, tatie, personne qui m'attend, et j'ai vue votre boutique. J'ai vu le nom de la compagnie, s'il s'en s'agit d'une. Orlov... Êtes-vous mademoiselle Orlov?"
Le désespoir est palpable mais malgré moi, la pauvre vendeuse se trouve dans mon collimateur. La détresse n'a pas de langue et... Eh bien, il semble que l'humaine n'est pas entièrement hétérosexuelle et je tourne doucement la tête vers elle avant de revenir à l'ordre des choses, je ne peux pas me nourrir ici alors que je demandais de l'aide... On n'entre pas chez quelqu'un pour lui dérober ses biens.
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Pantoise. C'était ainsi que la rousse se sentait en cet instant. Si le russe parfaitement fluide et maîtrisé lui laissait présager que c'était là la langue maternelle de son interlocutrice, rien n'aurait pu l'avertir de la suite. Et en un sens, elle fut soulagée d'être la seule ici à comprendre le russe, outre cette jeune fille. Car le moins qu'on puisse dire, c'était qu'elle lui avait offert là plus d'informations qu'elle pouvait en absorber. De plus.... Elle se sentit soudainement comme irritée, et mal à l'aise face à ses grands yeux. Elle se demandait d'où venait cette sensation, avant de trouver une possible réponse.
~.... "Tatie" ?~
Comme si son cerveau n'avait pas voulu s'encombrer des informations les plus cruciales, le voilà qui tiquait sur le genre de proximité verbale qui la perturbait toujours. Les siècles avaient beau passer, elle avait l'impression qu'elle ne s'y ferait jamais. Trêve de tergiversations. Cette enfant à genoux face à elle la mettait mal à l'aise. Ce qui était curieux à bien y penser. Enfant elle ne trouvait rien d'anormal au fait que des personnes, même adulte, s'inclinaient ou se mettaient à genoux devant elle. Mais elle pouvait établir à présent une claire différence entre une démonstration de respect ou de déférence, d'un geste impulsif d'un être désespéré et aux abois. Trêve de digressions, avait-on dit ! Ils n'étaient pas question de parler de la pluie et du beau temps ! La situation était sérieuse, limite grave !
Eto pravda, chto opisannaya situatsiya bol'she ne vkhodit v kompetentsiyu posol'stva ... Vstan'te i sleduyte za mnoy v moy kabinet, mademuazel'. Vashi kommentarii ser'yezny, ya predpochitayu prodolzhat' v boleye sderzhannoy obstanovke.
Faisant signe à la vendeuse qu'elle prenait la situation en main, et lui laissant de soin de faire la fermeture avant qu'elle ne reparte chez elle, elle conduisit cette mystérieuse demoiselle dans son bureau. Fermant la porte derrière elle, elle l'invita à s'assoir avant de prendre elle-même place dans son fauteuil. Elle plongea son regard perçant dans celui qui lui faisait face. Avec une question qui prédominait.....
~Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?~
Ya missis Orlov. Vy vzyali na sebya bezumnyy risk, tak otkryto raskryvaya vashu situatsiyu. Tem ne meneye, ya polnost'yu ponimayu stepen' vashego rasstroystva ... Odnako, v budushchem, izbegayte pokazyvat' komu-libo, chto vy sovershili nepredumyshlennoye ubiystvo, i tem boleye svoyu nechelovecheskuyu prirodu. Odin mozhet privesti k ser'yeznym nepriyatnostyam s zakonom, a drugoy - k smerti. Redkiye lyudi, kotoryye prinimayut tekh, kto ne ....
La mise en garde pouvait paraître parfaitement évidente et superflue. Mais la personne face à elle était en panique complète, et sous cette dernière il était très facile de faire des erreurs même grossières.
Ty govorish', chto ty bol'she ne chelovek, tak chto ty seychas? Krome togo, ty mozhesh' skazat' mne, kak tebya zovut ? Ob"yasni mne popodrobneye, chto s toboy sluchilos' v Rossii i chego ty ot menya zhdesh'.
Elle avait bien compris qu'elle était seule, et dans les ennuis jusqu'au cou. Ses actes transpiraient le désespoir et sa manière de survivre depuis son arrivée ici ne faisait que confirmer l'ambiance sordide dans laquelle elle survivait. Une réfugiée de l'Est qui se prostituait pour subsister. La tristesse d'un cliché qui se vérifiait, une fois de plus. La question de la véracité de ses propos était toujours présente mais.... Soit elle avait raté une vocation de comédienne du siècle.... Soit elle disait la vérité. Ce qui était peut-être la pire des deux options, surtout pour elle. Quelque chose au fond de l'Impératrice déchue, lui chuchotait qu'il s'agissait bien évidemment de la vérité, et que les choses ne pouvaient pas être simple. Et qu'elle allait bientôt se retrouver à son tour, à ramer au sein d'une galère infernale....
Les ptites traductions:
Il est vrai que la situation décrite n'est plus du ressort de l'ambassade.... Relevez-vous et suivez-moi dans mon bureau Mademoiselle. Les propos que vous tenez sont graves, je préfère poursuivre dans un environnement plus discret.
Je suis bien Madame Orlov. Vous avez pris des risques insensés en dévoilant si ouvertement votre situation. Néanmoins je saisis parfaitement l'étendu de votre trouble.... Toutefois, évitez à l'avenir de révéler à quiconque que vous avez commis un homicide involontaire, et encore plus votre nature non humaine. L'un peut vous valoir de gros ennuis avec la justice et l'autre peut vous valoir une mort certaine. Rares sont les humains qui acceptent ceux qui ne le sont pas....
Vous dites que vous n'êtes plus humaine, alors qu'êtes vous à présent ? D'ailleurs, pouvez-vous me dire comment vous vous appelez ? Expliquez-moi plus en détails ce qui vous est arrivé en Russie, et ce que vous attendez de moi.
Je regarde la femme qui me fait face et je sens que j'ai peut-être bien fait un faux-pas alors qu'elle semble avoir un petit lapsus incrédule. "Tatie"... Je réalise ce faux-pas alors que j'ai sans doutes poussée beaucoup trop rapidement vers ce lien familial qui est, en fait, une marque de respect pour une femme plus agée venant d'une autre famille. Oh, mademoiselle Orlov ne semble pas être de l'âge de mes parents mais elle reste une ainée et je déglutis, restant à genoux encore un moment, attendant qu'elle me dise de partir pour ce manque de respect qui m'aurait sans doutes méritée une gifle de la part de ma mère puisque c'était un peu trop rapide mais, heureusement, mademoiselle Orlov n'est pas ma mère et je sens que la terre se referme sous moi du gouffre sans fond qui attendait et s'ouvrait sous moi alors que j'étais à genoux. Cependant, je remarque aussi que la dame semble capter le malaise de mon énergie et, pour la peine, je la ravale, observant l'humaine secouer la tête en retrouvant ses sens.
L'offre de me lever me laisse avec un sentiment de tournis, le rejet que je craignais n'est pas encore là et, malgré que je me "nourris" et mange convenablement, la vie que je mène n'est pas plaisante et un instant je sens que je suis presque aux portes de l'inconscience mais je secoue doucement la tête, mes cheveux blonds dansant doucement alors que je me relève, refusant de montrer la moindre faiblesse. Ce serait facile de laisser celle-ci paraître mais, de ce point, ce serait sans doutes vu comme une tentative de manipulation. Relevant le menton, je salue doucement la vendeuse du menton avant de suivre ma comparse vers la bureau.
"Spasibo vam bol'shoye"
Je me reprends, mon ton est moins désespéré mais mon langage physique est évident, je ne suis pas détendue mais simplement me remet à des manières plus calmes, je n'ai pas été élevée dans une ferme, mine de rien! Je m'installe dans la chaise qu'elle m'indique et la contemple mettre entre nous le bureau et la laisse reprendre ses esprits entiers alors qu'elle doit avoir mille et une questions, bien entendu, je reste une anomalie dans ce monde. Alors qu'elle retrouve la parole, je me détends d'un brin et un sourire triste me vient, une fatigue et une lassitude d'une proie de longue date, traquée... Pourtant ce ne fait pas si longtemps que je suis sous le radar de ce monde. Les précautions que j'avais prises, la crainte et la panique m'ont menés, ce jour, au pas de la boutique de la femme Russe et je ferme brièvement les yeux, posant la main à mon coeur qui battait très fort et très rapidement.
"Miss Orlov, ya pochti ne khvastayus' tem, chto sdelal i ispytal. Ubiystvo bylo v Rossii i po samoy prirode togo, kem ya yavlyayus'. YA prishel prosit' o pomoshchi, i ya budu otkrovenen, chtoby vy mogli sdelat' osoznannyy vybor."
La question suivante est celle que je me doutais bien, celle qui pourrait facilement mettre en embarras toute personne et un peu de rose me monte aux joues alors que je détourne le regard vers le bureau, refusant de croiser le regard de la femme.
"YA sukkub. Menya zovut Diana Morozova, no s tekh por kak ya priyekhala syuda, ya zamorozilas' v Moroze.. YA ponimayu, chto vy ne khotite mne pomogat', no ya ne znayu, kuda obratit'sya."
Avouer cela n'est pas facile... C'est risible, mine de rien. Devoir coucher avec des gens pour survivre n'est pas un mal mais plutôt plaisant selon nombre. Oh, ce pourrait l'être mais être contraint de le faire en dépit de soi... Mon regard fuit vers les écrans de la boutique et le rouge de ma confession devient blanc alors que mon souffle s'étrangle. Un homme était au comptoir en train d'avoir une conversation très agitée vers la vendeuse qui avait reculée. Visiblement l'homme était entré avant la fermeture des grilles de sécurité de la boutique mais je savais qui il était. Un frisson d'horreur me traverse.
"Pozvonite v politsiyu, miss Orlov. Etot chelovek opasen i ubil by menya, yesli by u nego byl shans."
Grand, des épaules larges, j'avais jetée mon dévoulu sur celui-ci dans un bar en ville quand la soirée avait partie en couille, deux jours plus tôt. Il m'avait fait sentir un danger de mort et quelque chose, dans ses yeux, m'avait averti qu'il avait comprit que je n'étais pas entièrement ce que je suis, que je n'étais pas une simple biche aux yeux bleus. Je me lève, les mains tremblantes et la bouche sèche alors que je regarde la femme que je pense humaine qui me fait face.
"Ili ne ... YA poydu s nim, ya uzhe dostavlyayu vam nepriyatnosti ... Izvinite, miss Orlov, vam ne nuzhno bespokoit'sya o moyey persone, ya mogu reshit' eto bez postoronney pomoshchi."
Je m'éloigne vers la porte du bureau avec la dignité d'une femme qui sait qu'elle s'en va au bucher mais je redresse le menton et ravale mes larmes, cachant derrière une attitude arrogante la peur bien réelle qui pourrait me paralyser. Même la porte close, j'entendais l'homme parler à voix haute, demandant où était la... Femme de petite vertue que j'étais, pour être bien polie et la vendeuse qui ne semble plus savoir à quel saint se vouer.
Les petites traductions:
Merci mille fois
Je ne me vante guère, mademoiselle Orlov, de ce que j'ai fait et vécue. L'homicide était en Russie et est de la nature-même de ce que je suis. Je viens demander de l'aide et je serai franche pour que vous puissiez faire un choix éclairé.
Je suis une succube. Mon nom est Diana Morozov mais j'ai américanisé à Frost depuis ma venue ici.. Je comprendrais que vous ne voulez m'aider mais je ne sais plus vers qui me tourner.
Appellez la police, mademoiselle Orlov. Cet homme est dangereux et m'aurait tué s'il en avait eu la chance.
Ou ne le faites... Je vais partir avec lui, je vous apporte déjà des ennuis... Je m'excuse, mademoiselle Orlov, vous n'avez à vous concerner de ma personne, je peux règler cela sans aide.
(c) made by panic!attack
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Les mains jointes, le regard planté dans celle de la demoiselle face à elle, la noble rousse ne perdait pas une miette de ce qu'elle lui racontait, jusqu'à ce que ses soupçons se confirment. Une succube. Cette fille avait vraisemblablement dévoré un amant lors de sa "révélation", ce qui expliquait aisément dans quelle béchamel infernale elle s'était mise. Ou du moins, c'était ce que l'éternelle demoiselle pensait. Pour l'heure elle réfléchissait à tout ce qu'elle venait d'entendre. C'était à la fois singulier, mais en même temps cela devait être le lot de bien des succubes à leur début. Plus le temps passait et plus les probabilités pour que la dénommée Diana mentent s'amenuisaient en peau de chagrin. La question était, si tout cela était vrai, qu'est-ce qu'elle pouvait faire, elle ? Bien qu'elle se gardait bien de montrer le moindre émoi, elle devait bien s'avouer qu'en cet instant elle se sentait un peu dépassée par les évènements. La vampiresse plongea son regard dans le vide, se perdant dans ses pensées. Elle était loin d'être experte en succube.... Autant lui fournir une fausse identité, des faux papiers et un logement c'était dans ses cordes. Mais pour le reste.... Il lui faudrait de l'aide extérieur. Mais.... Devait-elle l'aider ? Cette pauvre fille était clairement aux abois mais c'était également prendre éventuellement des risques énormes....
Elle n'avait rien à y gagner, ou plutôt elle n'avait rien pour justifier la folie qu'elle envisageait de commettre. Elle se disait qu'elle pouvait toujours se raccrocher au respect de la tradition de l'hospitalité russe.... C'était clairement médiocre au possible comme raison, mais cela avait au moins le mérite d'en être une.
YA dopuskayu, chto u vas slozhnaya situatsiya, no ....
Mais rien du tout. Voilà que dans les caméras, un homme visiblement bien mal embouché, était entrain de se montrer beaucoup trop insistant avec sa vendeuse. Pire, voilà que la succube s'affolait, avertissant le danger que pouvait représenter cet homme. Katyusha fronça les sourcils. Aucun pervers lubrique ne se risquerait à s'afficher de la sorte dans une bijouterie pour courir après une conquête..... Quoique.... Mais cet homme là.... Elle aurait mis sa main à couper que c'était un chasseur. Son sang ne fit qu'un tour, et elle dut contenir sa furieuse envie de lui arracher la tête des épaules à mains nues. Pas en pleine boutique. Néanmoins.... Il venait de lui offrir une justification en or pour protéger la petite blonde. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis.... Ou du moins pour cette fois l'adage se vérifierait. Mais voilà que Diana commençait à vouloir partir en sacrifice, refusant d'apporter des ennuis à celle qu'elle était venue solliciter. Katyusha se retint de lui répondre que c'était trop tard. Elle était suffisamment mal ainsi, il était inutile d'en rajouter. Elle se leva calmement interpellant la jeune fille.
Sadis', Diana. Yesli yest' odna veshch', kotoruyu ya ne terplyu, eto to, chto okhotnik priglashayet sebya v moy dom i neostorozhen s moimi sotrudnikami. Ostavaysya zdes', ya dolzhen sledit' za poryadkom v moyem dome ....
Et d'ailleurs, la vampiresse se mit en route d'un bon pas vers le magasin, après avoir enfermé consciencieusement, la jeune femme dans son bureau. Elle arriva dans le magasin où la vendeuse avait reculé d'un pas supplémentaire, sa main ayant déjà appuyé sur le bouton pour appeler le service de sécurité. Ainsi, quatre armoires à glace vinrent en renfort, et il ne faisait aucun doute qu'ils étaient tous armés jusqu'aux dents. Ce qui eut le mérite de faire reculer le chasseur qui n'était subitement plus du tout en position de force. D'un geste, la maîtresse des lieux intima à sa vendeuse qu'elle prenait la situation en main et qu'elle pouvait disposer.
Monsieur....
Où est l'autre pute ?!
Vous allez commencer par me parler sur un autre ton et avec un autre langage, ou je vous fait évacuer manu militari avant de vous remettre aux autorités. La boutique est fermée, vous n'avez rien à faire ici.
Je suis chasseur et j'enquête sur une surnaturelle irrégulière qui est rentrée ici ! Si vous ne me la livrez pas je vous coffre tous !
Avez-vous la moindre preuve du moindre mot que vous avancez ? Une preuve que vous êtes chasseur ? Un mandat d'un juge qui vous autorise à mener enquête ? Une preuve que la jeune personne que vous incriminez est bien une surnaturelle en situation irrégulière ?
C'est une succube !!! Vous couvrez un monstre ! Et d'ailleurs pourquoi vous la couvrez si vous n'êtes pas des monstres aussi, hein ?!
Dernier avertissement, à la prochaine insulte de votre part la maison vous inculquera les saveurs minérales du trottoir, et vous écoperez d'une plainte pour harcèlement et diffamation.
Le discours juridique avait le dont de calmer les esprits échauffés qui connaissaient à quel point le milieu pouvait se montrer particulièrement pugnace et rancunier. L'homme bouillait en lui même, mais il prit sur lui pour reprendre.
Je n'ai pas ma plaque, car cette truie l'a volé !
Comme c'est arrangeant....
S'il n'y a que ça vous pouvez contacter le QG et leur demander ! Et je connais mon travail ! Cette succube m'a tenté ! Je suis un homme marié et respectable moi Madame ! Je n'ai jamais eu d'yeux que pour ma merveilleuse femme, qui m'a donné les plus beaux enfants. Et cette trainée n'a eu qu'à passer à côté de moi, à me lancer qu'un regard pour que subitement je me sente attirer ?! Alors que jamais de ma vie aucune autre femme et même des plus belles, n'ont pu m'aguicher ?! C'est la magie succube, je le sais !
La vampiresse croisa les bras, lui adressant le regard le plus méprisant et le plus dédaigneux qu'elle avait en réserve.
Ou alors vous êtes simplement un homme un peu trop prude et candide qui vient juste de découvrir qu'il pouvait être soumis à des pulsions. Félicitations pour votre découverte de vous-même. Pour le reste, en absence de la moindre preuve de vos dires, je vous demande expressément de quitter les lieux. La personne que vous cherchez n'est plus ici de toute manière.
Je suis sûr que c'est faux ! Vous la cachez ! Vous vous rendez complice !
Katyusha se tourna vers un des gardes du corps.
Veuillez contacter le centre de police le plus proche pour demander une intervention en urgence.
Vous ne vous débarrasserez pas de moi aussi facilement !
La noble rousse lui adressa un doux sourire de peste si caractéristique pour ceux qui la connaissaient.
Mais Monsieur, la maison respecte toujours ses engagements !
D'un geste, les trois gorilles restants se ruèrent sur le chasseur, arme au poing, et le jetèrent sans l'ombre d'un ménagement dehors.... La tête la première sur le trottoir. Le vigile qui avait prévenu la police ferma le rideau, laissant ses trois autres confrères et sa patronne dehors avec l'intrus. Celui-ci bien plus blessé dans sa dignité que dans ses chairs, même s'il avait quelques écorchures ici et là, s'emporta.
Vous paierez ça ! On agresse pas les sauveurs de l'humanité impunément !
Pour l'heure je ne vois qu'un fou qui nuit à ladite humanité....
Je mènerais mon enquête jusqu'au bout et vous tomberez tous !
Grand bien vous fasse, vous vous ridiculiserez ainsi officiellement aux yeux de vos supérieurs, si tentez est que vous disiez vrai.
Elle le provoquait, elle le méprisait, et elle faisait absolument tout pour le faire enrager. La police finit par arriver.... Une simple voiture dont un officier sortie, alors que son collègue resta près du véhicule.
Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Agent ! Cette femme dissimule une fugitive surnaturelle !
Holà calmez-vous, la femme en question nous a appelé pour votre cas et elle semble avoir plusieurs témoins avec elle.
Ne la croyez pas ! C'est une complice !
La noble rousse soupira en commentant.
Faites attention Monsieur l'agent, cet homme semble avoir perdu la raison....
Elle se tourna vers le chasseur lui adressant un regard méprisant et accusateur droit dans les yeux, mais qui avait une tout autre finalité....
Si vous n'allez pas dans son sens, il va croire que vous aussi, vous êtes un "monstre" et un complice, qui lui veut du mal. Comme si la ville entière était corrompue....
Tranquillement et dans le plus grand secret, la vampiresse usait de son hypnose, persuadant sa victime de ses propos. L'homme changea de teint en devenant livide. Dans son esprit, elle ne le provoquait pas.... Elle avouait.... Elle avouait la vérité, toute la vérité.... Elle le narguait, elle se moquait de lui car elle se savait en position de force ! Avec ces gorilles, avec ce flic pourri ! Et les passants autour.... Ils n'étaient pas là par hasard eux non plus.... Ils essayaient de le prendre à revers à coup sûr ! De boucher les accès et les sorties ! D'empêcher ses collègues de venir l'aider ! Un piège ! Un gigantesque piège ! Regardant paniqué partout autour de lui, sans crier gare le chasseur sortit son arme, braquant Katyusha. Ce qui eu pour effet miroir de faire immédiatement sortir son arme au policier.
Je vais tous vous buter ! Pourritures d'abominations !
Posez cette arme !!!
Les gorilles braquèrent à leur tour le forcené, se plaçant devant la vampiresse.
POSEZ TOUS VOS ARMES !
Tout alla très vite. A l'injonction du policier qui braquait l'arme contre le chasseur, Katyusha et ses gardes se replièrent doucement à l'intérieur de la boutique, laissant le policier et le chasseur s'expliquer. Les badauds aux alentours se mirent à crier et à s'enfuir comme des lapins, provoquant un début de chaos.
Des rats ! Tous des rats ! Mais vous ne m'aurez pas !
Posez votre arme ou je tire, dernière sommation !
Le second policier vint en renfort de son confrère dès son appel passé, ce qui fut la pression de trop pour le chasseur qui ouvrit le feu en premier. Le policier fut touché, et son collègue le vengea en tirant sur son agresseur. Ce fut alors une panique sans nom, le chasseur à terre mais pas vaincu se mit à tirer sur tout ce qui bougeait. Les passants déjà loin ne furent que blessés, et le policier encore debout tira son collègue derrière le véhicule pour le mettre à l'abri. Le chasseur se traina jusque derrière une autre voiture en continua à tirer sur cette émeute de monstres. Pendant ce temps Katyusha fit évacuer ses employés par la porte de service de la boutique, à l'arrière,tout en passant un coup de fil. Une fois tout le monde dehors, elle fit sortir prudemment et discrètement Diana pour la confier au chauffeur d'une fourgonnette sombre. Elle lui souffla discrètement.
Eti lyudi otvezut vas v bezopasnoye mesto. YA prisoyedinyus' k vam pozzhe, kogda situatsiya uspokoitsya.
D'un signe de tête au chauffeur, celui-ci acquiesça et partit tranquillement, dans la plus grande discrétion. Il savait quoi faire et comment faire. A peine quelques petites minutes après, les renforts arrivaient. Ce qui sonna la fin du chasseur, qui se fit abattre sans plus de sommation ! Il s'avérait que la police devenait légèrement chafouine lorsqu'on avait tué l'un des leurs.... La vampiresse passa une bonne partie de la soirée à donner l'adresse de ses employés, à déposer ses témoignages, et à jouer les pauvresses choquées. Bilan total, un policier mort, un autre blessé ainsi que quatre civils blessés. C'était un bilan lourd, mais au moins elle avait réussi à éliminer ce chasseur collant, en se lavant de tout soupçon. Ses employés n'auraient pas besoin de mentir, et la sincérité de leur témoignage ne ferait que conforter le sien. Un chance que Diana ait très peu parlé à la vendeuse et que le reste de leur discussion fut en russe.... Par sécurité, elle attendit plusieurs jours avant de se rendre incognito à la planque où elle avait envoyé Diana. Il y avait des gens qui étaient restés autant pour la protéger que pour la surveiller. Il était question d'une fugitive des chasseurs, hors de question de traiter cela à la légère. Après avoir montré patte blanche pour rentrer, la vampiresse ôta son manteau sombre à capuche pour s'avancer à l'encontre de Diana.
Izvinite za eto, podozhdite, Diana. Kak ty ?
Elle l'invita à s'assoir, prenant elle-même place dans une chaise face à elle.
U menya khoroshiye i plokhiye novosti .... S chego ty khochesh' nachat'?
Des traductions en folie:
Je vous accorde que votre situation est compliquée mais....
Asseyez-vous Diana. S'il y a bien une chose que je ne tolère pas, c'est qu'un chasseur s'invite chez moi et se montre discourtois avec mes employés. Restez ici, je dois faire régner l'ordre en ma maison....
Ces gens vous mèneront dans un lieu sûr. Je vous rejoindrai plus tard, quand la situation se sera calmée.
Navrée de cette attente Diana. Comment allez-vous ?
J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.... Par quoi voulez-vous commencer ?
Avez-vous déjà senti la terre s'ouvrir sous vos pieds, le sentiment d'une chute dont vous ne voyez le fond? C'est comme une montagne russe (sans mauvais jeu de mots, je vous prie) et c'est ce que mon talent me dévoilait en ce moment. Ma main approchait de la poignée de la porte et je m'en veux, je déteste le fait de voir mes doigts trembler car je sais que lorsque je serai de l'autre coté, je serai sans doutes tuée. Je ferme les yeux et relache mon souffle, diminuant le tremblement de mon corps alors que j'accepte ce qui devrait être, mine de rien, j'apporte de la difficulté à la vampire qui est ma protectrice pour le moment.
Les paroles de la dame vont cependant me faire figer alors que je me tourne, le regard éteint, pour faire face à la femme qui me dit d'attendre et j'hoche la tête doucement, mes cheveux tombant devant mon corps et j'en fais un voile alors que je regagne la chaise que je venais de quitter alors que la vampire quitte les lieux. La pièce est bien insonorisée et je n'ai de talent pour lire sur les lèvres mais je peux, à tout le moins, observer ce que je sens sera un carnage via les caméras. La propriétaire fait front et avance vers l'homme... Je ne doute pas que les caméras ont aussi le micro mais, dans le doute, je refuse de risquer d'endommager le systême de sécurité de la bijouterie. Mais même sans lire sur les lèvres, je peux voir dans le langage corporel de l'homme la violence qu'il fait envers la dame. Du moins il était hostile jusqu'à la venue de quatre nouveaux hommes qui dégagent une aura de calme violence de garde du corps qui me fait déglutir. Ma vision se brouille un peu de larmes mais je ne veux pas pleurer, repoussant ces perles salées et déglutissant alors que les choses partent en brouille.
Je ne sais exactement ce que la dame dit mais l'homme soudain s'arme et je pose les mains devant mes lèvres, taisant le cri de surprise alors que j'observe la mise à mort de celui qui était venu pour me capturer. Une telle violence... Je déglutis et remarque que mademoiselle Orlov revenait vers la bureau et je me lève pour être au moins face à elle quand elle franchit le seuil et me fait signe. Je vais donc la suivre et regarde cette fourgonnette et remarque un homme qui n'avait été de de ceux qui avait été dans l'intervention pour aider la dame, alors que je regarde celle-ci qui me dit qu'elle me met en sécurité... Je ne peux réprimer mon soulagement alors que je laisse mes larmes couler et empoigne les doigts frais de la dame et parle, dans un anglais coupé...
"Merci mademoiselle Orlov... Je vous dois ma vie."
Sans plus attendre, sentant mon estomac gronder un peu mais pas de ce sentiment de la mort imminente, je monte dans la fourgonnette et laisse ces hommes m'amener dans un réfuge. Dire que celui-ci est petit serait un franc mensonge, l'endroit bouillait de vie, les gens allaient et venaient, armés... Une force de frappe. Je sens mon incrédulité face à cette découverte mais je croise quelques regards de gens et comprend que je ne suis pas dégoutante...
Les jours suivants? Je mange à mon plein appétit, autant de chair que de repas. L'endroit était occupé en constance par une douzaine sinon plus de gens et une rotation semblait prendre place. Certains se montraient méfiants envers moi et je comprends, après mon premier "repas" succube, que les hommes et femmes en ces lieux sont conscient de ma nature et je peux me détendre. Quelques jours pour parler l'anglais et... Ne pas être simplement un bout de viande sont un soulagement pour elle. Ces jours, elle les prend pour retrouver un peu de sa forme, manger, reprendre ses forces lorsqu'une forme vient, portant un manteau couvert. Il faut un instant pour que mon cerveau comprenne qui est la personne qui vient de me parler en russe et une profonde révérence sera faite pour ma sauveuse alors que je tente un timide sourire.
"Vous n'avez à vous excuser, mademoiselle Orlov... Je peux comprendre dans quel débacle je vous ai induit. Je suis à votre entière attention."
Je la regarde, me doutant bien que ces nouvelles ne sont pas forcément plaisante ou déplaisantes... Je sais que je ne peux pas retourner en Russie, je me doute que si je veux être sur la fuite, je dois repartir ma vie de zéro... Mais au moins, je suis encore en vie. (c) made by panic!attack
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Leur séparation avait été brutale et dans la hâte. Néanmoins à en juger les larmes de Diana et ses remerciements, celle-ci avait compris que la vampiresse ne se débarrassait pas d'elle et qu'elle la mettait en lieu sûr. Et alors qu'elle la retrouvait, elle semblait bien plus calme. Elle avait repris quelques couleurs, ses traits étaient moins tirés. Elle venait lui parler en anglais, aussi la vampiresse changea naturellement de langue pour poursuivre leur conversation.
La bonne nouvelle Diana, c'est que cet homme ne vous nuira plus jamais. Aux yeux de la police, j'ai raconté que vous êtes venue dans ma boutique pour me demander du travail comme vendeuse ou dans l'entretien des locaux. Et que quand je suis revenue dans mon bureau, vous étiez partie, sûrement par peur de l'individu qui vous poursuivait. Par rapport à la mort de cet individu, vous êtes donc exempt de tous soupçon.
Ce qui était en soi une bonne chose. Elle n'aurait pas à craindre une enquête policière en plus du reste ! Et parlant de reste....
La mauvaise nouvelle, c'était que cet homme était un chasseur. Dans ce pays, le gouvernement traque les êtres surnaturelles. Un organisme, la Fédération, tente de pucer toutes les créatures surnaturelles comme des bêtes. Officiellement, la puce est un moyen de prouver que le surnaturel pucé est digne de confiance, et cela les protège des chasseurs. Mais en réalité, ce n'est qu'un moyen de contrôle et de suivi, et les surnaturels pucés ne sont pas protégés du racisme qui explose en ce moment. Ni des chasseurs.... Comme l'a montré l'homme qui vous poursuivait, les chasseurs sont un groupe mandaté par le gouvernement pour chasser et éliminer les surnaturels. Peut importe qu'ils soient dangereux ou non.... Et la puce devient vite anecdotique à leurs yeux. Le souci est que ce chasseur a très bien pu prévenir son QG de votre existence et leur donner votre signalement. Votre vie de fugitive va devoir continuer un moment Diana....
La vampiresse fit une pause, lui laissant le temps de digérer les informations peu réjouissantes qu'elle venait de lui donner. Elle enchaina ensuite.
Vous allez devoir rester cachée quelques temps, éviter de sortir pour vous faire oublier des chasseurs. Il va falloir vous faire des faux papiers d'identité et vous trouver un endroit ou vivre, mais nous verrons cela plus tard. Gardez en tête que, peu importe le temps il y aura toujours un risque qu'un chasseur vous reconnaisse. Je vous suggère de changer d'apparence, une coupe de cheveux et pourquoi pas porter des lentilles. De manière générale, faites très attention aux personnes que vous côtoierez. Les chasseurs savent parfaitement se fondre dans la population, et ne s'encombrent pas de raisons pour tuer dans la parfaite impunité ceux qu'ils peuvent. Comme vous avez pu le voir, ils ne reculent devant rien.....
Ce n'était pas facile de lui tout cela. De lui annoncer une vie de fuite et de dissimulation. Elle qui aspirait à se libérer de sa vie de misère, elle allait devoir se méfier à la fois de ses proies et des chasseurs.
Le secret sera votre meilleure défense.... Ce n'est certainement pas la vie dont vous rêviez, mais vous n'avez malheureusement pas le choix. Si vous faites attention et que vous prenez votre mal en patience, vous pourrez néanmoins vivre une vie relativement normale à terme. Pour l'heure vous allez rester ici encore quelques temps. Il nous faut vous trouver un endroit où vivre, et construire votre future identité. Pendant ce temps, je vous conseille de continuer l'apprentissage de la langue locale, et surtout d'essayer de faire disparaître votre accent. Plus vous vous éloignerez du portrait que ce chasseur à eu de vous, moins on pourra vous identifier....
Certains pouvaient trouver ses réactions et recommandations zélées, mais Katyusha ne voulait prendre aucun risque. Diana n'était pas une mercenaire ni une guerrière, elle ne savait sûrement pas se battre ni même manier une arme. Face à un chasseur entraîné, elle n'aurait pas l'ombre d'une chance. Pour ne rien arranger, elle était seule au monde, aucune famille ni amis pouvant l'aider ici. Même si le danger le plus immédiat avait été passé, il restait encore beaucoup à faire.....
Dire que ma venue dans ce pays ne m'a éprouvé salement serait un mensonge de la pire sorte alors que je ne peux que fuir pour ma vie d'un endroit à un autre. Ces derniers jours, dans cet endroit isolé loin de tous, m'a permi de me sentir plus humaine que je l'avais été depuis des mois maintenant. J'avais pris sur moi de parler avec quelques-uns des mercenaires de l'endroit en anglais afin de me pratiquer puisque le Russe reste une langue plus ardue. La venue de la dame était un soulagement, certes mais je ne veux pas parler notre langue natale, j'ai conscience que je dois me fondre dans la foule mais, je vais l'avouer volontiers, je ne suis pas encline de vouloir demander une bouteille de teinture à un de ces hommes qui sont mes gardiens (et gardiennes mais ce point, nous y reviendrons peut-être plus tard.
Je ne sais exactement ce à quoi je m'attend de la part des nouvelles que la dame aux cheveux de feu veut m'apporter, mais il est clair que ce ne doit pas être forcément joyeux, c'est un fait. Juste de penser à ce que j'avais découvert en empruntant un téléphone portable d'un des gardes, une boule se fait dans ma gorge et menace de m'étrangler. Diana Morozov était morte aux yeux de ses parents, ceux-ci n'avaient eus de choix de par les pressions d'hommes politiques, son père avait presque perdu son emploi des faits d'être relié à une criminelle recherchée par la Russie pour les crimes contre la Patrie, ma mère avait eue à quitter son emploi car on ne voulait pas voir des enfants sous la garde d'une femme qui avait laissée une tueuse loger sous son toit et sous son nom. Mais je reviens à moi et observe cette femme, me mordant un peu la lèvre en l'attente de son jugement. Débuter par la bonne nouvelle est un peu étrange, on garde habituellement celle-ci pour remonter une fois que la mauvaise a démontée la personne en face, un peu d'étiquette mais je ne peux en vouloir à la femme, je me doute que ce n'est pas sa tasse de thé.
La nouvelle de la mort de l'homme... Me laisse présager le pire pour ce qui est des mauvaises alors que j'hoche la tête. Ne pas avoir la police aux fesses était un bonus que je ne peux nier être à mon avantage alors que je relache ma lèvre tourmentée.
"Oui, j'ai vu... Je ne sais ce que vous lui avez dit mais vous l'avez mis dans tout ses états. Mais la suite est une bonne nouvelle et une histoire que je vais garder près de mon coeur. Une pauvre femme traquée par un détraqué sexuel, menée sur le pas de votre porte et ayant fuit par la porte arrière..."
J'hoche la tête, tentant de m'imprégner de cette histoire qui, en fait, ne me semble pas si loin de la réalité. Un fin jeu qui me fait un sourire alors que j'attends avec les mains croisées devant moi la chute du marteau.
Traquée. Était-ce cela que ma vie allait être? L'homme avait des contacts, donc... Le poids se fait, de manière bien naturelle, au creux de mon estomac de cette nouvelle alors que la couleur déserte mon visage, me laissant blanche comme la neige de notre patrie. Mais ce que dit la femme...
"Vous dites cela comme si c'était nouveau... Depuis que les choses ne se cachent plus autant, nombre de gens disparaissent aussi de nos rues... Sans doutes y a-t-il, quelque part près de Tchernobyle, une force de frappe de lycanthropes, de succubes et de vampires prêt à mourir pour la Matrie." Je ne peux retenir un sourire désabusé et secoue la tête doucement. Je la regarde et hoche la tête face à la réalité de rester cachée encore un peu... Je ne peux pas vraiment me plaindre, chacun de mes besoins est comblé ici et le danger est bien moindre... Du moins... J'espère. J'hoche la tête devant cette déclaration, la demande du secret... Et le fait de me faire une nouvelle identité. Je suis bouche-bée, pour dire vrai, car jamais je n'aurais cru si bien tomber avec cette dame. Avec toute l'élégance, je me redresse et vient lui passer les bras au cou pour l'enserrer contre moi.
"Merci, mademoiselle Orlov... Jamais je ne pourrai vous rembourser... Je vous offre mes services, bien entendue... j'étudiais en technique infirmière avant que ma vie ne bascule... Je n'aurai sans doutes jamais mes accréditations puisque de demander mes notes serait idiot mais... Je sais me débrouiller."
Je la regarde, me reculant avant d'hésiter très brièvement... Je regarde autour, jamais nous ne sommes vraiment seules mais je vais tout de même l'avertir. Ma voix se fait basse et je reste près de son oreille.
"Je vous remercie de votre bonté, les mercenaires me traitent bien et avec respect mais... Évitez de vous retrouver seule avec celui qui a une cicatrice dépassant près du cou. Les autres l'appellent "Delta" mais... Je crois que s'il se retrouve avec une femme aussi jolie que vous ou moi, il se pourrait que vous ayez des ennuis."
Je me recule alors entièrement et lui offre un sourire. L'homme m'avait fait des avances mais j'avais sentie une menace bien réelle, un prédateur et je ne veux pas voir un malheur arriver à mademoiselle Orlov. L'argent achète bien les gens mais certains ont des valeurs autres que celles que le capitalisme et j'avais senti que si j'étais seule avec celui-ci, j'aurais eue mal d'une manière bien déplaisante. (c) made by panic!attack
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La vampiresse réprima avec peine un petit sourire sadique, se contentant d’afficher un air satisfait à la question de la demoiselle blonde.
Rien qu’une exposition des faits qui n’allait pas dans le sens qu’il aurait souhaité….
Faire croire à un individu déjà sous pression que le pire des scénarios possible était entrain de se réaliser sous ses yeux…. Une peccadille. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir cette légère amertume en bouche, celle de n’avoir pu l’occire de ses propres mains. C’était dans ce genre de moment qu’elle réalisait à quel point elle pouvait lui manquer…. La chasse. Reprendre sa nature première, endosser de nouveau son statut de prédatrice. Laisser ses instincts s’harmoniser avec son être tout entier…. Et réduire le reste du monde en deux entités binaires. Proies et non proies. Elle se rappelait ses nuits de chasse, arpentant d’un pas confiant sans être rapide, les ruelles les plus sombres et mal fréquentées. Qu’il était indécent pour une jeune femme de bonne famille d’y errer seule à des heures aussi tardives. Une pure folie, mais étrangement, si cette biche ne cachait pas être une femme, elle cachait consciencieusement son visage…. Elle ne se souvenait pas avoir eu une seule nuit sans avoir fait mouche. Sans qu’un "mâle" patibulaire se sente l’obligation, autrefois le devoir renommé aujourd’hui la pulsion, de prendre ce qu’au fond de lui il considère comme un dû. "Elle n’avait pas à être là si tard", "Elle n’avait pas à être seule", "Elle n’avait pas à être désirable et me tenter.". Elle n’avait pas à être une femme. Peu importe la raison, tant qu’il y avait des mots, même les plus absurdes, pour se donner un semblant de légitimité. Ils se sentaient forts. Ils se sentaient puissants. Intouchables. Ces mâles issus de toutes les couches sociales. Ils se pensaient prédateurs…. Mais…. A pécher par orgueil ou excès de confiance, on oubliait que l’on pouvait toujours trouver plus fort que soit. C’était là un travers parmi les plus humains et les plus répandus. Et ô combien elle aimait user de cette faiblesse contre eux…. Contre ces créatures faibles qui se pensaient puissantes en accablant des êtres incapables de se défendre.
Leur faire goûter à leur propre cuisine avait quelque chose de particulièrement…. Cathartique. Il fut un temps où elle s’était demandée si elle ne faisait pas reproduire le même schéma. Un être plus puissant s’acharnant sur des plus faibles. Mais…. Il y avait des différences qui brisaient consciencieusement tout rapport analogique. En premier lieu, elle ne choisissait pas des victimes que les normes sociétales humaines définissaient elle-même comme innocente. Elle n’était jamais celle qui était à l’initiative de l’agression, au contraire. Elle se positionnait en victime offerte sur un plateau, un si mignon petit lapin blanc qui ne demandait qu’à être croqué les yeux fermés. Et en second lieu…. Là où ces mâles n’avaient quasiment jamais de résistance en dehors des tentatives de fuites, elle avait déjà eu droit à quelques "combats". Ou plutôt, elle leur laissait l’illusion d’un combat pour leur vie. Expression d’un esprit magnanime qui leur laissait une chance ? Absolument pas. Simple esprit sadique, qui s’amusait à faire croire à ces misérables qu’ils avaient une chance de sauver leur pathétique peau. Faire naître un espoir…. Pour mieux leur arracher à vif. Pour observer alors, la terreur et l’incompréhension dans leur regard. Les entendre implorer une pitié dont il ne connaissait parfois même pas l’orthographe. Réduire à néant leur statut de prédateur pour les contraindre à celui d’une proie condamnée.... Et seulement après avoir briser leur espoir, leur insupportable arrogance mal placée, et leur sentiment de supériorité…. Les égorger comme les porcs qu’ils étaient. Et savourer le fruit d’une chasse aussi satisfaisante que nourrissante. Que cette époque était lointaine à présent…. Depuis combien de temps…. N’avait-elle pas plus écouté sa nature ? La vampiresse réprima un soupir, chassant ces questions et sa nostalgie dans un coin de son esprit. Ce n’était pas le moment ni l’endroit !
Diana la ramène à la réalité en parlant de ce qu’elle a vécu dans son propre pays. La vampiresse réprima un second soupir. Bien entendu que la situation ne s’était pas arrangée "chez elle". Les russes n’étaient déjà pas réputés à la base pour leur ouverture d’esprit, alors accepter des créatures surnaturelles…. Il n’y avait pas grand espoir à y avoir.
Cela n’a jamais été nouveau, mais nous sommes aux portes d’une chasse aux sorcières ouvertes. La limite entre une traque généralisée avec abattage à vue, et une "simple" ségrégation raciale, s’estompe à vue d’œil de jour en jour. Bientôt il ne sera plus question de disparition…. Mais d’exécutions publiques arbitraire plébiscitées autant par la foule que les gouvernements…. C’est dans cet optique que je souhaite de vous sensibiliser….
Et alors qu’elle prenait soin de poursuivre sur cette lancée en lui parlant d’une nouvelle identité et le processus habituel qu’imposait ce genre de situation, elle ne vit pas venir l’accolade de la jolie blonde, qui la prit complètement au dépourvue. Aussi raide que son corps était froid, elle ne sut pas comment réagir. Ce genre de contact la mettait profondément mal à l’aise, même si elle savait que dans les mœurs actuelles et dans un contexte pareil, ce n’était qu’une expression profonde de reconnaissance. Et pourtant…. Peu importe les décennies elle ne parvenait toujours pas à s’y faire. Heureusement l’accolade prend fin. Et la noble rousse prit soin de garder son masque immuable, répondant toutefois.
Le plus grand service que vous puissiez me rendre est de ne plus jamais vous faire remarquer par un chasseur ou par un membre de la Fédération. Vous allez devoir reprendre une vie à zéro, il en sera de même pour vos études et carrière. Mais ce ne sera qu’un contre-temps face à l’éternité qui vous attend. Il vous faudra vous armer de patience et de détermination, et cette situation ne sera bientôt plus qu’un triste souvenir.
Mais voilà l’attitude de Diana l’interpellait, jusqu’à ce qu’enfin elle ne vienne lui chuchoter quelque chose qui attira particulièrement son attention. Que se disait-elle tout à l’heure ? Que ce n’était pas ni le moment ni le lieu de se remémorer ses souvenirs de chasseresse ? A croire que le sort était d’humeur joueuse ce soir-là. La vampiresse prit une profonde inspiration. Que faire ? Delta n’était pas un mauvais élément mais…. Elle avait déjà notifié une certaine instabilité, sans toutefois avoir jamais pu identifier quoi exactement. Diana ne lui avait fait part que d’une intuition mais…. Cela méritait vérification. Rien que pour la propre sécurité de Diana. La vampiresse ferma doucement les yeux.
Je préfère déclencher un piège connu, avant qu’il ne fasse des victimes…. Ne vous inquiétez pas pour moi Diana, j’ai de la ressource….
La vampiresse la laissa vaquer à ses occupations, la gratifiant d’un sourire confiant…. Mais dans son esprit, elle préparait déjà son piège…. Elle avait songé un instant à utiliser Diana comme petit lapin blanc. Elle était déjà en position délicate et aurait été parfaite dans le rôle de la femme sans défense et facilement dominable. Mais…. C’était prendre de gros risques, et l’exposer à des traumatismes supplémentaires. Elle en avait déjà eu suffisamment ainsi. Elle n’avait aucun souci à l’idée de se servir de sa propre personne comme appât mais…. Elle craignait que Delta ne rechigne à s’en prendre à celle qui lui signait ses chèques ! Katyusha n’était pas une inconnue pour lui, et elle avait toujours renvoyé l’image d’une femme forte et indépendante. Pas forcément le genre de proie qu’affectionnait les tordus. Mais…. En un sens c’était aussi un bon indicateur pour jauger l’état de son trouble. S’il ne résistait même pas face à une femme qui pouvait lui donner des difficultés, et pour qui il aurait en plus tout à perdre à agresser…. C’était qu’il était définitivement trop dangereux pour le laisser en liberté. Cette nuit, il jouerait donc sa vie…. Cela n’avait pas été dur à orchestrer. Katyusha connaissait déjà les lieux comme sa poche, et savait comment placer ses pions sur l’échiquier. Delta avait une ronde à faire au niveau du garage. L’endroit le plus éloigné des autres pièces principales du refuge. La seule pièce juxtaposée au garage était l’annexe de la réserve. L’endroit était davantage digne d’un grand placard à balai qu’une véritable annexe, à peine sept mètres carrés. On y rangeait le surplus d’éléments d’entretien des lieux et de la mécanique. Un endroit isolé et étroit…. Proche de là où se trouvait Delta. Tout était parfait. Il avait suffit d’attendre que l’homme prenne son poste. A peine cinq minutes plus tard, Katyusha arrivait avec un carton entre les mains, et interpella Delta.
Delta, voulez-vous bien m’ouvrir la porte de l’annexe s’il-vous-plaît ?
L’homme s’exécuta sans réfléchir, laissant la vampiresse rentrer dans la petite sale, et commencer à ranger quelques outils. Il était reparti prendre son poste. Mais depuis sa position, il voyait la lumière de la salle briller depuis le couloir. Elle en mettait du temps à ranger son bric-à-brac…. Et pourtant il l’entendait toujours. Le temps passa encore…. Et l’homme vint à se demander ce qu’elle pouvait bien fabriquer à la fin ! Il se risqua à s’avancer vers le couloir, et pencher la tête de même que le corps pour apercevoir quelque chose. Il la vit partiellement, elle lui tournait le dos, et semblait plongé dans la lecture d’un manuel d’utilisation. C’était donc ça…. L’homme revint à sa place. Qu’est-ce qu’elle faisait dans le débarras à lire ça ? Cela faisait étrange de voir une femme comme elle avec ce genre de bouquins, avec ses talons haut et sa jupe crayon. Sa jupe…. Elle la moulait légèrement…. Elle avait quand même un putain de beau cul cette nana là…. Faut dire que ses jambes aussi envoyaient du rêve…. L’homme déglutit, se raclant la gorge. Elle n’allait donc jamais partir ? Tiens ? La lumière de l’annexe vacillait à présent…. Il devait y avoir…. Un faux contact…. Sans même s’en rendre compte, les pas de Delta l’avait mené devant la petite pièce ouverte. La rousse sulfureuse était toujours dos à lui, et semblait ne même pas avoir remarqué sa présence. Elle tendait les bras pour essayer d’atteindre l’ampoule…. Elle était seule…. Il était armé…. Elle était bonne…. La respiration de Delta s’accéléra. Son regard était fixé sur son objectif, et peu à peu le monde avait disparu autour de lui. Il n’y avait plus qu’elle…. Et subitement, il passa à l’action. Il commença par plaquer sa main contre sa bouche avant de la pousser au fond de la salle et de refermer la porte dans la foulée. Il voyait déjà son regard de biche apeurée et implorant…. Combien de fois avait-il vu ce regard ? Ô combien il adorait ce regard…. Fébrilement il avait placer son genoux entre ses jambes et sa main libre cherchait à arracher son haut. Mais…. Une vive douleur lui fit lâcher un râle étouffé, ses côtes poussant un craquement d’agonie rauque qui ne laissaient aucun doute sur leur état. Un coup de coude ? D’une telle violence ? Venant d’un bout de femme comme elle ? Incrédule, l’homme fixa de nouveau Katyusha mais…. Où était la peur ? Où était la supplication dans son regard ? Il n’y avait rien de tout cela. Juste de la froideur et…. Une lueur meurtrière qu’il ne connaissait que trop bien. Il ramena rapidement sa main sur son arme sentant qu’à présent sa vie était en jeu. Mais la vampiresse fut plus rapide et dégagea son arme d’un coup de pied. Sans lui laisser le temps de dire ouf, elle l’attrapa à la gorge d’une main, saisissant sa mâchoire de l’autre. L’homme vit ses perles saphir se muer en un rubis furieux, et alors qu’il tentait de se débattre et de l’attaquer, elle resserrait ses mains sur ses prises…. Encore et encore…. Entre la suffocation et le craquement des os de sa mâchoire, il n’aurait pu établir ce qui était le pire. Privé d’oxygène, il manqua très rapidement de force…. Et finalement de vie. La vampiresse laissa un rictus sadique se dessiner sur ses lèvres. Ce soir…. Elle aurait droit au sang le plus frais possible. Plus tard dans la soirée, elle réunit les mercenaires présents pour leur faire une annonce.
Je vous informe que votre camarade Delta, ne fait officiellement plus partie de l’équipe. Il s’avère qu’essayer d’agresser comme une bête dégénérée son employeuse est une idée particulièrement stupide et déconseillée. Si, par hasard, certains d’entre vous hésitaient à se laisser aller à ce genre d’attitude intolérable, je vous suggère de présenter au plus vite votre démission. A moins bien sûr que vous souhaitiez tenir compagnie à votre feu camarade dans l’au-delà. Je ne veux que des professionnels dans mes équipes, et je n’excuserai aucune exaction de ce genre, que ce soit envers moi, envers les personnes dont je vous confie la protection, ou même envers vos collègues féminines. A bon entendeur. Vous pouvez reprendre vos positions.
La vampiresse laissa les mercenaires repartir. Certains semblaient perturbés et incrédules. D’autres au contraire avaient eu l’air de s’attendre à ce que cela arrive un jour ou l’autre. Mais aucun ne contesta ou ne trouva à redire. Cela ne changeait rien pour eux en fin de compte. Ils avaient un travail à faire, et Katyusha les payer très bien pour cela…. Tant pis pour Delta, il avait joué, il avait perdu.
Je regarde la femme qui me fait face avec un sourire qui est rêveur mais je ne suis pas télépathe... Dieu merci que je me dis avec horreur alors que je songe à ce que je verrais dans la tête des hommes et femmes qui me regardent et me désirent! Je remercie les cieux de ne pas m'avoir condamnée à un talent aussi atroce car j'ai conscience que c'est un talent que j'ai. L'image mentale que j'avais de moi n'était pas loin de la vérité, je me sais être belle ou du moins je l'étais avant que tout ceci ne se déclare. Pas dans le sens supermodèle mais belle, le genre de femme qui avait de bonnes gènes alors de voir quelqu'un me dévêtir du regard est une chose mais savoir ce qu'ils imaginent... Je frémis et retiens bien mal une grimace alors que je ramène la femme à la réalité. Elle avait éludée ma question et je ne sais pourquoi je ne voulais savoir, au final, ce que ma camarade avait dit pour irriter ainsi le colosse qui aurait bien pu la blesser mais qui n'en avait pourtant rien fait. Je ne sais ce qu'elle songe mais lorsqu'elle parle, je peux sentir... Quelque chose. Un poids derrière ces mots. "Cela n'a jamais été nouveau"... Dame Orlov paraissait encore bien jeune, dans la fleur de l'âge certes mais son assurance me déstabilise mais... Je ne suis pas en danger. Cependant, l'idée d'une chasse à la sorcière me fait avoir un sourire un brin désillusionné.
"Je vais éviter les chapeaux pointus, jurée. Et oui, je pourrais bien le voir. C'est... Ce n'est pas une bonne époque pour ne pas être humaine."
Je ramène mes bras autour de moi et me serre doucement, j'avais remarquée combien la femme s'était fait surprendre de mon geste d'affection et de gratitude spontanée et elle aura, pour la peine, droit à un sourire contrit de quelqu'un qui s'excuse d'avoir dépassée des bornes sans le savoir. C'en vient donc à ma déclaration de gratitude... Qu'elle balaie presque d'un geste de la main. Je sais que tout est perdu pour mes études mais ce n'est pas plaisant de l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre. Elle parle aussi d'immortalité mais je ne peux pas dire que je suis ravie pour autant. Tant que je me gave de sexe, je suis en vie et cela pour un délais inconnu puisque les succubes sont très secrètes... les "études médicales" ne parlent pas d'une telle fréquence que celle que je ressens, cet instinct qui me pousse à trouver un partenaire peu importe le prix, un instinct de survie qui m'a servie bien adéquatement. Je souris et hoche doucement la tête.
"Si vous pouvez me trouver une fausse-identité et autres choses, je reprendrai de mon propre fait avec les moyens, quitte à travailler dans un bistro à me faire pincer les fesses chaque fois que je me tourne. La patience, je l'ai eue toute ma vie, la preuve est bien claire par..."
Je pince les lèvres, j'ai presque dit quelque chose de regrettable car mon talent, mon secret, je l'ai gardée et chaque fois que j'avais voulue en parler, j'avais sentie que ce serait un danger mais... Je regarde autour, personne dans le rayon immédiat mais je ne ressens pas le danger... en fait, je crois que la dame pourrait, au final, peut-être même m'aider...
"Par le fait que j'ai un instinct... très certain de quand je suis en danger. Peut-être n'avez-vous remarquée que j'ai réagis lorsque l'homme est entré dans votre boutique malgré que nous n'avions de son dans votre bureau? Je sens quand je suis en danger... C'est... un truc que j'ai depuis que je suis jeune."
Peut-être est-ce fou, mine de rien... Rien n'indique ce fait dans quelque rapports médicaux que j'avais trouvée en ligne. Je me mord cependant la lèvre bien cruellement quand elle déclare monter un piège et je ne vais pas la suivre, je ne peux que l'attendre. Des ressources.. Je la regarde parler aux gardes alors que ceux-ci sont armés, des soldats aguerris et Delta était sur un modèle patibulaire qui pourrait me briser en deux sur son genou comme une brindille et dame Orlov ne faisait pas beaucoup plus que moi à vue de nez mais...
Je ne vais la suivre. J'attends, la patience est une vertue, mine de rien comme le disait mademoiselle Orlov et je dois apprendre à faire confiance. Oh, c'est une denrée rare que j'accorde mais la dame m'a sortie d'un pétrin et je doute que les mercenaires me gardent de bonté de coeur... Bien que je vois quelques regads ludiques sur moi. Mon estomac métaphysique gronde, je sens un frisson et... Eh bien, si dame Orlov avait à faire, je peux au moins aller avec un des soldats qui me veut et que je n'ai pas encore connu. Ce n'est pas forcément l'acte de baiser mais bien le besoin, le désir qui nourrit une succube et amener l'homme plus loin et veiller à ce qu'il ait de plaisant songes est plus facile que de trouver un nouvel hôtel et devenir une acheteuse fréquente.
Je sortais de mon coin avec l'homme qui ajustait sa ceinture, le visage un peu rosit par l'exercice plaisant et je me sentais... Rayonnante. Je regarde l'homme se faire ralier par les autres alors que mademoiselle Orlov demande à leur parler et je vais approcher, curieuse. Elle ne semble pas avoir été blessée le moindrement et c'en est tant mieux mais ses paroles... Je comprends assez bien l'anglais pour savoir quand quelqu'un parlait d'une mort de sang-froid. Elle avait fait tuer l'homme, c'était évident, un piège qu'elle avait fermée elle-même pour se défaire d'un mauvais élément. Aucun ne sait que j'ai été la délatrice qui a été le cran d'arrêt du piège à ours qui avait tué un mercenaire.
Les soldats se sont éloignés et j'approche alors vers la femme et hésite avant de m'incliner un peu.
"Vous a-t-il blessé? Je peux vous aider, mademoiselle Orlov... C'est de ma faute, après tout..."
Je n'arrive pas à la regarder dans les yeux. Elle a eue à tuer par ma faute... (c) made by panic!attack
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La vampiresse continuait de fixer la jolie blonde, son regard félin scrutant son sourire léger et y répondant par un autre sourire, plus fugace, plus subtile, bien terne par rapport au sien.
Il n’y a jamais de bonne époque pour être différent….
Il était triste de voir à quel point en voulant réconforter les gens, et le faire prendre du recul, la vampiresse pouvait se montrer particulièrement déprimante. La succubette afficha une légère gêne suite à son élan d’affection un peu trop spontanée pour la vampiresse. Cette dernière lui adressa un léger clignement d’yeux pour apaiser son mal-être. Certes elle l’avait surprises et décontenancée. Mais il n’y avait pas non plus mort d’homme, simplement une froideur froissée. Elle s’en remettrait vite. Elle écouta ensuite les propos peu réjouissants de Diana quant à son avenir. Katyusha savait bien que l’on ne faisait que rarement ce qu’on voulait dans la vie, surtout au début. Mais il y avait ici un taux de résignations beaucoup plus important que la normale. En un sens…. Avait-elle le choix ? A ses yeux certainement pas, et comment lui demander d’avoir plus confiance en elle ou même avoir la moindre ambition dans sa situation.
Nous verrons cela. En prenant un peu plus de temps, peut-être est-il possible de vous décrocher une bourse en rapport avec votre statut d’étudiant pour vous permettre d’éviter les bistros mal tenus…. Je ne veux pas vous promettre l’impossible, mais je peux faire tout mon possible pour améliorer votre situation.
Obtenir une bourse via des faux papiers ? En réalité cela n’était pas si compliqué. Mais cela demandait du temps et une bonne coordination. Il restait à voir si ses contacts étaient en mesure de lui fournir ce petit supplément. Elle n’avait pas de succube ou d’incube proche dans son cercle de relation, et cela la chagrinait en cet instant. Visiblement Diana était fraîchement révélée, et la vampiresse aurait bien aimé pouvoir la confier à un aîné plus expérimenté pour lui apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur sa nouvelle race. Et surtout, quelqu’un en qui elle aurait eu suffisamment confiance pour lui remettre une fugitive. Ce qui en y réfléchissant bien était très loin d’être simple…. Mais la demoiselle n’avait pas fini sa phrase, ni ses révélations. Et ce qu’elle vint à lui révéler scia la vampiresse sur place. Un « don ». Les succubes n’avaient pas ce genre de « don ». Les humains qui avaient des dons n’étaient d’ailleurs pas des humains mais des mawus. Hors Diana était inéluctablement succube, un de ses amants en avait payé le prix fort, et il y avait ici beaucoup trop de mercenaires qui auraient pu en témoigner…. La vampiresse resta quelques instants silencieuse.
~…. Une hybride ?~
Ce n’était pas impossible et cela expliquait les capacités mawus en plus de la nature succube. Katyusha ferma doucement les yeux en secouant la tête. Ses parents avaient été des irresponsables finis de ne jamais lui avoir parlé de certains aspects de ses origines. A moins que cela ne remonte à quelques ancêtres ? Elle n’était encore pas très au fait de toutes les subtilités de l’héritage génétique surnaturel, mais une chose était sûre. La situation ne cessait de se compliquer ! Si elle peinait déjà à trouver des succubes ou incubes, qui n’avaient pas ériger leur vie autour du secret, alors les mawus….
~Miséricorde, où vais-je trouver quelqu’un de confiance pour la guider ?~
Tout en réfléchissant, la vampiresse se risqua à une question.
Vous avez là un don particulièrement précieux Diana, mais…. Dites-moi, est-ce que vous avez déjà entendu le terme Mawu une fois dans votre vie ?
Peut-être que la jeune fille savait ce qu’elle était, et n’osait pas en parler à cause du culte du secret que cette peuplade entretenait ? Au fond d’elle, Katyusha en doutait, mais si elle avait la moindre chance de simplifier le sac de nœuds qui faisait office de situation, elle n’allait pas se priver. Et en parlant d’affaire délicate, la noble rousse en avait une autre à gérer. Toutefois celle-ci avait été beaucoup plus facile à régler. Quelques bricoles à ramener dans un carton, et une ampoule qu’elle n’avait eue qu’à dévisser légèrement pour faire vaciller la lumière. En termes d’investissements et de moyens, elle n’avait pas eu besoin de faire beaucoup d’efforts. L’objectif avait été atteint, la menace neutralisée définitivement, et elle avait même eu le plaisir de s’offrir un repas à la fois chaud et frais. Une fois le petit topo récapitulatif avec les autres mercenaires faits, Diana s’en vint quérir son état, s’inquiétant visiblement de possibles blessures. L’éternelle demoiselle lui adressa un sourire léger, se voulant rassurante.
Rassurez-vous Diana, je vais très bien. Delta n’a pas eu le temps de me blesser. J’ai eu tout loisir d’orchestrer avec minutie l’opération pour éviter le moindre risque, et que l’on puisse intervenir à temps.
Elle préférait que Diana continue de croire le plus longtemps possible qu’elle était une humaine parmi tant d’autres. Et que si Delta avait été défait, c’était parce qu’elle avait eu de l’aide extérieure. Elle resta volontairement floue à ce sujet, déjà parce qu’en temps normal elle ne se serait pas étendue, et aussi pour éviter de donner trop de détails qu’un esprit septique aurait loisir de vérifier et d’analyser. Elle préféra enchaîner.
Grâce à votre instinct j’ai pu arrêter un homme dangereux et éviter qu’il ne commette l’irréparable envers d’autres femmes, au nom de toutes celles que vous avez pu sauver, je vous remercie.
Elle est bien en accord et c'est aussi mon avis. La vie ne sera certainement pas plus rose dans les années à venir mais je ne veux pas y penser. Peut-être est-ce égoïste mais je veux me contenter du moment présent pour un bout, le temps de me remettre entièrement de cette vie qui m'a été arrachée mais que la femme devant moi m'offre. Mon secret éventé, je m'attends à une réaction, une explosion, une raillerie, que sais-je mais je la regarde et remarque qu'elle ne semble pas aussi surprise que certains l'auraient été. Avais-je manqué des informations sur les succubes qu'elle avait eue et, si oui, où donc? Mine de rien, ce ne serait pas entièrement impossible que les succubes sachent quand leur vie est menacée puisqu'une relation durable avec une de nous est impossible. Cette idée me frappe... Jamais je ne pourrai me marier et avoir des enfants avec un seul homme, jamais je ne pourrai être fidèle... Enfin, si, mais je ne veux pas mourir non plus! La vie est encore dans son bourgeonnement et il est hors de question que je laisse quiconque me tuer. J'étais dans ces pensées plus féroces lorsque la femme reprend parole. Elle n'a pas offert de garantie mais, à date, elle ne m'a pas déçue... Ses propos suivants sont interrogateurs, prudents... Je fronce les sourcils de la question qu'elle me pose.
"Ma... Wus? C'est quoi? Je ne pense pas en avoir entendue parler..."
Je fronce les sourcils, me concentre mais sans que ma mémoire ne veuille me donner le moindre point de rattache. Mawus... C'est bien étrange, ce mot, est-ce qu'un chat s'étranglait près de ceux qui pourraient avoir adoptés ce nom? Je la regarde, cette femme russe qui me fait face et je réalise qu'elle en sait... Beaucoup. Puis elle avait été regler le cas "Delta" avant de revenir et lorsque j'approche pour m'assurer de son bon état, elle m'assure que celui-ci ne l'a blessée, une notion qui est sincèrement étonnante. Je la considère avec respect car elle n'avait pas semblée parler à qui que ce soit...
"Vous... l'avez eu seul à seul, n'est-ce pas..."
C'était une constatation que je faisais et non pas une question. Si elle avait montée un piège contre l'homme, il y aurait eu un instant entre la prise de ce dernier dans le piège et sa capture par d'autres. Pourtant elle n'avait pas un faux pli de plus dans sa tenue et je sens un frisson remonter le long de mon dos.
"C'est la moindre des choses mais vous êtes celle qui l'a mis hors d'état. La gente féminine vous en remercie. Souhaitez-vous que je vous informe si je décèle d'autres tels penchants pour vos hommes, mademoiselle Orlov?"
Je ne serais pas aussi inutile si je peux ua moins aider la femme dans quoi que ce soit. L'inaction me pèse... (c) made by panic!attack
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La vampiresse retint un soupire. Bien évidement qu'elle n'en avait pas entendu parler.... Le contraire eut été étonnant. Encore une impasse supplémentaire, néanmoins, la vampiresse garda consciencieusement dans un coin de sa tête l'information que Diana lui avait donné. Ce don était une véritable aubaine ! Et utilisé correctement dans les situations adéquates, il pouvait même être un atout majeur non négligeable ! La noble rousse en vint à regretter que la jolie blonde soit une simple civile. Avec un bonne entrainement et les connaissances nécessaires, elle pourrait être parfaitement redoutable.... Qui sait, peut-être qu'un jour.... Tant qu'elle se nourrirait elle aurait l'éternité devant elle. En revanche, elle devait déjà survivre à son présent, et à ce sujet, il revenait à la vampiresse de lui fournir les meilleures cartes en mains pour lui permettre cet exploit ! Et pour le coup, Katyusha n'avait pas vraiment à se plaindre. La succubette était plutôt facile à vivre, tant qu'on lui assurait ses besoins primaires, elle ne dérangeait personne et elle parvenait à prendre sur elle le temps nécessaire à sa dissimulation.
Pas de folie, pas de crise, pas de dépression.... Et pourtant, elle en avait subit des épreuves, qui l'avaient inéluctablement marquée, mais elle continuait d'avancer, avec toute la dignité qu'elle pouvait avoir. C'était là une force de caractère que Katyusha appréciait. Et pour l'heure, elle voulait éviter de lui farcir le crâne de nouvelle invraisemblable. Inutile pour l'instant de lui annoncer l'existence des mawus et le fait qu'elle était très certainement hybride. Quoique.... était-ce bien prudent ? Et n'avait-elle pas déjà fait preuve de suffisamment de courage et de recule pour lui permettre d'accéder à cette vérité ? Finalement, la vampiresse se décida.
Les mawus.... sont des humains qui disposent de "dons". Ces dons diffèrent d'un individus à un autre. C'est une communauté extrêmement secrète qui fait de son mieux pour se cacher du reste du monde. Les Chasseurs ne connaissent même pas leur existence. Et cette capacité que vous me décrivez.... Me fait penser à eux. Ce qui implique que vous ne seriez pas simplement une succube. Mais une hybride. Le résultat d'un mélange entre un mawu et une succube. Je n'ai quasiment aucune information sur les mawus, et les hybrides sont très rares. Je ne pourrais malheureusement pas vous en dire plus à ce sujet.... Mais il est toujours préférable d'en savoir le plus sur ce que nous sommes.
Mais à en savoir plus, parfois certains en venaient à en savoir trop. Diana vint faire la conclusion que Katyusha avait bel et bien tué Delta toute seule. Ce qui lui posait problème. Elle n'avait que deux solutions. Soit mentir.... Soit dire la vérité. Finalement, elle s'en forgea une troisième. Elle afficha un léger sourire, avant de répondre à sa protégée, dans le ton de la confidence.
Même un mercenaire aguerri ne peut rien face à la bonne décharge d'un taser.... Une fois neutralisé, même une simple femme comme moi peut arriver à ses fins.... Peut-être serait-il judicieux de vous équiper de ce genre d'outils et de vous apprendre à vous en servir ? Enfin, nous verrons cela plus tard, chaque chose en son temps.
Elle avait plus important à faire comme, se remettre, s'imprégner de la culture américaine, finir de peaufiner son anglais, et commencer une nouvelle vie ! Tout un programme ! Avant cela, Diana la remercia à son tour pour le cas de Delta, avant de lui proposer ses services comme pisteurs à éléments perturbateurs. La noble rousse ferma doucement les yeux, réfléchissant.
Il serait toujours intéressant d'identifier les individus qui se révèlent plus dangereux qu'utiles, mais je ne veux pas vous exposer, ni vous utiliser Diana. Si jamais vous décelez de nouveau et par hasard un autre cas sérieux, n'hésitez pas à m'en informer bien sûr. Mais ne vous mettez pas en danger pour cela. Votre sécurité avant tout.
Elle ne pourrait jamais se pardonner d'avoir fait tous ces efforts, pour finalement lui voir arriver malheur dans son propre territoire, à cause de ses propres hommes ! Ce serait un scandale doublé d'une honte inqualifiable. Même si, en dépit de toute raison, l'offre avait bien entendu un caractère particulièrement tentant. Enfin.... Elle avait su composer avec son équipe jusque là, il n'était pas non plus primordial de faire une purge.
Mes yeux restent sur la femme qui me fait face, une femme des plus redoutable et qui inspirait à la fois crainte et respect. Je sens un frisson traverser mon corps mais je repousse cela au plus profond de moi car je doute que la dame apprécie beaucoup des avances de ma part, surtout au vu de comment elle avait réagie quant à un simple câlin... ou peut-être... L'idée me frappe mais je garde mon air le plus neutre que je peux l'avoir en considérant ce que je viens de penser. Peut-être... Elle vient de Russie elle-même et l'homosexualité est toujours aussi peu appréciée pour les nôtres. Alors... Peut-être avait-elle eue un attrait pour elle? La nouveauté des hormones succubes est un facteur qu'elle doit considérer et étudier en vase clos mais... Hors de question d'humilier la pauvre si elle désire ne pas être attirée par les femmes... Ce qui soulève aussi la question de savoir si l'effet des hormones peut pousser une personne hors de la préférence sexuelle qu'elle avait de base. Ces pensées traversaient mon esprit, les possibilités infinies et le fait de garder un compte-rendu est intéressant, je touche dans ma proche un carnet avec un stylo que je gardais pour prendre des notes au moment le plus opportun. Garder l'esprit occupé est sans doutes le meilleur moyen de garder mon esprit sain car... Considérer l'avenir est un vaste nébuleux vide que je vais devoir combler au jour le jour et la vampire alors parle et mon attention se pose entièrement sur elle.
Mawus. Des humains capables de choses improbables et j'ouvre la bouche pour interrompre la dame, poser une question mais je referme la bouche aussitôt lorsqu'elle parle de la possibilité d'autre chose. Hybride? Comme si ma vie n'était pas assez compliquée d'entrée de jeu. "je ne suis plus humaine, mademoiselle Orlov" était la réplique que j'allais asséner mais qui se retrouve bien inutile. Cette fois, cependant, je prends mon calepin et le stylo. "Mawu" sans noter davantage car si c'était un secret, il ne fallait pas le dire et bien que j'appréciais les mercenaires, je savais que leur réelle loyauté allait à l'argent et eux-même. Hybride avec un joli point d'interrogation mais je fronce les sourcils et regarde la dame.
"Vous en savez beaucoup, mademoiselle Orlov..."
Vient ensuite l'explication simple de comment une petite femme peut se défaire d'une montagne comme Delta et le souvenir de la sensation que le mercenaire m'Avait laissé, echo fantomatique de ce qui aurait pu être, me fait frissonner et serrer un peu mon bras mais je me reprends et hoche la tête. C'était logique et je ne pouvais pas imaginer la femme comme étant sans organisation, mon regard passant sur l'environnement autour de nous. Ma proposition la laisse songeuse et je peux très bien comprendre qu'elle soit récalcitante, surtout après ce qu'elle venait de faire. Tuer n'est pas... Facile. Je sentais encore la culpabilité de ce que j'avais fait mais je ne veux pas pleurer sur ce qui est fait... Bien que ma gorge se serre. Puis elle me donne un truc de plus pour occuper mon esprit et je sens le poids se lever. Si je peux lui être utile...
La pauvre vampire sera, pour le compte, tétanisée d'un nouveau câlin de ma part sans le moindre doute et je la serre dans mes bras, mais surtout pour parler à voix basse dans son oreille.
"sous la machine à café... S'il devait arriver quelque chose, mes notes seront là, miss Orlov. Merci." Puis je laisse ma voix devenir un peu plus... Autre. Celle que je tentais tant bien que mal de travailler et qui semblait rendre dingue les pauvres mercenaires. "Et quoi que je puisse pour vous, demandez... Je vous le dois."
Un rapide baiser sur la joue de la femme avant que je ne me recule, lui offre un sourire avant de tourner talon et m'éloigner pour aller faire quelques recherches et discuter avec des gens pour pratiquer mon anglais. Avantage de mercenaires, ceux-ci parlaient souvent d'autres langues et j'allais faire le plus que je pouvais pour apprendre à fond ce que je peux d'eux. Tout pour survivre.
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La vampiresse esquissa un sourire à la remarque de la jeune fille.
Mon travail et mes voyages m'ont fait rencontrer beaucoup de gens. Autant de personnalités que d'histoires intéressantes.
Ce qui n'était pas tout à fait un mensonge un vrai dire, car elle avait beaucoup appris par ce biais. Est-ce que cela suffirait à convaincre Diana ? C'était bien loin d'être une chose acquise. Mais l'important restait qu'il y avait une version officielle à laquelle se rapporter. Mais pas le temps de pouvoir passer à autre chose que la jeune fille l'accabla d'un nouveau câlin. La vampiresse serra les mâchoires, toujours aussi à l'aise avec l'exercice, et pris silencieusement une profonde inspiration. Il fallait prendre sur soi, même si cela était malaisant au possible. ~Dieu ! Que les gens sont tactiles de nos jours ! Ont-ils réellement besoin de ses effusions démonstratives d'accolades pour exprimer leurs sentiments ? Les mots ont-ils à ce point perdu de leur sens et de leur valeur ? Enfin.... Elle est jeune.... Et je date d'un autre temps....~
Mais pas le temps de se perdre davantage en tergiversions. Diana lui souffla une confidence, un secret qu'elle lui confia à propos de note et d'une machine à café. Katyusha réprima un froncement de sourcil, et se garda également de regarder en direction de la machine. Des notes ? Des notes à propos de quoi ? Des individus potentiellement dangereux ? Ne lui avait-elle pas expressément demandé de ne pas se mettre en danger ? En aucun cas ? Elle réprima un soupir, espérant qu'elle ne commettrait aucune inconscience dans un souci de vouloir épargner sa dette. D'ailleurs celle-ci revint également sur le tapis. Lui demander ce qu'elle voulait.... Elle ne sauvait pas les gens pour en faire ses esclaves non plus ! Si elle pouvait comprendre que Diana se sentait redevable, elle n'aimait pas spécialement la tournure extrême que la situation prenait. Mais quelque chose lui disait qu'il ne serait pas facile de lui faire entendre raison.
Je ne veux pas avoir à trouver ces notes Diana, alors quoiqu'il arrive, mettez votre sécurité en priorité. Vivez une longue et heureuse vie. Ainsi, les risques que j'ai pris n'auront pas été vain.
Il était vrai que cela lui laisserait un goût amer de déception et de frustration de s'être donnée tant de mal.... Pour finalement la voir périr ou autre en essayant de la remercier ! Peut-être qu'un jour, la vie lui donnerait une occasion de lui rendre son aide sans que cela ne la mette en danger ou en position délicate.... Mais d'ici là, elle espérait bien qu'elle se tienne sage et évite les ennuis. Même si son petit doigts lui disait qu'il avait fort à parier que cela ne serait pas si simple. A commencer par réussir à étouffer l'affaire planant autour d'elle. Ou au moins la faire s'essouffler jusqu'à classement. Cela ne serait pas facile.... Les chasseurs étaient de nature suspicieuse, et même si elle s'était montrée conciliante vis-à-vis de leurs questions et de leur enquête, elle restait méfiante. Si Diana n'avait pas été vue publiquement, elle leur aurait volontiers donner un leurre ou un bouc émissaire sur lequel se faire les crocs, mais ici.... Un baiser l'arracha de nouveau à ses pensées. Elle retint un soupir, alors que ses muscles s'étaient crispés. Avec un peu de chance, un des mercenaires lui expliquerait qu'il n'était pas spécialement commun de se montrer aussi démonstrative avec autrui. Mais sinon.... Elle devrait lui expliquer. Et elle n'en avait franchement pas envie. Rien que d'y penser, l'idée la mettait mal à l'aise. Elle secoua doucement la tête avant de repartir à ses occupations elle aussi. Il restait encore beaucoup à faire.....