L’été était désormais terminé, ce qui sonnait la fin des grandes chaleurs, des vacances et de l’amusement mais aussi le début de la rentrée. Même si Grenat n’allait plus à l’école depuis longtemps, septembre était comme un renouveau avant la fin de l’année civile. Elle n’avait pas attendu le jour de l’an pour prendre de bonnes résolutions puisque les choses changeaient rapidement. En effet, le gouvernement étant de plus en plus autoritaire envers les surnaturels, certains humains en profitaient pour leur faire du mal. Rester une victime ou prendre les armes, la vampire avait choisi son camp et elle donc avait appelé Laura pour atteindre un niveau supérieur. Si elle n’avait jamais utilisé une arme à feu de sa vie, il était temps qu’elle apprenne au cas où les choses dégénéraient et le stand de tir de Jefferson était parfait pour ça. Les deux jeunes femmes s’étaient rencontrées au festival Hikari et elles avaient gardé contact. Faisant partie de l’armée, Grenat avait pensé que sa nouvelle amie pouvait lui enseigner quelques principes pour se défendre, dont le maniement des armes, ce qui allait peut-être devenir amusant pour l'humaine. La vampire n’était pas venue les mains vides, sachant que Laura aimait bien manger, elle lui avait apporté des nuggets et un beignet fourré au chocolat, le tout rangé dans deux petites boîtes en carton rose.
Cette fois, la jeune femme avait troqué ses talons contre des tennis et sa robe contre un simple pantalon noir plus un débardeur blanc, recouvert d’un bomber kaki. Seuls ses cheveux bleus restaient toujours reconnaissables et elle les avait attaché pour ne pas être gênée. Elle attendait la mécanicienne devant l’établissement avec ses boîtes et elle commençait un peu à stresser parce qu’elle ne savait pas du tout comment ça allait se passer, elle espérait donc qu’on la guide un peu. Les minutes s'écoulèrent et Grenat aperçut enfin Laura au loin et elle lui présenta aussitôt ce qu'elle tenait dans les mains.
"Bonsoir Laura, tu vas bien ? J'espère que je ne te dérange pas trop dans ta soirée..."
Et oui, il avait fallu attendre le coucher du soleil pour sortir le bout de son nez mais heureusement la lune se montrait de plus en plus tôt. Après une brève conversation, elles entrèrent sur le stand où un responsable leur refila tout le matériel adéquat, après avoir payé. C'était assez étrange comme sensation, avoir un objet dans les mains qui pouvait tuer et ce n'était pas vraiment agréable pour la vampire mais si elle ne voulait justement pas tuer quelqu'un en tirant n'importe comment, il valait mieux apprivoiser la bête.
"Et maintenant ?..." Demanda-t-elle penaude en regardant Laura.
Le retour des saisons froides, enfin aussi froides que le coin le permettait. C'était plus humide, mais l'humidité rendait la moindre variations de température perceptible. Le travail ne manquait pas, mais contrairement à d'habitude, tu n'avais pas envie de trainer dans les bars ce soir. L'idée de rentrer seule, bourrée et trempée comme un vieux rat ne te disait rien. Cela tombait bien puisque t'avais un plan prévu avec Grenat. La fille aux cheveux bleus que t'avais rencontré au festival de la honte. Celui où on t'avait fait porté des couettes et une tenue à la con.... Heureusement que t'avais fini sur des brochettes, ça avait permis de ne pas avoir ta journée ruinée. Grenat avait l'air d'être une chouette nana, même si sa demande t'avais paru un peu étrange. Pourquoi une mignonne petite poulette comme elle se mettait soudainement à vouloir apprendre à tirer ? Bon ce n'était pas toi qui allait la dissuader, au contraire ! Tu trouvais limite anormale qu'on apprenne pas à toutes les femmes à se défendre, alors.... Et puis.... Il fallait bien avouer que ces derniers temps le climat devenaient tendus. Pourtant tu soutenais toujours ton pays comme une vraie américaine, mais là.... Tu pouvais pas t'empêcher d'avoir l'impression qu'on stigmatisait carrément tout une partie de la population.
A tort ou à travers ? T'en savais trop rien, et de toute manière t'étais soldate. Même si tu désapprouvais, t'avais le devoir de fermer ta gueule. Tu savais bien comment ça fonctionnait.... SI les choses devaient changer c'était pas par toi que ça passerait. Même si t'étais pas du genre à compter sur les autres pour bouger, cette fois, t'avais pas le choix. Tu risquais ta vie pour eux. A eux de faire les bons choix, les bons votes et les bonnes réclamations.... Par contre, t'étais tout à fais disposée à apprendre à une fille à pas se laisser emmerder par des baltringues, et à coller une bastouze au premier tocards venu ! Tu prends une douche, t'enfile ton treillis, un t-shirt noir, et des rangers..... Mais de civiles ! Non parce qu'une gamme plus confortable, t'allais pas dire merde non plus. Tu comptais pas non plus faire un footing au milieu des mines donc ça ferait bien l'affaire. Cheveux en queue de cheval haute, un blouson sur les épaule, et tu pars rejoindre la schtroumpfette. Elle t'attendait devant le stand de tir.
Hey ! Salut Grenat ! T'inquiète j'ai la soirée de lib....
Tu te retrouve avec un paquet entre les mains. Tu le regardes intriguée, avant de l'ouvrir en demandant ce que c'est. C'est d'ailleurs bien con comme habitude ça. Pourquoi tu demandes, alors que t'es sur le point de le découvrir par toi-même, morue ?! Et d'ailleurs le sourire ravi que t'as aux lèvres ne laisse aucun doute sur le fait de si ton cadeau te plaît ou pas.
Ho merde, Grenat.... T'as déjà cernée mes points faibles, j'suis cuite avec toi ! hé hé hé ! Merci !
Tu refermes le paquet. Non parce que manier un flingues avec les doigts tout gras, ça demandais déjà un certain degrés de maîtrise, et pas sûr que le gérant apprécie les gâchettes parfum nuggets. Des fois qu'ils les lèche.... Ouais ok, ton esprit débile commençait déjà à partir loin et ça devenait gênant. Puis ça vous fera un truc à grignoter toutes les deux quand vous aurez fini de vous entrainer. Vous rentrez donc, vous vous équiper de tout le matos, et des armes, et vous arrivez dans la salle de tire. Les cibles sont là, et tu te tournes vers Grenat, la bouche ouverte pour parler. Mais tu te figes en la voyant.
Mazette poulette ! T'es tendue comme un string ! Détendes-toi. Personne va mourir ce soir, t'inquiète. La seule chose qui pourra se blesser, c'est ta fierté le temps que t'arrive à toucher une cible. Aller, respire un bout coup et regarde ton flingue. C'est ce qu'on appelle une arme de poing. Le chargeur avec les balles rentre par là. Là c'est la sécurité, là la gâchette, bon là t'as deviné que c'est le canon, et t'as deux trucs qui vont te permettre de t'aider à viser. T'as ce machin là qu'on appelle la hausse, et ce truc là sur le bout du canon qu'on appelle le guidon. Je te le fais en version accélérée là mais si tu veux on pourra voir tout ça plus en détails plus tard.
Le truc, c'était que t'étais pas formatrice. T'avais le savoir mais t'étais pas sûre d'avoir la pédagogie. Aussi t'essayais de faire en sorte d'être compréhensible. Pour toi, tout semblait si simple et évident.... Mais à en juger de son air de biche effrayée tout à l'heure, c'était sûrement la premier fois qu'elle tenait une arme.
Bon n'ai pas peur si ça semble un peu technique au début, car en fait c'est juste un coup à prendre. Là tout de suite on va pas tirer, je vais déjà t'expliquer comment viser, parce que mine de rien ça demande un effort à tes yeux.
Tu vérifies que la sécurité du flingues est bien enclenchée, pas question de déconner avec ça ! Tu lui montre ensuite l'alignement.
Là tu vois, faut que ce ptit machin là, ça s'appelle un cran de mire, faut qu'il soit à même hauteur que les deux bords de chaque côté et centré au milieu... Et ensuite par rapport à ta cible....
Tu continues tes explications. T'espère qu'elle comprend parce que tu sais pas si tu peux faire plus basique. Mais est-ce que tu ne vas pas un peu trop vite pour elle ?
Ça faisait maintenant… ouais, nan en fait je comptais même plus. Ça faisait trop longtemps que j’avais quitté l’armée, et l’Angleterre par la même occasion pour me retrouver paumé au sud des Etats-Unis. Pas que j’m’y plaisais pas. Disons qu’Ally et les mômes étaient pour beaucoup dans le fait que je regrette pas tant que ça Londres. Mais, y avait quand même des trucs qui me manquaient. Et l’armée, elle, en faisait partie. Mais y avait une chose de bien dans ce foutu pays : on avait le droit de se trimballer avec des armes à feu. Bon. Y avait un toujours un petit mais dans leur connerie, et fallait que je prenne des cours de tirs. Franchement con leur truc. M’enfin. Si ça leur faisait plaisir. Au moins le prof m’avait-il foutu la paix au bout de deux minutes et demie. Et puis j’avais découvert que j’pouvais très bien m’entrainer ici. C’était certes pas des cibles mouvantes comme pouvaient l’être les humains ou les lycans, mais bon, c’était toujours ça de pris, et puis c’était légèrement plus légal. Ça faisait peut être vingt minutes que j’étais là, à tirer sur ma cible à la con. J’allais pas dire qu’elles allaient toutes dans le mille maiiiis… On était pas franchement loin du parfait. On était un chef ou on l’était pas toutes façons, et je me serais certainement pas fait respecté si j’avais pas réussis à tirer droit. D’ailleurs… J’avais le droit à combien de chargeur pour mon forfait là ? Ouais non parce que c’était le désavantage. Les humains, eux, c’était gratuit. Mais ça, leur truc en bois, c’était payant. Légal. Mais payant. Sérieusement. S’ils voulaient arrêter les meurtres, ils avaient qu’à mettre ça gratos ! Merde quoi. Soupirant, je m’étirai. Ok. Bon. Direction l’accueil, voir combien ça allait me coûter exactement cette merde parce que je te bouffais le chargeur en deux-deux moi. Rapidement, je m’approchai de l’entrée, les yeux fixés au ciel. Faisait beau cette nuit d’ailleurs. Avec une visibilité moins importante, et donc plus de risque de rater la cible, est-ce qu’ils faisaient moitié prix du coup ? Baissant mon regard, ce dernier fut alors attiré par une couleur franchement pas habituelle pour un bipède. Bleue. Tient. Ça m’faisait penser à ma voisine à Londres… Un instant, je vins à me demander ce qu’elle foutait. P’tet qu’elle était morte ? Ça serait con. Elle était bonne poire n’empêche. Si ça se trouve, quelqu’un d’autre avait pris ma place et profitait allègrement d’elle et de son frigo. Je ricanai un coup. Nan. Y avait que moi pour faire ça. Plissant les yeux, j’observai alors les deux nanas tout en m’approchant innocemment. La Cheveux Chelous n°2 me faisant dos, j’dois avouer que ça m’faisait un peu triper de voir qu’il y avait deux nanas assez folles pour arborer une couleur comme ça. Me positionnant entre les deux nanas, à quelques pas d’elle et mine de rien assez discrètement, je fis alors fi de toutes les règles de sécurité, non sans m’assurer qu’aucun gardien de zoo se trouvent proches ou en ligne de vue, pour pointer mon arme entre les deux et tirer en head shot sur le mannequin.
- Sinon tu lui apprends directement comment viser et t’oublie les noms de ces conner…
Je plissai soudainement les yeux. C’était pas vrai. Fixé sur la Cheveux Chelous n°2, je venais de faire le lien. C’était pas Cheveux Chelous n°2. C’était…
- Mais ça serait pas C.C. ? Ricanai-je aussi amusé que surpris. Miss j’fais des gâteaux pour mes voisins apprendrait à tirer à des milliers d’kilomètres de Londres ? J’te manquais trop et t’es venu t’installer ici, avoue ?
A nouveau, je ricanai avant de m’étirer, avisant l’autre nana. Elle, par contre, j’la connaissais pas du tout. Et elle donnait pas envie d’être connue. Comme la plupart des gens, j’devrais dire.
- Bah dis donc. T’es bien accompagnée. Raillai-je. J’vais pas me présenter, mais j’te conseille de laisser les treillis aux vrais militaires. C’est pas fait pour les gonzesses qui se prennent pour des caïds de banlieue.
Et si elle était militaire ? Bof. J’m’en branlais en fait. Elle pourrait bien être générale des armées qu’elle garderait une gueule qui me reviendrait pas. Ou tout du moins que j’allais prendre plaisir à me foutre.
Si certains pensaient qu'il suffisait d'appuyer sur la gâchette pour tirer, ils se trompaient, ce n'était pas donné à tout le monde. Grenat l'avait compris alors qu'elle écoutait les explications techniques de Laura comme une bonne élève. Il est clair qu'elle n'allait pas pouvoir retenir chaque mot en une seule fois mais ça lui permettait quand même d'appréhender la bête. En tout cas, l'humaine s'y prenait bien et son mini cours était plutôt limpide, au point que sa comparse se détendait peu à peu.
"Je n'ai jamais utilisé d'arme à feu donc je suis un peu stressée oui mais… Ça va bien se passer grâce à toi, merci." Dit-elle avec le sourire.
Ça se passait bien oui, jusqu'à ce qu'un énergumène fasse son entrée… La jeune femme était concentrée à viser et il lui fallait un peu de temps pour piger le truc. C'est alors que le mannequin prit une balle qui ne venait pas de l'arme tenue par Grenat. Une voix familière se fit entendre et elle se retourna aussitôt, non ce n'était pas…
"Stephen…"
Lui, ici, maintenant, quoi, comment ? Ses yeux s'écarquillèrent et son cerveau bugua quelques secondes, c'était comme si elle avait vu un fantôme. Elle secoua ensuite la tête pour se reprendre, comment pouvait-il encore plaisanter alors qu'il avait disparu depuis 1 an ? Un peu chamboulée, elle fit un pas dans sa direction pour vérifier qu'elle ne rêvait pas. Elle avait tellement de choses à lui demander et même à lui raconter mais ce n'était pas le moment, là elle était plutôt en colère.
"J'ai cru que tu étais mort, je me suis faite un sang d'encre… C'est à moi de te demander qu'est-ce que tu fais ici, tu aurais pu me prévenir que de t'enfuir comme un voleur !"
Elle se tourna ensuite vers Laura avec un air désolé car le vampire venait de se moquer d'elle sans raison. Profondément agacée, sa main toucha son front puis elle regarda l'homme, les mains sur les hanches.
"Ne lui parle pas comme ça, de quoi tu te mêle ? C'est bien toi qui m'a dit que je devais devenir plus forte, non ? C'est ce que je fais."
La brune ne devait sûrement rien comprendre, non seulement elle ne connaissait pas Steph mais en plus il l'agressait. Connaissant leur tempérament sulfureux à tous les deux, la vampire savait d'avance que les choses pouvaient mal tourner... Elle décida alors de calmer le jeu.
"Que je t'explique Laura, il s'appelle Stephen Scott, on s'est connus alors qu'on vivait à Londres. J'avais besoin de sucre et..." Elle secoua la tête, inutile de lui raconter toute l'histoire, d'autant plus qu'elle était longue et rocambolesque. "On était voisins, je pensais même naïvement qu'on étais amis jusqu'à ce qu'il parte sans rien dire."
Les retrouvailles étaient finalement plutôt amères, le militaire avait intérêt d'avoir une bonne excuse ou Grenat risquait de passer à autre chose. A quoi bon s'embêter avec un voisin qui avait bien profité d'elle avant de disparaître ?
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Grenat Hawthorne le Jeu 29 Oct - 16:03, édité 1 fois
Faut croire que tu te débrouillais pas si mal que ça. Même si tu débitais une masse d'informations et de termes techniques assez impressionnant à la seconde, au moins Schtroumpfette semblait comprendre les tenants et les aboutissants. Et surtout, elle commençait à appréhender le fonctionnement du arme. C'était important à tes yeux car savoir à quelle bête on avait affaire, et comment elle fonctionnait, permettait souvent d'en avoir beaucoup moins peur. Hé bhé ! On peut dire que pour une fois tu avais vu juste, et Grenat se détendait. Ça se voyait et elle-même le disait. Tu la gratifies d'un franc sourire, franchement ravie de l'entendre dire.
De rien poulette ! Bon ça c'est la partie technique un peu chiante mais tu vas voir, y'a moyen de prendre plaisir à tir....
Tu ne finis pas ta phrase qu'une balle siffle et passe entre vous deux, pour se loger dans le mannequin. Si tu avais vu la scène d'un point de vue extérieur, tu aurais certainement opiné du chef d'approbation face à la qualité de ce tire, bien stylé, avant de gueuler. Mais là tu vis la scène. Et l'entrainement prend directement le dessus. D'une main tu chopes l'arme de Grenat, et de l'autre tu chopes cette dernière pour l'abaisser avec toi et vous vous retrouvez toutes les deux accroupies. Dans la même inertie, tu retires la sécurité de l'arme de Grenat, t'apprêtes à tirer, et la braque sur l'assaillant. Car dans ton esprit, tout est possible.... Ton regard est concentré et alerte, alors que tu identifies la menace inconnue. Un connard avec un sourire de débile aux lèvres qui.... Vous interpelle ? Et qui semble reconnaître Grenat ? Qui elle-même le reconnait ? Ok tu sais pas quels liens ils ont exactement ces deux-là, apparemment d'anciens voisins, mais là tout de suite en fait.... Tu t'en bas les ovaires comme jamais ! Tu hallucines juste de la connerie et de l'inconscience sans nom de ce type ! Et pourtant en terme de connerie et d'inconscience, tu as un taux de résistance assez élevé, mais là ça dépasse l'entendement.
Et tu crois qu'il se serait arrêté là ce couillon ? Mais nooooon ! V'là que maintenant il se permet de te juger à l'emporte-pièce et à te prendre pour une civile déguisée en militaire ! Si tu tenais pas à tes plaques, tu les lui aurais enfoncées dans l'cul jusqu'à pouvoir lui racler les amygdales avec ! Mais clairement, il n'allait pas s'en sortir comme ça. Tu écoutes à peines les échanges qu'ils ont, tu retiens juste vaguement que Schtroumpfette lui en veut, ça tombe bien vous êtes deux. Elle t'apprend le nom de ce tocard de l'espace.... Mais elle a à peine le temps de finir ses propos que tu t'es jetée sur lui, avec toute la délicatesse d'un Panzer.... Pour lui encastrer tes rangers dans ses bijoux de famille, effectuant une des plus belles remontées de ta carrière de latteuse de couilles ! Si avec ça, il parvenait à avoir une descendance, c'est qu'il avait mis ses vermicelles au frais en prévision ! Mais ce n'est pas assez pour calmer ta colère, alors encore en plein pic. Profitant du choc de ton premier coup, tu le désarmes dans la foulée, et lui fait une clef de bras. Une fois ta clef faite, tu passes ton bras libre sous sa gorge, pour placer ton avant bras fermement contre son cou. Si jamais il s'agitait ou se débattait, technique de strangulation directe ! Il voulait du militaire, non ? Ben là il était servi ! Tu l'avais neutralisé dans une suite logique de tes réflexes, certes il n'est pas un terroriste, mais dans la grille de tes critères, cet abruti avait agit comme un individu dangereux. Et tu avais appliqué la procédure adéquate.... Ou presque. Même si tu sais que ça ne sert à rien avec ce genre d'énergumènes, tu te mets à engueuler cet enfoiré majeur.
Quand on est assez CON pour jouer au cow-boy avec une arme à feu sans pouvoir connaître les réactions des personnes aux alentours, on ferme sa putain de gueule, Pénélope ! Quel est l'putain d'inconscient qui t'as filé un port d'arme, que j'lui fasse bouffer ?! Même un pistolet à eau c'est encore trop pour une sous-merde dans ton genre ! Une dernière chose, Georgette ! Si tu m'casses encore les ovaires, j'te fais sauter les yeux des orbites avec mes plaques de militaires !
Il t'avait mis les nerfs en pelote, mais surtout il avait mis Schtroumpfette en danger.... Juste pour se la péter. Putain.... T'avais tellement envie de lui encastrer sa gueule de petit con dans le mur le plus proche ! Mais si t'allais si loin, t'allais avoir des emmerdes. On était pas dans un bar là.... Et d'ailleurs d'ici là à ce qu'on vienne te faire lâcher Mister Crétin Deluxe, il n'y avait pas bien loin.
Ho bah elle m’avait reconnu la C.C. ! Ricanant quelque peu avant de la voir… Se mettre en colère ? Plissant les yeux, je l’observai un peu perplexe. D’où elle s’en prenait à moi ? On s’retrouvait et voilà qu’elle venait m’emmerder ? Mais… Ah. Ouais. Vrai que j’étais parti sans un mot. M’enfin j’allais pas lui faire des bisous avant de partir en OPEX non plus, fallait pas rêver. Et puis vu qu’après j’étais juste pas revenu à Londres. Tout s’expliquait en fin de compte.
- Alors d’une je suis pas parti comme un voleur mais en OPEX j’te ferais dire. Et les choses ont un peu dégénéré après j’te l’accorde. En attendant, j’suis vivant. Cool hein ? Ricanai-je de nouveau.
A nouveau, sourcil arqué. Hé bah elle était bien remontée la bleuette là à défendre sa pote. Puis j’devais admettre qu’apprendre à tirer était un bon début pour une nana qui se serait limite pissé dessus pendant notre dernière virée. Amis ? On était amis ? Bon cela dit j’avais pas trente six mille potes et généralement c’était pas de ce type-là. Voire même c’était le contraire, m’enfin c’était flatteur qu’elle ait pu penser ça. Parce qu’elle était quand même cool, à bien y penser, et malgré le manque d’alcool évident dans son appartement.
- Hé ! Me défendis-je malgré tout. T’savais que je pouvais repartir en OPEX n’importe quand, j’l’ai jamais caché. Fallait m’dire si t’voulais que je reste avec toi. Repris-je en faisant un clin d’œil beaucoup plus amusé que sérieux.
Pas le temps de réagir d’avantage qu’une douleur brusque et soudaine naquit au fond de mon jean. La salope… Tombant à genoux, main sur l’entrejambe, je grondai furieusement alors qu’une clé de bras me maintenait bientôt en place. Putain de salope. Et PUTAIN ça faisait mal à en chier ! Les yeux rouges de rage de m’être fait avoir je serrai le poing, « oubliant » jusqu’à cette putain de douleur qui remontait jusqu’à mon ventre. Elle. Allait. Me. Le. Payer. A vrai dire, j’écoutai même pas ce qu’elle déblatérait. J’en avais rien à foutre. Nan. J’allais juste me la faire. Usant de la force et surtout de la vitesse de ma race, je balançai ma tête en arrière pour heurter la sienne, assez pour la surprendre et me libérer de sa clé de bras. Elle allait caner cette connasse. Ni une, ni deux, j’attrapai la coupable par le col pour la balancer plus loin, sifflant de colère.
- J’vais te les enfoncer bien profondément tes plaques. Grognai-je.
Ouais. C’était la seule chose que j’avais capté dans tous ses mots. Elle était donc militaire. Et j’en avais rien à foutre d’ailleurs. Elle aurait pu être la ministre de mon cul que j’m’en serais battu le reste des couilles que j’avais encore après son coup. Usant de nouveau de ma vitesse, je fonçai droit sur elle, main sur sa gorge pour la plaquer au mur en grondant. Un déboitage d’épaule après, je serrai sa gorge davantage en serrant d’autant les dents.
- Va bien. Te faire fou… - S… Si vous la lâchez pas, je… Je tire !
Je tournai la tête, quelque peu surpris qu’on me dérange de la sorte.
- Tire et t’es mort. Grondai-je d’autant plus.
Putain ils allaient pas commencer ces enfoirés ! Force m’était de constater que le club entier était fixé sur nous. Et que je m’en battais d’ailleurs affreusement les couilles. Je resserrai d’ailleurs ma poigne sur la grognasse un large sourire aux lèvres.
- SCOTT !
Je tournai la tête. Le propriétaire des lieux. Pouvait pas être à l’autre bout du monde comme d’hab’ lui ? Soufflant. Je plissai les yeux.
- T’es sûr que tu veux que j’appelle les Chasseurs ? Tes gosses feront quoi si t’es en taule ? Et ta femme ?
Je grondai d’autant me retournant vers la « militaire en jupe ». J’avais une putain d’envie de la buter. J’allais la buter. Sérieux. Je pouvais lui briser la nuque et me venger tout con. Un coup d’œil vers le propriétaire, téléphone en main. Ce salopard me connaissait un peu trop. J’allais d’voir changer de coin de tir à force, là. Putain mais… Je grondai de nouveau, relâchant la grognasse. Elle. J'attendrais d'être en dehors de ce foutu club pour lui exploser la gueule.
- C’est bon. On s’détend. Elle a rien. J’lui ferais rien. Je m’approchais d’ailleurs du « héros » qui avait voulu s’interposer pour lui donner un coup dans le dos. La prochaine fois t’évite de bégayer et ça passera mieux, t’inquiète. D’ailleurs j’te conseille de déverrouiller ton flingue avant de menacer un mec. Ça fait plus sérieux.
Est-ce que j’étais moins en colère ? Certainement pas. Et j’savais pertinemment qu’à la moindre remarque j’allais explosé.
- Va falloir dire à ta pote de s’contenir la prochaine fois. Grondai-je à l’encontre de C.C., me laissant tomber dans un siège. Et va pas m’reprocher quoique ce soit sur c’qu’il vient d’se passer. Légitime défense.
C’était du Stephen tout craché ça, il avait toujours réponse à tout, signe qu’il n’avait pas changé d’un poil. Au moins, Grenat savait désormais où il était passé et la raison était légitime. Cependant, même si elle était soulagée et contente de le savoir en bonne santé, elle ne comptait pas lui pardonner si facilement puisqu’il n’avait pas cherché à lui transmettre des nouvelles. D’un autre côté, le voir faire l’imbécile comme autrefois lui arracha presque un sourire qu’elle tenta de dissimuler. Laura, elle, était furieuse et pour cause, elle n’avait sûrement pas apprécié que le vampire joue les cow boys mais en plus il lui avait manqué de respect. Sa réaction ne se fit pas attendre, deux secondes après et Stephen était à terre.
La jeune femme lâcha un cri de surprise en voyant ses deux amis s’affronter et elle tenta de s’interposer mais l’homme répliqua aussitôt. De manière générale, Grenat détestait la violence gratuite et même si Stephen s’était mal comporté, il n’en méritait pas tant, le voir en difficulté n'était d'ailleurs pas plaisant. Le connaissant, elle savait que la situation risquait d'être dramatique mais elle ne pouvait rien faire. C'était terrible de se sentir impuissante alors que l'ancien militaire fonçait sur son amie. Personne ne pouvait l'arrêter et il put se venger aisément, sous le regard horrifié de la DJ. Cette dernière voulut lui crier d'arrêter mais un homme s'exprima pour elle, ce qui fut un véritable échec. Il fallut que le propriétaire du stand se manifeste pour que la situation s'apaise.
" 'tes gosses et ta femme'...?" Chuchota-t-elle l'air ahuri.
Stephen papa ? Mais dans quel monde c'était possible ? Quelle femme était assez dingue pour avoir des enfants avec lui ? Grenat avait raté un sacré long épisode mais ce n'était pas le plus important actuellement. Il avait enfin lâché Laura et s'était éloigné d'elle pour aller s'assoir. La vampire s'approcha aussitôt d'elle mais le propriétaire l'en empêcha et elle ne comprit pas pourquoi jusqu'à ce qu'elle voit la mécano tenter de répliquer, elle était folle de rage. Il fallut plusieurs personnes pour la maîtriser. Grenat recula alors, chamboulée parce qu'il se passait. Pourquoi il fallait toujours que les choses tournent au vinaigre ? Elle voulait juste apprendre à se défendre. Stephen lui parla mais elle ne réagit pas tout de suite, son attention étant portée sur l'humaine. Elle pivota ensuite vers son interlocuteur pour lui répondre calmement, le visage neutre.
"Tu as failli la tuer, comment peux-tu avoir des enfants et te comporter ainsi ? Ça me dépasse." Ses yeux s'abaissèrent et elle lui tourna le dos. "Il vaudrait mieux que tu t'en ailles…" Dit-elle d'une voix tremblante. Non pas qu'elle ne voulait plus le voir mais ce n'était pas possible qu'il reste dans la même pièce que Laura.
C'était un crève-cœur de voir deux personnes qu'elles appréciaient se faire autant de mal et elles ne comprenaient pas pourquoi ils se mettaient dans des états pareils. A quoi bon prendre autant de risque pour une histoire d'égo ? Elle resta près de Laura, cherchant à savoir si la situation allait s'améliorer pour elle, même si la vampire était un peu colère qu'elle se soit emportée…
Pourquoi attendre que quelqu'un t'emmerde en pleine correction, quand le principale concerné pouvait s'en charger lui-même ? Si c'est pas beau un tel service ! Alors que tu es particulièrement attentive à ta cible.... Cette dernière te surprend par une vitesse et une force contre lesquelles tu ne peux rien. Juste rien. Un premier coup ravageur en plein visage, serti d'un cri de douleur complètement étouffé ! A vrai dire, ce coup de boule te sonne à moitié. Pourtant t'as la tête dure et tu es habituée à morfler. Mais là, c'était beaucoup plus puissant qu'un coup habituel.... Tu n'as pas le temps d'y réfléchir et de comprendre, que tu es chopée et balancée comme une vulgaire poupée de chiffon plus loin. Ok, t'étais pas non plus en surpoids ou autre, mais tout de même ! Tes muscles pesaient leur poids, et pour arriver à soulever et jeter quelqu'un de ta stature, fallait y aller ! On était pas dans un film là, c'était la réalité avec la gravité, ses lois, celles de la physique et des forces de traction à bout de bras ! Pourtant, ce connard te fait tout ça en mode easy, sans même se faire un petit lumbago des familles. Mais tu pesteras sur cette injustice de la vie plus tard, quand tu aura le temps de réaliser.
Pour l'heure, tu te relèves, assez vite même si tu titubes, et que tu es relativement incapable de dire où est le sol du plafond.... Allez on te reconnait que t'as vraiment la tête dure et que t'es dure à cuire pour être debout aussi rapidement après un enchaînement pareil.... Mais puisque tu joues les récalcitrante, on ne va pas te laisser sur ta faim non plus ! Devine qui arrive te servir le dessert ? Non vraiment, la qualité de service est soignée à ce stade. Tu te fais chopper à la gorge, et voilà que l'autre plouc essaie de t'étrangler tout en te déboîtant l'épaule au passage. Tu pousses un cris de douleur qui est lui aussi étouffé par la strangulation que tu essuies actuellement. Décidément il a été dit qu'on entendrait pas ton agonie ce soir. Mais le bilan de la situation n'est pas folichon. Un, ce fils de coureuse de rempart est fort, très fort. Deux, ça pue clairement pour toi, et t'as intérêt à te libérer de sa prise avant qu'il te tue. Purement et simplement. Trois, t'es sacrément dans le brouillard, et tu peines à réfléchir. Tu te reposes sur tes réflexes militaires. Tu jettes tes pieds dans la ferme volonté de lui re flanquer un coup de pied dans les burnes. Mais sois tu ne le touches pas, ce qui est possible vue ta confusion.... Sois il encaisse résolument trop bien cet enfoiré ! Ce qui là encore est possible. Il commence à te dire d'aller te faire foutre. T'allais répliquer un "comme ta mère ?" étranglé, qui t'aurait certainement valu un brisement de nuque dans les règles. Mais une voix t'interrompt.
Y'a vraiment un mec qui essaie de te sauver ? Un civil ? Putain si t'étais pas à moitié dans les vapes, tu trouverais ça aussi mignon que humiliant à vrai dire. D'où les civils te sauvaient les fesses maintenant ? C'était ton rôle de les sauver eux ! Pas l'inverse ! Mais faut bien te faire à l'idée que là maintenant, t'es pas en état de sauver qui que ce soit. Parce que là, t'es en train de te prendre une branlée monumentale. Et l'autre tanche qui commence à menacer de tuer le civile. Ok là ça craint pour de bon, et l'adrénaline du stress commence à dissiper un peu le brouillard de ton esprit. Qu'on te tue toi, ça faisait partie de ton job, même s'il en était hors de question. Mais que ce connard tue des civils parce qu'il se sent plus pisser, là ça allait trop loin. Tes jambes ne donnent rien ? Qu'à cela ne tienne. Tu as plus d'une méthode pour te défaire d'une strangulation. Comme user de ta main encore valide pour choper le pouce de la main qui te tient, et lui retourner. Généralement virer le pouce de son articulation, ça faisait lâcher leur prise aux gens. Mais une fois encore on intervient. C'est Karl, le proprio. Forcément entre deux passionnés vous vous entendez comme cul et chemise, même si c'est pas ça qui l'empêchera de te botter le tien s'il en a envie.
En tout cas il a aussi l'air de bien connaître l'autre enfoiré. Une femme et des gosses ? Putain, impulsif et violent comme il était, à tous les coups c'était le genre de fils de catin qui tapait sur sa femme, voire sur ses gosses. Mais là tout de suite, la priorité était de l'empêcher de faire plus de merde ici, chez lui c'était un autre combat, et de toute manière pas le tien. En tout cas monsieur tient à sa famille, à moins que ce soit surtout la trouille de finir en taule ou d'être traqué par les chasseurs qui parle. Les chasseurs.... Enfin tu réalises qu'il n'est pas humain, et ta fierté s'en voit un peu réconfortée. Juste un peu. Car là présentement, il est toujours une menace que t'as envie de défoncer jusqu'à ce qu'il ne soit même plus capable de boire un verre d'eau à la paille. Il te relâche, et tu tombes au sol à genoux. Tu tousses, ta vision est noire un instant due au manque d'oxygène que la strangulation t'a causée. Mais de nouveau, tu te redresses rapidement, toujours titubante. Ok.... Tu es vraiment pugnace pour une humaine. Mais ne dit-on pas que ce sont les carnes qui sont coriaces ? Tu t'es relevée avant que ta vision ne te reviennes et tu as besoin d'un petit temps pour la récupérer. Pendant ce temps là monsieur va s'assoir pendant que celui qui a joué les héros s'approche de toi, plus qu'inquiet.
V-vous allez bien Mademoiselle ?
Je.... Vais.... Le crever !!!
Tu as retrouvé ta vision, la plupart de tes esprits, du moins pour le peu que tu as, et la rage sur le visage, tu vas pour te jeter sur l'autre surnaturel. Sauf que ton héros et Karl s'interposent, et parviennent à te contenir. Mais tu commences à avancer malgré eux. Meuf, tu sais que t'es pathétique et flippante là ? Avec ta gueule en sang -à tout les coups tu t'es encore fait péter le pif-, et ton bras qui pend ?
Marc ! Frank ! Venez aider putain ! Laura si tu te calmes pas, je te jure que je te déboite l'autre bras !
Laisse-moi l'buter, ça fera un danger public en moins !
Non mais tu t'es vu récemment ?! Tu feras que dalle dans ton état, et certainement pas chez moi ! Il est peut-être con, mais t'es en train d'être aussi conne que lui !
J'ai besoin qu'd'une main pour lui coller une balle entre les deux yeux !
Et j'ai besoin que d'un pied pour te faire cracher ton coccyx si tu continues de faire de la merde ! Maintenant tu poses tes miches et tu la fermes deux minutes ! Tu es en train de foutre du sang partout !
De toute manière, blessée et à quatre hommes sur toi.... Sois réaliste ma vieille, tu peux pas gérer. Autant mister-sauve-le-monde est d'un gabarit normal. Mais Karl, Marc et Frank sont des beaux bébés.... Tu finis donc le cul sur une chaise, à ronchonner sous la frustration. Avoue.... T'es vexée comme un putois hein ? Et en plus, alors que l'adrénaline commence à redescendre.... Devines quoi ? Hé ben t'es pas immunisée à la douleur ma vieille. Et l'autre demi-mâle, il t'a pas loupé. Et là, présentement, tu dégustes. Savoure bien les fruits de ta colère....
Vous, allez derrière le comptoir, y'a une trousse de soin. Frank, Marc, vous me la tenez ! Faites gaffe, elle est fourbe....
Tssss....
Sans autre forme de procès, et alors que les deux hommes te tiennent, Karl te chope l'épaule, et te la remboîte. Un craquement sourd, qui est accompagné d'un grognement étouffé de douleur. Tu tires clairement la tronche, mais tu lâches.
Merci....
Attend que j'en ai fini avec toi, t'auras plus envie de me remercier.... Bordel Laura ! Qu'est-ce que tu croyais à te battre avec un vampire ?!
Figure toi qu'c'est pas marqué sur sa gueule de con.... Mais ça se tue aussi bien que le reste.
Tu te crois plus maline ?! T'es pas en mission là je te rappelle, donc si tu veux pas te faire virer de l'armée pour des conneries, t'as intérêt à te calmer ! T'es pilote, pas flic !
Et laisser un cinglé jouer les cowboys quitte à ce qu'il tue quelqu'un juste pour se la péter ?!
C'est à moi de lui botter le cul. Pas à toi.
Ouais ben t'étais pas là !
Parce que je l'attendais à la sortie.
Karl te cloue le bec, et à voir ta tête renfrognée, il peut pas s'empêcher de se marrer. C'est fou le nombre de personne qui trouve ta "mine boudeuse", parfaitement hilarante.... Le héros de la soirée revient avec la trousse de soin.
On devrait peut-être appeler une ambulance, elle saigne vraiment beaucoup....
Vous en faites pas, elle est solide elle va survivre. Même si je pense que t'as le nez pété.
Chouette....
Que ça te mette du plomb dans le crâne ! Et ferme-là pendant que je te soigne. Marc, va dans le frigo me chercher des glaçons.
Tu re boudes, et tu boudes encore plus en voyant le sourire amusé de Karl. tu grimaces alors qu'il t'éponge ta figure douloureuse, et te pose une poche de gel qui se durcit et diffuse du froid sur le visage. il te fille une serviette éponge à te mettre sous le nez. Pendant ce temps là, il imbibe des compresses de désinfectant avant de te mécher le pif avec. Et tu grognes sous la sensation franchement pas agréable. Frank t'improvise une écharpe avec des bandes, où mettre ton bras qui a eu l'épaule déboîtée pour soulager l'articulation. Même si tu fais la tronches, les soins et les échanges avec Karl on eu le mérite de te faire redescendre. Le héros te regarde, toujours choqué. Il ne sait pas s'il doit avoir pitié de toi ou au contraire avoir peur de toi.... Tu lèves ton regard vers lui.
Merci d'avoir essayé....
De.... De rien.... Mais.... Vous devriez aller à l'hôpital Mademoiselle....
Vous inquiétez pas, y'a pas besoin. Même s'il faut opérer, ils toucheront à rien tant qu'c'est enflé.
T'as des anti-douleurs chez toi ?
Ouais.
Dommage, hé hé hé !
Enfoiré....
Marc revient avec les glaçons, et Karl en prend quelques uns avant de te les fourrer dans la bouche. Il te demande littéralement de sucer des glaçons, ce qui le fait ricaner, lui, Frank et Marc. Et tu te renfrognes encore plus ce qui les fait rire encore plus.... Mais tu obéis. Grenat arrive, sûrement pour s'enquérir de ton état. Et c'est à ce moment là que tu réalises que non seulement t'as l'air ridicule au possible, mais en plus que tu fais pitié. Tu pestes intérieurement, et tu fais glisser les glaçons entre tes joues et tes dents afin de pouvoir t'exprimer. Tu lâches alors dans un soupir.
Désolée poulette.... J'vais pas pouvoir t'apprendre à tirer correctement ce soir....
Parce que c'est vraiment ce qui t'inquiète là de suite ?! T'es irrécupérable....
Assis dans mon fauteuil, il serait mentir que de dire que mes couilles ne me faisaient pas allégrement souffrir. Mais j’étais tout à fait disposé à ne rien montrer de tout cela. Ou presque, parce que quelques grimaces transparaissaient malgré moi sur mon visage. Grimace bien rapidement remplacées par un ricanement tandis que j’entendais l’humains s’époumoner en me menaçant de me crever ? C’était un peu du foutage de gueule quand on savait que j’aurais pu la buter deux minutes auparavant. D’ailleurs, elle avait une gueule à faire peur maintenant. A cette pensée, je ricanai un coup. Hé bah. Visiblement, elle était de mauvaise humeur la grognasse. Oh. En un sens, j’pouvais comprendre, j’venais sûrement de lui casser le nez, de lui déboiter une épaule et ptet de m’asseoir carrément sur toute fierté qu’elle pouvait avoir. Pour ma plus grande joie, fallait bien l’avouer d’ailleurs. Fin bref. Elle pouvait gueuler autant qu’elle voulait, me semblait qu’on veuille pas qu’elle vienne m’arracher les couilles. Tant mieux. Pas certain qu’Allyson apprécierait un eunuque comme mec.
Plongé dans mes pensées, ce fut la voix de Grenat qui me sortit de mes pensées, me faisant arquer un sourcil.
- Alors s’tu veux tout savoir sur le « comment j’ai pu avoir des enfants », c’est super simple, j’suis visiblement fertile, la mère aussi et pouf. Ça a fait des gamins. Après sur le « comporter ainsi », tu vas voir ça avec Miss casse burne. Faut qu’elle apprenne à se contrôler aussi celle-là.
Ok. J’étais pas en reste sur le contrôle et peut être que j’avais un peu exagéré la légitime défense. Fin putain les couilles ça faisait un mal de chien. Fallait pas s’étonner que ça m’rendait vénère aussi ! Somme toute, et même si j’savais bien qu’on allait me dire que j’y avais été un peu fort, je m’estimais pas franchement en tort dans cette histoire. Surtout quand on m’connaissait et qu’on connaissait ma maîtrise de ces bébêtes à feu. A nouveau, j’arquai un sourcil quand elle me demanda de partir. Sérieux. Elle devait l’savoir non ? Un sourire narquois aux lèvres, je secouai négativement la tête.
- Aucune intention. J’étais là avant et j’m’entraînais tranquille, alors j’partirais pas. Je me branle de Miss casse couille. Puis quoi ? t’es pas contente de m’revoir ? Allez Cheveux Chelous. J’sais que j’t’ai manqué, ricanai-je.
Mais déjà, l’autre militaire en jupe se ramenait, visiblement soucieuse de pas pouvoir apprendre à la vampire à tirer correctement. Plissant des yeux, je me penchai doucement en avant en les observant avant de souffler et m’étirer. Bon. Puisque t’façons j’avais rien d’autre à faire… Ally rentrerait que d’ici deux bonnes heures, les gosses étaient avec la cheffe des Assoiffés. Autant m’occuper un peu. Me levant de mon siège non sans une légère grimace, je m’approchai des deux nanas.
- Suffit de d’mander si tu veux apprendre à tirer. Ricanant à l’encontre de l’humaine je m’étirai à nouveau. Un major de l’armée d’terre ça doit bien pouvoir être plus ou moins utile à c’truc là, t’penses pas ?
Stephen avait répondu aux remarques de Grenat et même si celle-ci avait bien entendu, elle avait préféré l’ignorer, c’était ça ou elle lui disait de la fermer. Qu’est-ce qu’il pouvait être énervant, non la vampire n’avait pas envie de rire là et elle s’était d’ailleurs approchée de son amie pour vérifier son état. Pauvre Laura… Rien que la regarder était douloureux. Le plus impressionnant était qu’elle arrivait encore à parler et surtout à tenir bon, Stephen n’y avait pas été de main morte pourtant. Ce n’était pas pour rien si la vampire avait demandé à l’humaine de l’aider, elle savait qu’elle était coriace mais là, c’était carrément de l’abnégation face à la douleur et elle ne pouvait qu’en être admirative. Heureusement, le propriétaire avait su s’occuper de la mécano et elle allait pouvoir s’en remettre. En revanche, elle allait avoir besoin d’un chauffeur pour la ramener et Grenat pouvait jouer ce rôle bien évidemment. Cette dernière était également dépitée et blasée parce qu’il n’était pas rare que quelqu’un soit blessé dès qu’elle allait quelque part...
“Ce n’est rien, c’est plutôt moi qui suis désolée…Il vaut mieux rentrer, il faut que tu te reposes.”
C’est alors que le cow boy crut bon la ramener, Grenat prit alors un air agacé sans daigner le regarder. Il était certain qu’il avait largement les compétences pour prendre le relais mais la DJ ne se voyait pas laisser tomber Laura pour aller avec celui qui l’avait mise dans cet état. D’ailleurs, le major n’en démordait pas, pour lui, il n’avait fait que se défendre mais c’était disproportionné pour Grenat. D’un autre côté, ça laissait le temps au propriétaire de finir de soigner Laura avant de rentrer et si elle en avait la force, elle pouvait toujours observer et apporter des conseils complémentaires. La vampire posa finalement ses yeux sur le militaire, il proposait de l’aider alors qu’il n’en était pas obligé, comme il l’avait déjà fait autrefois et même si ça avait toujours été maladroit, elle avait beaucoup appris grâce à lui. La pression étant retombée, elle récupéra son arme et elle lui répondit enfin.
“Très bien, prouve lui que tu n’es pas aussi idiot que tu en as l’air.” Dit-elle le visage fermé mais déterminé.
L’atmosphère était encore glacial mais elle ne l’ignorait pas et l'humaine n'avait pas l'air de vouloir le tuer, ce qui était un bon début.
Dire que t'avais mal.... C'était un pléonasme. Tu douillais ta race ! Bon ok t'avais connu pire, un crash d'avion ça faisait beaucoup plus mal. Mais de toute manière dès qu'on commençait à péter un truc au niveau du visage, ça piquait. Mais tu fermes bien ta bouille. Déjà parce que tu avais très vite appris à ne jamais montrer ta douleur. Ensuite parce que tu étais beaucoup trop fière et vexée pour admettre que tu morflais. Alors tu prenais sur toi, respirant calmement et profondément.... Par la bouche. L'autre péquenaud semblait bien se remettre,e t surtout il était décidé à rester. Su-per, si t'allais devoir te le coltiner toute la soirée, c'était mort ! Rien que de voir sa gueule de con t'énervait ! Ou alors c'était la douleur qui te rendait susceptible.... Difficile à dire mais en tout cas t'avais pas envie de voir ce tocard déambulait tranquillement. Et puis soudain tu manques de t'étouffer. Major. Il avait dit Major.... Ton cerveau freeze, et ce n'est pas la faute des glaçons. Putain.... Laura.... Est-ce que vraiment, mais VRAIMENT t'avais littéralement cassé les couilles d'un Major ?
Pour le coup, ton cerveau ne sait pas si tu dois partir en fou rire ou au contraire te faire faire une syncope. Car si ce con est vraiment Major, il a pas fini de te pourrir la vie ! Tu peux tout de suite demander à Joey de t'embaucher définitivement. Tu l'observes incrédule rouler des mécaniques auprès de Schtroumpfette.... Naaaaaan impossible qu'un machin pareil soit Major. C'est juste mort ! Jamais ses supérieurs aurait pu supporter un trou d'uc pareil ! Nan mais plus tu le regardes, plus tu te dis qu'ils lui auraient collé la tête dans le mur le plus proche ! Même toi t'étais pas aussi insupportable et débile que lui, et pourtant dieu sait que tu t'étais faite recadrée à tes débuts ! A tous les coups, ce type est juste une grande gueule qui s'est inventé une vie de bidasse ! Puis Major de l'armée de terre le mec, rien que ça ! Il se mouchait pas du coude.... Tu secoues doucement la tête en levant les yeux au ciel.
~Major.... mon cul ouais ! Et moi je suis Générale !~
T'en aurais entendu et vue des conneries ce soir.... Mais il était hors de question que tu passes ta soirée à ça. Tu regardes la mistinguette, et tu te demandes comment une mignonne et gentille petite poulette comme elle pouvait rester en contact avec un abruti pareil ?! Sérieusement des mecs imbus d'eux-même t'en avais vu, et lui n'était pas le dernier ! Mais bon.... Elle avait accepté l'offre de l'autre tanche. C'était son choix et t'avais rien à y redire.... Allez, avoue ! Tu l'as grave en travers de la gorge ! Non seulement il t'as pourri ta soirée avec Grenat, mais en plus il te pique la place ! T'ajoute à ça la raclée que tu t'es prise et la douleur.... Ouais, en fait tu vas rentrer chez toi et te mettre une mine mémorable pour noyer ton chagrin.... Et surtout ton amertume. Tu réprimes un soupire, et ricane légèrement à la dernière réplique de Grenat.
Ça, c'est mort Schtroumpfette, un mec qui s'permet de tirer sans prévenir entre la tête de deux personnes juste pour s'la jouer.... Je vois pas comment il va rattraper ça. C'est non seulement très con mais en plus c'est ultra dangereux. Pour nous mais pour lui aussi. Si j'm'étais pas contrôlée, je lui aurais tiré dessus avec mon arme en pensant qu'on avait essayé de nous tuer....
Et ça c'était vrai, tu avais été à deux doigts de lui coller une balle entre les deux yeux, par pur réflexe défensif. D'ailleurs, tu aurais peut-être pu lui dire avant de l'engueuler comme une sous-merde et de lui shooter dans les valseuses.... Mais est-ce que ça aurait réellement changé quelque chose ? Finalement, peut-être pas..... En tout cas, hors de question que tu restes là à regarder l'autre glandus se tailler la part du lion. Tu te lèves, sans serrer les dents de douleur, car ça te ferait encore plus mal ! Mais à peine debout.
.....Laura tu fous quoi là ?
....Bhé.... J'rentre chez moi tiens ! Qu'est-ce tu veux qu'fasse ?
Ha ouais , bien sûr, et tu vas rentrer comment avec ta tronche fracassée et ton bras qui fait la gueule ?
Ho ça va hein, j'ai des jambes et elles marchent. C'est pas la première fois que je me fais casser la gueule non plus.
.... Laura.... Tu vas te taper deux heures de marche, la gueule en biais et le bras en écharpe, toute seule, en pleine nuit, jusqu'à chez toi ? Mais ma parole t'es aussi conne que Steph' ou t'es suicidaire ?!
Justement le premier qui vient me saouler dans mon état, je lui pète les os à coup de talon....
Tu vas poser tes fesses sur cette chaise et pas bouger surtout ! Soit y'a quelqu'un qui te ramène chez toi, soit t'attendras qu'on ferme et que je te ramène, mais c'est mort tu ne rentres pas seule dans ton état!
QUOI ?! T'es sérieux là Karl ?! Nan mais y'a pas moyen, j'ai plus rien à foutre là, j'me casse !
C'est tes jambes que je vais péter si t'oses bouger tes fesses de là, crétine ! Maintenant t'arrête de faire chier, et je te le dis tout de suite, je fous Marc à la sortie pour t'empêcher de te barrer ! Si tu tentes quoi que ce soit je t'envoie à l'hosto pour de bon !
Va t'faire foutre Karl !
T'es furax et écœurée, et ça se lit tellement sur ton visage que Karl éclate de rire en te repoussant sur ta chaise. Mais s'il rigolait bien en cet instant, il ne plaisantait pas sur le reste. Marc se positionne comme un videur à la sortie et.... Tu sais que tu vas être bloquée là un moment.... Tu lèves les yeux au ciel, exaspérée, et dans ton regard on peut lire le "Ho putain je déteste ma vie" que tu penses beaucoup trop fort pour qu'on ne le comprenne pas. Te voilà condamnée à rester ici jusqu'à la fermeture.... A supporter l'autre faux Major. Et là tu tire la tronche. T'es blasée comme jamais. Et t'as mal. D'ailleurs, Karl revient et te refourre deux glaçons dans la bouche. Mine de rien et même s'il joue les mecs irascibles.... Tu le connais. Et tu sais que vu comment il te lâche pas, et te casse les noix avec ses glaçons et le reste.... Il est inquiet pour toi. C'est pour ça qu'il ne veut pas te laisser rentrer seule.... Bordel.... Tu peux même pas lui en vouloir. Du coup tu te remets à sucer tes glaçons, te demandant comment t'allais tuer le temps maintenant.
Hé bah. C’était pas la gratitude qui l’étouffait celle-là. Au moins elle ignorait rien. M’enfin c’était pas une raison pour faire la gueule. Soufflant, je jetai un coup d’œil à ma « victime » vachement coupable pour une victime. Elle se tenait tranquille. Parfait. J’avoue que je craignais un coup dans le dos. Cette connasse avait l’air d’en être capable. Alors autant s’y préparer. Posant mon arme sur la tablette, je passai devant Cheveux Chelous pour poser mes mains sur les siennes, tendant les bras devant elle.
- Ok. Respire un bon coup. C’que tu dois te dire, c’est que l’arme fait partie de ton bras. Ferme les yeux deux secondes et quand tu les rouvriras, tu regardes la cible droit devant toi.
Alors qu’elle fermait les yeux, je guidai son arme droit sur la cible.
- Azy. Ouvre les yeux et tire sans attendre.
Gaffe au retour. Je gardai les bras bien droit pour lui éviter le moindre léger retour. Et je ne la relâchai qu’une fois la balle partie pour me redresser et l’observer.
- Oublie toute ces conneries de vocabulaire. T’apprend à charger, à enclencher, à enlever la sécurité et à viser. Ça suffit. Le reste c’est quand tu sais faire tout ça. Réessaie sans moi. J’arrive.
Me retournant franchement vers l’autre abrutie sur son siège je m’étirai alors pour m’approcher d’elle, mains dans les poches. M’arrêtant à distance raisonnable, je grondai un coup en l’observant.
- Bon et t’es qui toi ? T’as l’air un peu trop entraînée pour être seulement une civile qui se prend pour une militaire. Fronçant les sourcils, j’esquissai un sourire narquois. Mais j’oublie la moitié d’la politesse. Major Stephen Scott. 12ème Armoured Infantery Brigade, 3ème division mécanisée.
Bon. En soi. Je l’étais plus depuis un an et demi. Mais… Bah. Ça resterait ma carte de visite t’façons. Et c’était quand même plus vendeur que « Gardien de nuit du musée de la ville ». Non franchement, ça c’était un titre de merde.
- Alors avant d’t’en prendre à quelqu’un, vérifie à qui t’as à faire. J’aurais pu faire pire que ça. Et j’suis entraîné pour. Maintenant si t’es pas contente d’avoir été surprise par un tir, va falloir apprendre à se contrôler un peu. - Scott. Fais pas chier. Laisse la tranquille. T’en as assez fait pour aujourd’hui et je te rappelle juste comme ça que ta façon de tirer est interdite. La prochaine fois je te vire, t’es prévenu.
Me retournant vers le propriétaire des lieux avec un léger ricanement je levai les mains en l’air.
- Pardon Karl. J’suis coupable, j’avoue. Me vire pas. - Je comprend toujours pas comment t’as fait pour rentrer dans l’armée toi… Se tournant vers la blessée, l’homme souffla. Réagis pas à sa connerie. Il attend que ça.
Je me mis franchement à ricaner en tournant les talons.
- Hé c’est bon. J’faisais que me présenter. Mais si vous voulez pas d’moi, j’me casse. J’ai une « élève » qui attend. Quelques pas, et me voilà de retour aux côtés de Cheveux Chelous, mon sourire amusé toujours aux lèvres. Alors ? T’as pu faire quelques tirs ? Ou j’te manquais trop pour que tu puisses faire un geste ?
S’il y avait bien une chose importante à faire dans la vie, c’était éviter les ennuis et n’importe quelle personne qui chercherait ce mot dans le dictionnaire tomberait sur la photo de Stephen. Est-ce ça arrêtait Grenat ? Pas vraiment puisque même si son ami était capable du pire, l’avoir à ses côtés pouvait aussi être une force mais Laura n’avait pas l’air convaincue. Et ça se comprenait. Il était vrai que la situation aurait pu être dramatique mais le vampire avait l’air résigné à se calmer. La jeune femme prit place devant la cible mais elle entendit que l’humaine voulait se faire la malle. Si Karl ne l’avait pas retenue, c’est Grenat qui s’en serait chargée. Elle comptait la ramener et elle allait donc tenir parole. Ça criait encore de tous les côtés mais il valait mieux en rire qu’en pleurer même si ce n’était pas vraiment agréable.
La DJ souffla un bon coup et se concentra, l’arme en main et le major prit la suite de l’enseignement de Laura. Elle écouta sans broncher et s’exécuta tout en se laissant guider. Les mains de Stephen étaient froides, c’est tout ce qu’il lui passa par la tête. Elle lui jeta un regard furtif, se demandant pourquoi il l’aidait alors qu’il l’avait laissé sans nouvelles pendant tout ce temps. Avait-il des remords ? Stephen avoir des remords… Elle reporta son attention sur la cible et tira. C’était une drôle de sensation, comme si quelque chose avait explosé entre ses mains et c’était désagréable. Elle espérait ne jamais à devoir l’utiliser sur quelqu’un… La vampire hocha la tête en regardant le trou qu’elle avait fait, ce n’était pas parfait évidemment mais elle allait encore s’entraîner.
“Merci…” Souffla-t-elle en baissant la tête.
C’est alors que l’homme interpella Laura et son coeur fit un bond. Ils n’allaient pas recommencer, si ? Grenat posa son casque et son arme pour les observer, elle était prête à agir si besoin mais heureusement, le propriétaire était là pour calmer le jeu encore une fois. Après avoir fanfaronné, Stephen retourna à sa position initiale et sortit la plaisanterie de trop.
“Oui tu m’as manqué Steph.” Lança-t-elle sérieusement, son visage portant une expression triste et sévère à la fois. “C’est ça que tu voulais entendre ? Est-ce que tu veux aussi que je te dise que j’aurais aimé que tu sois là pour m’épauler quand j’ai eu de graves soucis ? Que penser que tu puisses être mort me faisait mal ? Mais tu n’étais…” Ses yeux commencèrent à briller. “Pas là… Et je n'ai pas pu être là non plus pour toi."
Elle reprit son arme et tenta de tirer seule mais la balle n’atteignit pas la cible alors elle essaya encore et encore, animée par la rancoeur jusqu’à ce que le chargeur soit vide. Son regard se porta ensuite sur son amie qui attendait comme une âme en peine.
Toujours en train de sucer tes glaçons, Karl était venu changer tes mèches que tu avais saturé de sang un peu plus vite qu'il ne l'avait prévu. Quelques grimaces alors qu'il trifouille ton visage devenu extrêmement sensible et douloureux, mais heureusement pour toi il termine assez rapidement. Il était en train de remballer le nécessaire quand l'autre cowboy revint à la charge. Tu le fixes dans un mélange d'incrédulité et de méfiance palpable. S'il espérait t'achever ou autre, il se foutait le doigt dans l’œil jusqu'au cul ! Car cette fois, quoiqu'en pense Karl et les autres tu le buterais sur place quitte à crever dans l'opération ! Mais preuve qu'il n'était pas aussi con que tu l'affirmais, il s'arrêta à une distance de sécurité raisonnable, avant de se mettre à parler. Tu n'as pas besoin de regarder Karl pour sentir son regard qui vous épie, ou plutôt vous surveille de très trèèèèès près. Ce qui te donne l'impression qu'il surveille deux gosses de douze ans prêts à se foutre sur la tronche. Mais est-ce qu'il est vraiment loin de la vérité en pensant ça ?
En tout cas l'autre glandus décide que maintenant qu'il a manqué de vous tuer toi et Grenat, et qu'il t'a déboîté, car que ça te plaise ou pas c'était le cas, il était temps de faire les présentations. Tu continues de le fixer, impressionnée par son culot monstre, et craignant même l'espace d'un instant avoir sonné le glas de ta carrière, avant de soupirer en levant les yeux au ciel. Un putain de bouffeur de pudding ! Ce connard prétendait être Major, mais de l'armée anglaise ! Ce con aura réussi à te faire flipper l'espace de quelques secondes ! Tu en viens à te dire que c'étaient les gradés qu'on devrait pucer, histoire de pouvoir défoncer les couillons en toute quiétude ! Quoique à le regarder, il avait l'air de s'être remis super vite par rapport à toi. Enfoiré de vampire. Il parle de politesse. Politesse. Lui. Non mais vraiment c'était à croire qu'il voulait se foutre de ta gueule par tous les moyens. Mais puisqu'il s'entêtait dans ses histoires d'armée et compagnie, et qu'il se la jouait poli, autant lui dire dans quelles emmerdes lui s'était foutu.
.....Premier Lieutenant Laura Hinds, First Air force, 6th Air Division, 1st Wings....
Il était rare que tu donnes ainsi tout ton pedigree parce que.... La plupart du temps tu t'en foutais royalement ! Mais là monsieur semblait vouloir jouer à qui qui avait la plus grosse. Et t'étais ptete pas Major, mais t'étais Premier Lieutenant du bon pays. Et si cet enfoiré avait deux grammes de jugeote il devrait alors réaliser qu'il s'était foutu dans une sacré merde, à défaut de savoir de quoi il parlait vraiment. Mais le petit laïus qu'il venait de te lâcher après te poussait à croire qu'il devait clairement s'éclater à user de sa prétendue situation pour rouler des mécaniques. T'allais l'envoyer chier comme jamais mais Karl intervint avant toi. Si Karl avait raison, tu trouvais qu'il prenait encore beaucoup trop de pincettes et d'égard pour ce qui était à présent officiellement un trou du cul qui se planquait derrière son grade pour faire sa loi. Autrement dit tout ce que tout militaire digne de ce nom détestait cordialement. Finalement tu ne savais pas ce qui était le pire. Qu'il aurait été un mythomane qui se la jouait ou qu'il soit réellement ce qu'il prétendait. Tu prends une profonde inspiration pour te retenir de choper une arme et lui faire sauter la boîte vide qui lui servait de crâne avant de répondre.
Tu viendras m'faire la leçon quand t'seras foutu de te contrôler toi-même cowboy, car pour l'heure c'est parce que j'ai plus de maîtrise que toi que t'as pas une balle entre les deux yeux. Ptete que ça te mettrait un peu d'plomb dans le crâne remarque, parce qu'avoir réussi à être Major et n'avoir toujours pas percuté que la vie civile, c'était pas l'terrain et qu'il faut pas tirer comme un connard pour épater la galerie, tu peux revoir ton entrainement à la base bleusaille. Si les british te laissent faire de la merde ça les regarde, mais chez nous ça s'passe pas comme ça. Soit tu t'adaptes, soit tu dégages.
Karl soupire, il aurait certainement préféré que tu ne répondes pas, mais baisser ton froc devant un tocard n'avait jamais été dans ton caractère. Encore plus un tocard qui se prenait pour un caïd et qui croyait qu'il était légitime. Fallait clairement qu'il redescende ce type. T'avais pris douloureusement sur toi pour rester assise et ne pas lui sauter à la gorge, même si l'envie t'en déchirait. Mais même en colère et piquée au vif tu avais un minimum de jugeote. T'allais t'attirer un max d'emmerdes pour un pauvre abruti, qui était vampire donc définitivement plus fort et rapide que toi, et qui t'avait déjà bien esquinté. T'étais pas en état, et c'était pas ni le lieu ni le moment pour. Tu le laisses retourner auprès de Grenat, plus amère que jamais. Et tu commences à fixer Marc à l'entrée. Car rester pour entendre ce genre de conneries, clairement ça n'allait pas être possible et tu songeais sérieusement à faire une percée pour t'enfuir. Mais tu finis par entendre les échanges entre l'autre prétentieux et Schtroumpfette. Et tu retournes ton attention vers elle quand elle se met à vider un chargeur un peu trop rapidement pour que ce soit normal.
Tu sais pas comment exactement parce que tu n'as pas tout saisi de ce qu'ils se sont dit, mais tu as parfaitement compris une chose. L'autre enfoiré avait trouvé le moyen de bien merder avec Grenat, et à en voir ses yeux il lui avait fait de la peine. Et là tu sens l'envie de lui faire payer remonter d'un coup, si violemment que tu en viens à serrer ton épaule démises et tes dents, utilisant la douleur pour te rappeler ton état et ton impuissance actuelle. Non, tu ne peux rien faire Laura, car tu es humaine, blessée, et faible. Et cette constatation te fiche la nausée. Mais Grenat revient vers toi et tu te lèves. Elle te fait mal au cœur, et tu jettes un regard noir et dédaigneux à l'autre tanche. Pour sûr, il s'en battra les couilles comme jamais et tu le sais. Mais tout de même. Tu viens poser ta main valide sur l'épaule de Grenat, la serrant légèrement contre toi en grimaçant un peu sous la douleur avant de lui dire.
Allez viens, j'ai des bières, un canapé et une télé à la maison.... On trouvera bien une connerie à regarder.
Ouais parce que même si t'étais un peu en miettes, tu te voyais pas laisser la petite poulette avec le moral en berne. L'autre crétin avait fait suffisamment de dégâts comme ça. Tu t'apprêtes à te diriger vers la sortie, Marc te laissera passer puisque Grenat est avec toi. Mais Karl arrive et te fourre de nouveau des glaçons dans la bouche. Tu le regardes en plissant les yeux, le soupçonnant qu'il prenne un certain plaisir à te transformer en hamster avec ses glaçons...
Eh bah en fait cette grognasse était vraiment militaire. L’armée de l’air américaine ? Bah tient. Voilà pourquoi elle se comportait comme ça. Ces abrutis étaient tous pareil. Enfin j’avais rien contre, sauf quand ils l’ouvraient. Là ils devenaient plus cons qu’ils n’en avaient l’air. Je plissai néanmoins les yeux lorsqu’elle l’ouvrit. Bah voilà, qu’est ce que j’avais dit. Fallait pas qu’ils l’ouvrent. Et là, elle l’avait ouvert. Bon. En soi, elle avait pas tout à fait tort : fallait pas tirer comme un demeuré, c’est ce que me répétait Karl assez souvent. Enfin j’allais pas non plus admettre un truc comme ça devant cette enfoirée de connasse. Par contre je plissai les yeux lorsqu’elle compara nos deux armées, grognant un coup en me penchant en avant.
- Alors la ricaine tu vas bien m’écouter. C’est pas parce que j’suis dans ton putain de pays à la con que j’vais me faire marcher dessus par un premier lieutenant. Qu’on se comprenne. Je me branle de ce que tu peux être. J’te roule dessus quand j’v… - Scott. Dernier avertissement ! Dégage de là immédiatement !
Je me relevai en ricanant. C’est bon. Il avait gagné. J’me cassais. Et je me décidai à rejoindre Cheveux Chelous, amis alors que, pour une fois, j’faisais que plaisanter, voilà qu’elle devenait beaucoup trop sérieuse pour moi. A croire que toutes les nanas que je côtoyais avaient leur règle en même temps. Franchement. Ça devenait presque lassant de se prendre des balles là.
Et pire que ça, plus elle parlait, plus un sentiment qui ne m’était certes pas étranger mais qui me plaisait moyen faisait son apparition. Plissant les yeux, je l’observai sans rien dire, écoutant juste ce qu’elle avait à dire. Putain. Cette grognasse me faisait avoir des regrets ? Bordel de cul. Non. Hors de question. Je regrettais jamais rien, j’étais pas de ce genre-là, à imaginer que « j’aurais pu mieux faire ». Au contraire. Je me branlais de ce que je faisais et des conséquences que ça pouvait avoir sur les autres. Du moins en général. Ça avait un peu changé avec Ally. Beaucoup même. Et là, ça me prouvait que j’étais clairement plus le même qu’avant. Et en un sens, ça m’emmerdait quand même. Sans un mot, je l’observais vider son chargeur dans la cible. Bon. Au moins elle l'avait touché, même si c'était franchement que de la chance et pas du talent. Elle avait aucun talent pour ça j'crois. Il allait falloir l'entraîner. Et puis ce fut terminé, sans même m’accorder un regard, Cheveux Chelous tourna les talons pour se diriger vers la ricaine à la con.
- Putain ce qu’elle m’emmerde. Grondai-je à moi-même en l’observant avancer vers la sortie. Hé ! Dis-je alors à voix haute pour la faire se stopper l’espace d’un instant.
Et j’allais faire un truc que je faisais rarement, sûrement pas assez souvent d’ailleurs, enfin pour certain, moi ça m’allait très bien comme ça, mais bon. Visiblement, il allait falloir que j’fasse cet effort là pour cette grognasse là.
- J’suis désolé. OK ? J’voulais pas t’faire de mal ou autre. J’ai été con sur ce coup-là.
Toutes façons je pouvais pas franchement dire autre chose. J’avais un peu merdé en disparaissant. Après, pour ma défense, je pensais franchement pas qu’elle serait impactée ou peinée ou je sais pas quoi. A croire qu’elle m’avait vraiment apprécié à Londres. Et ça, c’était presque bizarre, tellement elle était clean cette nana.
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