La goutte de sang qui fait déborder le vase [Amelia, Jay, Allyson, Lucio, Alyssa]

La goutte de sang qui fait déborder le vase

Les vampires n’avaient pas vraiment bonne réputation et pour cause, ils effrayaient les humains avec leurs crocs acérés et leur force incroyable. Ce qui s’était passé récemment n’avait pas arrangé les affaires de ces derniers. En effet, le journal local affichait en gros titre qu’un fourgon transportant des poches de sang avait été attaqué. Sans même connaître réellement le coupable, les journalistes supposaient que des vampires peu scrupuleux avaient sûrement quelque chose à avoir là-dedans. Après tout, cette idée n’était pas entièrement fantasque mais accuser les suceurs de sang sans preuve restait inadmissible. Par conséquent, c’est eux qui en pâtissaient et c’était une injustice pour Grenat qui commençait à être agacée d’être montrée du doigt pour rien. Elle voyait bien les humains baisser la tête à son passage comme si elle avait tué quelqu’un. C’en était trop pour elle qui ne faisait de mal à personne, c’est alors qu’elle eut l’idée de fourrer son nez dans cette affaire.

Grenat parla brièvement de cette histoire à sa responsable Amelia Black, vampire elle aussi. Celle-ci était à même de comprendre ce que sa DJ ressentait mais elle se garda bien de lui dire qu’elle comptait enquêter après le travail. Non pas qu’elle ne voulait pas de sa présence mais elle ne voulait pas embarquer d’autre personne là-dedans, c’était un idée assez folle après tout. La vampire finit la soirée, rangea son matériel dans sa voiture et fonça jusqu’au lieu de l’accident, près de l’hôpital Ochsner. Les policiers avaient déjà déserté les lieux et il ne restait plus que du sang séché sur l’asphalte dû aux poches qui avaient éclaté. Selon le journal local, le chauffeur avait été blessé, laissant le camion à la dérive qui finit par se renverser. Le ou les coupables pouvaient être n’importe qui, il fallait plus d’indices. Grenat se mit à déambuler discrètement à la recherche d’informations, pensant qu’elle était seule. C'était plutôt un travail de policiers mais même eux semblaient avoir lâché l'affaire, préférant peut-être que les gens pensent que c'était l'oeuvre de vampires.

Belzébuth

Juste une goutte de sang en trop

- Jay. Dépêche toi un peu. Je n'ai pas que ça à faire.

La décision avait été prise. Aedan absent pour une mission, je n'avais pas eu d'autres choix que de me décider à intervenir moi même. L'histoire était facile. Un camion rempli de sang, un accident et c'était la catastrophe pour les noctambules. Bien évidemment, ils étaient les seuls coupables montrés du doigt. Comme toujours. Et je devais avouer que cela commençait largement à m'agacer. Non que je fisse attention à ce que le reste de la population pensait de moi, mais les affaires étaient ce qu'elles étaient et ma condition de vampire étant largement connue je commençais sensiblement à craindre une baisse de la fréquentation de mon établissement. Ce fut ma DJ nouvellement embauchée qui m'avait permis de connaître cette nouvelle histoire. A vrai dire je me moquais de ses ressentis. Si elle se sentait blessée, cela était son problème. Le mien était bien ailleurs et c'est pour cela que j'avais fait mine d'avoir une oreille attentive quant à ses... Problèmes.

J'aurais bien sûr pu m'y rendre seule mais deux choses m'avaient retenues. La première était l'abruti que j'attendais alors. N'étant pas arrivé depuis longtemps au sein de notre famille, et malgré les cours que j'avais accepté de lui donner, je devais déploré une réelle méconnaissance de ma part quant à sa personne et j'avais ainsi eu l'idée de "l'inviter" à m'accompagner lors de cette sortie. La seconde chose était une jeune danseuse, petite amie du meilleur ami de mon propre fiancé, qui avait une qualité des plus intéressantes. J'avais en effet pu aisément remarquer sa capacité à se faire "apprécier" de mes clients. Elle avaient rapidement fait, d'ailleurs, partie de mes meilleures employés. Or, cette dernière m'avait, a son tour, parlé de cette affaire. Et c'est d'un commun accord, pour une fois, que nous nous étions décidés à nous rendre sur place.

Lorsque nous arrivâmes sur les lieux de l'accident, je stationai ma voiture plus loin, dans une rue éloignée attendant mon imbécile de sangsue.

- J'espère que tu as bu avant de partir. Soufflai-je.

J'avais bien évidemment prévu un certain nombre de poches, pour Jay, d'abord, mais aussi pour la jeune Miller que je savais être bien jeune. Sans le leur dire, bien sûr. Je voulais d'abord voir leur façon de se débrouiller seuls avant toute chose.
Oh je n'avais pas réellement décidée d'être discrète sur ce coup. Des badauds étant déjà passé sur les lieux, je m'avancais droit vers le reste de sang séché en soupirant.

- Du gâchis. Grondais-je avant de jeter un coup d'œil au jeune vampire, baissant d'un ton. Laisser le chauffeur en vie, j'appelle réellement cela du gâchis, qu'en penses-tu ?

Fallait qu’on lui casse les burnes. Il était sensé n’avoir rien d’autre de mieux à foutre que de glander dans le studio aménagé dans le sous-sol de la vieille baraque familiale, si jamais on pouvait la qualifier de la sorte. Maintenant c’était pas en meilleur état qu’un grande sac poubelle en bois. Il n’y avait plus que le petit repaire de quelques mètres carrés souterrain qui ressemblait à quelque chose. Presque propre, bien éclairé, bien équipé. Et depuis quelques semaines il arrive à écrire des trucs, ou à composer. Alors il avait mal vécu qu’Amelia l’interrompe avec son putain de coup de fil.
Le temps de reboutonner à moitié sa chemise taillée trop grand et de finir sa poche de sang qu’il avait chourée comme un paquet de chips de supérette et il s’installa sans casque sur sa moto. Juste des lunettes de soleil pour se protéger du vent.
Même sa posture sur le deux-roues respirait la motivation. Courbé presque avachi, une seule main sur le guidon en ligne droite pour jouer des gaz. Une nonchalance qui l’avait pourtant déjà souvent écorché contre le bitume. Mais là ça faisait encore moins mal depuis sa transformation. Alors à quoi bon faire le bon motard ?

Il avala le trajet en quelques minutes à peine en se faufilant à travers la circulation et en brûlant quelques feux rouges. Un demi cercle dans la cour du manoir, et la moto était abandonnée sur place sur sa béquille. Là, comme ça, dans un coin près de l’entrée. Et il trottina à peine en arrivant devant Amelia, juste avec un petit sourire narquois et malin sur la tête. Pas même la décence d’enlever ses lunettes.

« J’imagine que tu conduis, j’ai pas l’permis de toutes façons. Tu m’diras j’en ai aucun, pas même pour la bécane. Ok, je la boucle. »

Tranquillement, il prit place à l’arrière. Se faire conduire par une jolie blonde comme ça, ça sent le mec qui se fait entretenir. Bon, techniquement c’était bien le cas. Une chambre dans le manoir, du fric, parfois. Et du boulot, souvent.
À l’arrière d’une Rolls il aurait au moins l’air d’un rappeur qui se fait transporter par une groupie. Ou un mec qui se la joue. Mieux qu’un entretenu, clairement. Il eut quand même la décence de ne pas y monter n’importe comment, en restant le plus respectueux qu’une voiture qui valait deux pâtés de maisons de son quartier. Au moins.
Et il souriait comme un gamin devant l’entrée de Disney World.
Ceci dit, il se demandait quand même dans quoi on l’embarquait cette fois-ci. Il était jamais parti avec la matrone, et il ne savait pas si ça sentait mauvais ou pas. Ou si au contraire ce serait tranquille.

Il prit tout le temps du monde pour s’extirper de l’arrière de la Rolls Royce pour ne rien abîmer. Tellement qu’Amelia semblait déjà s’être impatientée de le voir traîner autant. Mais si franchement il pétait ne serait-ce qu’un point de la couture du capitonnage, où qu’il laissait une trace de basket sur les fournitures… il en aurait pour un an pour payer la note. La Triumph, c’est quand même plus pratique.

« Une poche vite fait, juste avant d’arriver. »

La scène du crime avait un certain panache. On pouvait encore apercevoir des traces un peu partout. Mais l’odeur n’était pas plus excitante que ça. Lui qui avait parfois du mal à se retenir quand quelqu’un saignait devant lui, ça ne lui faisait que peu d’effet.

« Faut voir la gueule du bestiau aussi. Si ça s’trouve il est pas bouffable. Imagine il est super gras, ça ferait un bon gros gachis parmenti.. »

Jay s’interrompit. Son visage arbora un grand sourire dévoilant ses canines. Il tira un peu sa chemise vers l’avant pour bien la repositionner sur ses épaules, et avança jusqu’à la demoiselle qu’il avait repéré. Un bonbon. Par contre il savait pas comment l’aborder. Plus difficile sans guitare ou sans chanson chanter à son oreille en harmonie avec la sono du bar. Mais il quitta la compagnie d’Amelia en trottant sans lui porter la moindre attention. Complètement déconcentré.

« Bonsoir, police. Vous savez un truc sur l’accident tout à l’heure ? Vous n’y êtes pas impliquée, non ? »

Il appuya son épaule sur le premier panneau de signalisation qu’il trouva et la regarda avec un petit sourire malin, en ricanant à moitié. Il s’en était rendu compte après avoir amorcé la discussion, sa punchline était plus que foireuse. Il avait envie de rire, tellement il se sentait con, mais il n’en démordait pas.

« Parce que j’vous jure vous êtes renversante. »

Une goutte, du sang, un vase, hm?Amy, Jay, Grenat, Lucio, Alyssa & AllyLe cul posé sur ma bécane, je pianotais en vitesse sur mon téléphone. Je me devais quand même de prévenir Stephen qu’il avait l’incroyable honneur de passer une soirée en tête à tête avec les jumeaux. Et je pouvais pas m’empêcher de sourire à cette idée. C’était bien trop jouissif que de l’imaginer en galère avec les deux p’tits trolls, coincé à l’appartement. D’autant que mon message, relativement court, ne risquait pas de le mettre dans de bonnes dispositions. « Je suis avec Amélia ce soir, ta mission : Ne pas tuer Morgan & Lyla, si tu l’acceptes. » Je crois bien que c’était la principale raison de mon désir de me joindre à ce bordel : Emmerder le Major. Tandis que l’heure m’annonçait j’allais avoir un peu de retard, j’abandonnais mon casque sur le guidon, l’accrochant avec un petit cadenas pour éviter que le premier con venu me le vole en passant. J’avais déjà pris soin d’attacher la moto soigneusement. C’était que je tenais à mon bébé, tout de même. Sortant mon paquet de clope de ma poche, j’attrapais l’un des joints pré-roulés qui se trouvait à l’intérieur et le glissait entre mes lèvres avant d’en griller l’extrémité. Bon. Et maintenant, il n’y avait plus qu’à rejoindre Amélia.

C’est au masquerade que j’avais surpris cette dernière en train de râler contre un Aedan visiblement trop occupé pour répondre au téléphone. Je sais pas vraiment pour quelle raison je m’étais intéressée au motif de son mécontentement, puisque finalement j’en avais pas franchement grand-chose à foutre mais j’avais fini par lui proposer de l’accompagner. Et ce dans le but de pouvoir faire râler mon compagnon à mon tour. Visiblement, l’idée même de titiller les nerfs de nos deux vampires respectifs avait dû la séduire, puisqu’elle n’avait pas refuser. Et maintenant que je marchais le plus lentement du monde vers le point de rendez vous, je me demandais ce que je foutais là. Je pouvais aisément coller une droite à un mec un peu trop lourd en soirée mais question combat, je risquais pas franchement d’être utile. D’autant qu’en y réfléchissant, je voyais pas du tout dans quel domaine je pourrais l’être, hormis peut être le roulage de bédo.

Je voyais enfin la blonde, juste devant moi et je m’arrêtais alors à son niveau, balayant la scène d’un rapide coup d’oeil. J’arquais d’ailleurs un sourcil en remarquant la présence de deux autres noctambules, non loin de là. Je reconnus aussitôt la DJ du masquarade mais.. le gars à côté d’elle, je me souvenais pas l’avoir déjà croisé. Et pourtant, un trou du cul pareil, je m’en serais souvenu sans trop de mal. Je ne pus m’empêcher de ricaner, ayant entendu ce qu’il venait de dire au moment même où j’arrivais. C’est que je m’étais pointée au moment idéal. Jetant un regard amusé à la vampire, je demandais alors.

-C’est qui le clown au bac +5 beauferie, là-bas ?

Libérant un petit nuage de fumée d’entre mes lèvres, je m’empressais d’ajouter.

-Il doit tout de même avoir du succès… auprès des gamines de 14 ans particulièrement naïves.

Restait à savoir qui faisait le plus preuve de naïveté entre des nanas pré-pubères qui mouillaient leur culottes face à un hybride vampire / boule à facette comme Edward dans Twilight ou un abruti persuadé que cette approche tenait la route et pourrait charmer une gonzesse pourvue de matière grise.:copyright:️ 2981 12289 0

Lucio, Alyssa, Grenat, Amelia, Jay & Allyson

A single drop begets the tidal wave

La culture du choc. La circulation d'information. L'hystérie de masse. Il y a du bien et du mal de par ces informations de plus en plus rapide dans ce monde mais, comme en toute chose, les potins, les peurs et les gens vont abuser de cela pour un agenda caché. Je venais de terminer mon entrainement "matinal", quelques heures avant le coucher du soleil dans les pièces sombres de ma demeure lorsque j'avais vu les nouvelles et eu une grimace. Un crime tel que celui-ci avait toujours la trace d'un groupe de vampires avide de sang ou un guet-apen on ne peut plus clair. Essuyant mon corps par réflexe davantage que pour en retirer la sueur, j'avais écouté ce discours habituel des forces de l'ordres qui ne pouvaient et n'étaient adaptés à confronter les réelles menaces surnaturelles. Un triste cirque et ce puait grandement les emmerdes. Une douche s'était imposée et j'avais opté de faire ma propre enquête.

Quelques heures plus tard, j'avais pris le temps de me revêtir et discuter avec ma pupille, la jeune vampire, le petit flocon de neige que j'appréciais bien. Le fait qu'elle soit outrée aussi de ce flagrant attentat à notre personnalité n'est pas une surprise mais ce qui me surprend est bien la justesse des arguments qu'elle présente quant au pourquoi elle devrait venir avec moi mais, au fond, il n'y en a que deux qui vont véritablement avoir fait pencher le pendule vers la faire venir: la garder à l'oeil vu sa tendance de se trouver en d'improbables périls et le fait que je ne connais pas entièrement ces technologies modernes. La jeune femme était heureuse de sa victoire et je me demandais si je ne la gâtais pas trop alors qu'elle se faisait un sac pour la soirée. Une excellente idée, il va de soi et pour la peine je me prépare aussi. Mes gants, un outil autant pour cacher mes blessures que retirer des empreintes digitales, deux couteaux dans des étuis adaptés à mes cuisses disparaissant dans mes poches, une flasque emplie de sang frais et, dans la poche interne de mon manteau, une des gourdes de ma protégée en cas d'une soif atroce. Son contrôle allait de mieux en mieux mais il valait mieux prévenir que guérir et je voulais lui faire confiance de savoir ce dont elle aurait besoin.

L'idée de sortir tôt le soir n'est pas pour me déplaire mais le fait est que les forces de l'ordre doivent encore avoir, en début de soirée, divers agents, des enquêteurs, des détectives sur les lieux et y aller alors que le jour vient juste de sombrer est idiot. Non, le meilleur moment est lorsque le monde dort si nous excluons Burbon Street qui ne dort jamais. Passé le cap des deux heures du matin, je fais signe à ma jeune protégée de monter et nous nous dirigeons vers le lieu du crime flouant l'optique qu'ont le monde sur nous. Je stationne la voiture avant de descendre avec ma protégée, décidé de ne pas aller avec mon véhicule personnel sur les lieux du crime. L'air a encore ce mordant et je souris, inspirant à fond et met en place le visage bienveillant de tuteur pour Alyssa avant de me tourner vers elle.

"Quelques rues encore. Nous allons marcher."

Chose dite, chose faite alors que j'ouvre le pas avec la jeune femme derrière moi. Calme, j'observe, j'écoute et capte des voix avant de voir les forme bougeant autour de l'endroit, un ruban policier indiquant la scène de crime et l'odeur de rouille de sang sec que la pluie n'a encore emportée. Je détaille les gens... Une certaine tension est là alors que j'avance vers eux, ralentissant pour écouter non pas leurs discussions mais quelque chose de bien plus vital. Trop calmes... ou vampires. Je fais donc volontairement du bruit de mes talons sur le pavé en approchant vers eux.

"Les grands esprits se rencontrent, mesdames, monsieur. Vous venez aussi voir ce qui s'est produit ici ce jour?"

Je fais non pas un effort de parler avec l'accent américain mais laisse mon italien passer dans ma voix, laissant au moins de coté un peu cette masquerade.

"Quelque chose d'intéressant?"

Mais ce disant, ma main glisse dans sa poche et j'empoigne le manche d'une de mes lames en un geste que je veux décontracté. Peut-être est-ce des vampires qui ont fait le délit... Et peut-être est-ce que je viens de conduire ma protégée avec moi près de tueurs et pilleurs.

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"Je viens aussi!"

Hmm pas sure d'avoir assez remonté le temps. Pour comprendre il faudrait remonter à moi, me levant et regardant les informations en essayant de ne pas me noyer dans mon bol... Je suis peut-être une vampire qui a besoin de moins de sommeil, tout ça mais je suis aussi une ado qui a du mal à redémarrer au réveil. Mais bon, pas le choix j'avais une leçon de conduite, et mieux valait que je sois réveillée. Donc réveil avec le bol de sang en matant d'un oeil hagard les infos... Jusqu'à l'information qui tombe et me fait piailler de colère. Un fourgon de sang attaqué, BFM TV mettant l'emphase sur les patients en besoin de sang à l'hopital tutti quanti. Une information qui me remue, parce que la pénurie de poche de sang, je connais, ça a bien failli m'être fatal il y a près d'un an!

Le Lucio aussi ça l'enrage. Une question de l'image des vampires. Donc quand il dit qu'il va aller voir ça lui même, ma réaction est immédiate. Je viens aussi. Pas pour les mêmes raisons que lui, mais bon ça revient au même non? Évidemment je dois argumenter. Je connais des gens à l’hôpital, des coursiers du sang, des laborantins, des infirmiers... Qui me diront peut-être plus de choses qu'à lui. Je suis plus douée que lui pour récupérer et trier des informations sur Internet. Et surtout, le "si tu m’emmène pas tu vas passer toute la nuit à te demander si je suis bien toujours à la maison et dans quels ennuis je me suis fourrée!", qui je crois me fait avoir gain de cause. Ou alors l'exposition de mes motivations. Toujours est-il que sitôt de retour de l'auto-école, je prépare mon sac. Lucio a dit qu'on partirai après minuit. Je vide donc mon vieux sac de cours, y fourre un thermos en plus de celui que je porte en bandoulière, ma tablette et mon téléphone "habituel". Le smartphone que j'ai acheté avec Kaia. Et dans la poche de ma jupe, je glisse le nokia que j'ai aussi acheté avec Kaia, le jaune. Je prends aussi une petite trousse de soin, un bâton de réglisse de rechange, mes papiers... Et j'hésite un moment avant de prendre le bracelet de survie, comme celui de Victor, une corde en nylon tressée de manière à former un bracelet que j'attache à ma cheville. Et je fais des recherches, aussi, sur les sites d'informations. Je suis assez rassurée de voir que contrairement à ce qu'indiquait BFM TV, les poches ne devaient pas être transfusées immédiatement à des donneurs. C'est un fourgon revenant d'une grosse collecte, donc l’hôpital a déjà pu s'organiser pour minimiser une pénurie.

Avant de partir, Lucio me met dans la main un couteau, et je bugue. Sérieusement?! Maisjesuissupposéefairequoideça? Il m'ordonne de le planquer sur moi, et après une hésitation, je le fourre dans la poche arrière de mon jean, le fourreau l’étui, le trucautourpourpassecoupercoimemeconnement attaché à ma ceinture. Quand on arrive, après un peu de marche, sur les lieux de l'accident Ca sent bon, d'ailleurs. il y a déjà des gens, qui ont passé les rubans jaunes et... Est-ce qu'il y a vraiment un charlot qui drague une nana?! Il y a en tout cas une certaine tension dans les épaules de Lucio, tandis qu'il parle et attire les attentions sur lui. Et moi pendant ce temps, après un signe de tête à la ronde, je cherche à faire coïncider les informations récupérées sur les sites d'informations avec le paysage. D'où venait le fourgon, comment...

La goutte de sang qui fait déborder le vase

Pensant être seule, Grenat scrutait minutieusement la route à la recherche d'indices. C'est alors que son regard fut attiré par ce qu'il semblait être un carte de visite au loin. Elle s'approcha du bord mais ses jambes furent stoppées par une voix. Police ? Oh non… Son cœur se mit à s'emballer et elle se retourna en pensant tomber sur un homme en uniforme mais non, c'était un mec lambda. Ce dernier commença à faire le malin, le bras contre un panneau de signalisation. Ça pouvait faire une bonne arme d'ailleurs… Agacée, la vampire posa ses mains sur ses hanches, prête à envoyer le dragueur balader mais elle remarqua en arrière plan sa patronne et la danseuse du nightclub. Elle ouvrit grand les yeux en se demandant ce qu'elles faisaient là. Une chose était sûre, ce n'était pas une soirée entre collègues… Il faut que croire que ce qu'avait raconté Grenat à Amelia n'était pas passé dans l'oreille d'un sourd.

"Vous connaissez Amelia ?"

La DJ se ravisa, préférant ne pas avoir d'histoire même si elle était face à un crétin. Après tout, il n'était pas méchant. Elle le laissa en plan et rejoignit les deux femmes avec un sourire.

"Hey, vous êtes là par rapport à l'accident ?" Demanda-t-elle innocemment sans vraiment comprendre.

Deux autres personnes s'approchèrent, des vampires aussi. Que la deuxième était jeune ! Pauvre petite, au moins, elle était bien accompagnée. D'ailleurs, l'homme à l'accent lui disait quelque chose… Non, elle avait dû rêver. En tout cas, cette histoire semblait avoir titillé beaucoup de vampires et Grenat était ravie qu'ils prennent au sérieux cette affaire.

"Je confirme, c'est grave ce qu'il se passe... Merci d'être venus, on ne sera pas de trop. Je m'appelle Grenat." Dit-elle gentiment avant de serrer la main à la personne qui venait d'arriver.

Ils avaient l'air charmants, pas de quoi s'inquiéter même s'il fallait toujours se méfier. C'était plutôt le beau parleur qu'elle avait dans le viseur à vrai dire.

Belzébuth

Juste une goutte de sang en trop

C’est abruti n’avait donc bu qu’une poche de sang… Combien de fois allait-on devoir lui répéter qu’il devait au moins prendre deux poches avant de partir en mission. Je soupirai, j’allais d’ailleurs lui en faire la réflexion quand je l’observai, interdite, se diriger vers la DJ du Masquerade. Je ne sais pas réellement ce qui m’agaça le plus. Son accroche sortie du petit livre des phrases pour crétins décérébrés ou le fait qu’il ne fasse absolument aucune attention à ce pourquoi nous nous trouvions là. A nouveau, je soupirai profondément. Cette nuit n’allait visiblement pas être une partie de plaisir. Trop concentrée sur mon imbécile de « fils », je n’entendis pas la jeune vampire arriver derrière moi, sursautant quelque peu.

- Le clown là-bas est l’un de nos vampires. Un « fils », quoique je ne puisse décemment pas l’appeler de la sorte au vu de son comportement déplorable. Soufflai-je, dépitée alors que je m’avançai vers lui, croisant Grenat sans même lui répondre. J’avais quelque chose de bien plus important à faire.

Les sourcils froncés, je m’arrêtai alors à hauteur de Jeremiah, l’air visiblement peu réjoui. Et c’est d’ailleurs avec un grondement sourd de désapprobation que je lui attrapai l’oreille pour le traîner à ma suite jusqu’à notre position initiale en observant les deux nouveaux arrivants. Hé bien. Si j’avais bien compris que mon employée serait sur place, je ne m’attendais pas réellement à ce que cet accident déplace des foules. Relâchant Jay, je sifflai un coup contre lui pour revenir aux deux nouveaux arrivants. Deux parfaits inconnus. Je ne les avais jamais vu. Mais après tout je ne pouvais décemment connaitre toute la population vampirique de la Nouvelle Orléans. Une chance. Je jugerais très certainement la plupart d’entre eux de la pire des manières.

- Nous nous retrouvons uniquement sur ces lieux pour prendre un grand pique-nique entre vampires. Après tout, les temps s’y prêtent. Ironisai-je envers le nouveau venu.

J’esquissai néanmoins un sourire envers mon employée. Grave. Non. Je n’appelais pas cela grave. Idiot, imbécile, ridicule, agaçant, mais pas grave. Ce n’était que des poches de sang après tout. Oh bien sûr jugeai-je déjà le coupable, ne serait-ce que pour avoir jeter l’opprobre aux vampires et donc affliger des pertes à mon commerce, mais aussi parce que si son système d’attaque de poche de sang était à revoir, il était certain, s’il était vampire, qu’il n’était qu’un pauvre imbécile n’osant accepter sa véritable nature de vampire. Se contenter de poches. Quelles foutaises. Il n’y avait donc qu’à espérer que ce dernier ne soit pas l’un de ces abrutis de végétariens, un végétarien peu regardant sur son alimentation, il allait sans dire.
Me retournant vers l’endroit de l’accident, une main sur la hanche je secouai la tête.

- Inutile de trouver cela « Grave », Miss Hawthorne. Répondis-je d’un ton plus glacial que celui usé au sein du club.

Si je n’avais jamais été plus que courtoise envers mes employés au sein du club, il allait sans dire, et au vu des circonstances, que je ne ferais certainement aucun « effort » pour paraître plus agréable. Bien au contraire. Passablement agacée, je laissai alors entrevoir une facette bien plus distante et désagréable de ma personne. La facette la plus connue, pour tout avouer.

- Ennuyeux serait le terme, mais il ne s’agit là que de poches de sang. Qu’auriez-vous donc dit s’il s’agissait de vie humaine ? Dos à eux, j’esquissai un sourire des plus mauvais. Pardon, vous faites partie des bons penseurs, n’est-ce pas ? Jay. Sifflai-je. Toi qui t’y connais en véhicule de toute sorte. Peux-tu me confirmer que ces traces de freinages ne sont pas des traces habituelles. Ce camion a-t-il déjà bien été détourné de sa route ?

Je soupirai.

- Puisqu’il semblerait que nous soyons tous là pour la même chose ne tardons pas, je vous prie. Je suppose en effet qu’aucun de nous n’a envie de passer la nuit ici. Trouvons le coupable, punissons le, laissons sa tête aux chaînes de télévision pour faire cesser cette chasse aux vampires et rentrons chez nous.

Me retournant vers le groupe, j’observais ses membres un à un. Aucun ne semblaient être des flèches ou avoir une réelle envie d’être là. Hé bien. Ce n’était pas gagné.

- Qu’avons-nous donc ? Un accident, des rumeurs, et un chauffeur vivant. Aucun vampire assoiffé n’aurait laissé le chauffeur s’en sortir. A moins qu’ils ne fassent partis de ces… Je retins mes paroles, esquissant un sourire plus doux, commercial. Des vampires végétariens. Mieux valait malgré tout user de mes facultés d’actrices pour activer le pas et ne risquer aucun affrontement direct. Au cas où. Je n’avais réellement pas que cela à faire. D’autres choses à dire sur cela ? Allyson, Jay, s'il vous plait, allons vérifier qu'il ne reste aucun autre indice nulle part.

Je n'attendais pas réellement grand chose de cette bande, seulement un peu de réflexion et j'espérai sincèrement qu'ils en auraient pour ne pas me faire perdre mon temps.

Pas de surprise, la demoiselle semblait pas emballée. Mais sa tête était drôle à voir. Le vampire se mit à ricaner comme un imbécile, avant de l’entendre mentionner Amelia. Amelia? Ah, merde. Ça c’est con. Jeremiah hésita un instant à tourner la tête pour faire face à la très probable mandale aux mille vertus pédagogiques.

« Ouais, blague à part on est là pour.. -aah ! »

En se rappelant du dernier cours de physique que sa patronne lui avait martelé dans le crâne, il se souvint assez rapidement qu’il suffisait d’un peu plus de couple dans la puissance de torsion pour qu’elle se barre avec son oreille. Sans le reste de la tête.
Alors il pencha sagement la tête vers sa main pour réduire la pression, et la suivit tout aussi docilement quand elle le ramena sur la chaussée avec l’espoir qu’il lui soit utile pour une fois. Peine perdue, cette fois il se trouvait devant une femme qu’il connaissait déjà. Enfin, il connaissait plus son déhanché que la fille elle-même, ça il l’avait imprimé sur sa rétine. Toujours incliné, il salua Ally avec un sourire charmeur en décalage total avec sa posture.
Une fois son oreille libérée, il étira son cou en grimaçant. Il n’objecta pas ceci dit. Quelque part il savait qu’il l’avait probablement mérité. D’ailleurs, leur conversation ne l’inquiétait ou ne l’intéressait pas plus que ça. Leurs histoires de pique-nique ou quoi, bof. Ce serait con, c’est pas le moment. Mais l’idée de faire un pique-nique plutôt que bosser était pas mal. À moins qu’Amelia ne développe son sens du sarcasme.
Jeremiah salua à peine le grand blond d’un hochement de tête, puis riva ses yeux sur la petite qui l’accompagnait. Puis il pointa tour à tour les deux inconnus en prenant un air perplexe. Sa petite tête réduite par la consommation de weed n’arrivait pas à déterminer le lien qu’il y avait entre les deux. Il abdiqua en trente secondes.

« Sak pasé », lança-t-il à la petite.

Des fois qu’elle connaisse un peu de créole. C’est fréquent chez les populations créoles justement, même les afro-américaines. Qu’elle soit en mesure de répondre ou non par contre, pas grand-chose à faire. Quand Amelia essaya de lui coller un rôle d’expert en véhicules, Jay grimaça en se demandant qu’est-ce qu’elle racontait comme connerie encore. Pris sur le fait, obligé de trouver un truc à dire pour ne pas passer pour un con. Quoique le mal fut déjà fait.
Jeremiah avança sur la chaussée où l’on pouvait encore bien voir les traces de pneus au sol. Alors quoi ? Il n’était pas capable d’appréhender le moindre fait. En tout cas, il ne s’y forçait pas. À la base il pensait qu’il aurait eu à jouer les gros bras pour la petite blonde. Ça sert à ça de trimballer un grand noir costaud derrière soi, non ?

Il s’accroupit en regardant les marques de freinage au sol. Trouver un truc à dire, se trouver une utilité. Pour une fois. Et puis c’était la patronne qui l’avait décidé. Il s’en frotta le menton. Comment trouver une explication potable au motif de caoutchouc noir ?
Une idée lui traversa l’esprit. Faire le lien avec ses propres gamelles à moto. En multipliant les pneus par deux.

« Connasse ! J’veux dire, Eureka, ou le truc du genre. Il a écrasé le frein et tourné brutalement. C’est ça qui l’a renversé. En gros devait y avoir un obstacle sur sa route », dit-il en se tournant vers le petit groupe, avec un sourire fier.

Il espérait que le bluff passe, quand même. Parce que sinon il n’avait pas la moindre idée de ce qui s’était passé. Derrière ça ressemblait à la fois où il avait esquivé un clochard avec la Triumph. Sauf qu’en tournant, il avait déchaussé et avait frotté par terre, la bécane partant tout droit faucher les genoux du gars. Sa tête avait frappé par terre, il avait cané. Et même avec le cul râpé comme un concombre en entrée de repas de famille, il avait rechigné à toucher à ça.

« Bon par contre, bison fumé comprendre traces de pneus, mais pas comprendre pourquoi pneus freinés. Une idée visage pâle ? », il se tourna vers Allyson. Puisque celle-ci avait aussi été mise à contribution par la boss.

Une goutte, du sang, un vase, hm?Amy, Jay, Grenat, Lucio, Alyssa & AllyAinsi donc, le brun était l’un des assoiffés. Cela me confortait grandement dans l’idée que cette famille craignait un max. Si Stephen avait accepté de les rejoindre, de mon côté, je préférais m’en tenir à la compagnie d’Amélia uniquement. D’autant qu’il n’était pas rare qu’on lui laisse garder nos deux trolls. Peut être passait-elle d’ailleurs trop de temps en compagnie de nos enfants, car sa méthode de tirage d’oreille me fit arquer un sourcil. S’il pouvait éventuellement avoir encore une chance avec ma collègue DJ en lui inspirant la pitié, j’imaginais que c’était désormais complètement foutu. Finalement l’infantilisation avait un certain mérite pour annihiler entièrement le sex-appeal d’un individu.

Ce fut à mon tour d’être surprise par l’apparition de deux nouveaux venus. Un père et sa fille….. adoptive ? J’en savais rien mais ils ne se ressemblaient pas du tout. Presque autant que Stephen ressemblerait à un père modèle. Et cette soirée commençait sérieusement à s’apparenter à une réunion des enquêteurs anonymes. J’allais peut être m’éclipser plus tôt que prévu, moi, l’ambiance camaraderie et furetage dans la joie et la bonne humeur, c’était pas mon truc. D’un signe de la main je saluais tout de même les deux inconnus, pas du genre méfiante. Après tout, je les imaginais difficilement provoquer un tel accident, surtout l’adolescente qui restait un peu en retrait.

J’arquais un sourcil à la remarque de la blonde, hésitant à lui proposer mon joint pour qu’elle se détende. Sans pour autant que ça se transforme en pique-nique, il manquait pas grand-chose pour que ça finisse en club de détective d’un jour. Enfin d’une nuit en l’occurrence. Peut être bien que dans 2 minutes, la mystery machine allait débarquer, toute pimpante et colorée avec un clébard à l’arrière en guise de mascotte pour cette « nouvelle aventure ».

Je me tournais brièvement vers Grenat, qui avait bien fait de se présenter aux nouveaux arrivants puisque j’avais oublié son prénom. Elle semblait sincèrement préoccupée par la situation, tout comme Amélia et je me retrouvais entre ces gens visiblement inquiets alors que je me foutais carrément qu’un trou duc probablement en manque d’hémoglobine ait volé deux trois pauvres poches plastifiées. D’autant que l’idée de trouver un coupable pour le punir, ça faisait très justicier du dimanche. Et je nous voyais franchement mal, en nouveaux Avengers nocturnes. Surtout que niveau combat je devais probablement être aussi utile qu’un Captain América sans bras. Et défoncé, en prime.

J’observais cependant le manège de l’assoiffé qui examinait les traces de freinage sur la route et haussais les épaules lorsqu’il sembla porter son attention sur moi. J’avançais alors, le long des marques sur l’asphalte et m’arrêtais juste devant l’endroit où elles déviaient de leur direction, en plein milieu de la route. Croisant les bras sur ma poitrine, je cognais légèrement mon joint de mon ongle pour voir la cendre tomber à mes pieds.

-Peut être bien que le voleur s’est foutu au milieu de la route et qu’en le voyant, le conducteur à cherché à l’éviter ? On peut supposer qu’un mec qui est chargé d’apporter du sang à l’hôpital s’abstient de faire des victimes en cours de route ?

Avec un léger sourire aux lèvres, j’arquais un sourcil, soutenant le regard de notre « expert en véhicule ».

-On peut toujours vérifier ma théorie en te laissant nous faire la démonstration face à la prochaine voiture qui passe ?

Je ricanais légèrement, tirant une taffe sur mon cône.

-Enfin, t’as peut être pas envie de jouer les cobayes. Je peux comprendre. Ta perte serait vraiment dure à encaisser pour l’humanité si tu te faisais rouler dessus.:copyright:️ 2981 12289 0

Lucio, Alyssa et les assoiffés

I hear them getting closer, the howls are sending chills down my spine

Je regarde cette joyeuse petite assemblée et... Je vais avouer que je ne suis pas véritablement impressionné de ce que je découvre non plus en observant les étrangers qui sont ici. Je n'avais jamais pris la peine d'apprendre sur la communauté vampirique locale mais le fait est bien que ceux-ci ne sont pas de l'effort végétarien sans quoi je les aurais rencontrés. Un groupe d'assoifés... Une grande gueule qui se pense comique, un dragueur des plus effarant de vulgarité, une femme qui semble avoir un peu de logique mais une haine du précédent et une vampire qui semble un peu déplacée et plus calme que les autres mais à l'apparente jeunesse. Je regarde cette dernière, fronçant un peu les sourcils, elle m'est familière mais de où, je ne saurais dire et c'en est bien troublant.

Je regarde derrière moi ma protégée et parle à voix basse. Oh, je ne doute pas un instant que tous pourront entendre, les vampires ont une ouïe très développée après tout, mais reste à savoir s'ils sont capable de comprendre quand respecter les échanges privés.

"Mademoiselle White, je te pris de reculer un peu et aller voir à quel moment du tournant on peut voir quelqu'un au milieu de la rue. Je vais voir quelque chose d'autre."

Le refus de donner le véritable nom de Lyssa est un avertissement très clair et mes yeux sont emplis de gravité. Je ne fais pas confiance à ces vampires de connaître sa véritable identité car ces assoiffés sont clairement une mauvaise graine, décidés de se donner justice et laver l'injure faite dans le sang. Une attitude que je comprends mais que je ne peux pas approuver face à Alyssa alors que je m'éloigne. Je suis d'accord avec cette analyse, quelqu'un surgissant pour bloquer la route mais il y a là un autre point à voir. Une seule personne contre un camion de transport de fluide sanguins? Je ne pense pas que ce soit très brillant aussi je m'avance vers la bordure de la route.

Je m'attendais bien à ce que les policiers aient fait leur travail et songé à ce que j'avais derrière la tête, ou les malfrats avaient eux aussi la possiblité d'avoir un vigie derrière eux venant pour tenter de faire disparaitre les traces aussi je suis sur mes gardes alors que j'approche de l'espace caché de la rue par des broussailles et je trouve là exactement ce que je pensais. Un joli ruban jaune avec quelques empreintes préservés du chaos des vas et viens de policiers, en cas que ceux-ci aient à revenir trouver quelque chose qui leur est échappé ou si l'empreinte prélevée n'est pas adéquate.

"Vous avez raison, c'était clairement une ambuscade. Des mégots jetés là et des empreintes dans la boue. Un travail amateur."

Sur ces mots lancés à cette joyeuse assemblée, je me concentre pour déterminer combien de ces empreintes sont uniques. Combien de voleurs étaient donc restés ici à attendre le cargo d'hémoglobine...

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On est nombreux quand même... L'une des femmes, aux cheveux bleus, vient serrer la main de Lucio et se présenter. Pour ma part, j'esquive le contact en jouant les timides. Pas totalement un jeu d'ailleurs. Je sais qu'il y a plein de vampires, et que les végétariens sont une minorité. Et de ce que j'ai compris, pas des mieux considérées. Du coup, ça me coupe un peu dans mon élan, et je préfère me cacher derrière Lucio, et concilier les informations relayées par les chaines et sites dédiés, avec ce que je vois ici. Ca m'empêche pas d'écouter hein? D'entendre notamment l'espèce de grognasse blonde. "Qu'est-ce que ce serait si c'était des vies humaines?" Une catastrophe! Et de parler de "bons penseurs" comme une insulte.Elle, elle est trop vieille pour avoir compris le danger. Il me faut quelques secondes pour comprendre cette intuition paradoxale. Mais oui. Elle se sait puissante, et se dit que tout va bien pour elle. Sans imaginer que les humains changent et leur potentiel de dangerosité AUSSI évolue... Nan mais même sans aller jusque là, on tue personne! Ben dis lui, parce que visiblement elle est partie pour... Et j'ai un peu peur de lui dire en face. Oh pas tant d'une violence physique que verbale. Il suffit de l'écouter pour savoir ce qu'elle pense des végétariens.

Un hochement de tête répond à la question du noir. Je ne saurais pas lui répondre, mais j'ai compris la question. Et je me concentre aussi sur la question. Le gars noir explique le dérapage par la volonté d'esquiver un truc. La fille aux yeux verts propose que ce soit le voleur. Et Lucio, qui m'appelle "Miss White". Il a fumé?! Ou alors il se croit dans un truc d'espionnage. Mais bref, il me demande d'aller voir... Et je secoue la tête, préférant aller me placer au milieu de la rue (après avoir vérifié qu'il n'y avait personne), là où le noiraud estimait qu'il puisse y avoir quelqu'un. Puis je recule de 2 bon pas (enfin, de quoi compenser ma petite taille...). On dirait vraiment les exercices que j'fais au code... Calcul de distance et de vitesse... Je triche, hein, je m'aide de la calculatrice de mon téléphone en revenant sur le trottoir.

"Je suis pas tout à fait sure que ce soit un humain. Ou alors c'est quelqu'un qu'à du cran."

Parce que entre la disposition de la rue, avec l'oriflamme d'un club de diététique qui cache un peu la vue, les traces de frein, et la vitesse théorique du véhicule... Je déballe une de mes sucettes au sang, et la cale entre mes joues et mes dents, avant de répondre sans en être embêtée plus que ça.

"S'il roulait bien à 50, il aurait eu 1 à 2 secondes à peine pour freiner. Sans compter sur la masse du véhicule. Sauf que ça fait un sacré risque que le camion s'arrête pas à temps ou percute quand même..."

Oui, je suis un peu admirative. A moins d'avoir utiliser un leurre? Lucio parle justement d'embuscade... Et si j'ai bien compris ce que j'ai lu sur les sites d'infos, ils ont laissé le camion sur place, donc ils devaient avoir un moyen de transport.

"Sinon, la question est peut-être idiote, mais le sang est pour des vampires. Pour des humains, il faudrait le séparer, le traiter et tout, et ça demande du matériel. La collecte de Dibert's school est une collecte bi-mensuelle, en moyenne ils récupèrent une cinquantaine de poches. Deux ou trois glacières, quoi. Est-ce que si on cherche sur les marchés on peut pas chercher un afflux de poches?"

Me concentrer sur des données brutes me permet d'être un peu plus claire avec moi même. Et un peu moins inquiète. Or il se trouve que le sang et les collectes, je connais assez bien. Bon par contre, l'approvisionnement en poches de sang pour les vampires, je connais pas. Genre c'est Lucio qui gère quoi...

Ce n'est pas une légende, l'empressement pousse à commettre des erreurs. L'inattention en est une, surtout dans un cas comme celui-ci.

Si vous fouillez les environs, gardez l’œil ouvert. Il semblerait que notre voleur ait perdu son badge professionnel.

Une chance que les policiers soient passés à côté, hein?

Peut être devriez vous rendre le badge à son propriétaire, il en aura sûrement besoin pour travailler, non? Enfin j'dis ça.. je dis rien.

D'autant qu'à l'hôpital, un témoin pourrait peut être vous apporter son aide, qui sait.

La goutte de sang qui fait déborder le vase

Pendant que Grenat faisait la connaissance de nouveaux arrivants, le beau gosse aux dents affûtées étaient en train de se faire réprimander derrière elle. Le pauvre, il n’en méritait pas tant mais ça restait quand même jouissif. La jeune femme lui lança un regard désolé malgré tout, elle qui avait été agacée plus tôt n’aurait pas osé l’humilier de la sorte. Dans ces moments, il valait mieux ne rien dire et regarder. La DJ ignorait encore la relation qui liait cet homme à sa patronne et elle n’eut pas vraiment le temps de poser la question puisque cette dernière dévoila un tout autre visage. D’abord sarcastique, la voilà qui se montrait froide avec Grenat sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Celle-ci la dévisagea l’air surpris mais d’un côté elle n’avait pas tout à fait tort. Cependant, la jeune vampire avait tendance à mettre du coeur dans tout ce qu’elle faisait et elle exagérait sûrement sur cet événement. Pour elle, c’était grave d'une certaine façon parce que c'était écœurant d'en arriver là mais ça aurait pu être bien pire en effet.

“Oui euh… Je… J’imagine que vous avez raison…”

Prise de court, elle se retrouva décontenancée, il faut dire qu’Amelia dégageait une aura spéciale à cet instant. En l’espace d’une minute, cette dernière avait mis Grenat et Jay en PLS… Celui-ci fut réquisitionné pour trouver des indices en examinant le sol et Grenat l’observait en se demandant s’il était vraiment l’homme de la situation. Quelle idée d’amener un mec défoncé, bon finalement il ne s’était pas mal débrouillé sur le coup des traces de pneus ou en tout cas, l’illusion était parfaite. Il avait au moins le mérite d’être drôle et on ne pouvait pas lui enlever ce talent.
Grenat s’approcha du vampire à la peau sombre et de la danseuse pour examiner à son tour les traces sans apporter plus de précisions. La remarque de la jeune femme qui fumait provoqua un rire qu’elle cacha derrière sa main, là encore c’est un trait de sa personnalité qu’elle ignorait puisque Grenat ne la voyait que se déhancher au club. Encore une comique, la soirée commençait bien !

“Ce serait une perte pour la gente féminine surtout, n’est-ce pas Allyson ?”

L’ambiance avait l’air un peu plus sérieuse du côté du vieux vampire et de sa comparse adolescente. Ils recherchaient minutieusement des indices et ajouta de nouveaux éléments au “dossier”, dont une théorie très intéressante de la part de la jeune sangsue.

“Hum… Un réseau souterrain de vente de poches ? Possible mais cela signifie que d’autres camions risquent d’être braqués, ce qui n’est pas une bonne nouvelle. Ou alors c’est un groupe de vampires qui a fait le coup pour leur consommation personnelle.” Affirma Grenat vers la jeune fille et les autres.

Tout ce que le groupe savait pour le moment c’est que le camion avait dévié de sa trajectoire en freinant au préalable et qu’une personne seule n’aurait pas pu tout transporter. Le vampire aux cheveux longs confirma qu’il y avait des mégots et différentes empreintes sur le sol. L’idée que quelqu’un se soit posté sur la route en risquant de se faire percuter était saugrenue mais pas impossible. Grenat observait maintenant la route, la main sur le menton. Le crime paraissait peut-être amateur mais il fallait du cran et peu de moral pour le faire, ils n’en étaient sûrement pas à leur coup d’essai. Personne ne se lève un matin se disant “et si je volais des poches directement dans un camion aujourd’hui ?” alors qu’il suffisait de les acheter bien sagement. Risquer de se faire prendre pour économiser quelques dollars… Quand bien même si le vampire était fauché, il pouvait toujours se servir sur un humain, il n’était pas à ça près. Ça ne tenait pas, il manquait un mobile. En fait, il fallait même un informateur, quelqu’un susceptible de connaître ceux qui avaient fait le coup ou même des témoins, ce qui allait être compliqué à trouver en restant ici.

La DJ commença à s’éloigner de quelques mètres avec l’idée d’élargir son champs de vision, c’est alors qu’elle remarqua un bout de carton blanc, éclairé faiblement par un lampadaire. Elle s’approcha et le ramassa doucement, l’air perplexe.

“Mais c’est un badge… Un badge !” Cria-t-elle avant de se retourner vers les autres, agitant la carte en l’air tel un trophée. Gentille fille qu’elle était, elle l'apporta tout de suite à Amelia, la seule personne censée qu’elle connaissait présentement.

Belzébuth

Juste une goutte de sang en trop

J’arquai un sourcil mi dépité mi blasé en observant et écoutant Jeremiah. Je m’étais visiblement trompée sur ses qualité d’inspecteur en automobile. Enfin. Au moins ne disait-il que ce qui semblait être une vérité. Mais était-ce la vérité ? C’était là une bonne question. Les remarques suivantes, quant à elles, eurent au moins le mérite de m’arracher un très léger sourire amusé accompagné d’un soupir et d’un mouvement horizontal de la tête, signe de mon « amusement ».

- Je doute que d’autres camions soient braqués aussi facilement, Miss Hawthorne, dis-je d’un ton malgré tout ferme. Entre la haine qu’entretiennent les humains pour nous, le besoin en sang des hôpitaux et la présence des chasseurs. Il va sans dire que les camions risquent d’être bien plus fortement protégés.

Cela n’était là, de toutes les manières, que des théories. Ce que nous avions ? Peu de chose. Rien, pour ainsi dire, que la police n’ait pas déjà. Rien pour nous aider ou pour nous aiguiller sur une quelconque piste. Soucieuse, bras croisés, j’observai les traces ne pneu sans sourciller. Comment… Comment faire pour savoir qui était l’investigateur de ce vol… Doucement, je serrai les dents, me jurant sur tous les saints que le responsable allait payer la colère contre les vampires et surtout pour tous les risques que cela faisait encourir à mon établissement.
La voix de la DJ de ce dernier me sortit alors de mes pensées et je me tournai vers elle, le sourcil arqué. Un badge, disait-elle ? Fronçant imperceptiblement les sourcils, j’approchais de la jeune femme pour prendre le badge et l’observait. Ralph Coleman. Infirmier. Hôpital Oschner. De deux choses l’une. Soit il faisait parti du convoi et sa carte s’est envolée lors de l’accident, soit il en est le responsable. Dans tous les cas, cela pouvait nous être utile.

- C’est visiblement la seule chose que nous ayons. Jay. Allyson. Suivez-moi. Nous allons à l’hôpital immédiatement. Je me tournai vers les trois restants, toisant quelque peu le vampire le plus âgé et sa protégée. Miss Hawthorne, dis-je sans la regarder. Il me reste une place si vous le désirez. Je ne pourrais transporter tout le monde et quand bien même je le pourrais je ne fais pas bus touristique, continuai-je à destination de Lucio. Libre à vous de nous y rejoindre, mais il semble que vous ne trouverez rien de plus ici que cela. Je levai le badge que je tenais entre mes mains pour le lui montrer. Je suppose donc que nous nous retrouverons là-bas.

Sans un autre mot, je tournai les talons en direction de ma voiture, garée quelques rues plus loin. D’un pas rapide, j’avançai vers celle-ci, sourcils froncés.

- Je n’ai aucune confiance en cet homme et la jeune vampire qui l’accompagne. Dis-je simplement. Quelque chose ne va pas chez eux.

Quoi ? je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Oh je ne connaissais certainement pas toute la communauté vampirique de la Nouvelle-Orléans. Mais mon intuition ne me trompait que rarement et il me semblait que l’homme, en particulier, n’allait certainement pas être en accord avec mes décisions et ma façon de faire. J’aurais d’ailleurs apprécié avoir quelques informations à son sujet. Ne savait-on jamais sur qui l’on avait pu tomber.

- Quelqu’un sait-il quelque choses sur eux ? Demandai-je en déverrouillant ma voiture pour m’installer derrière le volant. Jay. Devant. Hors de question que tu me prennes une nouvelle fois pour ton chauffeur personnel.

Et je démarrai en trombe sans me soucier nullement de la vitesse maximale autorisée. Attrapant une oreillette que je glissai dans mon oreille, j’intimai le silence d’un geste de la main.

- Appelle Père. Dis-je d’une voix claire.

Cette technologie était peut-être l’une de mes préférées. Le kit main libre. La chose la plus pratique inventée par l’homme.

- Père ? Dis-je alors que l’on me répondait enfin. C’est Elizabeth. J’aurais besoin d’un renseignement. Connaissez-vous Ralph Coleman ? Il est infirmier à l’hôpital, j’aurais besoin de lui parler.

Entre deux inquiétudes de mon père que je balayais de simples mots monosyllabiques, je parvins malgré tout à avoir quelques informations. Infirmier urgentiste. Rez-de-Chaussée. Et Père absent de l’hôpital, heureusement !

Arrivés à l’hôpital, je me stationnai immédiatement aux Urgences.

- Bien. Nous cherchons donc Ralph Coleman, il est infirmier aux Urgences et, d’après mon interlocuteur, devrait travailler ce soir. Je garde le badge avec moi. Inventez n’importe quelle histoire pour le trouver mais trouvez-le. Je réfléchis quelques instants. Il nous faut essayer de savoir s’il était à la collecte et dans le camion en premier lieu. Si ce n’est pas le cas… Il nous faudra son adresse et tous les renseignements possibles sur lui. Des questions ? Des suggestions ? J’observais autour de moi. Je vais aller attendre les autres à l’entrée principale. Je ne suis certainement pas pressée de les voir, mais soyons bons joueurs. Ils pourraient nous être utiles malgré tout.

Toujours accroupi, coude posé sur le genou et visage calé dans sa main, et une cigarette fraîchement allumée au coin du bec. Il les regardait tous avec un petit air évanoui, comme s’il n’était pas assez conscient pour les entendre parler. Ou comme s’il n’en avait strictement rien à battre au fond. Au fond d’ailleurs, il ne comprenait pas pourquoi Amelia avait insisté pour le faire venir : elle aurait déjà du comprendre depuis son arrivée que l’enquête et la réflexion n’étaient pas son forte. Ou qu’il était bien trop fainéant pour ne serait-ce que tenter de faire tourner sa matière grise. Demeuré par laxisme, une description particulièrement pertinente. Il pencha un peu la tête pour regarder dans la direction de Grenat, avant de pousser un petit rire narquois.

« Un gang de voleurs de sang. P’tain ce serait tiré par les cheveux. Voler c’est facile, vendr ela came après c’est chaud. Genre, comment tu vends des dizaines de litres. Surtout que ça se conserve pas un mois… Si tu te pointes dans un marché avec un truc en masse alors qu’y eu un vol y a pas longtemps… c’est que t’es un gros débile. Après, c’paaaas impossible. J’en ai connu des morceaux. »

Et si c’est lui qui dévalue un autre de débile, c’est dire le niveau. Mais comme il le dit, dans son passé de cambrioleur, dealer et autres joyeusetés peu légales et moralement discutables, la stupidité de certains peut laisser sans voix. Des erreurs invraisemblables sur des scènes de crime, et aussi l’incapacité de penser plus loin que le plan du casse. Parce que oui, réussir un coup c’est bien ; mais c’est pas parce que t’as réussi que la police viendra pas enfoncer ta porte une semaine plus tard parce qu’ils t’auront identifié. C’est aussi con que ça : il a vu des types braquer un magasin de fringues de luxe et les mettre en vente sur un site d’occasion deux jours plus tard. Une heure après avoir posté l’annonce, trois arrestations. Des débiles, quoi. Et les débiles ça peut tenter n’importe quoi.

Et visiblement y en avait un dans la bande quand la DJ aux cheveux colorés trouva un badge, avec un nom et même le lieu de travail d’un mec. Jeremiah laissa passer un moment, avant de laisser sa tête tomber en avant puis en arrière pour éclater de rire.

« Gringo, on tient un couillon ! »

Jay hocha la tête et se redressa d’un bond sur ses jambes avant de tirer une longue taffe sur sa cigarette et la jeter. N’approchez jamais un de ces trucs des sièges en cuir de sa voiture, sinon Amelia vous arrachera les doigts pour s’assurer que vous ne pourrez plus jamais en allumer une, si vous les pourrissez. Un petit coup de talon sur la braise, puis il pressa le pas pour s’approcher du carrosse de luxe prêt à monter à l’arrière et à tapoter le siège à côté du sien à la première des deux jolies demoiselles qui arriverait. Mais la patronne en décida autrement. Devant.

« Non, j’les connais pas. Et le grand blond à un peu une tête à claques. Genre, trop sophisquité pour être vrai. »

Bras croisés, le visage fermé à deux doigts de l’expression boudeuse d’un enfant à qui on a refusé un Mc Donald’s, le regard perdu par la fenêtre à regarder distraitement les lumières de la ville. Et peu de considération à la conversation téléphonique. Mais il fallait bien passer le temps, en attendant d’atteindre l’hosto. Alors, pour une fois, il réfléchissait.

Faudrait effectivement chercher si on a pas un abruti qui essayerait de vendre du sang. Si l’un des gars de la bande est foutu de laisser son badge sur place, ça doit pas être des lumières. Ils finiraient par se manifester quelque part, mais quand et comment ? Ou alors faudrait commencer par regarder où il y aurait une pénurie de sang. Là où la demande est plus forte. Parce que les mecs cherchent peut-être à vendre ou approvisionner quelque part en particulier.

La voiture s’arrêta dans le parking, et Jay écouta consciencieusement Amelia détailler ses ordres. Il ne pouvait pas spécialement se permettre d’être à la traîne cette fois. Fallait trouver un type, l’identifier et l’attraper. Genre lui tendre un traquenard. Ok, ça c’était la partie facile. Mais comment faire ? Jay tourna la tête vers l’arrière de la voiture. Deux appâts à mecs, à portée de main. Non, c’est réducteur de penser comme ça. Ce sont des femmes à parts entières, juste très séduisantes. Mais il sortit son trousseau de clés de sa poche et le leur tendit à qui voudra.

« Suffit que l’une de vous aille dire que Ralph a oublié ça chez elles et quelqu’un lui dira de rappliquer à l’accueil. Moi j’vais jouer les patients dans la salle d’attente, et quand on le repère je rapplique et j’le chope. »

Une goutte, du sang, un vase, hm?Amy, Jay, Grenat, Lucio, Alyssa & AllyLe nez pointé vers le ciel, je regardais en l’air en réprimant un bâillement. Non pas que je m’ennuie, mais les théories s’enchaînent, s’entremêlent et avec 5 cerveaux bouillonnants d’hypothèses et le mien embué de fumée, je commencerais presque à avoir du mal à réfléchir. La vampirette disait vrai, se foutre au milieu de la route n’était pas le meilleur moyen d’assurer sa survie et miser sur les bons réflexes d’un conducteur restait tout de même sacrément risqué. Alors soit on avait à faire à un cinglé qui aurait mieux fait de se payer un abonnement mensuel dans les parcs d’attractions les plus proches afin de canaliser ses besoins de sensations fortes, soit on avait à faire à un cinglé… mais déterminé et prêt à prendre tous les risques pour parvenir à ses fins.

La nouvelle supposition me fit arquer un sourcil, cependant. Ne serait-il pas plus simple de braquer les chambres froides des associations de distribution de poche de sang directement ? Après tout, elles étaient mises en place pour aider les créatures aux dents longues mais il n’était pas difficile de se rendre compte qu’elles n’étaient pas approuvées par tous. A commencer par les chasseurs ou tout autre être humain jugeant que cela incitait les buveurs de sang à rester en ville ou à venir s’y installer en totale liberté. Le sang que contenait ce camion était à destination de l’hôpital et servirait pour tous les malades qui s’y trouvaient, alors que les poches réservées aux noctambules n’intéressaient que ces derniers. Il était donc évident que braquer l’un de ces camions exposerait davantage le responsable à la médiatisation. Sans pour autant parler de passer inaperçu, c’était quand même pas le choix le plus judicieux pour ne pas éveiller l’intérêt même de la Fédération. Alors si un surnaturel était à l’origine de tout ce bordel, c’était pas ce qu’il y avait de plus malin.

Je reposais mon regard sur l’assoiffé. Se débarrasser de marchandises volées n’était jamais très simple et même si j’approuvais parfaitement ce qu’il avançait, je me contentais d’hocher la tête vaguement. Puis la DJ nous interpella à son tour, agitant sa trouvaille sous nos yeux. Si ce gars n’était pas mêlé à toute cette affaire, alors ce machin là ne nous serait d’aucune utilité, bien que les écolos dans l’âme apprécieraient sans doute qu’on ramasse un de ces déchets traînant dans les rues pour s’en débarrasser. En revanche, s’il était le cinglé ayant tenté un tête à tête avec le camion vandalisé… il était dans la merde. Parce qu’avec 5 vampires et demi, en comptant Jay, au cul… il risquait de regretter amèrement de ne pas avoir vérifié qu’il n’avait rien laissé traîner sur les lieux avant de filer.

La suite alla un peu trop vite pour moi, visiblement on se rendait à l’hôpital et on devait attendre le blond et la jeune vampire là bas. Je suivais mécaniquement Amélia et les deux autres, abandonnant mon splif dans une bouche d’égout à hauteur de la voiture de cette dernière. Les doigts refermés autour de la poignée de porte arrière, je marquais un temps de pause. J’avais ma bécane un peu plus loin. Ceci dit, je pourrais toujours venir la récupérer plus tard. Et puis autant aller à notre destination tous ensemble, même si la conduite d’Amélia était finalement peut être plus risquée que de prendre ma moto totalement défoncée. A sa question, je secouais la tête. Je connaissais ni l’homme, ni la jeune femme, aucune de ces deux têtes me revenaient en mémoire.

Le trajet ne dura néanmoins pas bien longtemps. Une fois à l’arrêt, Jay se tourna vers nous, clés à la main et je tendis aussitôt la mienne pour les récupérer. Je m’empressais de descendre de la voiture et m’étirais un coup tout en écoutant distraitement les instructions de la meneuse de Clan. L’idée de Jay n’était pas mauvaise mais il y avait un léger détail qu’il fallait prendre en compte.

-Et s’il est pas là, p’tit génie ? Tu crois qu’ils vont nous filer son adresse généreusement pour qu’on aille l’interroger chez lui et lui demander ce qu’il faisait sur les lieux ?

J’observais Amélia et tandis qu’elle terminais son discours, je lui piquais le badge qu’elle détenait avec un petit sourire.

-Ça pourra nous être utile à l’intérieur, alors je te l’emprunte.

Avant qu’elle ne file, je manquais de rajouter qu’il aurait peut être était intelligent de demander un numéro de téléphone au duo que l’on attendait, histoire de ne pas poireauter inutilement si toutefois ils préféraient finalement ne pas venir. Ou ne serait-ce que pour échanger des informations précieuses.

-Bon eh bien.. allons vérifier si monsieur bosse ce soir.

Sans rien ajouter je me dirigeais naturellement vers l’accueil de l’hôpital. Une seule femme derrière le bureau, sans doute que sa collègue devait être en pause en cet instant puisque le siège d’à côté était vide. Avec un grand sourire et tout en faisant tourner les clés autour de mon index, je posais mes avants bras sur le comptoir.

-Bonsoir ! Est-ce que Ralph Coleman travaille ici ce soir? Il a oublié ses clés chez moi et j’aimerais les lui rendre.

Avec un air à la fois légèrement intrigué et désolé, la rouquine secoua doucement la tête.

-Il n’a pas pu venir travailler ce soir malheureusement, mais vous pouvez me les confier, je les lui donnerais lorsqu’il reviendra à l’hôpital pour son service.

Reculant ma main avec un air faussement embêté, je soufflais.

-Oh non, je préférerais lui remettre en main propre en fait, c’était qu’un prétexte pour le quitter. Vous voyez, c’est peut être un très mauvais amant, mais il mérite un peu de respect et je trouve que les SMS c’est pas très poli, non ?

Les yeux écarquillés, je pouvais percevoir son malaise d’où je me trouvais et je manquais aussitôt de rire, réprimant avec fermeté mon amusement, qui n’aurait eu pour effet que de me trahir. Haussant les épaules, je tournais les talons avant de m’arrêter aussitôt, scrutant le mur ou plutôt le panneau qui y était accroché avec attention. Je m’approchais suffisamment pour lire chacune des indications et esquissais un petit sourire. Une idée venait de germer à l’intérieur de mon crâne. Et il fallait vite que je l’exprime avant de l’oublier.

-Eh.. le RH, il doit bien avoir tous les dossiers ou au moins des fiches d’urgence avec l’adresse des employés, non ? C’est au deuxième, on peut peut être y aller ?

Je passais une main dans mes cheveux et me retournais aussitôt vers les deux vampires. Plissant légèrement les yeux, je balayais la zone d’accueil du regard. Les escaliers étaient pas loin et j’avais le badge en poche. Si on misait sur la chance et qu’il n’était pas démagnétisé, on pourrait au moins se faufiler jusqu’en haut. Mais une fois là haut.. si le RH était encore au sein de l’hôpital, soit il nous faudrait l’assommer s’il se trouvait dans son bureau, soit on devrait attendre qu’il y revienne s’il ne s’y trouvait pas... pour finalement l'assommer aussi. En gros, la chance était ce sur quoi il fallait miser du début à la fin. Parce qu’il était évident qu’on ne devrait pas mettre trop de temps à aller dénicher l’info qu’il nous fallait. Massant brièvement mes tempes, je plantais mes yeux dans ceux de la DJ.

-Grenat, toi qui attises l’attention des clients du Masquerade grâce à ta musique et sais te faire entendre grâce à tes platines… tu crois que tu pourrais monter le volume et taper un bon gros scandale à l’accueil pour faire diversion ?

J’observais ensuite le black avec un sourire aux lèvres.

-A défaut de ton cerveau c’est de tes muscles dont je vais avoir besoin. Si on rencontre de la résistance en chemin, on aura besoin de tes bras.

J’haussais de nouveau les épaules.

-Je sais que c’est un peu tendu comme plan, mais on pas 50 solutions. Si t’es d’accord et que tu veux bien prévenir Amélia par SMS, ce serait cool, mon téléphone à plus de batterie.

Faux, en réalité, je l’avais éteint mais c’était mieux comme ça.

-Et puis si Grenat tient assez longtemps.. ça permettra peut être à Amélia et aux deux autres d’aller interroger discrètement l’ambulancier, non ?

Sortant une clope de mon paquet, je la portais à mes lèvres avant de me rappeler où l’on se trouvait et qu’il était interdit de fumer. Grimaçant une seconde, je la rangeais immédiatement avant de croiser les bras sur ma poitrine.

-Bon, alors, ça vous va ?:copyright:️ 2981 12289 0

Lucio, Alyssa et les assoifés

I hear them coming closer, the howls are sending chills down my spine

Il y a toujours tant de choses à superviser, tant de détails que les agents de l'ordre doivent faire sur les lieux d'un crime qu'il n'est pas étonnant qu'ils aient à revenir, c'était bien pourquoi je me doutais que ces chers humains de l'ordre avaient manqué quelque chose que mes sens plus affutés pourraient détecter mais je ne suis pas déçu lorsque j'entends la femme qui avait prit l'initiative de me suivre pour trouver des indices s'écrier avoir trouvée un badge. Oh, ils parlaient entre eux mais je ne me sentais pas enclin de partager les discussions que je ne pourrais comprendre ni avoir les mots finaux sur la connaissance des vis-à-vis. La vampire s'était élancée pour rejoindre celle qui semblait tenir la laisse de cette horde de joyeux vampires. Je regarde vers Alyssa et hoche la tête, elle soulevait un point que j'avais aussi considéré avant de reporter mon attention sur l'attroupement vampirique qui se trouvait être un peu plus loin.

La vampire, de nouveau, prend les devants mais aura au moins eue la bonne grâce de me montrer le badge que sa vampire avait trouvé. Celle-ci était familière sans l'être mais je regarde le badge, plissant les yeux et commetant à ma mémoire le nom de l'infirmier de l'hôpital. Je serre les dents car je sentais que les choses allaient de mal en pis dans cette histoire qui puait sincèrement. Trop de "coincidences", de non-dits et j'hoche la tête.

"Nous y serons."

Je regarde la vampire qui avait le choix entre monter avec moi et Alyssa ou rejoindre ce cortège vampirique que celui de la femme mais celle-ci montera avec eux, me soulageant d'un certain poids car, mine de rien, je ne souhaitais pas tout dire ou risquer de me prendre la tête avec un facteur inconnu... Pire encore aurait été d'avoir une inconnue dans ma voiture que l'on a ainsi prit pour acquis que je serais consentant. Je regarde ma protégée et indique la route jusqu'à ma voiture où j'ouvre et prend place dans le siège conducteur.

"Je ne suis pas très doué avec les trucs contemporains.. Mais trouve ce que tu peux sur Ralph Coleman, un infirmier de l'hôpital Oschner. C'était son badge qui était sur les lieux."

Je ne peux pas dire que j'allais faire des records de vitesse mais j'allais aussi vite que je pouvais sans briser les précieuses lois humaines au contraire de l'autre femme. J'avais entendu quelque chose dans sa voix lorsqu'elle avait parlée du sort qui était réservé au potentiel criminel, une pointe que j'avais bien capté. Certains auraient pu croire une blague quant à envoyer une tête mais la vampire avait un fond sérieux, je l'avais senti et ce me laissait avec un frisson. Certains parlaient à voix basse de vampires qui avaient peu de respect pour la vie humaine et je sentais que c'était là ce que la horde avait été.

"Je vais tenter de parler avec le conducteur... Ce serait sans doutes pour le mieux si on peut le trouver. Les forces humaines ne gardent pas plus d'un agent pour un cas tel et je pourrai nous faire entrer là sans trop d'histoire."

Mais j'écoute aussi, j'attends voir ce que ma protégée trouve et fait les notes mentales pour continuer ce travail alors que nous arrivons à l'hôpital. Coleman était notre piste si on excluait le conducteur... Je regarde Alyssa alors que je sortais.

"Si les choses tournent au vinaigre, Flocon, on se rejoint sous la protection de tes mères. Ceci... ça pue."

Je ne suis pas confiant que ceci n'est pas un piège pour tenter de faire aller les vampires dans un seul endroit, avide de vengence ou de clarifier leur nom. J'approche des portes principales de l'endroit avant de remarquer que la meneuse était encore dehors à nous attendre et j'indique du menton la porte à ma protégée qui entrera en première afin de ne pas trop attirer l'attention.

"Mademoiselle, un mot, je vous prie."

Je m'éloigne, gagnant un peu d'avance à Alyssa avant de me tourner pour faire face à cette femme. Je voulais mettre cartes sur table et assurer que ma pupille serait exempte...

"Je suis Lucio Morandi, je n'ai l'honneur de connaître votre nom... Et je n'attends pas que vous me donniez le vôtre, chère. Je comprends que vous êtes à la tête de ce joyeux groupe mais je n'ai manqué le sérieux de la chose. Si vous souhaitez véritablement tuer le responsable, faites-le loin de nous car je n'ai envie d'être couvert de sang." Du menton, j'indique la caméra qui est présente. "Je veux simplement m'assurer que ceci est une collaboration et je veux que vous sachiez que je ne suis pas aussi doux que l'on pourrait penser. Ma pupille est ma charge et je ne veux pas la voir souillée par des actions. Sachez aussi, cependant, que je trouve que ceci est très suspect... Nous sommes très nombreux et peut-être est-ce là un piège pour tout vampire qui veut ce que nous voulons."

Je la laisse me répondre mais je ne suis pas avide d'un duel verbal, je vais donc attendre sa répartie que je devine bien cinglante avant d'entrer à mon tour dans l'hôpital, cherchant des yeux les signes pour aller vers la réanimation et ma piste.

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Bon, visiblement c'est plus compliqué. Enfin non, juste que d'après le noir, il faudrait que les voleurs soient sacrément débiles pour chercher à refourguer d'emblée un truc volé. En même temps si l'adolescente de seize ans que je suis à pensé à ça, BIEN SUR que des policiers et professionnels l'auront fait... Et que des voleurs s'y attendront... Bon, d'un autre côté, on parle d'un mec qui d'après nos premiers éléments c'est jeté devant un camion pour y faire perdre contrôle... Et qui perd sa carte d'identité...

La blonde prend les choses en main, embarque d’emblée le noir et la brune. Et réquisitionne la fille aux cheveux bleus. Pour autant, clairement, elle ne veut pas de Lucio ou moi. Elle ne le dit pas, mais c'est ainsi que je le perçoit. Et elle entraine sa cour autour d'elle, dont aucun ne s'est présenté. Donc là si je doit les nommer dans l'urgence? Le mec, j'ai bien compris il s'appelle Jay, las deux nanas, j'ai bien saisit qu'y en a une qu'a a peu près le même nom que moi, mais laquelle? Quand à la blonde, je sais pas pourquoi mais je me dit qu'elle prendrait très mal le "barbie"

Dans la voiture je ne peux m'empêcher d'exprimer ma frustration d'un "Super ambiance, on sent une grande confiance..." dégoulinant d'ironie, avant de me voir donner un nom. Ralph Coleman. Eh ben c'est pas gagné.

"J'en trouve 5 rien que pour la nouvelle Orléans, en comptant les déviations style "ralf". Dont trois qui ne renseignent pas leur métiers, et sans connaitre leur tronche, j'aurais du mal à trouver... Je tente sur les réseaux professionnels... Pareil pour Linkedin, j'en ai 2, un qui est marqué comme étant ambulancier, et l'autre infirmier à l'hopital psychiatrique, à une cinquantaine de kilomètres. Mais bon, les profils datent, ils ont pas été actualisés depuis un moment..."

Autant dire chou blanc. Quand au conducteur... Je secoue la tête.

"D'après les journaux, il est au service réanimation. Tu pourras y entrer assez facilement, ils ont politique d'accepter les visiteurs H24, il suffit de prétendre être de la famille, c'est pas les infirmiers qui iront vérifier. Ils sont trop débordés pour ça. Par contre, les mineurs y sont pas autorisés, "raison d'hygiène". A croire qu'à 16 ans on est un nid à microbe et que miracle à 18 on découvre la douche... Par contre, je me disais, j'pourrais peut-être chercher le casier du gars? Quelque soit son service, il sera obligé d'y passer avant ou après. Et ici, à part les deux réas et le bloc, je crois, qui ont des tenues spéciales, tous les vestiaires sont au sous sol."

J'y suis jamais allée, certes. En temps que patiente, j'avais rien à y faire, même si je pouvais me déplacer dans l’hôpital. Mais disons qu'on en apprend des trucs en écoutant et en discutant avec le personnel. Surtout dans un service où passent beaucoup d'élèves qui apprennent le fonctionnement de l’hôpital... J'ai un doute un temps sur s'il acceptera de me laisser y aller seule, mais ses propos alors qu'il ouvre la portière me font hocher la tête. Et avant de descendre, je chipe dans la boite à gant une chemise de papier, dont j'enlève les documents de la voiture, et récupère dans le coffre, dans mon sac à dos, des papiers inintéressants. Notes de physique chimie. De quoi me faire un alibi.

Je dédaigne la porte principale et la blonde plantée devant. Pourquoi? Parce que j'ai un plan autre. L'accueil y a plein de monde, et c'est éclairé, je préfère passer par la petite porte. Je rejoins donc l'entrée du personnel. Un moment de réflexion, avant de me souvenir. 7226. Le numéro de la sécurité. Le "allo" n'a pas fini que je lance mon appel.

"Oui, bonsoir c'est Raissa, l'étudiante en pédiatrie, j'suis désolée je suis en retard j'ai ma voiture en panne, et j'ai pas réussi à joindre Cathy au 2512, j'sais pas quoi faire c'est ma première nuit! et..."

Bon, il se décide à m'interrompre, cet imbécile? Ah si quand même. "Du calme. Y a pas mort d'hommes! Je t'ouvre, va voir ta cheffe et excuse toi platement, elle va pas te manger!" Gagné. J'ai mis les chances de mon côté, il faut dire. J'ai passé assez de temps en pédiatrie pour savoir que Cathy est la terreur des élèves. Qu'elle exècre par dessus tout le retard et que depuis au moins dix ans que je visite l’hôpital régulièrement elle a une certaine réputation. Quand elle est passée de nuit, il y a 3 ans, certains ont ricané que les élèves allaient enfin souffler. Enfin, sauf les 3èmes années qui font des nuits... Quand au 2512, c'est effectivement le numéro du service. Et lui aussi je le connais, parce que les parents qui veulent venir en dehors des heures de visites normale doivent d'abord demander à ce numéro, pour joindre l'infirmière de nuit. Qui ne répond pas quand elle est en soins... Je me doute qu'à la caméra, ils ont regardé, vu une jeune femme noire un peu paniquée, serrant une chemise en papier contre elle... Pour peu qu'ils s'y soient intéressé, d'ailleurs, parce que bon, pour essayer de gruger par ce biais... Pas sure qu'il y en aie des masses. Et je crois avoir été assez crédible dans mon numéro de pauvre étudiante stressée. Un "Merci" et je passe la porte, direction les sous sols. Et comment tu vas trouver le casier du mec? Et si on te surprend? Ben... J'prétends que je dois déposer un truc dans son casier, de la part d'un gars de ma promo...

La goutte de sang qui fait déborder le vase

L’enquête avançait enfin mais personne ne pouvait dire à ce moment-là si ce badge ne mènerait pas à une fausse piste, le seul moyen de le savoir était de se rendre à l’hôpital. Ça devenait presque excitant et Grenat ne regrettait finalement pas d’être seule sur les lieux. C’est tout naturellement qu’elle accepta de rejoindre ses collègues plutôt que de prendre sa voiture, c’était peut-être plus simple que de devoir les attendre ou les chercher sur place et puis, c’était un sacré beau carrosse... La DJ hocha la tête et s’approcha de l’arrière du véhicule avant de jeter un regard vers les deux autres vampires sans pouvoir répondre à la question de sa patronne. Elle ne savait pas s’ils comptaient les rejoindre mais contrairement à Amelia et Jay, elle n’avait rien contre eux et elle ne comprenait pas pourquoi la blonde était si méfiante. Ayant plus d’expérience que la jeune vampire, elle savait peut-être détecter des traits de personnalité juste en un coup d’oeil ? Ça importait peu car Grenat préférait se faire sa propre idée. Cette dernière s’installa dans la voiture aux côtés d’Allyson et remarqua que le beau gosse devant était déçu, ce qu’elle trouva drôle.

Après une discussion brève entre un père et sa fille, le groupe arriva devant l’hôpital avec des informations précieuses. Amelia donna les ordres et la musicienne hocha la tête sans sourciller. Elle n’avait pas vraiment d’idée présentement mais Jay en suggéra une qui était loin d’être idiote mais il fallait que ce Ralph Coleman soit présent et c’est finalement la danseuse qui prit les devants. Grenat la suivit pour observer et elle se mit dans un coin pour ne pas être remarquée, bien que c’était compliqué avec ses cheveux. La scène était assez drôle à voir mais malheureusement la dame de l’accueil ne tomba pas dans le panneau. Qu’à cela ne tienne, Allyson eut une autre idée et c’est en croisant son regard que Grenat comprit qu’elle allait faire partie du plan. Faire un bon gros scandale… DJ ou pas, c’était tout à fait dans les cordes de cette furie. Elle hocha la tête avec un grand sourire et commença à créer la scène dans sa tête pour ne pas se planter, après tout il fallait que ce soit assez convaincant. Elle se planqua derrière un mur, loin des caméras et retira son petit gilet pour le passer son haut qui n’était pas moulant et faire croire grossièrement qu’elle était enceinte. La supercherie devait durer assez longtemps pour que les autres fassent ce qu'ils avaient à faire.

Le ventre rebondi, elle commença à s’approcher de l’accueil en poussant des cris de douleur.

“Mais que quelqu’un vienne m’aider ! Ça fait une heure que j’attends dans cet état, c’est honteux ! Si j’accouche dans le hall, ce sera votre faute ! Aaah…! Bande d’incompétents !!”

Pauvre personnel hospitalier, Grenat se sentait un peu coupable de faire une scène mais au moins, quelqu’un allait bien bouger et puis elle n’avait plus qu’à dire que tout allait bien et repartir si on essayait de toucher son ventre. La dame de l’accueil appela un médecin et s’approcha rapidement de la femme aux cheveux bleus pour la calmer.

“Asseyez-vous Madame, je sais bien que c’est difficile mais quelqu’un va arriver.”

“Excusez-moi, c’est mon premier et je suis très stressée, mon mari est en retard en plus… Ça fait tellement mal ! Je ne voulais pas être impolie...” Dit-elle avant de cacher son visage entre ses mains pour faire semblant de pleurer.

Attendrie, la femme resta près d’elle le temps que le médecin se pointe...

Belzébuth

» Tu as changé [PV Alyssa et Lucio]
» Caught in a bad romance [Lucio]
» Quand un ivrogne fait pitié... [PV Sam]
» Pourvu que les secondes soient des heures [Lucio]
» [Event Halloween] Enlèvement et disparition [Amelia]