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Under the Moon :: La Nouvelle Orléans :: Archives des Rps Abandonnés

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Sorry is literally dead
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#9139 : Sorry is literally dead
Mar 15 Déc - 13:07
Sorry is literally dead

Kathleen & Jenny



Depuis que Sam était entré dans son établissement spécialisé contre les addictions, je devais avouer que je n’avais pas arrêté une seule seconde. A vrai dire, et malgré mon agacement face à cela, force m’avait été de constater que j’étais bien plus angoissée qu’à l’accoutumée. Et qu’il commençait à me manquer. L’attachement. Cet état qui ne faisait que nous apporter une trop grande réflexion malheureuse. Non vraiment. Qu’est-ce qu’il m’avait pris ? « Le destin ! » d’après ma sœur. Moi, j’appelais plutôt cela un coup du sort car cela m’avait quelque peu chamboulé. Je remarquais depuis quelques temps que je devenais en effet bien plus réceptive au malheur des gens, ou tout du moins, à défaut de leur malheur présent dont je me fichais royalement, à leur histoire. Les séparations brutales, les décès tout aussi difficiles, tout ça me faisait repenser à ma situation, au fait que la vie n’était pas éternelle et donc au fait que je n’aurais jamais dû tomber dans le piège de l’attachement. Sombre idiote que j’étais. D’autant que je ne savais même pas comment j’étais tombée dans ce piège-là. Peut être aurait-ce donc pu être plus facile pour en sortir mais au contraire ! Sans problème, pas de solution ! Et je ne trouvais pas LE problème, là où ça avait cloché. Pire. J’avais donné ma parole, et je respectais toujours mes paroles. Non. Décidément. J’étais coincée. Et le pire encore dans tout ça, c’est que j’avais hâte qu’il rentre. Un comble.
En attendant, c’était avec tout l’agacement que le genre humain me donnait que je me rendais à un nouveau rendez-vous tout en sachant que j’allais être plus touchée qu’habituellement en sortie de vision. Et cela m’agaçait d’autant plus. Autant dire que j’étais dans de parfaite disposition pour voir un client.

Et quel client. Un habitué presque. Cela faisait la troisième fois que je me rendais chez lui. La première fois, Monsieur avait oublié l’objet dont il était question. Soit. La deuxième, il avait dû annuler une heure avant pour cause « personnelle ». Par pure « gentillesse », et surtout parce que mon chef me l’ordonnait, j’avais accepté de revenir une troisième et dernière fois pour écouter et espérer voir son histoire. Une histoire « vendeuse », d’après mon chef. Un adolescent violent qui aurait tué sa mère ou quelque chose comme ça. Bref. L’homme était le mari, le père en question qui voulait voir sa « véritable histoire » mise au grand jour alors que l’on avait failli le condamner pour avoir abattu son fils. Si le procès s’était rangé à sa cause, les rumeurs, elles, n’étaient jamais parties, et c’était donc mon travail que de les faire taire grâce à mes visions.

A cet instant, d’ailleurs, je n’étais même plus journaliste, je me fondais en une psychologue. Peut être pas vraiment douée, mais c’était mon impression à devoir les regarder pleurer, agacée et sans ressentir la moindre empathie envers eux. C’était la partie la plus pénible de mon travail à bien y penser : les pleurs.

Enfin. J’étais arrivée en bas de l’immeuble. En bus, malheureusement. Et je détestais ce genre de transport. Trop de population, trop de proximité, trop de bruits. J’avais beau avoir mon casque vissé sur les oreilles, le trajet m’avait semblé durer une éternité et j’avais réellement hâte de pouvoir retrouver le confort de ma voiture, en solitaire.
La porte ouverte de l’immeuble, au moins, m’arrangea. Je n’aurais pas à appeler à l’interphone. Chose que je détestais. Comme le téléphone d’ailleurs. Au moins une note positive dans cette journée. Ainsi, silencieusement, plongée dans mes pensées, je montai les marches, l’ascenseur étant, comme par hasard, en panne.
Oui, comme par hasard, car comme s’il fallait que ma journée soit encore plus désagréable, alors que je passais le troisième étage, je fus soudainement bousculée, manquant de perdre l’équilibre par une espèce de furie dévalant les escaliers. Plus ou moins. Grondant de colère, je me retournai vers elle, pensant, bêtement, que la politesse était une règle sociale respectée. Respectée, peut-être, mais visiblement pas par tous car elle continua de descendre les marches avant même que je ne puisse dire le moindre mot. Ou presque.

- Si vous n’êtes pas muette un pardon aurait été agréable ! Avais-je lancé à tue-tête avant de reprendre d’un ton plus bas. D’ailleurs un hochement de tête aurait aussi suffi si vous êtes muette.

Soupirant, je terminai de grimper l’Everest pour arriver devant la porte de l’appartement qui m’avait été indiqué.
Par trois fois je toquai. Puis recommençai. Et cela trois fois de suite. Sans succès. Non mais… D’autant plus agacée, j’attrapai mon téléphone pour contacter mon client. Pas de réponse. Une fois. Deux fois. Trois fois. Rien. Toujours. Rien.

- La politesse est visiblement une denrée rare. Grondai-je en rangeant mon portable.

J’aurais peut-être pu attendre un peu plus. Mais cela faisait déjà presque dix minutes que j’attendais comme une idiote devant la porte.

- Il est pas là. Je l’ai vu partir ce matin et j’l’ai pas entendu revenir. Laissez tomber.

Me retournant, j’arquai un sourcil, surprise de l’intervention d’un inconnu en plein milieu de mes pensées.

- Merci. Monsieur. Soufflai-je. Mais je l’avais déjà remarqué. Au revoir.

L’homme grommela une chose que je ne compris pas, et à nouveau, je redescendis les marches. Voilà beaucoup trop de temps de perdu. Et une fois arrivée chez moi, je ne me gênerais certainement pas pour dire à mon patron ce que je pensais des clients de ce genre.
J’étais arrivée au rez-de-chaussée, sans encombre, encore heureux, lorsque le sort sembla s’acharner sur moi. Ce ne fut que lorsque mon portable cogna le sol que je me redressai, furieuse de tout ce capharnaüm qu’était devenu ma journée.

- Et vous êtes peut-être aveugle en plus d’être muette ? Fustigeai-je sérieusement. Faites attention où vous allez ! Je ne suis pas un fantôme !

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Katleen Forks
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Katleen Forks
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#9143 : Re: Sorry is literally dead
Mar 15 Déc - 15:11
"Sorry" is literally deadJenny & KatLes yeux rivés vers le plafond, j’attendais. Simplement que le temps passe, que les secondes interminables s’écoulent avant que je ne recouvre mon oxygène. Les bruissements de draps résonnaient à l’intérieur de mon crâne tandis que les râles de l’homme au dessus de moi m’empêchaient de m’extraire de la réalité. Le souffle court, il se laissa à moitié tomber sur mon corps, m’écrasant presque de tout son poids avant de se laisser rouler sur le côté pour soupirer un coup après tant d’efforts. Je ne lui adressais pas même pas un regard, me contentant de m’asseoir sur le bord du lit. J’enfilais mes sous vêtements et ma robe l’instant d’après. J’attrapais mon paquet de clope abandonné sur la table de nuit, ainsi que mon briquet, ou.. peut être que c’était celui que m’avait offert le client tout à l’heure, en guise de très modeste cadeau. D’autant que j’avais rien demandé. Mais, je l’avais pris quand même et je le récupérais donc histoire de ne pas l’oublier là, laissant sous entendre que je me foutais de l’attention qu’il me portait. Même si, c’était pas tout à faux.

Je me retournais enfin vers l’homme satisfait et toujours allongé dans son plumard et lui adressais un sourire, à mi chemin entre la politesse et l’hésitation. C’était le moment où j’attendais qu’on me file ce qu’on me devait. Et c’était probablement l’instant que tous détestaient. Sortir un paquet de thunes pour payer une pauvre fille qu’on avait utilisé pendant une heure ou deux, je comprenais que ça pouvait être pas vraiment valorisant. Mais à ceux là, je dirais que c’était pas plus glorieux de mon côté, même si avec le temps, je me foutais royalement de ce silence gêné qu’imposait ces gars qui remettaient soudainement en cause leur dignité. En revanche, j’avais un peu de mal lorsque ce moment durait en longueur et qu’il s’étirait dans le temps à tel point que je me forçais à demander ce qu’il en était.

-Du coup hum..

Le visage de l’homme se ferma presque aussitôt alors qu’il attrapait son portefeuille pour en tirer quelques billets qu’il balança au pied du lit. Je fis quelques pas pour les attraper et je m’efforçais de compter devant lui, pour vérifier que tout y était. Et il manquait la moitié. Une somme considérable, dans ma situation actuelle, où chaque dollar m’était précieux. J’avais une chambre d’hôtel à payer, histoire de pouvoir prendre des douches et des fringues à racheter, après que ma garde robe ait complètement brûler. Il fallait bien que je me mette quelque chose d’agréable à regarder sur le dos pour amasser un salaire.

-Il y a pas le compte.

Je parlais avec assurance, parce que je ne pouvais pas me permettre d’avoir l’air de manquer de confiance en ce que je disais. Pour eux tout se négociaient, comme le prix d’un poulet sur le marché. Pourtant le prix était fixé bien à l’avance, je le précisais toujours avant d’accepter de me pointer et je m’assurais que le client confirme que ça lui convenait pour éviter les emmerdes. Et malgré tout, certains abusaient. Il se redressa presque aussitôt, contournant son lit pour se planter devant moi en grognant à moitié.

-J’ai rien de plus à te donner, maintenant dégage.

Je plissais les yeux en le dévisageant, j’étais furieuse mais une partie de moi savait pertinemment que j’obtiendrais rien de plus. Et pourtant je pouvais pas me résoudre à ne rien dire, à ne pas essayer, parce que ce n’était pas juste de me donner moitié moins que ce pour quoi il avait consenti à signer.

-C’est pas ce qui était prévu..

Sa main fendit l’air pour mieux atterrir sur le bas de ma joue et je mordis ma lèvre alors que le bruit de la gifle résonnait dans la pièce. Le sang perla entre mes dents, alors que je ramassais mon manteau pour faire volte face en direction de la porte d’entrée. Je claquais celle-ci derrière moi, dévalant les escaliers sans même faire remarquer que quelqu’un était en train de les monter. Je bousculais une parfaite inconnue sans prendre le temps de m’arrêter, glissant mes bras dans les manches de mon armure en tissu noir. Je ne m’arrêtais qu’au rez de chaussée, le souffle court, le cœur cognant contre ma poitrine et je fouillais nerveusement mes poches. J’avais emporté un peu de came avec moi, il me suffisait de la trouver. J’essuyais ma lèvre du revers de la main et ouvris le petit pochon de poudre blanche pour déverser de quoi me préparer une trace conséquente, sur le haut de la boîte lettre face à moi. Je m’emparais de ma carte bleu afin d’écraser les cristaux pour en réduire la taille et roulais un billet vert en petite paille, avant que ma narine droite n’aspire tout ça.

Je soupirais de soulagement en laissant mon bordel en blanc, récupérant uniquement la conso que je dissimulais à nouveau dans ma poche. J’attrapais mon paquet de cigarettes mais alors que j’en tirais une de mon paquet, mes doigts tremblants la laissèrent s’échapper et rouler par terre. Clignant des yeux, fronçant un peu les sourcils, je tournais la tête en tout sens pour la retrouver et je me jetais aussitôt sur elle lorsque mes yeux se posèrent sur elle. Ma tête entra en collision avec quelque chose que je ne parvins pas à identifier, au moment où je me relevais, clope au bec. Je tentais même pas de me baisser à nouveau pour ramasser l’appareil qui venait de tomber, m’être redressée aussi vite m’avait filé un vertige un peu trop long à mon goût pour réitérer. Je grattais nerveusement l’intérieur de mon bras, par dessus ma longue veste entrouverte. Les mains tremblantes, j’allumais mon briquet pour venir coller la flamme à l’extrémité de mon tube de tabac et je tirais une longue taffe avant de pester, à l’encontre de l’entièreté des individus de cette planète.

-Allez vous faire foutre.

Je relevais les yeux vers la blonde pâlotte qui me faisait face et j’haussais les épaules.

-Je vous ai pas vu. Ceci dit les fantômes s’annoncent peut être, eux, lorsqu’ils réalisent que quelqu’un ne les entend pas arriver.
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#9153 : Re: Sorry is literally dead
Mer 16 Déc - 15:01
Sorry is literally dead

Kathleen & Jenny



Allez-vous faire foutre ? Hé bien au moins elle n’était pas muette. Impolie et pas muette. D’ailleurs, elle n’était pas sourde non plus, en témoignait la réponse qu’elle venait de m’apporter à la suite de mon « coup de gueule ». L’être humain m’insupportait, c’était un fait. Et la journée me prouvait, actuellement, que j’avais tout à fait raison de m’exaspérer face à lui. Suffisait d’observer cette femme pour avoir la preuve que tout ce que je pensais sur lui était réel. Et si certains, comme Sam, se battait contre la déchéance, d’autres, visiblement, préférait s’y complaire ?
Je n’étais pas non plus la plus parfaite. Mais au moins savais-je me tenir en société. Si je ne parlais pas. Et au moins respectai-je les autres, plus ou moins. Elle semblait seulement… Je n’avais aucune idée du pourquoi elle tremblait ou se comportait de la sorte d’ailleurs, et je m’en moquais. Enfin. Non que je m’en moquais, mais j’avais déjà bien à faire pour ne pas jouer les Mères Thérèsa. Elle allait de toutes les manières mourir. Comme tous les autres. Alors pourquoi devoir faire attention à ceux qui n’agissaient pas bien ? Cela dit… Et comme rarement, je ne me sentais pas dans une humeur parfaite. Bien au contraire. S’il n’était pas rare que je me sente « bien » lorsque je sortais, il l’était plus que je sois en colère de la sorte. Mais je devais avouer que la perte de temps n’avait pas aider à améliorer mon humeur. Bien au contraire. Je n’avais pas de temps à perdre.

- Le jour où les fantômes parleront pour s’annoncer nous pourrons en rediscuter. Dis-je sèchement en ramassant mon portable.

Et comme par hasard. Comme si le sort ne s’était pas assez acharné contre moi aujourd’hui, voilà que mon portable était cassé, un caillou ou je ne savais quoi ayant fracturer l’écran jusqu’au bout en haut à droite de ce dernier. Comme. Par. Hasard. Grondant de colère, je présentai l’objet à la jeune femme, l’air furieuse.

- Et si l’on vous greffait des yeux et des oreilles, peut être que vous feriez plus attention ! Vous pensez que tout le monde a assez d’argent et de temps pour payer pour vos inattentions ? Parce que moi je n’en ai pas, et j’ai besoin de ce portable pour travailler !

C’était un fait. Sans portable, pas de rendez-vous et sans rendez-vous, pas de travail. Or, je n’avais absolument pas les moyens de me racheter un portable et il était hors de question que je prenne celui du travail. Pourquoi ? La raison était simple. Il avait appartenu à quelqu’un avant. Quelqu’un qui avait posé son oreille sale dessus. Ainsi refusai-je de toucher à cet appareil si ce dernier n’avait pas été entièrement désinfecté avant, chose que mon patron refusait tout bonnement et simplement, arguant que j’étais « trop fragile ». Mais ce n’était pas de la fragilité ! Seulement du bon sens.
Et d’ailleurs, à cette pensée, je me mis à tressaillir. Si je n’avais plus de portable, je n’aurais plus de raison pour refuser ce portable. J’allais donc devoir le désinfecter moi-même et donc le toucher avant pour l’emmener en désinfection. Y avait-il d’ailleurs des entreprises qui désinfectaient les portables ? Mmh. J’allais devoir me renseigner avant. A moins que cette fille ne me repaie le portable qu’elle venait de casser.

- Vous savez qu’il coûte $851,99 ? Bon. Sachant que je l’avais depuis un an, qu’il était en très bon état malgré tout puisque je prends toujours soin de toutes mes affaires. Imaginons donc qu’il faille compter cinq ans d’amortissement puisque c’est une immobilisation corporelle. Que j’ai payé $50 par mois soit $600 depuis que je l’ai. Il me manque donc $251.99 sans compter les intérêts qui s’élèvent à $52.98. Donc. Vous me devriez, vu que je ne vais pas faire payer des intérêts que j’ai accepté de payer sans que ça n’ait de rapport avec l’objet… $700.

Et j’espérais sincèrement qu’elle les ait parce qu’il était complètement hors de question que je doive toucher un portable plein de microbes.

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#9154 : Re: Sorry is literally dead
Mer 16 Déc - 15:42
"Sorry" is literally deadJenny & KatS’il était vrai que je ne l’avais pas vu, en revanche, il était clair que je l’entendais. Et même un peu trop. Elle gueulait presque dans tous le rez de chaussée, qui résonnait particulièrement. Le son rebondissait contre les murs et me heurtait presque avec violence. Je grimaçais face à mon mal de tête naissant et mes vertiges. Je n’avais pas plus d’importance à ses yeux qu’elle en avait aux miens. J’évitais soigneusement les conversations avec les femme dans son genre. Trop pressée par le temps, par la vie et par leur soucis de madame tout le monde. J’étais pas de ceux qui en voulaient au reste du monde de continuer de vivre pendant que ma vie stagnait et s’écroulait à mesure que je tentais d’avancer. Je n’étais pas non plus de ceux qui voulaient être vus comme pire qu’ils étaient, comme de misérables individus inspirant la pitié et la charité. J’essayais d’ailleurs d’éviter de rendre leur regard aux gens qui me scrutaient avec appréhension ou mépris en règle générale. J’évitais d’ailleurs soigneusement de me préoccuper de ce qu’ils pouvaient bien penser à mon sujet, mon cerveau étant déjà suffisamment rempli de jugement envers moi même.

Mais ce qui avait tendance à m’agacer, c’était cette attitude, qui témoignait du manque d’ouverture d’esprit de certains. Si je savais parfaitement me remettre en cause, mes actes ou ma personne dans son intégralité, les gens comme elles en semblaient incapables. Et ça me tapait sur le système de l’entendre s’époumoner comme elle le faisait, pour rejeter la faute sur les autres. C’était un peu facile de se croire en tous points innocentes lorsque le tort était partagé. Je l’avais pas vu et ça arrivait à tout le monde et bien souvent qu’elle semblait le croire. Mais il lui suffisait également d’ouvrir les yeux, de réaliser que j’étais là, devant elle, occupée à récupérer ce que je venais de faire tomber. Et puis fermer la main suffisamment sur son portable, pour éviter qu’il ne lui glisse des mains, n’était pas si difficile à faire.

-Si vous êtes si pressée, pourquoi perdre du temps à parler à une nana aveugle, muette et sourde ?

Parce que je donnais probablement l’impression de ne pas l’écouter. A vrai dire, je préférais même éviter de porter trop d’attention à ce qu’elle me disait, parce que je la connaissais pas, que je la recroiserais plus jamais de ma vie et que son existence me sortirait de la tête d’ici 10 minutes à peine. D’autant que son problème de thunes me passait au dessus, j’avais déjà assez à faire avec les miens. Et la blonde n’avait pas l’air d’être à la rue non plus. Je levais les yeux au ciel alors qu’elle me donnait le prix de son téléphone. Est-ce que je donnais l’impression d’avoir les moyens de lui en racheter un ? Si mes fringues pouvaient éventuellement laisser entendre que j’avais de quoi m’habiller, c’était bien là les seuls arguments qui allaient dans ce sens. Rien que ma tête de déterrée, mes cernes, la rougeur de mes yeux et la pâleur de mon teint indiquaient que j’avais pas un rond. Tout du moins pas un seul à mettre dans un remboursement de téléphone hors de prix.

-Peut être que si l’on vous greffait des mains vous prendriez soin d’éviter de lâcher votre téléphone ?

La surprise était probablement le réel motif de la chute, mais ça ne changeait rien au fait qu’elle aurait pu éviter ça, si l’on suivait son propre raisonnement stupide. Est-ce qu’elle gueulait après les poteaux qui croisaient sa route dans la rue, sous prétexte qu’ils étaient là et ne pouvaient pas voir que Madame Nombriliste arrivait ? Parce qu’on en revenait un peu à ça finalement.

-Faut arrêter deux minutes de rendre les gens constamment responsables de ce qui vous arrive, à un moment donné, vous êtes capable de me prévenir si je ne vous vois pas. Vous avez des yeux, également. Et une langue qui fonctionne visiblement bien. La faute est partagée.

D’autant que je ne pouvais pas prévoir, si mes sens embrumés ne me permettaient pas de le deviner, qu’une personne allait soudainement se dresser devant moi et tenter de m’assommer avec son téléphone. Je tirais une nouvelle taffe de mon cancer en barre, cendrant à mes pieds en ne pouvant détourner mon regard du téléphone qu’elle me collait sous le nez. D’autant qu’un écran cassé ne signifiait pas forcément que l’appareil ne fonctionnait plus du tout. Et qu’elle n’avait pas même pris la peine de vérifier. Je secouais la tête, exaspérée. Avait-elle été élevée avec une cuillère en argent dans la bouche comme tant d’autres privilégiés qui se comportaient comme des pourris gâtés du genre ?

-Quant à votre téléphone, il en existe des moins chers pour une efficacité similaire, c’est votre choix de claquer autant d’argent pour un bijou de technologie, pas le mien. Et j’ai la notion de l’argent bien ancrée dans ma tête, je vous rassure, c’est pour cette raison que je prends soin de ne pas dépenser autant de fric pour un téléphone de merde capable de s’éclater entièrement sur un putain de gravillon.

La tension montait, les battements de mon palpitant s’accélérait et je savais très précisément ce qu’il me fallait. J’avais besoin de ma dose, là tout de suite, et je n’avais rien sur moi. Tout était dans ma chambre d’hôtel, un taudis bien plus pathétique que mon ancien appartement. Je portais mes ongles à mes lèvres, les mordant furieusement tour à tour alors le sang dans ma bouche disparaissait enfin.

-Si c’est votre principal soucis dans la vie, je suis très contente pour vous, mais j’en ai rien à foutre de votre portable. Et je peux pas vous donner le moindre dollar.
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