Mais! Ma proie! Je feule et me débat avec férocitéet l'adresse d'un chaton tout juste sevré quand ses mots me figent. Cadavre. Comme frappée par la foudre, je me fige et me laisse tomber comme une marionnette sans fils. Mais ça va j'allais pas le tuer, juste boire un peu!Parce que tu sais t'arrêter?! Euh... Je crois? Mes yeux reviennent à une couleur presque noisette, et si je cherche toujours à voir l'homme, le sentiment d'affolement est plus perceptible. Il respire. Il saigne aussi, mais pas beaucoup. oui, ben c'est du gachis! Elle me ressort sa menace de me jeter du toit Menace n'est d'ailleurs pas le mot mais si elle espère une réponse elle en sera pour ses frais. Tu te souviens de comment a fait le docteur? Pas que lui, d'ailleurs. Lucio aussi a recourru à cette technique. J'enserre la louve de mes deux bras, cachant mon visage et mon nez dans ses vêtements, et inpirant profondément. Saturer mon odorat de son odeur à elle, pour ne plus sentir celle de l'homme... Et de son sang.
Evelyn. C'est vrai que depuis le début du concert on a toujours pas échangé nos noms. Pas que ç'aie été nécessaire jusque là. Distraction. Oui, une technique pour me faire penser à autre chose, puisque la musique n'a pas marché. Elle a déjà tenté d'autres approches plus tôt. C'est pas la première fois, peut-être. Pas la première fois qu'elle gère un vampire? Ou peut-être un jeune. Une dernière inspiration tremblante pour me "laver le nez", et je relève la tête.
"A... Alyssa. Il va pas mourir?"
Oui, je sais j'ai le ton d'une enfant. Et en même temps, je ne suis plus de ceux qui ne comprennent pas l'aspect définitif et irrémédiable de la mort. Et c'est bien pour ça que j'angoisse à l'idée de l'avoir donnée. Je détend mes épaules à sa réponse. Et j'enchaine avec une autre question, pour rejoindre son but précédent.
"Tu fais partie du cercle? ou de la meute machigan? Ou d'une autre?"
On va se concentrer sur ça tient. Sur elle, sur les loups. Et tant pis si j'écorche un peu les noms. L'important c'est que je reste concentrée là dessus. Et sur la musique, aussi.
Dernière édition par Alyssa Snow le Mar 14 Avr - 7:22, édité 1 fois
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
Un câlin, maintenant. Bah oui, pour couronner la journée. Elle espérait que l’odeur de vampire ne lui colle pas à la peau. …Ouais, c’était une pensée un peu méchante. Elle laissa l’autre plonger son visage dans ses vêtements. Pas la première fois qu’elle avait à gérer des gens, non. Des vampires, oui. N’y avait-il donc personne pour surveiller la nouvelle née? Pourquoi donc cette tâche lui incombait-elle? Une adolescente, bébé vampire, bombe à retardement, laissée à elle-même dans la Nouvelle-Orléans; saleté de vampire, même pas capable de s’occuper des leurs – enfin, c’était un jugement facile et possiblement injuste.
"A... Alyssa. Il va pas mourir?"
- Non, répondit-elle. Et elle n’avait pas prononcé son verdict dans le but de rassurer l’enfant. Elle avait évalué l’état de l’homme d’un coup d’œil, écouté sa respiration, les battements réguliers de son cœur, et elle avait dit la vérité. Tout simplement. Si la réponse à la question de l’autre avait été Oui, il va mourir, elle le lui aurait annoncée sans détour. D’ailleurs, s’il y avait bien une chose qu’Evelyn était, c’était honnête.
La louve sentit l’adolescente se détendre un peu, à sa réponse. Sa crainte de tuer était réelle.
"Tu fais partie du cercle? ou de la meute machigan? Ou d'une autre?"
- De la meute, mais on dit Mahiingan. Tu es bien renseignée.
Pour une ado, aurait-elle pu ajouter, mais ç’aurait été offensant et inutile.
- Et toi? Ne devrais-tu pas être accompagnée de l’idiot qui t’a créé?
Accompagnée, c’était un joli mot pour dire qu'Alyssa avait peut-être besoin d'un babysitter.
J'en sais pas plus que ça sur cette meute. Je ne sais même rien. Si Kaia m'a parlé de sa meute et des siens, de son fonctionnement et grosso modo du fait que mon amie louve à une réputation de dure à cuire à tenir, sur la meute mahigan je n'ai que les vagues informations que m'a donné Lucio. Essaie d'en apprendre plus ? Ça te distraira ? Je m'éloigne un peu de la louve. Fais un pas pour revenir au bord du toit. T'es méchante. J'l'aurais pas tué de toute façon juste goûté ! La question de la louve me fige, et la mention de mon créateur me fait trembler. Calme. Elle ne sait pas. Elle ne pense pas à mal.
"Le résidu de couilles de macaque qui m' à créé n'est pas la, tant mieux." Bien met toi en colère. Mieux vaut ça que d'avoir peur de lui. Plus facile à dire qu'à faire. "J'ai... Pas dit que je sortais..."
J'ai la tête basse. Parce que oui je suis consciente de ma connerie. Et je me retrouve à me justifier.
"J'arrive à résister avec la gourde ! Je peux déjà pas faire un pas dehors sans que Lucio ou Célia ou Viviane m'accompagne, et la je savais très bien qu'ils voudraient pas voir Lindsey. Célia aime pas, Viviane préfère le classique et Lucio est musicien professionnel je savais qu'il décortiquerai et prendrait pas de plaisir. J'ai volontairement évité le stade, j'ai fait attention à boire deux bols de sang de mouton alors que j'aime pas et tout et..."
Je prends une inspiration et bloque pour arrêter de m'affoler. Respire. J'ai les larmes aux yeux, que j'empeche de sortir. J'ai déjà l'air assez pitoyable comme ça ! Concentré toi sur autre chose. Je m'éloigne encore un peu revient vers le bord du toit.
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
"La meute du docteur."
Le docteur. Victor. Sa meute, oui. Parce qu’il avait gagné un combat, avait pris la vie de l’ancien Alpha. Avait usurpé le trône. Peut-être qu’Evelyn se méprenait sur Victor; peut-être allait-il être le meilleur Alpha au monde. Peut-être qu’un jour ils prendront une bière ensemble et se raconteront leur vie. Mm. Les paris sont lancés.
L’adolescente s’éloigna et Evelyn replaça aussitôt ses vêtements froissés par le câlin non désiré.
"Le résidu de couilles de macaque qui m' à créé n'est pas la, tant mieux."
Wow. C’était des mots crus. Tant d’amour pour son créateur. Certainement, l’adolescente devrait lui envoyer une carte pour la Saint-Valentin; lui déclarer sa joie de l’avoir comme créateur. Commencer cette lettre par "Oh cher créateur adoré...". Certainement, oui.
"J'ai... Pas dit que je sortais..."
- Je vois, dit-elle sobrement.
Elle était donc sortit en douce. Une erreur, très certainement. Mais ce n’était pas la louve qui allait la réprimander. …Quoi que réprimander un vampire pouvait être amusant. Evelyn garda l’idée pas trop loin.
Et les explications vinrent ensuite. Le pourquoi du comment; des noms de personnes dont la louve se foutait bien royalement. Intéressant, cependant, de savoir que la vampire buvait du sang animal.
- Tu as pris un risque calculé. Quelles étaient les chances, réellement?, dit la louve pour relativiser les choses, alors que la vampire semblait commencer à paniquer. Ce n'était pas pour la consoler; les chances pour qu'une telle mésaventure se produise sur le toit de cet immeuble avaient réellement été bien minces. Un coup de dé. …Mais la vie était ainsi, imprévisible.
La louve suivit les pas de l’autre, en direction du rebord du toit.
"C'est comment ta meute ? "
- C’est comme une grande famille. C’était la réponse commerciale qu’elle donnait toujours; la même réponse qu’elle avait donné à Sofia lorsqu’elle s’était montrée curieuse sur la vie en meute. Mais cette fois, elle ajouta : - On s’aime, on se bagarre, on se déteste. Quelques règles à respecter; je n’en suis pas très douée. Quelques tâches qu’on se partage. Et parfois, à la fin de la journée, on se réunit autour d’un feu, pour boire, échanger, s’amuser.
Mes épaules se tendent à son premier commentaire, puis se dénouent un peu quand elle ouvre la bouche pour me parler de risque calculé. Je ne suis pas sure que Lucio (ou pire Viviane) seront d'accord avec cette analyse, mais disons que ça fait un sermon de moins... Par contre, aucune idée de comment chiffrer ça, et je ne réponds que d'un mouvement d'épaule. Je m'assoit, et déballe une sucette au sang. Dont le bâtonnet est une branche de réglisse, sur laquelle je peux me passer les nerfs en mordillant. Une grande famille. J'ai un doute. On dirait un magnétophone. Ou l'agent Coulson quand on lui parle de Tahiti. Elle précise un peu, et ça semble de suite moins artificiel. Je pouffe quand elle parle de qu'elle sait pas respecter les règles. J'parie que c'était son but...
"Tu veux dire 'interdit de lancer les vampirette pas sages du haut d'un toit?', par exemple?"
Dans les règles de sa meute qu'elle a du mal à suivre. Et bien sur, elle pose la question inverse. Mais euh... Je lui avais dit?
"Un peu pareil, j'imagine? Des règles à suivre, genre pas inviter d'humains à la ferme, du bon sens quoi. Des engueulades récurrentes sur qui a fini la bouteille de sang de porc ou sur les piles de la télécommande. A ceci près qu'on est 2 à avoir moins de 50 ans, et que les autres on tendance à nous traiter en enfants. Et j'suis pas sure qu'on puisse être vampire ou loup ET enfant."
La musique qui passe en même temps me fait rire. We're giants... Avec la chanteuse qui passe en vidéo, et le clip avec le lancer de tomate sur un écran derrière Lindsey, qui danse.
"Feels like you, standing there so small ♪ Just the space between the stars ♫ Don't be afraid to risk it all ♪ 'Cause we are we are ♫ We are giants ♫"
Je joue les mots, mais pas de son s'échappant de mes lèvres. J'y aurait trop de mal avec la sucette au bec Et par sécurité j'ai gardé la louve. Evelyn entre moi et le mec assomé.
"Est-ce que c'est vrai que les loups ont "toujours" envie de se bagarrer pour qui c'est le plus fort?"
Oui, bon, j'ai essayé hein, de me renseigner sur les loups! Kaia A toujours envie de se battre... Victor il se bagarrait pas, mais bon, c'était tendu quand même. Et Chris? Chris il est policier. Ca compte, non?
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
Un risque calculé, avait dit Evelyn. Calculons, un peu au hasard. Disons, 15% de probabilité qu’un malheur arrive. Un chiffre bien faible, un risque totalement acceptable. Pourquoi donc Alyssa s’empêcherait de sortir pour un si faible risque? Disons, 50% de probabilité. Une chance sur deux. Pile ou face. Evelyn avait déjà réglé un différend à pile ou face. C’était une manière équitable de régler un conflit. 50% de chance de réussite, autant de chance d’échec. Evelyn jugeait qu’on pouvait prendre un tel risque. La vie, de toute manière, ne tenait bien souvent qu’à un fil, et les gens ne s’arrêtaient pas de vivre pour autant. Une chance sur deux, oui; Alyssa pourrait plaider ainsi sa cause, et dire : Voyez, il n’est rien arrivé. Personne n’est mort. Alyssa pourrait se rebeller et dire : Les criminels en maison de transition ont plus de liberté que moi.
Evelyn parla brièvement de la meute, des règles qu’elle avait parfois de la difficulté à suivre, ce qui fit pouffer de rire l’autre qui répliqua :
"Tu veux dire 'interdit de lancer les vampirette pas sages du haut d'un toit?', par exemple?"
- Par exemple, répondit-elle, un peu de rire dans sa voix. Mais si Evelyn organisait le Lancer du vampire, elle connaissait certaines personnes qui seraient bien intéressées d’y participer.
Elle avait misé juste, pour les végétariens. Une simple déduction. Quel vampire digne de ce nom avouerait avoir bu deux bols de sang de mouton pour s’éviter la tentation de s’abreuver au cou d’un humain? Et c’était comment, chez les végétariens? Un peu pareil, j’imagine?, commença la vampire. Un peu, oui. Tout se ressemblait, en ce bas monde; ça laissait peu de place à la surprise. Ce qu’Evelyn aurait aimé entendre, c’était : Chez les végétariens, une fois par mois à la pleine lune, on fait des rituels sacrificiels. On a construit un autel à cet effet. C’est très beau. On y sacrifie les animaux qui vont nous nourrir jusqu’à la prochaine pleine lune. Ç’aurait été intéressant, un peu barbare. Une petite fable pour embellir la monotonie de la vie.
Sofia embellissait la vie de la louve. …Mais Evelyn avait quand même préféré un toit dans la nuit plutôt que les bras de la femme pour chasser la tristesse qui la rongeait.
Ils étaient deux à avoir moins de 50 ans à la ferme et ils étaient traités comme des enfants, précisait la vampire. On pouvait être vampire ou loup, et un enfant en même temps. Mais on pouvait avoir 100 ans et se comporter également comme un gamin. En réalité, l’âge ne faisait pas tout; se baser uniquement sur ça était idiot.
- L’âge ne fait pas tout. Un adulte peut rester un enfant toute sa vie et un enfant nous étonner par sa maturité. C'est à tord que nous attribuons aux gens de la maturité en fonction des années qui passent.
La louve se concentra un instant sur la musique, sur les notes d’avantages que sur les paroles.
"Est-ce que c'est vrai que les loups ont "toujours" envie de se bagarrer pour qui c'est le plus fort?"
La louve laissa les dernières notes de musique s’évaporer avant de répondre :
- J’admets aimer me bagarrer; tester la force de mon adversaire, tester la mienne. C’est une solution facile à un conflit. Et parfois la seule façon de régler un conflit définitivement; dans le sang et, peut-être, la mort.
La mort de son adversaire, idéalement; mais Evelyn acceptait le risque contraire.
- Et c’est également ainsi que l’on devient Alpha; une bagarre pour montrer qui est le plus fort, qui est le plus digne de régner.
Cependant, Victor n’avait pas encore acquis le respect d’Evelyn.
Je secoue la tête. J'suis pas sure que j'ai bien expliqué. T'as RIEN expliqué... Ouais bon, ça va, hein... C'est pas une question d'années ou de maturité. C'est une question d'expériences, et je sais pas pour devenir loup, mais devenir vampire, c'est un truc qui m'a marqué... En parlant d'expérience...
"Mais ça fait mal!"
Ca fait mal de se battre et ça fait encore plus de mourir. Et oui, je sais ce que c'est! Deux arrêts cardio-respiratoire, des séjours en réa... Je comprends pas qu'on puisse aimer ça. Tu comprends pas non plus que j'aime le sang...Non, je veux juste pas faire mal aux autres! Parce que je sais ce que c'est, parce qu'on m'a appris les chose comme ça... A mon tour je reste silencieuse, écoutant le tonnerre d'applaudissements qui salue la chanteuse, et le "Lindsey" qui s'élève, répétitivement. Et c'est en regardant cette foule que j'essaie d'expliquer de développer.
"Je ne comprends pas. Kaia aussi elle aime se battre, mais c'est dangereux... Et puis, ça fait pas tout! Si le plus fort c'est le genre de mec, ou de nana hein, mais que tu dirais à tes enfants de pas fréquenter? Qu'c'est juste une personne... Mauvaise?!"
J'imagine que là ça veut dire se battre, mais contre plus fort? Qui guérit le guérisseur? C'est pas exactement la bonne phrase, mais c'est l'idée, et j'ai essayé d'expliquer ça a Kaia, mais elle m'a un peu rit au nez... Si elle se bat pour moi, et qu'elle meurt elle me protègera plus... Ce à quoi elle a, comme de bien entendu rétorqué qu'elle mourrait pas si facilement naméoh... Mais bon, mon explication est un peu alambiquée et pas claire. Comme d'hab? Oh ta gueule, toi... C'est seulement là que je me tourne vers la louve à mes côté, voir ce qu'elle semble avoir compris de mon questionnement, et ce qu'il faut développer ou pas...
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
"Mais ça fait mal!"
- La vie fait mal, répondit brusquement Evelyn. Le monde n’était pas composé de licornes et d’arc-en-ciel. Evelyn avait vécu l’équivalent de deux vies humaines, elle savait de quoi elle parlait. Et se battre était une réaction normale; se battre pour réparer une injustice, se venger, se protéger, se distraire.
"Je ne comprends pas. Kaia aussi elle aime se battre, mais c'est dangereux... "
Kaia. Le visage de la louve se plissa momentanément de contrariété. Voilà un nom qu’elle exécrait particulièrement.
"Et puis, ça fait pas tout! Si le plus fort c'est le genre de mec, ou de nana hein, mais que tu dirais à tes enfants de pas fréquenter? Qu'c'est juste une personne... Mauvaise?!"
Une personne mauvaise? Comme c’était naïf, une idiotie, de classer les gens dans deux catégories; les bons et les mauvais. Evelyn baignait dans les deux clans. Elle pouvait être aimable ou implacable; une aide secourable ou une bête sanguinaire. Elle avait déjà pris plaisir à tuer; d’innocentes personnes et des personnes un peu moins innocentes.
- Bon, mauvais, c’est relatif. Tu es une vampire, pour une majorité de gens tu es mauvaise. Un chasseur est mauvais pour une créature, bon pour ceux qu’il prétend protéger.
Cette petite précision apportée, Evelyn se déplaça, alla s’asseoir au rebord du toit, laissa ses jambes pendre dans le vide et déposa sa bouteille d’alcool à ses côtés.
- Tôt ou tard, on rencontre toujours une personne plus forte que soi; physiquement plus forte, ou stratégiquement plus intelligente. Mais la vie est et sera toujours dangereuse, que l’on accepte de se battre ou non.
De la main gauche, Evelyn se saisit du cigare qui dépassait de la poche à l'avant de son gilet. De sa main droite, elle attrapa le briquet que lui avait prêté son ami. Son briquet préféré, avait-il spécifié. Elle prit le temps de bien le regarder; c'était un zippo avec un design de tête de mort avec une montagne.
- Ton amie Kaia se rit du danger. Un jour, cela la tuera. …Un jour, cela me tuera certainement. Mais qui souhaite mourir d’ennui de toute façon? Je connais la mort; la mort me connait. Et ce n’est pas effrayant. …Certaines choses et certaines personnes méritent que l’on se batte et meurt pour elles.
Evelyn huma son cigare avant de l’allumer, puis tira une bouffée qu’elle souffla devant elle. De la grande qualité, son ami humain s’y connaissait.
- Je suppose que c’est le danger de vivre aussi longtemps, on oublie de craindre la mort. Et… on s’ennuie. On cherche la distraction, sous toutes ses formes.
Une distraction, voilà d’ailleurs ce que représentait la vampirette cette nuit.
Je grogne, le truc typique de l'ado pas convaincue. Je sais que la vie ça fait mal, merci. Et je sais aussi que pour beaucoup je suis une creature du diable, mon grand père me l'a rappelé la semaine dernière quand il a exige de moi que je vende la maison de mes mères puisque aucun locataire ne voudrait d'un propriétaire aussi monstrueux. Je doute que quiconque voudrait l'acheter non plus, mais bon. Mais je ne suis pas d'accord avec elle. Il y a plus mauvais que moi m'a dit Lucio. Et j'ai vraiment besoin de me rassurer la dessus... Il y a ceux qui prennent plaisir à tuer. Comme l'Autre. Qui font du mal aux plus fragiles. Moi j'ai eu la chance d'échapper à ça, je crois. J'ai oublié cette période. Mais des gamins battus par leurs parents, j'en ai déjà rencontre à l'hôpital... Elle continue. Parle de toujours tomber sur plus fort que soi. Pour l'instant c'est pas difficile, pour moi: c'est à peu près tout le monde ! Et quand elle me dit que la vie c'est dangereux, je ne peux retenir un autre gromellement inarticulé. Elle va finir par croire qu'elle discute avec un troll. Un troll avec une sucette dans le bec.
"Cha, je shais!"
Je sais très bien que la vie demande pas notre avis avant de balancer ses emmerdes. Je sais bien aussi qu'on a pas le choix se battre ou mourir. Elle parle de Kaia, et je ne peux qu'approuver d'un hochement de tête. Kaia a beau être mon amie ça ne m'empêche pas d'être lucide. C'est pas pour rien que je veux pas pousser le bouchon avec cette stupide puce et ces foutus panneaux, et encore moins quand je suis avec elle! Elle a pas l'air d'en avoir peur. Elle cherche pas, hein? Mais elle en a pas peur. Un peu comme toi. Ouais enfin, si j'ai peur de mourir! Ca fait mal! En même temps t'es pas morte pour de vrai, ça explique ptet? Oh ta gueule. Quand elle parle de certaines personnes qui méritent qu'on meure pour elle... J'étais assise au bord du toit, moi aussi, les jambes battant dans le vide et je me renferme sur moi même. Elles sont mortes et moi pas. Kaia et Lucio sont prêts à se battre, sans peur de mourir pour me protéger... Et moi je me sens complètement perdue... Quand à sa dernière phrase elle me rend perplexe.
"On oublie?"
C'est pas un truc auquel j'avais pensé. Et que je met de côté pour le moment. Je réfléchis, simplement. J'essaie de comprendre. Quand je reprends la parole, c'est doucement. Laborieusement.
"Je connais la mort aussi. J'lui envoyait des lettres, petite. Pour lui dire qu'elle gagnerait la guerre, mais pas la prochaine bataille.
Ouais bon ok, c'était nul, mais bon, c'était une idée d'une bénévole, et ça donnait un peu plus de force, mentalement, pour se payer les traitements ou autres. Même si l'issue, déjà à l'époque, était comprise. Je reprends un gorgée de ma gourde, profitant de ce que j'ai ma sucette à la main plutôt que dans le bec.
"Elle est dure et pas logique. Des fois tu crois que ça va, que le médoc va marcher et en fait non. Et pis des fois t'en peux juste plus, et elle, elle joue juste avec toi, et ça fait mal."
J'engloutis à nouveau ma sucrerie, et essaie de chercher les mots, la main retraçant, à travers le tissus le contour du cercle metallique posé sous ma clavicule. Je suis bien loin du concert maintenant, concert dont les gens ont l'air de partir doucement. Maman et Mama ont décidé de se battre. Pour moi. Lucio et Kaia aussi, à leur façon. Mais moi? Je sais pas pourquoi je vis, si ce n'est la peur de la mort. Et de sa douleur. Là comme ça j'ai pas d'idée. Qu'est-ce qui vaut la peine de se battre? De mourir pour?
"Tu te bats pour quoi, toi?"
Peut-être que je comprendrais mieux sa logique comme ça? Et sinon, attend...
"Tu connais Kaia?!"
Elles sont pourtant pas de la même meute! je doute, d'ailleurs qu'un membre de la meute de Kaia me laisserai luifaire un calin... Si Kaia sait ça elle va se foutre de moi...
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
Assise au bord du toit, les pieds dans le vide, aux côtés de la vampire. Comme deux amies passant un bon moment tranquille sur un toit, après un concert. Sauf qu’elles n’étaient pas amies. Elle porta son cigare à ses lèvres; il avait des notes de café cubain et de cacao, laissait un arrière-goût légèrement épicé.
"On oublie?"
Evelyn hocha la tête. On pouvait oublier de craindre la mort, oui. Vivre aussi longtemps, ça modifiait les règles du jeu. On pouvait avoir la sensation d’être immortel, tout puissant. Oublier de craindre la mort; en ce qui concernait Evelyn, en tout cas. La louve était courageuse et elle avait déjà beaucoup vécut. Elle ne souhaitait pas mourir, mais lorsque la mort viendrait, elle l’accepterait. Se battrait, oui, si elle le pouvait, mais elle ne craignait pas d’y faire face. Sa propre mort; celle des autres était toujours dévastatrice.
- Un jour, peut-être, tu te diras que c’est la mort qui t’as oublié. Elle t’a oublié et elle est venue pour les autres autour de toi.
Elle prit une gorgée de son whisky. Son regard était posé sur les humains qui quittaient le stade, mais elle ne les regardait pas vraiment. Elle était ailleurs, dans ses pensées; pensait soudainement aux autres qui étaient morts autour d’elle.
La voix de l’adolescente la sortit de ses songes. Elle posa son regard sur elle, vit le mouvement qu’elle fit, la main qu’elle posa au niveau de sa clavicule. Elle avait parlé de lettres qu’elle avait envoyées à la Mort, de médicaments; humaine, elle avait certainement été très malade. Evelyn tendit alors sa bouteille de whisky à l’adolescente.
"Tu te bats pour quoi, toi?"
Mais Evelyn n’eut pas le temps de répondre à cette première question, qu'une deuxième vint :
"Tu connais Kaia?!"
- Une petite louve à la crinière blanche? …Oui, je connais. Et toi, tu crois la connaître? Tu sais ce qu’elle est? Qui elle est? Vous êtes amies, peut-être? …Une vampire végétarienne et une louve sanguinaire. Amusant.
Elle s'était exprimée sans colère, simplement, d'un ton neutre. Elle porta de nouveau son cigare à ses lèvres, prit une longue inspiration, souffla la fumée devant elle, laissa la cendre tomber du toit, puis répondit à la question initiale :
- Bien souvent, je trouve que toutes les raisons sont bonnes pour se battre. …Cependant, s’il y a bien une chose en ce monde qui vaille la peine de se battre, c’est la famille.
Elle disait cela, mais elle n’avait certainement pas fait honneur à sa meute en se battant avec une certaine louve blanche.
C'est déjà l'impression que j'ai. Celle d'être un jouet oublié sur le bord de la route par un enfant qui s'est lassé et m'a jeté, alors qu'il a pris les autres. Mama. Maman. J'ai remonté mes jambes contre mon torse, mes bras autour des genoux. A nouveau elle pousse la bouteille vers moi Je sais pas ce que c'est mais ca pique son truc! M'enfin, d'un autre côté... J'en bois avec plus de docilité que d'envie une autre gorgée. Plus doucement, pour ne pas m'étrangler, puis une autre et là je m'étrangle. De colère plus que de l'alcool.
Je "crois" la connaitre? Mais c'est qui pour dire ça?! Non, tu ne la connais pas. Je savais pas que c'était une louve.Et alors? Elle ne la connait pas comme je la connais!Il y avait du sang... Des cris...Concentre toi sur autre chose. Elle continue de parler, et j'écoute pour ne pas pousser sur ce verrou que j'ai moi même placé. Un sourire efleure mes lèvres, quand elle dit que "toutes" les raisons sont bonnes. Tous les prétextes oui! Et se fane aussitôt.
La famille. Maman. Je ferme mes yeux incarnat assez fort pour que des taches lumineuses se forment sous mes paupières. Mama. C'est pas assez pour empêcher les larmes de monter et de border mes cils. Respire. Je n'y arrive pas. Je commence à trembler. Respire. Pense à autre chose."Clara, la police!La musique. Le concert. Les gammes au piano. Une inspiration laborieuse. Mes doigts pianotent dans le vide, mes bras enserrant toujours mes genoux. Mais j'en ai plus moi de famille!Lucio. Katyusha. Comme si la première avait libéré le passage, je prends une autre inspiration que je retiens. La ferme. Kaia.Elle a dit que j'la connaissais pas!Kaia qui ébouriffe mes cheveux Je souffle, et recommence l'exercice.
"Je savais pas que c'était une louve. Mais je la connais. Mieux que toi. Elle, elle se moque pas. De mon innocence, oui, de mon ignorance, aussi. Mais elle s'est jamais moquée de ma faiblesse. De ce que je suis, que ce soit... Que ce soit l'humaine mourante ou la vampire. Ma... Mama l'aimait assez pour me laisser avec elle. Elle se met à ma hauteur pour courir parce que je tiens pas encore le rythme, et elle m'encourage à chaque fois. Elle est prête à tuer pour me protéger," et elle l'a déjà fait, je crois."et ça me fait peur, qu'elle tombe sur plus fort et qu'elle aussi elle..."
C'est bon, doucement. Je ne finis pas la phrase. Qu'elle aussi meure et me laisse. Inspire. Bloque. Souffle. Et reprends.
"C'est mon amie. Je te demanderai de pas l'insulter en ma présence s'il te plait. Tu n'aimerais pas que je critique ta meute."
Et de regarder la louve dans les yeux. Je suis pas une louve alpha super balèze. Mais là, c'est important.
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
La louve n’avait pas envie de gérer des crises de panique. À la base, elle avait simplement désiré profiter d’un moment de solitude sur le toit d’un immeuble et d'un peu de musique pour égayer la nuit. Elle avait ensuite accepté de partager le toit, et avait trouvé la conversation divertissante. Cependant, parler de la louve blanche était loin de lui faire plaisir. À part quand il était question de l’insulter.
Elle sauva sa bouteille de whisky avant que l’autre ne la laisse tomber dans le vide, avec ses tremblements. Evelyn voulait bien partager, mais il fallait faire attention à sa bouteille.
"Je savais pas que c'était une louve. Mais je la connais. Mieux que toi."
Evelyn se contenta d’hocher la tête, une fois. C’était là une évidence. Elle avait surtout échangé des coups et des insultes avec Kaia. On ne construisait aucune relation durable sur des insultes. De toute façon, Evelyn ne voulait rien de durable, elle souhaitait surtout enterrer le corps de sa rivale dans un trou.
"Elle, elle se moque pas. De mon innocence, oui, de mon ignorance, aussi. Mais elle s'est jamais moquée de ma faiblesse."
Evelyn haussa les sourcils, presque surprise; Kaia n’avait pourtant que ce mot à la bouche pour l’insulter. Faible louve. Son injure favorite à n’en pas douter; elle cherchait certainement à rabaisser les autres pour avoir l’air plus forte qu’elle ne l’était en vérité.
"...Elle se met à ma hauteur pour courir parce que je tiens pas encore le rythme, et elle m'encourage à chaque fois."
- Comme c’est gentil, lança Evelyn. Oui, voilà un joli tableau de la louve blanche. Et c’était peut-être la vérité, mais seulement une partie de la vérité. Enfin, sérieusement, qu’est-ce qu’Evelyn en avait à foutre? Si Alyssa le désirait, elle avait le droit de croire que Kaia était la Sainte Vierge.
"Elle est prête à tuer pour me protéger"
Et ça continuait; des éloges à n’en plus finir. Evelyn poussa un soupir d’exaspération. Bien sûr que Kaia était prête à tuer pour la protéger. Kaia aimait tuer. …Enfin, qui était Evelyn pour juger? Par le passé, elle avait aimé tuer et, d’une certaine façon, aujourd’hui encore.
"et ça me fait peur, qu'elle tombe sur plus fort et qu'elle aussi elle..."
Décède dans d’atroces souffrances? Un léger sourire apparut au coin des lèvres de la louve. Elle espérait bien être celle qui se repaîtrait des organes de la petite louve blanche. Et une envie fugace la traversa: l’envie de pousser Alyssa dans le vide, et de laisser un message à l’intention de sa rivale. À une autre époque, elle n’aurait pas hésité à poser un tel geste.
"C'est mon amie. Je te demanderai de pas l'insulter en ma présence s'il te plait. Tu n'aimerais pas que je critique ta meute."
Elle encra ses yeux dans ceux de l’adolescente si sérieuse.
- T’as le droit de critiquer, si tu le désires. Je ne t’en empêche pas.
Vérité. Cependant, il fallait faire attention aux conséquences des mots prononcés.
- En ce qui concerne Kaia… Tu lui passeras le bonjour de ma part. Tu lui diras que nos conversations me manquent. Et qu’elle est chanceuse d’avoir une amie aussi dévouée que toi.
Un léger sourire vint ensuite détendre les traits trop sérieux de la louve. Elle déposa la bouteille entre elle et l’adolescente et posa de nouveau son regard sur le stade qui, bientôt, serait complètement vide. Elle crut entendre l’humain qu'elle avait tabassé remuer un peu plus loin sur le toit, mais n’y porter pas davantage attention.
Evidemment, elle ne me croit pas. Ouelle me croit et me trouve naïve. Je lui lance un regard noir, mais ne m'arrête pas. Quand je parle de sa meute, elle me dit que je peux la critiquer. J'hoche la tête, mais je ne suis pas stupide. Au ton de sa voix la meute est précieuse. Comme Kaia pour moi. Elle me dit de passer son bonjour à mon amie, et là encore j'entends une dichotomie entre ses mots et son timbre de voix. Je sais pas pourquoi mais si Kaia éprouve les mêmes sentiments... Je lève les yeux au ciel, avant de répondre un peu sarcastique.
"Et avant de lui dire ça, je vous prends une réservation au club de boxe? Avec ou sans l’option bouillasse?"
J'sais pas pourquoi à caque fois que j'entends parler de filles se battant, il y a toujours quelqu'un pour proposer de la boue. C'est froid, ca glisse, ça colle et c'est chiant à nettoyer sur les vêtements! On voit que c'est des mecs qui proposent ça, et le genre qui laissent la lessive à leur femme! En tout cas son compliment sur sa chance m'a l'air plus sincère, et lui m'a fait plaisir, amenant un sourire sincère sur mes lèvres. J'suis une bonne amie! Ca c'est gentil!
"Et je sais bien que tu m'en empêcherai pas. T'es trop franche pour ça. Mais ça te ferais de la peine quand même. Et tu te mettrais en colère de suite"
Bien que je précise le lien logique, Je sais pas pourquoi mais mon petit doigt me dit qu'elle se vexerait si je parlais que de la mettre en peine. Comme une fierté. il est évident, pour moi que c'est parce que je ne voudrais pas la blesser que je m'abstiendrais de critiquer sa meute. Et parce que tu ne sais rien dessus, ce serait dur à critiquer.Non mais même si je savais d'abord!
Un bruit me rappelle qu'on est pas toute seules sur ce toit. Ah mais oui, et il saigne toujours?Toi, ne commence pas...Maaaaaaaaais! Pis de façon, il saigne plus il sent juste le sang séché c'est moins bon... Je remet ma sucette dans le bec, et fouille mes poches. Elle m'a proposé de l'alcool. Bon, c'est pas super bon. Mais c'est quand même sympa de sa part. Et j'aimerai bien avoir autre chose que du sang ou des sucettes au sang à lui proposer. Ah. Un bâton de réglisse. Non entamé. Que je lui tends donc à la fois pour la remercier et pour proposer de discuter encore un peu. On est jour de repos, j'ai prétendu que j'allais à la ferme réviser un peu mes maths et regarder un film avec Célia... J'suis pas attendue avant encore un moment. Un nouveau bruit venant de l'homme. Reste sur Evelyn. Ca vaut mieux, "juste au cas où".
"On va se faire gronder?"
"Gronder" n'est pas le mot auquel je pense. Mais c'est un peu flou. Et j'ai pas envie de réfléchir, là. Mais on est des surnaturelles, donc s'il se plaint on dira que c'est lui qu'à raison... Même si c'est lui qu'est venu sur le toit...
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
Un sourire amusé apparut sur le visage de la louve. Une réservation au club de boxe? Quelle gentille attention, vraiment. Mais, de sa précédente expérience, Evelyn savait qu’il leur faudrait probablement un endroit plus discret encore; parce que la boxe pourrait vite se transformer en combat libre et bain de sang.
- C’est une idée. Et je m’adapte à tous les environnements, donc la boue à ta préférence.
Elle tira une dernière bouffée de son cigare, en écrasa l’extrémité sur le rebord du toit pour l’éteindre. Le bon côté de ce cigare, outre son goût exquis, c’était que la fumée chasserait certainement l’odeur de vampire des vêtements de la louve. …Enfin, Alyssa semblait être une gentille, innocente et naïve jeune vampire; y’avait donc pas vraiment de gêne à avoir une telle fréquentation.
"Et je sais bien que tu m'en empêcherai pas. T'es trop franche pour ça. Mais ça te ferais de la peine quand même. Et tu te mettrais en colère de suite"
De la peine, hm? Comme si Alyssa avait le pouvoir de lui causer du chagrin. Non, certainement pas. Mais de la colère, sans l’ombre d’un doute. Il était vrai qu’on ne l’insultait pas, elle ou les siens, sans risquer d’attiser sa rage.
- Mm. Oui. Je m’emporte facilement, dit-elle, ce qui n’était pas une grande révélation. Et cela, même les siens pouvaient en témoigner.
Evelyn vit l’autre fouiller ses poches, en sortir un bâton de réglisse, le lui tendre. Surprenant. Elle ne fit aucun commentaire, accepta le bâton dans lequel elle croqua.
"On va se faire gronder?"
Que quelqu’un essaie donc de la gronder, pour voir. …Et oublions Victor un instant.
- Il a quitté son poste de surveillance à l’entrée du stade pour courir après un type quelconque, peut-être pour impressionner son collègue, et il s’est fait tabasser. Je ne crois pas qu’il ira s’en vanter. Ou il dira être tombé sur un groupe d’individus.
De toute façon, elle ne croyait pas que l’humain ait eu le temps de bien apercevoir leurs traits. Elle ne pensait pas qu’il soit une menace, de quelque façon que ce soit. Autrement, elle aurait possiblement laissé la vampire le vider de son sang. Une façon comme une autre de régler un problème.
- Toi, par contre, tu te feras peut-être disputé par les tiens, s’ils réalisent que tu es sortie en douce. Si c’est le cas, tu pourras toujours leur dire que tu n’étais pas seule. …Quoi que, entre être seule ou accompagner de ma personne, j’ignore ce qui est le mieux.
Je lève les yeux au ciel quand elle me confirme que oui la discussion aurait plus trait à un match de boxe qu'à une sympathique partie de thé.En même temps Kaia aime pas le the. Par contre autour d'une bouteille d'alcool ? Et à nouveau quand elle confirme avoir mauvais caractère. Ah bon ! J'avais pas remarqué... Je souris quand même doucement. Mine de rien elle est moins effrayante que tout à l'heure. Il n'osera pas parler. J'ai vu ça dans des films. Le grand costaud qui se fait démolir par une fille parce que oui, c'est tellement la honte et qui raconte après à ses copains que oui il étaient au moins 12! Mais bon ça aussi je pensais que c'était dans les films... Mes épaules se détendent un peu.
Elle évoque le fait que JE risque fort de me faire gronder. En théorie ils ne sauront pas que j'ai filé en douce. La ferme me croit chez Lucio, qui me croit à la ferme... Mais si jamais... "Je crois que c'est mieux de préciser que j'étais avec toi. Tu es forte, et théoriquement, les loups mahigan vous avez la puce, comme moi. Kaia, ou... Mes autres amies comme kaia l'ont pas et la refuse et c'est pas moi qui leur reprocherait, j'aime pas le pouvoir qu'elle donne aux autres sur moi. Mais du coup si j'suis impliquée avec elle dans des problèmes, et qu'à fédération le sait... Ils savent qui je suis. Ils peuvent me demander."
Et je sais que Kaia, ou même Katyusha m'ont dit de ne pas essayer de les couvrir, parce que je suis pas assez forte pour ça. Mais c'est quand même mieux que je me fasse pas prendre et interroger...
"Bon, j'éviterai juste de dire que t'as voulu me lancer du toit. Ça fait mauvais genre, paraît. Je crois que mon tuteur dirait que c'est un manque de savoir vivre !"
J'ai un peu grossi le trait sur ces derniers mots, même si je sais très bien que Lucio dirait pas ça du tout... "Dit? Tu veux bien qu'on échange nos numéros de portable ?"
Pourquoi ça me vient comme ça ? Je sais pas. Parce que même si je voudrais bien parler encore un peu, je sens venir la fin de la soirée. Le moment où il va falloir rentrer avant d'éveiller les soupçons...
“Music is the moonlight in the gloomy night of life.”
Saleté de puce, oui. Pour leur protection, apparemment. Un tas de conneries, mais il fallait bien se plier aux règles de cette nouvelle société. Montrer patte blanche, comme on dit. Et puis, cela avait été la décision de l’ancien Alpha. Et seul l’avenir dirait à Evelyn si cette décision avait été judicieuse; si la puce dans son cou était un mal ou un bien; un mal pour un bien. Evelyn prit une gorgée de son whisky. Parfois, elle se disait qu’elle aurait mieux fait d’aller vivre dans le Grand Nord avec son fils; loin de toutes ses conneries.
"Bon, j'éviterai juste de dire que t'as voulu me lancer du toit. Ça fait mauvais genre, paraît. Je crois que mon tuteur dirait que c'est un manque de savoir vivre !"
- C’est peut-être préférable, en effet.
Dans le cas contraire, Evelyn n’avait pas peur de s’expliquer avec ledit tuteur. Ils pourraient ainsi parler de savoir-vivre. Du manque, certainement, de savoir-vivre de la louve. Oui, ce pourrait être une conversation divertissante.
"Dit? Tu veux bien qu'on échange nos numéros de portable ?"
Ceci prit la louve par surprise. Elle arrêta de mâchouiller son bâton de réglisse pour tourner la tête vers la vampire. Peut-être que la conversation avait plût à l’adolescente? Peut-être qu’elle avait des idées suicidaires?
- Ok, prononça simplement la louve. Puis, elle lui donna l’information voulue. Ce qui n’engageait en rien Evelyn. Elle pourrait très bien ignorer les possibles messages que pourrait lui envoyer l’adolescente. ...Ou elles pourraient se revoir, discuter de la vie, écouter un autre concert, qui sait.