Après quelques jours de proposition bien loin d’être insistante car déguisée sous quelques demandes d’entretien public, Erika avait enfin accepté de venir me voir cette nuit. Une chance, je n’avais rien à faire et je devais avouer qu’il m’était particulièrement agréable d’imaginer la soirée qui m’attendait en sa compagnie. Bien entendu, ce n’était pas la première fois que la femme me cédait. Et sûrement pas la dernière. Je devais avouer qu’elle avait, d’ailleurs, eu moins de résistance que ce dont je pouvais imaginer. Elle qui ne désirait me « récompenser » qu’après notre petit jeu avait bien trop vite fait fi de ses propres idées, terminant, par la même occasion, dans mon lit. Oh, j’étais évident ravi qu’elle revienne y faire un tour pour la nuit, mais je l’étais bien plus de me dire que j’avais aujourd’hui un emprise, même infime sur l’une des sous-fifres de celui que je considérai désormais comme mon rival. Lui qui semblait lui faire si confiance, j’espérais pouvoir un jour utiliser sa petite création contre lui. Et ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ? J’allais attendre le moment, mais il me paierait chacune des minutes passés avec elle, c’était un fait.
Ainsi, pour l’occasion, et comme à mon habitude lorsque venaient des invités de marque, j’avais mis les petits plats dans les grands, organisant l’image même de ce que pouvait être mes dîners sanglants. Quatre humains avaient alors été dépêchés pour l’occasion. L’un d’entre eux, d’ailleurs, venait d’arriver. Le clou de mon repas, en quelques sortes car j’espérais bien qu’il plaise à la jeune vampire que je m’apprêtai à recevoir.
- Ils sont prêts. M’indiqua mon majordome planté devant la porte.
J’hochai la tête en me levant. Je n’avais donc plus qu’à me préparer. Enfilant l’un de mes costumes préféré avant de glisser un vinyle dans sa platine.
Ah les années vingt à quarante. Presque les meilleures à mon sens. Tout était bien plus facile malgré notre méconnaissance aux yeux du grand public. Mais, à vrai dire, cela m’allait parfaitement. Bien moins observé, j’usais de tout ce dont je désirais sans trop de risque. Et les femmes. Diable. Qu’elles étaient plus agréables qu’aujourd’hui avec tout ce féminisme bien peu agréable.
- Monsieur ?
J’arquai un sourcil en m’asseyant dans mon fauteuil, la canne entre les jambes, mains posées sur le pommeau.
- Miss Erika Holm est arrivée.
J’esquissai un sourire ravi de cette nouvelle.
- Fais la entrer et débarrasse la de ses affaires.
Je n’eus guère l’occasion de répéter mon ordre que le majordome quitta immédiatement les lieux pour débarrasser ma douce invitée de ses effets personnels, les montant alors même dans notre chambre. Me levant, j’accueillai alors la jeune femme d’un sourire charmeur, attrapant son menton entre mes doigts pour lui voler un baiser aussi passionné que tendre. Un baiser qui me ressemblait, en quelques sortes.
- Chère amie. Ton absence s’est bien trop faite sentir entre ces murs. Combien de fois devrais-je te conseiller d’y venir passer plus de temps ?
Un léger rire de ma part, et je la menais sur le canapé, appelant les premiers verres à nous être servis.
- Trinquons donc à nos retrouvailles, Erika. Comment vas ta famille ?
A nouveau, je m’étais montrée faible face à mes idées. Initialement, je désirais évidemment le voir me prouver son désir de protéger notre famille mais je devais avouer que tant physiquement que caractériellement, cet homme me plaisait. Bien entendu, je n’en avais pas le moins du monde parlé autour de moi. Personne, dans la famille, n’était ainsi au courant de cette petite aventure de quelques nuits, car il ne s’agissait que de cela. Mia, un jour, avait eu quelques soupçons quant à l’existence d’un homme dans ma vie, me trouvant bien trop absente ces derniers temps. C’est pourquoi j’avais fini par espacer mes visites chez Dimitri, bien trop peu désireuse d’être prise sur le fait ou pire, de voir Aedan être mis au courant. Pourquoi ne le voulais-je pas ? Je me doutais bien qu’il s’en moquerait comme de l’an quarante. Mais une chose me poussait à préférer cacher l’affaire. C’était de toutes les manières mieux ainsi, m’évitant les questions trop déplacées de certains frères et sœurs… Surtout d’une certaine sœur et d’un certain frère d’ailleurs. Je les aimais beaucoup, certes, mais mieux valait ne pas m’étendre sur le sujet. Ainsi m’étais-je éclipsée du manoir, profitant, je l’avoue pour une fois, de la préparation du mariage et donc de l’occupation de Mia pour éviter ses questions alors que le regard de Donovan restait interrogateur.
- Tu vas où ? - Te regarde pas. Marmonnais-je en attrapant les clés de ma voiture. - Chez un mec, avoue. Il ricana, provoquant un soupir de ma part. - Oui. Je le toisai, un sourire railleur aux lèvres. Et bien mieux monté que toi.
Et je partis, sans même attendre une réponse de sa part. A vrai dire cela n’attendait aucune réponse. Rapidement, je démarrai dans un vrombissement de moteur à réveiller les morts, passant tout juste devant des gosses remontant l’allée. J’avais rapidement aperçu Aedan dans l’entrée… Ils allaient être accueillis. Un sourire aux lèvres et j’appuyai sur l’accélérateur, direction la demeure de mon amant. Il ne fallut que très peu de temps, une fois sortie de la voiture, pour que je sois accueillie et débarrassée de mes vêtements. A vrai dire, sa richesse m’étonnais toujours un peu plus et ses deux majordomes, de même. Les remerciant, je suivi l’un de deux vers le salon où m’attendais Dimitri, guidée par la musique douce et entraînante que ce dernier avait mise. C’est sans surprise que j’accueillis son baiser, y répondant, amusée quoique toujours aussi distante. Je n’appréciais que très peu les échanges « d’amour » publics et les échanges tout court, d’ailleurs. De fait, je me reculai, ricanant.
- Autant de fois qu’il le faudra, Dim. Soufflai-je en le suivant. Je t’ai déjà expliqué que je préférai que cela reste secret un certain temps. Attrapant le verre de quatre doigts, je trinquai alors, hochant la tête avant d’en boire une gorgée. J’aimerais que certains ne soient pas au courant, histoire d’éviter les questions. Quant à ma famille, tu le saurais si tu venais « plus souvent ». Un sourire malicieux aux lèvres et je secouai la tête. Tous vont bien. Certains malheureusement plus que d’autres. Mais je sens qu’Aedan va passer une bien mauvaise soirée avec tous ces humains traînant dans les rues et désirant des bonbons.
A cette idée, à l’image des enfants remontant l’allée, je secouai la tête. Voilà peut être la seule chose pour laquelle je me trouvais en accord avec la cagole : l’on ne touchait pas les enfants, et Ae le savait. Je ne doutais pas qu’il aurait envie de les faire tuer, mais la salope avait certainement trop d’emprise sur lui pour qu’il le fasse. J’étais donc rassurée sur ce point.
- Alors. Qu’as-tu prévu pour nous ce soir ? Je t’écoute et espère que mon déplacement vaut la peine. J’avais beaucoup de choses à faire au Manoir.
Esquissant un sourire face à la vampire je secouai la tête, prenant une mine atterrée.
- Et il faudra que tu me l’expliques encore souvent très chère. Tu sais que je n’aime pas l’ombre. A mon tour, je bus quelques gorgées. Mais je respecterais ton choix. Pour le moment. Ricanant, j’haussai les épaules. Au moins jusqu’à ce que tu me lasses.
Bien sûr, cela était dit sur le ton de la plaisanterie. Jamais je ne laisserais sous-entendre que telle chose pouvait être réelle… Bien que cela soit effectivement le cas. Mais Erika semblait aimer à croire que je puisse la courtiser de la sorte. A mon sens, elle était une jeune femme ayant un certain besoin d’attention et surtout d’affection. Je ne savais pas ce qu’elle avait pu vivre dans le passé, nous n’avions jamais pris la peine de parler de nos vies respectives, ou seulement de ce qui pouvait être plus ou moins intéressant pour l’un comme pour l’autre. Au moins n’était-elle pas femme à potin et bavarde à souhait. Cela m’arrangeait, je devais l’avouer. D’ailleurs, étrangement, elle ressemblait bien plus à la femme qu’elle détestait qu’elle n’aurait pu l’admettre. C’en était presque risible. Enfin. Je ne m’avancerais certainement pas en lui faisant la remarque, préférant la garder pour moi que provoquer la colère de mon invitée. A sa question, je me levai simplement, lui prenant le verre des mains pour lui intimer le doux ordre de me suivre jusque-là salle à manger.
- Une soirée privée rien que pour nous. Sans téléphone, sans dérangement, sans rien qui pourrait te déplaire.
Des soirées s’accumulant, j’avais fini par apprendre à connaître la jeune Erika. Elle n’était, à vrai dire, pas difficile à contenter, et cela, d’ailleurs, la rendait bien plus agréable à mes yeux. Lui ouvrant la porte de al pièce, je l’invitai muettement à y entrer. La table y avait été dressée. A la mode vampirique, évidemment, et mes quatre pièces montées attendaient sagement et plus ou moins tremblante à l’autre bout de la salle. Lui prenant doucement la main, je la menai à la place qui lui avait été préparée.
- Notre banquet d’Halloween.
J’avais effectivement fait décorer la pièce au couleur du jour sanglant. Un petit clin d’œil de ma part à la vampire qui m’avait un jour confié apprécier les couleurs de cette fête païenne. Mieux. Chacun de mes invités avait été paré d’un masque d’horreur : Myers, It, Freddy et Scream. Je n’avais pu trouver mieux, ma culture cinématographique à ce sujet étant plus ou moins limitée. M’installant à ma place, je n’eus besoin que d’un geste de la main pour faire approcher la première victime.
- Je te présente numéro huit. Ainsi que les numéros onze, vingt et dix-sept. S’ils ne te conviennent pas, nous te ferons parvenir la personne de ton choix. Tu es, ce soir, la reine. Esquissant un sourire je vins lui baiser la main. Comme chaque soir passé ici, à vrai dire.
Doucement, je passai mon doigt sur le poignet de mon premier humain. Un teint pâle, des cheveux blonds, des yeux bleus. Cette femme était parfaite pour faire un repas.
- Pi… Pitié… Bafouilla-t-elle. - Pitié ? Répétai-je. Mais j’ai eu pitié de toi, douce enfant. Souris-je. As-tu eu le moindre mal en étant mon invitée ?
Par peur ou pas vérité, la jeune femme secoua négativement la tête. Bien sûr qu’elle n’avait pas eu de mal. Elle faisait partie de ma réserve spéciale, comme les autres. Une réserve plus ou moins bien traitée, mais toujours bien mieux que la cuvée habituelle. Présentant alors le poignet à ma réelle invitée, je lui offris mon sourire le plus charmeur.
Laissez-vous tomber, vous mourrez. Pour survivre, vainquez votre propre peur.
Sortez de votre cauchemar... Si vous le pouvez.
Mord Erika, mord donc. Ce sang t'attire ? N'est-il pas délicieux ? Encore une gorgée, une simple gorgée... Doucement la main de ta victime se pose sur ton épaule, elle essaie de se dégager, doucement déjà puis de plus en plus fort. Pourquoi se débat-elle ? Dimitri ne leur a-t-ils pas appris l'obéissance ?
- Erika s'il te plait...
Lève les yeux Erika, maintenant ! La voix de Mia et son visage te font face. Tu sens ta sœur perdre ses forces, tu la sens lutter contre l'obscurité qui l'envahit alors que son sang coule dans ta gorge. Arrête avant qu'il ne soit trop tard...
- Erika !
Serais-tu victime d'un sortilège ? Ne s'agit-il pas là de la voix de Donovan ? Lève la tête, très chère, regarde ces numéros, je crains que leur visage n'ait changé...
Hors-Jeu/Précision:
Les visages sont devenus ceux de Donovan, d'Aedan et d'Effy
Voyons Dimitri, tes poches de sang sur pattes seraient-ils en train de rebuter ton invitée ?
Pour le moment hein ? Je secouai à mon tour la tête. Il se moquait éperdument de ce que je pouvais lui dire. Je l’avais bien rapidement compris, n’étant pas née de la dernière pluie. Dimitri, s’il était effectivement et vraisemblablement tombé sous mon charme, bien que l’ayant poussé à cela, restait un homme égoïste et bien loin d’être tout à fait digne d’une confiance totale. Je me méfiai de lui et surtout de ses désirs. Pour autant… J’avais finis par admettre que le vampire était sincère sur certains points. Parmi ceux-ci, son désir de protéger ma famille… et moi par la même occasion. C’était peut-être là ce qu’il y avait d’agréable avec la plupart des hommes, ils n’étaient pas difficiles à convaincre si tant est qu’on leur offrait « ce qu’ils désiraient ». Oh, bien entendu, je ne pourrais dire que sa compagnie était désagréable. Bien au contraire. En un sens, il avait la même prestance qu’Aedan, son côté emmerdeur en moins – ce dernier avait beau être mon chef, je ne pouvais qu’être réaliste : il aimait emmerder le monde. Il était tout aussi beau et je supposai tout aussi agréable entre les draps, quoique je n’ai malheureusement pas eu la chance, encore, de tester celui qui gérait notre famille. Enfin. Dimitri avait donc tout pour plaire, et il serait faux de dire qu’il me laissait tout à fait indifférente, je restai, après tout, femme et si mon souhait de préserver ma famille était comblé, je ne pouvais rien demander de plus.
J’esquissai un sourire en le suivant vers la salle à manger. C’est vrai. Voilà peut être l’un de ses défauts. Dimitri était bien trop souvent greffé à son téléphone, ce qui m’agaçait bien trop souvent pour que je puisse l’oublier aussi facilement, quoique… Il semblait que je l’oublie tout de même malgré tout. Prenant place autour de la table, j’observai attentivement notre repas. Un repas bien agréable et parfaitement dans le thème, que je soulignai par un léger ricanement. Il avait joué le jeu d’Halloween, c’était amusant. Rapidement, ma pensée revint à Aedan qui devait s’être dépêtré des enfants venus lui demander quelques friandises, espérant qu’il ne leur avait effectivement rien fait de mal, car si le meurtre d’adulte de sang froid ne me dérangeait pas, les enfants n’étaient absolument pas mon met préféré… Je secouai soudain la tête, me reconcentrant sur mon amant, présentant le repas.
- Ils sont parfaits. Assurai-je en souriant alors qu’il m’embrassait le dos de la main. Hé bien. Je dois dire que je suis « touchée » par cela.
A vrai dire, je ne cherchai pas à être traitée comme une princesse, cela, je le laissais à la cagole. Mais il était évident que je ne pouvais qu’apprécier les traitements de Dimitri à mon égard. Cela me changeait de la rudesse de la plupart des membres des Assoiffés. Non que cela ne me dérange, évidemment, cela m’allait d’ailleurs parfaitement, la plupart du temps. Ils n’étaient souvent que des jeunes dont il fallait prendre soin. Mais j’aimais ces moments où je me trouvai, à mon tour, chouchouter par un homme tel que lui. Quoique cela, à mon sens, n’était pas indispensable. Enfin. Je ne me fis néanmoins pas prier pour tirer la jeune femme vers moi, plantant mes crocs dans son poignet avec délectation. Que son sang était bon. Dans un très léger râle de bien être, je sentis de longues gorgées de son liquide rougeoyant tapisser ma gorge de toute part.
- Erika s’il te plait…
Prise dans mon élan, je n’arrêtai pas, malgré mon regard figé dans le vide. Je reconnaissais cette voix, je l’avais entendu des milliers, non, des milliards de fois. Doucement, je sens la victime vaciller. Perdue dans mes pensées, j’ai approfondi, sans même m’en rendre compte, la blessure que je lui inflige au poignet. Mes yeux, alors, doucement se lèvent, comme pour m’assurer que je n’avais fait qu’un rêve éveillé, un rêve dû à ce sang au goût si agréable. La rattrapant d’une main dans le bas de son dos, je la gardai contre moi, tandis que mes yeux s’écarquillaient. Dans un geste de rage plus que de colère, je repoussai ma sœur vers l’arrière, me relevant de ma chaise par la même occasion pour faire quelques pas en arrière. Mes cuisses venant percuter la table, la seconde voix que j’entendis me fit de nouveau sursauter alors que j’observais désormais les trois autres victimes, l’air effaré. C’était impossible. Je devais rêver… Ils étaient tous au manoir quand je suis partie, j’en étais presque certaine. Ils ne pouvaient être là. L’air perdu, je me retournai vers Dimitri, secouant la tête vivement avant de revenir à ceux qui devaient alors être notre repas. Je soufflai enfin. Les visages avaient disparu, faisant réapparaître ceux que j’avais pu voir en arrivant. Tremblante, le cœur battant, j’attrapai un verre rempli de sang alors disposé sur la table pour le vider d’une traite, me retournant vers mon hôte.
- Je… Je soufflai. Je crois que je suis légèrement fatiguée ce soir. Secouant la tête, je me rassis, le plus dignement possible malgré tout, m’efforcant de rire de mon comportement. Excuse moi. Je fais désormais des cauchemars éveillés. Tu vois ce que tu m’inspires ?
Vidant un second verre de sang qui m’avait été apporté je fronçai alors les sourcils.
- Continuons comme si rien ne s’était passé, veux-tu ?
J’esquissai un sourire. Erika n’était pas femme à se laisser attendrir de toutes les attentions romantiques que je pouvais avoir. Voilà bien une chose dont je n’avais pas eu l’habitude au fil des années. Elle m’avait, d’ailleurs, donné bien plus de fil à retordre que toutes les femmes auparavant. Pour autant, j’avais plus ou moins rapidement fini par comprendre ses motivations. Et ces dernières n’étaient pas des plus difficiles à comprendre. Elle faisait en effet tout pour que je me rallie à sa cause et surtout à la cause de sa famille. Protéger sa famille et la faire grandir était ainsi ses principales préoccupations. Je n’avais eu qu’à lui faire croire que je ne vivais que pour cela, ajoutant, à cela, « le salut de notre race » et elle avait fini par me manger le pain directement dans la main. C’est d’ailleurs ainsi que j’avais appris sa haine des lycanthropes. Haine que je ne partageais certes pas mais que j’utilisai donc pour garder sa toute confiance. Ainsi avions nous commencé par sympathiser grâce à notre souhait de mettre un terme au règne de ma petite Lizzie, « pour le bien de la famille » pour terminer par notre dîner de ce soir. Je me souvenais, d’ailleurs de notre première nuit ensemble. Erika était arrivée, en furie, sans même prévenir de sa visite, fulminant contre son chef, son créateur, qui se faisait à nouveau avoir par sa « cagole » de fiancée. J’avais bien trop rapidement compris que ce chien n’avait pas attendu le mariage pour consommer son union avec ma fiancée. Ains, par pure vengeance plus que par esprit de contradiction, nous avions passé la nuit ensemble. Une nuit agréable, somme toute, quoique teinte d’une certaine bestialité à la pensée de ce rat dans les bras de celle que je désirais toujours. Cela n’avait cependant pas eu l’air de la déranger puisqu’elle était, dès lors, revenue entre mes bras bien plus souvent qu’à mon tour. Ce dîner, quant à lui, avait été organisé pour un seul et unique but : qu’elle cesse enfin d’être plus attachée à son chef qu’à moi-même. Bien sûr, il me faudrait bien plus qu’un unique dîner pour cela, mais ne fallait-il pas commencer quelque part ? De fait avais-je mis les petits plats dans les grands afin de l’accueillir.
J’esquissai un sourire en la voyant mordre dans le poignet de ma petite préférée. Bien sûr que ce sang était agréable. Une femme en parfaite santé au sang goûteux, il n’en avait pas fallu plus pour qu’elle soit admise dans la réserve spéciale ; et le visage d’Erika m’indiqua qu’elle partageait mon avis sur cette jeune fille. Ou du moins un instant seulement. Je fronçai les sourcils alors qu’elle repoussait l’humaine. Quelque chose s’était-il passé ? Interdit, je l’observai reculer, loin de notre repas du soir sans pouvoir comprendre ce qu’il se passait.
- Erika ? Soufflai-je.
Attrapant les cheveux de la première victime, je l’observai attentivement. Que s’était-il passé pour qu’elle la rejette de la sorte alors même qu’elle semblait apprécier son sang. Grondant sourdement, je plongeai mes crocs dans sa jugulaire, désireux de le savoir par moi-même. Et ce que je sus ne m’aida pas. Son sang était tout aussi parfait que la première fois. A la différence près qu’il lui en manquait, déjà vidé par ma compagne. Soufflant, je me débarrassais, de manière particulièrement lasse, du corps de l’humaine, inerte. J’hochai néanmoins la tête.
- Faisons cela.
L’invitant à se rasseoir, j’esquissai un sourire.
- Je préférerais néanmoins t’inspirer autre chose que des cauchemars. Plaisantai-je. Désires-tu une autre veine ? A moins que… J’esquissai un sourire. Nous avons une nouvelle méthode de torture. Méthode imparable pour faire avouer je ne sais quelle chose à n’importe qui. Laisse-moi te montrer si tu le veux bien.
Claquant des doigts, mon premier Majordome fit asseoir l’un des hommes sur la chaise tandis que les deux dernières victimes approchaient de nous. A nouveau, je claquai des doigts. Le spectacle pouvait commencer. Faisant d’abord avaler un liquide à l’humain, le Majordome, sans aucune once d’émotion, plaça la main de l’homme sur la table pour venir installer une petite machine au-dessus de celle-ci, plantant un couteau dans le premier doigts afin d’y sectionner chaque tendon sous les hurlements de l’homme.
- Et cela fonctionne avec tout le corps. Je me retournai vers le Majordome. Continuez, je vous prie.
Attentive, j’observai le manège de mon hôte, encore secouée de mon cauchemar des instants précédents.
- Allons, soufflai-je. Je plaisante. Il m’en faut bien plus pour que je fasse des cauchemars.
J’arquai alors un sourcil aux hurlements de l’homme, attrapant le second homme pour l’obliger à se mettre à genoux face à moi, d’un coup sec dans les articulations. Le sourire aux lèvres, bercée par les cris du premier, je soufflai.
- Agréable machine que voilà. Mais que veux-tu donc lui faire avouer ? Je ricanai un coup. Question de rhétorique, je te rassure. Douce mélodie, dans tous les cas.
Rapidement, je vins plonger mes crocs dans la gorge de l’humain à mes pieds dans un soupir d’aise. Que c’était agréable… Des hurlements, du sang et une charmante compagnie. Cette soirée d’Halloween se déroulait sous les meilleurs auspices, c’était un fait certain. D’autant que j’avais à faire là à un homme qui ne semblait pas réellement désireux de vouloir mourir. Plus je buvais, plus il semblait se débattre alors que ma poigne le maintenant fermement en place. A nouveau, je soupirai. L’émotion des minutes précédentes semblaient m’avoir donné particulièrement soif et cet humain était donc plus que bienvenue.
- Erika… ça suffit…
A nouveau, comme la première fois, je fronçai les sourcils à la voix. Pitié non… pas encore… Je devais rêver, il ne pouvait en être autrement. Plus fermement encore, je gardai ma proie bien immobile entre mes mains, tentant de faire taire le son de sa voix qui résonnait alors dans ma tête. Mal m’en fut car je baissai les yeux vers les bras de ma victime. Non… Dans un geste bien plus violent que pour ma sœur, je fis reculer l’homme loin de moi, l’envoyant droit dans une sculpture à l’épée horizontale, le transperçant de toute part. Le regard figé, entre effroi et choc, ce fut un nouveau cri du second homme qui me sortit de ma transe.
- NON !
Je me ruai alors sur la machine pour l’envoyer sans même le vouloir sur Dimitri, prenant le visage de sa victime entre mes mains.
- Donovan… Soufflai-je, je suis désolée…
Un court gémissement de douleur et je me retournai vers l’empalé, me précipitant vers lui, perdue. Que devais-je faire ? Pourquoi avais-je fait cela ? Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? La main tendue vers lui, je n’osai même le toucher. Je venais de le tuer. Je venais de tuer mon chef, mon mentor, la seule personne pour qui j’acceptai de me battre. Tremblante, je l’attrapai soudain par les bras pour l’attirer à moi, l’accompagnant dans sa chute jusqu’à me mettre à genoux, sa tête sur ces derniers. Une main sur sa joue, le souffle court et le regard empli d’un désespoir profond, je secouai la tête de droite à gauche sans l’arrêter avant de me tourner vers Dimitri.
- POURQUOI ?! Grondai-je fortement en reposant mes yeux sur ma victime. Aedan… S’il te plait… Le souffle court de l’homme m’indiquait clairement qu’il était en train de mourir, une mort que je pouvais décemment accepter, une mort qui me faisait plus peur que ma propre mort. Qu’allais-je devenir sans lui ? Qu’allais-je faire maintenant ??
Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Tout avait été prévu pour l’amusement de mon invitée et il me semblait que rien ne se passait comme je l’avais prévu et qu’Erika n’appréciait absolument pas mes attentions, en témoignait sa réaction face à mes esclaves. Le premier fut envoyé dans la statue, transpercé par l’épée de pierre alors que je grimaçai, encore quelque chose à nettoyer. Mais diable ? A quoi jouait-elle ?! Voilà qu’elle se précipitait sur ma petite victime du soir en l’appelant… Donovan ? Qu’est-ce que… Je devais avouer que la tournure des évènements commençait à sérieusement à irriter mes nerfs. Je n’aimais pas l’imparfait, et actuellement, tout était plus qu’imparfait. Rien ne se déroulait comme j’avais pu le prévoir et il allait sans dire qu’Erika agissait de manière tout à fait étrange. Les poings serrés, j’observai la scène en grondant. Pourquoi quoi ? Que me demandait-elle ? Je n’en avais, à vrai dire, réellement aucune idée. Je ne comprenais pas ces agissements, je ne comprenais pas ce qu’il lui arrivait alors même que tout avait été fait pour que la soirée se passe parfaitement bien.
- Erika ! Grondai-je furieusement. Qu’y a-t-il nom de Dieu ?! Il ne s’agit là que d’un esclave, depuis quand as-tu des scrupules pour de simples esclaves ?!
D’un geste, j’attrapai celui qu’elle semblait prendre pour « Aedan ». Son chef ? Mais que diable lui prenait-elle ?! Non pas que l’idée de voir Aedan mourir ne me plaisait pas, bien au contraire, mais il ne s’agissait tout simplement pas de lui. Claquant des doigts, j’appelai mon majordome.
- Quelque chose a-t-il été versé dans son sang ? M’enquis-je. - Non Monsieur. Il s’agit du sang habituel. - Avez-vous fait manger quelque chose aux esclaves ? - Non Monsieur.
Interdit, j’observais la jeune Erika. Cette situation commençait sérieusement à m’agacer. Je ne comprenais ni ne maîtrisais rien et je n’appréciais réellement pas cela. Pire, j’avais l’impression que chacun de mes nerfs se tendaient comme jamais ils ne s’étaient tendus. D’un geste, j’attrapai la jeune Erika par les épaules alors que l’esclave mourrait enfin.
- Qu’y a-t-il ?! Grondai-je à nouveau. Que se passe-t-il donc ?! Il s’agit d’esclave Erika ! De simples esclaves !
Qu’y avait-il ? Mais ne le voyait-il donc pas ?! Pourquoi ?? Pourquoi m’avait-il fait cela ?! Il faisait partie de la famille ! Pourquoi alors ?! Que leur avait donc fait mes frères et sœurs ?! Et Aedan ? Pourquoi lui ? Nous allions bientôt mettre notre plan à exécution. Pourquoi tout envoyer balader maintenant ?? Le regard mêlant haine, désespoir et affliction, je tournai le visage vers mon hôte.
- POURQUOI ?! Criai-je à travers la pièce alors que je sentais le dernier souffle de mon chef arriver. POURQUOI TU AS FAIT CA ?!
Retournant mon visage sur celui d’Aedan, je me penchai sur lui, posant mon front contre le sien pour serrer son corps mourant contre le mien, bien trop vivant à mon goût. J’avais mal. J’avais plus que mal. Il avait toujours été là pour moi, pour m’aider, pour me sauver, alors pourquoi ne pouvais-je pas lui rendre la pareille ? Pourquoi étais-je donc obligée de l’observer mourir de la sorte ? Doucement, une larme perla sur ma joue alors que je refusai de le quitter.
- Ae… Je suis désolée… Je ne voulais pas… Je ne suis rien sans toi… Je t’en supplie…
Ma voix témoignait de toute la douleur qui alors m’avait submergé. Je perdais pied. J’avais peur de ce qui allait advenir, comment apprendre sa disparition aux autres, comment survivre alors que nous n’aurions plus de chef, comment allais-je vivre sans lui ? Les yeux écarquillés, je ne sentais plus son souffle se heurter à la barrière de mes lèvres si proches des siennes. Il était… Non… Doucement, je me redressai, l’air perdu, tournant de nouveau doucement mon visage vers celui de Dimitri.
- Tout est de ta faute… Reposant le corps encore chaud, du moins pour un vampire, de l’homme à qui je tenais plus que n’importe qui, je me remis sur pied, poings serrés. Tout est TA faute. Repris-je les yeux rouges de haine.
Tant d’émotions venaient en moi. La colère, d’abord, mais aussi l’effondrement, la peur, l’accablement, la douleur. J’avais l’impression que mon cœur par cent fois venaient d’exploser en des milliards de couteaux qui me transperçaient le corps de toute part. Sans un geste pour prévenir, sans une once de doute, je me ruai alors vers Dimitri, lui assénant un nombre de coup plus important encore que les couteaux qui me tuaient à petit feu.
- POURQUOI ? Repris-je sans cesser mes coups. POURQUOI tu les as tués ?! POURQUOI tu ne t’en es pas tenu au plan et à la putain de cagole !!
La suite des événement fut de moins en moins compréhensible. J’avais devant moi une vampire assoiffée, censée être sanguinaire, appréciant la torture et la violence au moins autant que moi. Et pourtant… Je la voyais là, à genoux, près d’un esclave, son visage contre celui du mourant, l’air plus accablé qu’une femme nouvellement veuve. Les poings et les dents serrées, je ne comprenais pas ce qu’il se passait, et surtout ce qu’il lui arrivait. Il y avait une chose que je comprenais, il me semblait qu’elle confonde par je ne sais quel maléfice, mes esclaves et les membre de sa famille. Pire. Il me semblait que cette petit idiote était bien trop attachée à son chef pour que cela soit normal. J’avais, d’ailleurs, plissé les yeux à observer son comportement, l’on aurait presque dit qu’elle ressentait quelque chose de plus complexe qu’une simple relation hiérarchique. De l’amour peut être ? Possible au vu de ses paroles. Cela ne me plaisait pas réellement, à vrai dire, il me serait bien plus difficile de la manipuler si elle ressentait un certain « amour » pour l’autre salopard de Hale, mais cela n’était, après tout, pas impossible non plus. Il me suffirait d’un peu plus de temps.
- Erika, grondais-je alors que je sentais mes nerfs à vifs de tout ce carnage. Je n’y suis pour rien. Tout est dans ta tête.
Mais déjà elle ne m’écoutait plus. Elle se contenta de me foncer droit dessus sans la moindre hésitation. Je n’étais pour autant ni entraîné comme elle, ni même préparé à ce genre de chose et je me contentai de subir ses coups en grondant sans chercher à me défendre.
- Erika ! Répétais-je en tentant de me soustraire à ses coups. Regarde les bon sang !
Par trois fois je tentais de la sanglé entre mes bras, échec trois fois de suite. Ce ne fut qu’au quatrième essai que je réussis à la bloquer contre moi, dos contre mon torse, le souffle court et le corps endolori. Mes lèvres près de son oreille, je tentai alors de la raisonner, sans pouvoir croire que je pourrais encore y arriver. Elle était atteinte, il allait falloir que je me débarrasse d’elle. A moins que…
- Prend lui son portable ! Ordonnai-je à l’un de mes Majordomes visiblement tout aussi perdu que moi, quoique semblant bien plus calme que je ne l’étais. Tu veux une preuve ? Soufflai-je à la damnée qui se débattait comme un beau diable. Appelle Donovan, ou Mia, ou n’importe quel prénom qu’elle a prononcé, et dépêches toi !
Nous eûmes bien du mal à la faire déverrouiller son portable, remerciant les empreintes pour cela, et enfin mon Majordome put appeler. Longtemps, cela sonna, sans réponse une première fois alors que j’ordonnai au vampire de rappeler de nouveau. Et enfin, au bout de longues sonneries, nous eûmes une réponse…
Ses bras m’enserrèrent bien trop rapidement pour que je puisse assouvir mon envie de vengeance et de défoulement. Frustrée. C’était le mot. J’étais tout à fait frustrée de la tournure que prenait les événements. Je ne pouvais pas me venger. Je ne pouvais pas le venger. Non. LES venger. Il devait payer ! Il ne voulait que la fin de notre famille et il l’avait obtenu ! Il me fallait le tuer à mon tour ! Mais il me tenait, contre lui, je sentais son souffle contre mon oreille alors que je tentais, par tous les moyens, de quitter ses bras pour m’en retourner à ma violence.
- LÂCHE MOI ! Grondai-je alors en tentant à nouveau me défaire de ses bras, sans succès, alors que l’on me prenait mon téléphone. QUOI ? Vous croyez qu’ils vont répondre ?! Qu’st ce que tu veux ?!! LÂCHE MOI DIMITRI !
Hystérique, c’est ce que l’on aurait pu penser de moi à cet instant, il est vrai. Mais qu’auriez-vous fait à ma place, après avoir tué la personne la plus importante à vos yeux ? Tout cela à cause d’un seul homme, un homme qui vous tenait sur place. Et je luttai, je luttai encore contre le Majordome qui réussit malgré tout à prendre ma main pour la poser sur mon téléphone, déverrouillant ce dernier. Et il appela. Bien sûr, comme ce que je pouvais penser, le téléphone sonna dans la pièce. La sonnerie. Celui de Donovan. J’eus un sanglot, bien vite réprimé par un hurlement de rage alors que le blond refusait de me lâcher. Et alors…
- Allô ? Eri ?
Cette voix… Je me calmai presque instantanément, cessant tout mouvement, les yeux rivés sur le Majordome qui me tendait le téléphone. Le prenant dans un geste brusque alors qu’enfin j’étais de nouveau libre de mes mouvements, je le portais, tremblante, à mon oreille.
- Donovan ?... M’enquis-je doucement - Nan, le pape, t’veux quoi ? T’as un problème ? S’tu veux Ae il est partit avec un de ses potes y a une heure, reste plus qu’Amy et moi, tu veux p’tet Am… - Non. Non non. Ça va… Mais c’est bien toi ? - … Va dormir, t’as trop bu, profite de ton copain. Ricana-t-il avant de raccrocher.
Mon bras tomba le long de mon corps alors que je me tournai vers Donovan, celui abîmé dans la pièce. Fronçant les sourcils, je m’avançai d’un pas pour lui attraper le menton, le levant vers moi. Ce n’était plus Donovan. Et… un à un, j’observais les membres de famille, terminant par notre chef. Il n’en était rien. Je… J’étais pourtant persuadée qu’il s’agissait d’eux. Doucement, perdue, je me tournai vers Dimitri. Qu’avais-je donc fait ? Je l’avais…
- Je… Je pensais que…
Je n’étais pas vraiment du genre à m’excuser, mais mon regard, sûrement, devait en dire beaucoup. J’étais plus que désolée de la tournure des événements.
Je dus avouer qu’entendre la voix de cet Assoiffé me fit soupirer de soulagement. Non que je n’eusse pas la force de maintenir cette jeune femme, mais je n’aurais certainement pas eu la force de continuer à me battre contre elle. Ou du moins à supporter ses coups. Je n’étais pas taillé pour cela, je ne savais pas faire cela, il me fallait bien l’admettre. Au moins était-elle plus calme. L’observant attentivement, il me sembla soudain qu’une chose avait changé dans son regard. Ce dernier, bien moins attentif, bien moins désespéré observait mes esclaves sans l’ombre d’un remord ou d’une quelconque peur. Juste… De l’incompréhension. Et enfin, elle se tourna vers moi, semblant se rendre compte de tout ce qu’il s’était passé. J’hochai simplement la tête.
- Que c’était ta famille, j’ai bien compris. Soufflai-je en l’attirant à moi.
A vrai dire, je n’avais aucune envie de la serrer dans mes bras, de la rassurer ou que sais-je encore. Non. Je voulais simplement lui arracher la tête pour avoir ruiné toute cette soirée magnifiquement préparé. Elle venait de me faire passer l’une des pires soirées depuis bien des temps. Et je devais encore la consoler ? Je n’étais pas de ce genre-là. Je détestais même cela. Et pourtant… Je me devais d’avoir sa totale adhésion à ma cause, je me devais de lui faire oublier l’espèce d’affection qu’elle pouvait avoir pour son satané chef de pacotille, et pour cela, je devais être le plus attentionné des hommes. Ou du moins faire semblant. Un temps seulement.
- Ce n’est rien. Soufflai-je en lui embrassant la tempe. Rien du tout…
Au contraire, c’était beaucoup, c’était affligeant, consternant, tant son comportement loin d’être bien éduqué que sa personne. Mais je me retenais fermement du moindre commentaire, la gardant entre mes bras, plus doucement que jusque lors.
- Tout va bien. Ils vont se débarrasser des esclaves. Je te propose une nouvelle soirée, nous allons dans la chambre et nous regardons un film. Je retins une grimace, je détestai ces soirées. Au calme, avec des poches de sang. Ça te va ?
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