Ce qu'il y avait toujours de fascinant avec la nuit, c'est qu'elle créait une ambiance bien différente du jour. Tout semblait plus effrayant, inquiétant, comme si un monstre pouvait se jeter sur nous à tout moment. Calista ne pensait plus vraiment à cela depuis sa transformation, le monde de la nuit était même plus tentant car elle appréciait le calme. Toutefois, il est vrai que lorsqu'elle était plus jeune, elle avait tendance à regarder sous son lit pour vérifier que des créatures ne s'y cachaient pas… Aujourd'hui, elle était une femme accomplie qui ne craignait pas grand chose et pourtant, qui sait sur quel genre de personne elle pouvait tomber. C'était un peu la loterie à vrai dire. Contrairement à d'autres, la vampire aimait être abordée malgré tout et il n'y avait rien de plus divertissant que de converser avec de nouvelles âmes.
Ce n'est pas cette raison qui l'avait attirée au jardin botanique, c'était même plutôt un hasard. En effet, alors que la belle créature se promenait en ville, un humain passa rapidement près d'elle et tira sur son sac à main. D'abord choquée, Cali reprit vite ses esprits et se mit à poursuivre le voleur mais étant en robe et en talons, ce n'était pas bien pratique ! Elle poussa alors un cri en espérant que quelqu'un daigne l'aider mais à cette heure le jardin botanique était plutôt désert. Pas question de laisser filer l'homme pour autant puisqu'il y avait toute sa vie dans son sac alors elle passa la troisième et arriva à sa hauteur grâce à sa vitesse vampirique. Malheureusement son talon glissa et elle se retrouva sur les fesses. Le brigand était déjà loin et Calista commençait à se sentir assez mal de cette situation et cela pouvait se comprendre. Existait-il une âme charitable pour l'aider ?
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Dernière édition par Calista Hope le Mar 12 Nov - 11:21, édité 1 fois
Cette nuit, et après un excellent repas, j’avais décidé de sortir de mon antre afin de me dégourdir. En avais-je besoin ? Certainement pas. Mes nuits et jours agitées en compagnie de femmes plus agréables les unes que les autres m’aidait assez à garder la forme. Pour autant, j’aimais, de temps à autres, me retrouver seul afin de méditer. Ainsi congédiai-je toujours mes hommes de mains, les laissant, pour cette soirée, vaquer à leurs occupations tandis que je me rendais au même endroit chaque jour : le jardin botanique. Pourquoi ici ? Tout simplement car c’était sûrement l’endroit le plus calme de la ville. Aucun humain, aucune autre créature que lui et la lune présente ce soir. Mains dans les poches, je marchais ainsi, respirant l’air pur de la nuit et profitant de chaque seconde qui s’écoulait. C’était, à vrai dire, une nuit des plus agréables. Le temps tendait à se rafraîchir la nuit, enfin, et nous atteignions les 24°C en plein milieu de la nuit. Ce n’était bien sûr, pas assez pour les humains, mais pour le vampire que j’étais, je devais avouer que cela me faisait du bien de ressentir la chaleur. Cela faisait deux heures que je me trouvais dans le parc. Je m’étais décidé à ne le quitter que trois heures plus tard, lorsqu’enfin le matin pointerait le bout de sa lumière. Ou juste avant pour ne risquer d’y perdre quelques plumes, ou du moins quelques pans de ma peau. Soudain, un cri, et quelques instants seulement plus tard, je sentis mon corps se déplacer vers l’avant des suites d’une bousculade en bonne et due forme. Faisant un pas en avant, les yeux rougis par la colère, moi qui me trouvais alors si tranquille, je me retournai vers celui ou celle qui avait osé cet affront. Il se trouvait là, bêtement à mes pieds, ayant trébuché. Sifflant de colère, j’anticipai son mouvement alors qu’il tentait de se redresser et l’attrapai par le col.
- Où vas-tu comme ça ? Grondai-je en le plaquant violemment au premier arbre croisé. Tu as perdu quelque chose à courir de la sorte. - Vas-y ! Lâche-moi la sangsue !
Me redressant, j’arquai un sourcil. La sangsue. Il y avait bien des années que l’on ne m’avait pas appelé comme ça. Soupirant, je secouai légèrement la tête, les yeux toujours rougis de colère.
- Les temps étaient tellement plus agréable lorsque vous nous craigniez tous. La Fédération vous donne-t-elle tant d’espoir de nous vaincre un jour ?
Sans attendre, profitant du masque que la nuit m’offrait pour ne pas m’offrir moi-même en spectacle et risquer que l’homme ne me reconnaisse plus tard, je fondai sur sa gorge y prélever « quelques » gouttes de sang pour tout dédommagement pour le dérangement. Le tuer ? J’y songeai un instant alors que l’homme se débattait comme un beau diable, mais je n’avais que trop peu d’envie de devoir me débarrasser d’un corps. Ainsi me contentais-je de l’effrayer plus que de raison avant de le relâcher. L’effet fut alors immédiat : il déguerpit tel un lapin poursuivi par un chasseur, sous mon sourire amusé. Les humains. De braves bêtes. A nouveau, je soupirai, remettant ma chemise correctement. Dérangé lors de ma déambulation, il me fallait désormais et de nouveau calmer mon esprit et mon âme pour profiter de ces courts instants avant le retour à la civilisation dont je venais d’avoir un léger extrait.
- Qu’est-ce que…
A mes pieds, un sac. Distraitement, j’observai le chemin par lequel s’était échappé le petit cloporte impétueux. Non. Il me semblait difficile à croire que ce sac féminin ait pu appartenir à un gamin de la sorte. Le ramassant, je me dirigeai ainsi vers le premier banc venu. En bon gentleman que j’étais, je n’aurais qu’à le laisser là pour que son propriétaire ou, à défaut, le premier badaud venu, puisse le prendre. Il ne m’intéressait, de toutes les manières pas et même s’il avait compté un millier de dollars en petite coupure, je n’en avais cure, ayant bien assez d’économie sur mes propres comptes bancaires. Dos au chemin, ainsi, je déposai le sac sur le banc. Allons. Encore quelques heures de, je l’espérais, calme absolu, et je pourrais rentrer m’occuper de mes affaires privées.
Alors que tout semblait perdu, Calista entendit une voix au loin. Elle se releva rapidement pour s'approcher de la source du bruit et elle remarqua un homme qui parlait avec le voleur de sac. Était-ce la providence qui venait à son secours ? Pour le moment elle préférait ne pas s'interposer au cas où les choses tournaient mal alors elle se cacha derrière un arbre. Grâce à son ouïe fine, la vampire entendait presque parfaitement la conversation et elle crut comprendre alors que le beau blond était le genre de vampire à aimer être craint. Calista leva les yeux au ciel un instant puis s'imagina ensuite qu'il valait peut-être mieux être intimidant contre ce genre d'individus. Ensuite, plus rien, juste des bruits étouffés puis le son de pas rapides.
La femme brune passa sa tête derrière l'arbre et vit que son bon samaritain avait récupéré ses affaires mais il semblait ne pas savoir quoi en faire. C'était donc le moment de sortir de l'ombre, sans l'effrayer bien sûr. L'inconnu s'approcha d'un banc pour y poser son sac et Calista arriva doucement derrière lui.
"Bonsoir, excuse moi moi mais ceci m'appartient."
Elle pointa du doigt ses effets personnels et s'en approcha pour le récupérer. Elle regarda dedans et c'est avec soulagement qu'elle constata que rien n'avait été dérobé. Un sourire se dessina sur son visage car elle était vraiment contente que cette histoire se termine bien. Il ne restait plus qu'à remercier chaleureusement son sauveur et pour cela elle lui tendit la main afin de serrer la sienne.
"Je vous remercie de l'avoir récupéré, j'ai bien cru ne jamais le revoir… Dommage que cet humain se soit enfui, j'imagine que vous avez dû lui faire peur, bien fait pour lui."
La belle lui offrit un beau sourire avant de mieux détailler son visage. Quel homme charmant et charismatique, Calista en était toute retournée ! L'émotion d'avoir été agressée peut-être. A y réfléchir, il lui disait quelque chose, comme si elle l'avait déjà aperçu quelque part, à la télévision sûrement.
"Je m'appelle Calista, et vous ? J'espère ne pas vous avoir fait perdre votre temps."
Pas timide pour un sou, il n'y avait rien de mal à faire la conversation, de plus le lieu s'y prêtait bien. L'endroit calme et presque bucolique. Le cœur de la vampire commençait alors à se calmer, il faut dire que tout s'était passé si vite.
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La voix qui sortit de derrière moi me fit arquer un sourcil alors que je me retournai doucement. L’expérience m’avait appris à ne pas montrer à mes adversaires qu’ils m’avaient surpris. Bien sûr, ce n’était là qu’une voix féminine qui, en plus, s’excusait, mais mieux valait se méfier. Je fus, par ailleurs, effectivement surpris, mais bien agréablement lorsque je me retournai. Agréable créature que voilà. Je devais avouer que j’avais un goût particulier pour les belles femmes, je ne savais que trop peu leur résister. De fait, lorsqu’il m’était donné d’en croiser une, je ne pouvais que m’estimer, une nouvelle fois chanceux. Le regard clair et un léger sourire aux lèvres, je m’inclinai alors très légèrement, venant lui prendre délicatement la main pour la lui baiser.
- Tout le plaisir était pour moi. Je ne saurais laisser une jeune dame en détresse. Cela serait contraire à bien des principes qui font de moi celui que je suis.
Était-ce en dehors des âges ? Bien entendu, mais je ne m’étais jamais caché de cela. Né en 1600, je devais avouer que les bonnes mœurs et la noble société tendait à me manquer. Je ne m’étais jamais habitué aux nouvelles techniques de communication. Trop grossières, trop vulgaires, je leur trouvais alors un nombre incalculable de qualificatifs peu glorieux.
- Je suis enchanté, Calista. Repris-je en lui adressant un sourire des plus charmés et charmeurs. Dimitri Vladimov. Et au vu de votre sourire, je suis certain de ne pas avoir perdu mon temps. J’hochai alors la tête. Je m’excuse. Si j’avais su que la propriétaire du sac se trouvait non loin, sûrement l’aurais-je retenu quelques instants de plus afin qu’il vous présente de lui-même ses excuses.
Dans un geste lent, je lui présentai doucement mon bras, l’invitant ainsi silencieusement à faire quelques pas en ma compagnie. Après tout, si j’avais débuté cette marche seul, peut être qu’un peu de bonne compagnie ne saurait qu’être appréciable. Doucement, je la menais sur un chemin adjacent.
- Si je peux me permettre, Miss. Que fait donc une jeune femme telle que vous à une heure aussi tardive ? Les rues ne sont pas sûres avec tous ces chasseurs.
La menant jusqu’à un banc, plus loin, je l’invitai à s’asseoir, observant le même mouvement peu après. Face à nous, une fontaine en fonctionnement, un cadeau des Etats-Unis : les villes ne dormaient jamais ainsi avions nous un spectacle magnifique sous les yeux. Les dernières fleurs d’été venaient d’éclore et encadraient avec perfection le chemin qui menait à la fontaine. Esquissant un sourire, je déposai ma canne près de moi en soupirant. J’aimais ce calme. J’aimais le bruit de l’eau. J’aimais la nuit et ses bruits. Tout cela, ensemble, tendait à me rendre bien plus doux qu’à la normale. Ça, et la compagnie de la belle Calista, évidemment. Mes yeux légèrement ambrés se posèrent sur elle.
- Je vous prie de bien vouloir excuser mon attitude cavalière de vous avoir mené jusqu’ici, mais je ne saurais vous laisser rentrer seule après cet épisode. Habitez-vous loin d’ici ? Peut être avez-vous un époux à contacter ou un frère.
Bien sûr. Je pouvais décemment l’imaginer indépendante, comme le voulait la modernité actuelle, mais qu’était donc une femme sans l’assistance d’un tuteur ou mari ? Depuis bien des années, j’observais la décadence de la gente féminine, des tenues plus courtes, des revendications imbéciles, des attitudes provocatrices. Je ne pouvais approuver ces faits et c’était d’ailleurs en cela que ma petite chose devenait plus agréable encore. Elle était l’une des rares femmes à ne jamais avoir eu besoin de raccourcir ses tenues pour paraître plus jeune, plus belle ou plus désirable. Tout comme le fait qu’elle savait, à l’époque du moins, où était sa place de femme. Chose que j’espérais pertinemment lui réinculquer une fois sa place à mes côtés retrouvée.
L'homme en face de la belle vampire n'avait pas été effrayé par sa présence et cette dernière en fut soulagée. Il lui répondit même de la plus belle façon en embrassant sa main, comme le faisaient les gentilshommes à une époque lointaine. Conquise, Calista se laissa faire, les joues un peu rosées. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas entendu un homme s'exprimer si bien, c'était plaisant pour les oreilles. Elle continuait de le regarder alors que ce cher gentleman lui souriait comme s'il voulait mettre en avant ses atouts.
"Enchantée également." Dit-elle après que Dimitri se soit présenté. Elle rit doucement ensuite à sa réflexion puis balaya l'air de sa main pour signifier que ce n'était pas grave.
Le vampire lui présenta son bras et Calista passa le sien autour pour l'accompagner dans sa marche. Elle pouvait peut-être donner l'impression qu'il ne lui en fallait peu pour être charmée mais il n'en était rien. Ce n'est pas parce que Dimitri l'avait aidé qu'elle lui faisait entièrement confiance pour autant mais rien ne l'empêchait de profiter un peu de la situation.
"Vous êtes un grand chef d'entreprise, n'est-ce pas ? Veuillez pardonner mon ignorance, je regarde peu les informations."
Calista ne possédait pas de télévision, ni d'ordinateur, ni d'internet, ce qui donnait l'impression qu'elle était coupée du monde. Elle était donc au courant des faits les plus importants mais elle ne s'intéressait pas plus que cela aux nouvelles. Cependant, il y avait dans son sac à main un téléphone simple, l'un des rares appareils qu'elle savait utiliser. La brune sourit à sa question et hocha la tête avant de répondre.
"Je vous remercie du compliment cher mais je ne suis pas si jeune, hélas. J'avais l'intention de rentrer quand ce malotru m'a dérobé mon sac, ce qui m'a amené ici."
Il est vrai que les rues n'étaient plus très sûres mais était-ce une raison pour rester enfermé ? Pas pour Calista qui tenait à sa liberté, ce n'est pas du haut de ses 98 ans que ces chasseurs allaient lui dicter la conduite à tenir.
"J'ai survécu à la grande guerre alors je peux bien faire face à mes ennemis."
Arrivée près du banc, elle prit place face à la fontaine dont l'eau jaillissait, offrant ainsi un beau spectacle. Cela semblait plaire à Dimitri également, ils n'étaient donc pas si différents sur ce point car ils aimaient les choses simples tous les deux. Le son de la canne posée contre le bois intrigua la femme qui se demanda ce qu'il lui était arrivé pour devoir l'utiliser, toutefois elle n'osa pas poser la question. Elle leva ensuite ses yeux vers le beau Dimitri qui lui proposait indirectement de rester avec elle le temps que quelqu'un vienne la chercher et c'était très généreux de sa part, d'autant plus qu'être seule pouvait parfois être pesant.
"C'est très gentil mais…" Elle baissa les yeux tristement. "Non, je n'ai personne, je vais donc devoir rentrer par moi-même et puis, je ne veux pas abuser de votre temps."
Ne souhaitant pas faire pitié, Calista se reprit et se mit à sourire. Elle espérait tout de même rester encore un peu avec le philanthrope et discuter un peu.
"Et vous ? Puis-je vous demander ce qui vous a amené dans ce bel endroit ?"
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J’esquissai un léger sourire. Il n’était à vrai dire pas rare que mon visage « dise quelque chose » aux êtres que je pouvais croiser. Les kiosques étant les endroits où la plupart d’entre eux m’avaient entre aperçu entre deux magazines people sans même savoir ce que je faisais, ou qui j’étais. J’hochai ainsi la tête.
- Ne vous en inquiétez pas. Seuls les férus d’économies savent me reconnaître.
Les férus d’armes aussi, mais, de par mon expérience, mieux valait taire cela. Etant partisan caché du grand public de la NRA, je ne pouvais décemment m’avancer sur ce sujet d’autant qu’elle semblait réellement ne pas savoir le but de ma société. Ne sachant pas son avis sur le sujet… Mieux valait taire encore cela. D’autant que cela n’était réellement pas important.
- Je suis directeur de l’une des plus grosses entreprises de cette ville, voire de ce pays. Et ne vous excusez surtout pas. Les informations sont bien trop souvent anxiogènes pour être écoutées.
J’esquissai alors un sourire. « Pas si jeune ». Je doutais qu’elle fût plus âgée que moi. Rares étaient les vampires qui pouvaient ainsi se targuer d’avoir mon âge. Une chance, cela me permettait d’asseoir mon autorité sur bien des créatures.
- Rassurez-vous, votre obligé ayant vécu la révolution française, vous ne pourrez certainement pas être plus âgée que lui. J’hochai la tête en souriant. Une femme de poigne, alors ? C’est agréable à entendre.
Ainsi était-elle seule… Le regard fixé sur la fontaine, je n’importunais pas la jeune femme d’un regard, sentant le sien plus accablé que précédemment. Je me doutai, il était même évident, qu’une femme de sa prestance ne devait être qu’accablée d’être seule sans mari, sans guide pour l’accompagner dans la vie de tous les jours. Chaque femme, qu’elle soit « indépendante » ou non se devait d’être accompagnée et il était détonnant et particulièrement désagréable pour la gente féminine de se retrouver seule. C’est pourquoi bien d’entre elles terminaient dans la déchéance la plus totale. Ce ne semblait pas être le cas de la jeune Calista. Une chance, au moins.
- Il n’en est rien. Répondis-je en secouant la tête. Mon temps sera abusé seulement si vous refusez que je vous raccompagne alors moi-même jusque chez vous. Je ne saurais que me sentir coupable s’il vous arrivait quelque chose après cela. Tournant mon regard vers elle, je lui offris un léger sourire entre le charme et l’amitié. Il est du devoir de tout gentilhomme de s’assurer de la sécurité des jeunes femmes telles que vous. Je secouai la tête. Excusez mon langage et ma façon de penser légèrement vieillotte, j’oublie bien trop souvent que le temps est passé.
Esquissant un nouveau sourire, je levai les yeux vers la lune. Il n’était pas difficile de deviner ce que pouvait attirer cet endroit pour une âme esseulée. Le calme, la nature et la tranquillité en faisait un endroit particulièrement propice à la détente et à la méditation.
- Voyez-vous… Commençai-je. Mon emploi et les responsabilités qui en incombent me forcent au stress et à l’activité constante. Je viens donc régulièrement ici, les nuits de repos, bien rares cependant, pour me ressourcer, me balader sans le brouhaha constant de la population néo orléanaise. Un léger rire s’échappa d’entre mes lèvres. Cela semble particulièrement ennuyant, je peux vous l’accorder, mais croyez-moi, c’est particulièrement agréable. Et vous alors ? J’espère d’ailleurs ne pas vous importuner en vous obligeant à rester avec moi, bien entendu !
Fallait-il se sentir honorée ou même privilégiée d'avoir rencontré un homme de pouvoir ? Il est clair que pour Calista qui avait grandi au sein d'une bonne famille, la réussite était importante dans une vie. Cela signifie qu'elle était impressionnée mais pas au point de le questionner car elle craignait de ne pas comprendre tous les aspects du monde des affaires, bien qu'elle était auto-entrepreneuse. Cependant, sa petite boutique ne rivalisait évidemment pas avec les grosses entreprises. Autre fait intéressant pour la Lady, Dimitri ne profitait pas de son rang pour fanfaronner et il ne s'étalait pas non plus sur ses activités, ce qu'elle prit pour de l'humilité.
"Impressionnant, je fais pâle figure avec ma simple petite boutique de bijoux…" Dit-elle en souriant.
Le charmant vampire donna ensuite une information importante sur son âge et n'importe quel féru d'histoire aurait compris qu'il avait au moins 250 ans, ou peut-être plus puisqu'il n'avait pas signalé être né à cette époque. Il la battait largement donc, même si ce n'était pas le concours de celui qui avait vécu le plus longtemps. Là où les humains ont plutôt tendance à vouloir paraître plus jeune, les vampires aiment se targuer d'être les plus vieux et pour cause, cela les rend plus puissant. Calista ne se sentait pas inférieure pour autant, elle se contenta de hocher la tête en faisant mine d'être impressionnée. Elle aussi aurait aimé vivre les plus grandes périodes de l'histoire mais en même temps, la vie pour un suceur de sang n'était pas simple avant qu'ils aient été révélés au grand jour.
Comment ne pas sentir en sécurité près d'un homme qui semblait mettre au premier plan le bien-être d'une simple femme ? Cette dernière était conquise. Il ne la connaissait pas et pourtant, il insistait pour la raccompagner. Dimitri ressemblait beaucoup à son défunt mari dans sa manière d'être et cela lui coûtait de ne pas baisser sa garde. Après tout, il restait un inconnu malgré ses bonnes manières. Les femmes d'aujourd'hui se méfiaient plus facilement des hommes à cause du harcèlement de rue mais à l'époque de Calista, il était tout à fait naturel d'être prévenant avec la gente féminine.
"C'est très gentil à vous merci, ne vous excusez pas, j'apprécie vraiment. Les hommes comme vous sont si rares."
Elle baissa légèrement la tête avec un petit sourire, elle en rougit presque ! Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes d'être un peu perturbée mais il faut dire que le noctambule avait de la prestance. Calista l'écouta donc sans perdre une miettes et elle comprenait maintenant un peu mieux ce qu'il faisait en ces lieux. C'était presque poétique de voir un homme fort occupé et dans l'action, venir se ressourcer dans un endroit aussi bucolique.
"Vous avez bien raison, n'importe quelle âme peut craquer sous à la pression. Ma vie n'est pas si trépidante mais j'aime aussi me retirer de temps en temps, ainsi que me détendre en buvant un verre devant des musiciens."
Calista rit doucement à sa dernière remarque puis secoua la tête. Elle n'avait pas vraiment prévu de faire la conversation avec quelqu'un rencontré par hasard ce jour là mais c'était très plaisant.
"Ne vous inquiétez pas, j'apprécie votre présence… Je me sens moins seule ainsi." Avoua-t-elle timidement.
D'ailleurs, elle n'osait pas lui proposer mais elle aurait aimé discuter avec lui autour d'un verre. Cependant, elle pensait avoir déjà assez abusé de son temps.
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- Voyons très chère. Repris-je rapidement. Ne vous sous estimez pas. L’importance d’un commerce importe peu, c’est bien l’approbation du client qui compte pour vous. Je lui offris un sourire radieux. Dans tous les cas, je suis ravie de pouvoir discuter avec une collègue. Une collègue d’ailleurs ayant certainement un goût poussé du raffinement. Quel genre de bijoux vendez-vous ?
A vrai dire, cela m’importait peu, mais les femmes n’aiment-elles pas que l’on s’intéresse à elles de la sorte ? Et je ne manquais jamais à mon devoir de gentleman : les femmes d’abord, le sourire ensuite. Rien de plus, rien de moins. En tout temps, je me trouvais ainsi charmant et agréable avec la gente féminine, comme avec les hommes, quoique sûrement bien moins charmeur du fait même de leur genre. Pour autant, je préférais faire « ami-ami » avec tous les concitoyens de cette ville. Cela, et je ne le savais que trop bien, pouvait ainsi se révéler parfaitement utile. A tout point de vue. Esquissant un sourire, j’hochai la tête.
- L’époque dans laquelle nous vivons aujourd’hui empêche bien des hommes de se comporter de la bonne manière avec les femmes. Je soufflai, l’air légèrement agacé. Les femmes en sont en partie la causes. Moqués et rabaissés, certains hommes n’osent plus être gentleman. Je me ravisai alors rapidement. Bien sûr, ces mêmes hommes sont en grande partie responsables. Lâche et préférant la facilité, ils préféreront leur poing et leur brusquerie à une attitude réclamant certainement bien plus de patience. J’haussai les épaules. Je n’ai malheureusement, ou pas, jamais réussi à me faire à cette époque. Néanmoins, je suis ravi de savoir que vous appréciez cela.
Hochant la tête, j’esquissai un nouveau sourire. Amatrice de musique, en plus ? Cette femme tendait à me plaire davantage que comme un pion sur un échiquier.
- Je vais me répéter, miss, mais ne vous dénigrez surtout pas de la sorte. Toutes les vies sont trépidantes, pas sur les mêmes sujets, mais elles le sont toutes.
Cela était évidemment faux. J’imaginai d’ailleurs parfaitement sa vie ennuyeuse de petite commerçante néo orléanaise sans avenir. Cela ne faisait que la rendre plus appétissante à mes yeux. Je préférai bien souvent les pauvres petites esseulées que les femmes trop importantes pour être manipulées. Calista était ainsi de celle qu’il est facile d’avoir, quelques belles paroles, de doux sourire et une attitude parfaitement gentleman. Il n’en valait pas plus pour les séduire. Avais-je pour autant envie de la séduire ? La question était toute posée car je n’en savais rien. Ou du moins n’en étais-je pas convaincu. La tête bien trop prise par d’épineuses questions, je n’avais plus guère le temps de me consacrer à un nombre important de femme chaque semaine. Erika et deux ou trois autres m’étaient alors suffisant, du moins temporellement parlant, à défaut d’être physiquement. Néanmoins, il était toujours agréable d’avoir quelques âmes sous le coude. En cas de défaut de l’une de mes amantes. A nouveau, un sourire s’inscrivit sur mes lèvres. Il avait fallu bien peu de temps pour que je me fasse accepter le temps de quelques heures à ses côtés. Mon plan fonctionnait, comme la plupart du temps, à la perfection. Il n’était évidemment pas infaillible, et certaines femmes n’avaient ainsi jamais cédé à ms avances ou à ma galanterie, mais je devais avouer que je n’étais pas peu fier de cette attitude, ce filet, qui me ramenait très souvent un nombre de poisson assez conséquent. Quoique celle-ci tende à fonctionner de moins en moins avec les femmes actuelles. Peut être devrais-je bientôt, ainsi, travailler sur une nouvelle attitude.
- Accepteriez-vous une tasse de thé ou de sang chaud en ma compagnie ? Me levant, je lui présentai de nouveau mon bras, libre à elle de l’accepter, ou non. Je connais un salon assez prisé ouvert toute la nuit. Il faut y montrer patte blanche mais une fois à l’intérieur, je vous ferais recommander pour que vous puissiez y retourner tant que cela vous chante. Qu’en dites-vous ?
Cet endroit se trouvait à dix petites minutes de marche du parc. Un endroit clos, secret, dont seul les habitué connaissait l’entrée. Ou presque. Ce n’était bien sûr pas l’endroit le plus secret de la Nouvelle-Orléans et une recherche internet sur les lieux « riches » de la ville suffisait à le trouver. Pour dégotter un pass annuel ? Il suffisait de débourser 7.500$. A ce prix-là, le champagne était évidemment offert et les serveurs connaissaient votre nom. Pour autant, je doutais fortement que Calista connaisse cet endroit. Il me suffisait donc de la mener en bateau encore un peu…
Discuter avec ce cher Dimitri était fort agréable, c’était comme s’il avait réponse à tout. Il savait quoi répondre au bon moment et surtout, faire croire à son interlocuteur que c’était lui le meilleur… Cela en devenait trop beau. Qu’importe, Calista était amusée du comportement du vampire et elle en profitait, il n’y avait rien de mal à cela. Pourquoi le repousser et le fuir si la conversation était agréable ? Après tout, elle ne lui avait rien promis, pas encore. Cet homme feignait de s’intéresser à elle et l’écoutait sans juger, on ne pouvait alors qu’être conquis.
« Je crée moi-même mes bijoux avec des pierres semi-précieuses qui viennent du monde entier, disons que cette activité a le mérite de faire passer le temps. » Répondit-elle suite à la question de Dimitri.
Calista était flatée qu’il l’ait appelé « collègue » alors qu’ils ne jouaient pas dans la même cour, c’était même charmant de sa part. Les personnes humbles se font rares de nos jours, pensait-elle. Dimitri marquait encore des points en partageant sa pensée sur les relations entre les hommes et les femmes. Il était clair que « draguer » n’existait quasiment plus sans crier au scandale. La belle vampire préférait d’ailleurs être séduite de la plus simple des manières plutôt que d’écouter un idiot lui déblatérer des tirades infâmes. Les propositions salaces, elle connaissait…
« Ce doit être d’autant plus terrible pour vous, étant donné que vous avez traversé les âges mais… ». Un brin de malice traversa ses yeux. « Vous ne devez pas avoir de peine à sortir avec des femmes, à moins que vous en ayez déjà une dans votre vie ? Dites-moi si c’est indiscret… »
La belle brune était gênée de le questionner aussi directement mais au moins elle était sûre de ne pas tomber sur un homme marié ou fiancé, ce ne serait pas la première fois ! Et briser une relation ne faisait pas vraiment partie de ses principes. A y réfléchir, elle se doutait que Dimitri ait une compagne sinon il aurait tourné les talons après l’avoir aidé. A vrai dire, elle ne le connaissait pas assez pour se faire une vraie opinion de lui, pour le moment elle le trouvait adorable. Alors quand ce dernier lui proposa de boire un verre, elle accepta aussitôt avec le sourire. L’idée de passer une partie de la nuit à discuter lui plaisait bien, plutôt que de rentrer lire un bouquin.
« J’en serai ravie, pour être franche j'attendais votre invitation... »
Elle se leva à son tour et attrapa le bras du chef d'entreprise, sans réfléchir. et elle le laissa la guider dans la pénombre. Elle ignorait où cette histoire allait la mener mais elle savait freiner lorsque les choses ne tournaient pas à son avantage.
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