La nuit. Un monde que Kaia connaissait particulièrement bien. Depuis des années, elle était insomniaque, elle l'avait envahi et l'aimait bien plus que le jour. Elle appréciait de pouvoir admirer les étoiles et la lune, marcher dans le silence...Non, foutaises, elle préférait les gens et l'animation ! Mais parfois, son ouïe sensible était bien contente quand il n'y avait personne à des kilomètres. Et la nuit, à pars quelques lumières encore allumées, quelques fêtards, il n'y avait personne. Elle avait parfois, encore un peu de mal, à s'habituer à cette ville si...grande. Son île natale lui manquait régulièrement, ses terres enneigées, son froid polaire...Mais bon, ici, elle était acceptée et elle pouvait faire ce qu'elle aimait vraiment !
En attendant, à force de ruminer ses pensées, ses pas l'avaient guidé assez loin de l'usine où elle vivait. Assez loin des endroits qu'elle connaissait bien. Elle se retrouva devant un...cimetière ?!? Sérieusement ? Elle soupira en voyant les immenses stèles. Et pourtant, elle décida d'entrer comme une envie de s'imprégner de la sérénité des lieux. Il lui arrivait d'avoir envie, de temps en temps, de trouver la paix et souvent dans ces cas là, elle tournait en rond. Et cette nuit-là, ce n'était pas beaucoup mieux.
Elle avançait dans les allées, s'arrêtant parfois pour lire de vieilles inscriptions...mais qu'espérait-elle trouver ? Au fond, elle le savait. Un endroit pour se recueillir sur ses chers petits. Mais il n'y avait rien et il n'y aurait jamais rien. Ça faisait bien trop longtemps qu'ils n'étaient plus de ce monde et déjà à l'époque, ils n'avaient pas eu de vrais sépultures.
Alors qu'elle fixait une pierre tombale, troublée par le prénom, elle entendit un drôle de bruits. Légèrement lointain. Intriguée, elle suivit la source. Envie de tranquillité ? Pfiou envolée ! C'était plus amusant de voir qui venait dans un cimetière en plein milieu de la nuit ! Ce fut son odorat qui lui signala en premier lieu une petite particularité. Pas humain. Et l'absence de chaleur était caractéristique...Un cadavre ambulant était là ! Et pourtant...Il y avait un petit quelque chose d'habituel qui titillait sa mémoire.
Finalement, elle s'arrêta à quelques mètres de l'individu, reconnaissant la chevelure. Le dos. La silhouette. Même s'il manquait beaucoup de choses par rapport à la dernière fois. Tiens, tiens, tiens, quelqu'un avait-il eu pitié de la fragile gamine et avait choisi de lui offrir un...meilleur avenir ? Mouais, un avenir tout court.
- Tu as changé.
Bel euphémisme. Mais son ton indiquait clairement de la désapprobation. Une vampire, tss ! Elle restait dans son coin d'ombres, appréciant de ne pas être en vue si l'enfant se retournait. Et encore plus si quelqu'un arrivait.
- Et pas en bien.
Elle détestait tellement les vampires ! Moins que les chasseurs, certes, mais les vampires quoi ! Quelle idée saugrenue que de choisir cette espèce ! Même si elle n'avait pas choisi d'être une louve, elle était fière de sa race et de ses capacités. Un cadavre, ça n'avait aucun intérêt. A ses yeux, en tout cas. Elle attendait de la voir remuer face à ses remarques dites assez basses, presque des murmures. Elle était pourtant persuadée qu'elle l'entendrait...Mais la petite serait-elle assez douée pour la trouver ?
Dernière édition par Kaia Steinn le Sam 18 Jan - 9:42, édité 1 fois
A l'origine, le plan était simple: J'allais courir au parc, ordre de Lyana pour me réhabituer à la course, et plus généralement à mon corps. Ensuite je continuais, de préférence en courant, vers le cimetière, et j'allais dire bonjour à mes mères. Si Lucio m'avait accompagné les 1ères fois, j'avais décliné sa proposition pour ce soir. A cette heure ci, les fois précédentes, on avait croisé personne, et je connaissais la route. Donc cette fois ci, j'avais demandé à y aller seule. Parce que mine de rien, j'ai SEIZE ans, pas six. Les deux tours de parc, ça va. C'est pas encore très régulier, et je m’emmêle un peu sur les exercices du parcours santé (j'voudrais vous y voir, j'ai jamais fait de pompes, moi!), mais je les fait, tranquillement. Le trajet vers le cimetière, ça va aussi. Passé minuit, il n'y a plus de bus, et pratiquement personne dans les rues. Je m'arrête même brièvement chez un fleuriste encore ouvert, pour en ressortir avec un bouquet.
Les choses se gâtent à quelques pas du cimetière. Deux garçons qui me barrent la route, m'obligeant à m'arrêter et à ôter mes écouteurs. J'ai pas vraiment l'habitude que des gens m'abordent. Faut dire que la valisette d'O2 et les lunettes, ça a un effet répulsif sur les dragueurs des rues. A part un ou 2 "c'est dommage t'es plutôt bonne sans ton truc de cancers" (ou assimilé) j'ai pas trop l'habitude de me faire alpaguer dans la rue, autant dire que je suis méfiante.
"Dis donc toi, t'as pas froid comme ça?"
Euh? Je porte une jupe ample en tissus fin, rouge, et un chemisier jaune clair. Oui, bon, il fait 7° à tout casser, mais j'ai cet avantage de n'avoir pas froid alors comme je veux montrer à mes mères mon nouveau chemisier...
"Tu serais pas une salope de vampire, dis donc?"
Ah. Oups? Et l'autre qui embraie. "Je l'ai déjà vue avec un autre habillé comme y a 3 siècles, elle doit penser qu'elle peut chasser ici à sa guise!" Bon, ok, honnêtement je me pose même pas la question... Je prends la tangente. Et j'ai pas plutôt pris la fuite qu'ils me courent après en jurant. Non mais euh... J'suis pas supposée leur faire peur?!Non, parce que là c'est l'inverse! Je pique un sprint (merci Lyana d'avoir insisté sur cet aspect) et pénètre dans le cimetière avec une avance confortable. Je zigzague dans les allées, me perdant rapidement dans le dédale des tombes, avant de ralentir. Plus de bruit. Je pense que je les ai semé. Pour l'instant, parce que nul doute que s'ils me recroisent (pire, je crois qu'ils m’attendaient), ils se relanceront à ma poursuite.
Je continue de marcher, par précaution, et ouvre ma gourde le temps de boire une gorgée, Saaaaaaaaaaang! avant de sortir mon téléphone portable et de finalement m'arrêter, l'oreille aux aguets. J'ai le temps de composer le numéro, mais même pas d'entendre la sonnerie de mise en relation que je raccroche en sursautant. C'est une voix de femme. Il étaient pourtant que deux garçons! Une voix basse... Dans tous les sens du terme, parce que les propos tenus, là... Je n'ai pas pu m'empêcher de me crisper. Parce que de suite, je vois deux femmes, ici, qui pourraient me tenir un tel discours. Mama. MamanC'est pas elles. Les morts ne jugent pas. J'ai toujours cru ça, mais dans des moments comme ça, j'aimerais en être sûre. Je cherche autour de moi, m'arrêtant sur une zone d'ombre. C'est moi où elle dégage une impression de chaleur?
Pas le temps de m'en assurer, un mouvement lumineux dans l'allée voisine me fait réagir. Je crois qu'ils sont encore à ma poursuite finalement! Je me cache dans un rencognement, main sur la bouche pour atténuer ma respiration (déjà faible). Le faisceau d'une lampe balaie l'allée, et j'entends des bribes de conversation téléphonique. "doit pas être loin" "Juste une veggie, une proie facile!" "suffira de dire qu'elle nous a attaqué" Ouais, non c'est confirmé, c'est bien après moi qu'ils en ont. Ce qui me rend à la fois en colère parce que MERDE, j'ai rien fait est-ce que c'est trop demandé qu'on me FOUTE LA PAIX?! et de honte, parce que j'vois pas ce que je peux faire là. Plus exactement j'ai peur soit d'être blessée ou tuée, soit de moi, faire une connerie. On ne peut pas dire que j'ai particulièrement confiance en mon corps en ce moment.
"♫ Show yourself! ♫"
Euh, oui, non! Là, c'est très appropprié, mais c'est pas le moment pour une sonnerie de mon téléphone! Je raccroche précipitemment C'était Lucio!, et bien sur il l'a pas loupé ce son, il vient par là ce con! Bon, euh... Fuir. Vite. Par où? Putain, je suis une jeune vampire, pas une combattante!
La petite a finalement un joli sursaut en entendant la voix de Kaia. Très amusant ! Un sourire apparait sur le visage de la lycan, elle avait toujours aimé effrayer les autres...et Alyssa faisait une proie idéale ! Au moins une chose qui n'avait pas changé. Elle se surprit d'ailleurs à rire légèrement, un rire grave. Voila qui n'allait pas arranger la situation.
- Tu étais moins...trouillarde avant.
Après tout, la gamine l'avait abordé sans aucune crainte. Surement parce qu'elle ignorait ce qu'elle était au fond ? Ou alors, sa bonbonne d’oxygène la rendait plus courageuse que sans rien du tout ? Des bruits de pas en approche puis de voix se firent entendre au bout d'un moment. Kaia fronça les sourcils. Qu'est-ce que c'était encore que ça ? Des troubles-fêtes visiblement ! Et pas le genre drôle. Elle fronça les sourcils mais à les entendre et à les sentir, ils ne voulaient pas que du bien à l'adolescente. Tss. Personne ne pouvait lui chercher des noises ! Personne à part elle !
Elle soupira et commença à se déshabiller, toujours dans son coin d'ombre. Les pas se rapprochaient. Trop près. Et le téléphone sonna, indiquant la présence de la petite vampire comme un phare au milieu de la nuit. Elle vira ses vêtements très rapidement et s'accroupit. Discrètement, elle commença sa transformation. Vite. Vite ! Il fallait intervenir ! Ce n'était qu'une enfant, aussi bien chez les humains que les vampires, cette gosse n'avait sans doute aucun don spécial, aucune capacité pour se défendre ! Et une odeur de peur flottait dans les airs. Clairement, la vampirette n'était pas faite pour se battre.
Kaia, si, et l'adrénaline montait. En même temps que la douleur alors qu'elle se tortillait au sol. De faibles gémissements lui échappaient de temps en temps, parfois des râles de douleurs. Au fil des années, elle avait appris à se maîtriser, à supporter la douleur...alors qu'avant, elle hurlait à en perdre la voix. Mais là, elle poussait la transformation à se dépêcher et ce n'était pas agréable du tout. Au bout d'un temps qui lui parut interminable, elle put se relever. Elle huma l'air. La peur. La violence. La joie. Différentes émotions qui lui parvenaient aussi bien grâce à son nez que ses oreilles. Elle émit un long grognement suivit d'un hurlement à la lune. Elle signalait sa présence et espérait que ça suffirait.
Elle sortit ensuite de sa cachette d'un bond et se positionna entre Alyssa et ses agresseurs, en posture de défense, les crocs bien visibles. Elle ne les laisserait pas toucher à SON humaine. Plus si humaine que ça mais ça ne comptait pas !
- Un lycan ? C'était pas prévu dans le programme ça !
L'un d'eux avait peur. Brave petit ! Elle se remit à grogner, farouchement, indiquant clairement qu'elle défendrait leur proie. Alyssa lui appartenait ! Néanmoins, elle ne devait pas paraître assez effrayante pour qu'ils s'enfuient car ils sortirent des couteaux. Pauvres petits. Ce ne serait pas suffisant ! Dès que le plus sur de lui approcha, cherchant à lui donner un coup de poignards, elle lui sauta dessus, plantant ses crocs dans son bras. Elle secoua la tête en poussant un grognement furieux alors que ses griffes arrachaient tout ce qui passait trop près. Elle ne se montrait pas douce envers eux. Elle comptait bien les déchiqueter ces humains de pacotille. Vrais chasseurs ou pas, elle ne les laisserait pas faire. Ils allaient mourir ! Et dans la souffrance !
Cachée dans mon rencognement, j'ai à peine eu le temps de tiquer sur le dernier chuchotement. Une personne qui m'a souvent taquiné sur ma trouillardise. Mais qu'est-ce que Kaia ferait ici? Non, et puis là j'ai pas trop le temps de me poser la question. Le gars entre dans l'allée, et s'approche de moi. Stupide téléphone! C'est la base en plus, en cas d'attaque terroriste on éteint le téléphone! Je me faufile dans l'allée voisine entre deux tombes. Tant pis pour le respect aux morts!
Je sais que j'ai pour moi une parfaite vision nocturne, et j'espère bien les perdre grâce à ça. On utilise les atouts qu'on a!LES. J'avais oublié le second, qui me coupe la route dans l'allée voisine. "Ici!" Non, merci, j'reste pas! Je tourne brusquement à droite, esquive le deuxième qui plutôt que de me suivre a essayé de me prendre en tenaille en remontant une allée parallèle. Tu leur a échappé une fois. Tu peux y arriver. J'espère. Je cours aussi vite que possible sur le gravier, mais suis stoppée net dans ma course par un truc qui s'entortille dans mes jambes. Des bolas?! Mais c'est pas Ark, Bordel! La chute est brutale, et ma gourde me rentre douloureusement dans l'aile iliaque. J'suis mal j'suis mal j'suis mal...
Le hurlement du loup amène sur leur visage la même confusion que la mienne, avant qu'une créature blanche n'apparaisse entre mes agresseurs et moi. Un lycan? C'est ça? Un loup en pleine ville, que veux tu que ce soit? Et euh c'est un lycan super héros?Détache toi, et déguerpis. Oui, ça vaut mieux, parce que les deux gars ils ont pas l'air effrayé, au contraire ils sortent des couteaux. Je veux pas savoir POURQUOI ils ont des couteaux... J'essaie de me dépêtrer tant que les deux hommes hésitent à attaquer et n'arrive qu'à resserrer les liens, parce que bon, c'est solide et je sais pas le démêler. Plan B. Princesse en détresse Le téléphone est fendu, mais j'arrive brièvement à appeler sur la touche d'urgence, lancer le numéro de Lucio.
Le hurlement de douleur et le craquement sonore de l'os me fait grimacer. Sang?Non mais tu trouve que c'est le MOMENT?! Il le secoue comme un chien secouerai son jouet, et je ne peux m'empêcher d'avoir mal à sa place. Attention, l'autre! L'autre qui laisse sans sourciller son pote se faire charcuter et essaie de contourner le loup. Aide le?!J'ai pas vraiment le temps de réfléchir. Mon téléphone quitte mes doigts au moment ou j'entends la sonnerie (à peine la première, mine de rien, c'est allé si vite) s'interrompre et la voix de Lucio.Merde. Je suis pas sure que le téléphone comme projectile c'était la meilleure idée...
Je sais pas me battre. Mais alors pas du tout. Pour autant, s'il y a une discipline à laquelle je suis entraînée, c'est le lancer d'armes improvisées. Et là le téléphone, il décrit une magnifique parabole pour heurter... L'épaule du mec. D'ailleurs l'autre elle saigne beaucoup son épaule...ta gueule. Bon. J'visais la tête, mais étant par terre et les jambes prises, je trouve que c'est un beau tir. D'autant plus que j'ai encore oublié que ma force avait cru depuis ma transformation, certes pas beaucoup, mais ça change.C'est du gâchis, ce sang par terre!Ta. Gueule. Assez pour déséquilibrer le gars dans sa manœuvre... Et lui rappeler que j'existe à en juger par son "Sale pute vamp!"C'est quoi le rapport entre ma sexualité, mon hygiène et ma nature vampirique?! Bon et avec tout ça, j'ai plus de quoi appeler à l'aide... J'suis mal là.Saaaaaang?
Kaia ne pouvait pas laisser ces sales types s'en prendre à SA Alyssa. C'était hors de question ! Il n'y avait qu'elle qui pouvait l'effrayer, ce qu'elle s'était encore amusée à faire...mais eux, ils lui voulaient carrément du mal. Chasseurs de pacotille. Ils allaient en payer le prix fort. Elle s'était dressée entre la gamine et ses agresseurs, se postant en loup furax. Ses crocs avaient vite rencontré un bras et le sang avait commencé à couler dans sa bouche et aspergeant ses poils...qui n'allaient pas longtemps rester blanc à ce rythme là. Mais elle préférait cette couleur rouge, si belle à ses yeux !
Alors qu'elle s'acharnait sur le bras, comme si elle cherchait à l'arracher, elle entendit un autre bruit...plus tenu derrière les hurlements de sa victime. Mais ce fut l'insulte envers la vampire qui la fit le plus réagir. En rejetant la tête en arrière, cherchant à comprendre ce qui s'était passé, son regard tomba sur le deuxième individu, sa protégée par terre et...un téléphone ? La demoiselle avait-elle tenté une attaque ? Ce n'était surement pas la meilleure option surtout que maintenant, elle ne pouvait répondre au type qui l'appelait et menaçait de mort quiconque s'en prendrait à elle. Bah qu'il vienne, ça fera un joueur supplémentaire dans la partie ! En espérant que ce ne soit pas un vampire...
Kaia repoussa violemment celui qui saignait en tenant son bras, le laissant s'écrouler au sol, toujours en hurlant. Elle se tourna vers le deuxième, s'approchant lentement. Elle ressemblait à un prédateur, les crocs visibles, la gueule tachée de sang. Un grognement sourd s'échappa de sa poitrine avant qu'elle ne saute sur le type. Il eut à peine le temps de tourner la tête qu'elle le plaquait de tout son poids par terre. Et elle avait oublié la lame. Qui se planta quelque part. Elle poussa un hurlement enfonçant ses griffes dans le dos de sa proie. Furieuse, elle s'acharna sur lui, le lacérant de ses pattes griffues tout en arrachant tout ce qu'elle pouvait avec ses crocs. Est-ce qu'un morceau de chair ensanglanté venait de voler vers Alyssa ? Très probablement. Mais elle ne s'en préoccupait pas, elle était bien trop occupée, là tout de suite, à réduire en charpie un idiot prétentieux...Qui ne hurlait même plus. Soit il avait perdu connaissance, soit il était mort...Mais Kaia continuait. Encore et encore. Totalement imperturbable.
Lorsqu'elle fut satisfaite, elle se laissa tomber à côté du corps inanimé dont la chaleur s'échappait progressivement. Haletante, la langue pendante, elle reprenait lentement son souffle. Elle finit par fermer les yeux, profitant de l'instant. C'est là qu'elle était heureuse, après avoir fait giclé le sang, après avoir massacré des types...et se reposer dans la mare qui s'étalait progressivement. Totalement allongée, elle se reposait sans aucune crainte de son environnement....Et sans penser à sa plaie au ventre qui se refermerait bien dans la nuit.
J'ai pas bien entendu les propos de Lucio, mais je me doute à peu près de l'information qu'il cherche. Et je me débat contre ses liens qui m'empêchent de décamper. Mais non le sang c'est devant!TA GUEULE! L'homme qui hurle est repoussé dans un coin comme une poupée de chiffon. Sent si booooon! Le loup se tourne vers l'autre humain, lentement. Concentre toi. Détache toi.J'ai les mains qui tremblent en essayant de me défaire de mes liens. J'entends Lucio qui parle, mais j'entends pas les mots. Juste la voix Raccroche t'y. Tu n'es pas seule. Euh là de suite, si, un peu quand même. Et mes dents me font mal. Y a du sang partout, C'est du gachis!Mais ta gueule Putain, je veux pas! Je veux pas de toi!Détache toi. Juste concentre toi sur ça. Et sur Lucio.
Lucio que j'entends à nouveau dans le téléphone. Qui fait l'effort de rester calme. Ecoute juste ma voix. Le hurlement de douleur du loup me fais sursauter. Attire mon regard sur lui, couvert de sang. J'en veeeeeeux!Reste concentrée sur Lucio.Ne regarde pas le sang. J't'ai déjà dit que l'hypnose ça marchait pas comme ça! Forte, moi? Très. Allez tiens le coup.
"Ca s s sang tellement... J'arrive pas à détacher!"
Est-ce qu'il l'entend à ma voix que mon contrôle s'altère? J'essaie de secouer mes jambes pour me défaire plus vite des liens et tourner les talons. Ne respire plus ne mord pas. Je ne veux pas les attaquer comme j'ai attaqué Arrieta. Pas voir les yeux de Mama qui s’éteignent.Mais ils VONT mourir de toutes façons!L'une des cordes est défaite. Plus de cris. Juste les gémissements de celui qui tient son bras. Le voix de Lucio qui répète plus ou moins la même chose. Qui essaie de focaliser mon attention, me rassure qu'il arrive vite. Ne regarde pas le sang, qu'il me dit.
"Mais y a p p part t tout!"
Sur le sol. Des éclaboussures sur les tombes. Sur la fourrure du loup qui s'acharne sur sa proie inanimée. Un truc qui vole et tombe à côté de moi. Saaaaaaaang! Est-ce que c'est un bout du mec?! YEEEEEEEERK!Du sang ! J'ai du sang sur mon chemisier. Mon beau chemisier!
La douce odeur du sang l'enivre. Le loup s'est allongé à côté de sa proie, mais il reste l'autre. Il vit encore mais plus pour longtemps. Non, non, non, non! Et tout ce sang par terre c'est du gâchis. Elle entend l'agaçante voix autoritaire dans le téléphone, Préviens Lucio! et elle feule. Tout ce sang nourrissant, et il voudrait l'en priver?! Et puis quoi encore? Les supplications de sa proie aussi l'irritent. Il va mourir de toutes façons! Sans les entraves elle aurait bondit dessus au lieu de devoir avancer à quatre pattes et à petits pas. Il cherche à se reculer, et elle s'allonge sur lui, sans voir quoi que ce soit d'autre que cette plaie et ce sang d'un rouge identique à ses yeux, qu'elle boit goulument, ses lèvres pressées contre la plaie béante.
Kaia venait de terminer son massacre et se roulait presque dans la mare de sang, prenant un grand plaisir à savourer le moment. Elle se léchait régulièrement les babines, goûtant ce qui tâchait sa gueule. Elle donnait l'impression de sourire, très largement. Comme si elle nageait dans le bonheur total. Un bonheur rouge.
Des bruits lui parvenaient petit à petit. Autre chose que les gémissements de sa première victime qui agonisait dans son propre sang encore bien chaud. Il y avait Alyssa qui parlait...Du moins, était-ce bien sa voix ? Elle semblait avoir quelques difficultés. Pourquoi ? Tout allait bien, non ? Il n'y avait plus de danger, non ? Il ne restait qu'à savourer la victoire. Au bout d'un moment, l'ivresse du bonheur commençait à s'estomper légèrement et une voix masculine la tirait de son moment de rêverie. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ?
En relevant la tête, ses yeux se posèrent sur le téléphone. Ses oreilles se tournèrent dans sa direction. Il parlait de résister, qu'elle était plus forte que ça...A qui parlait-il ? Après réflexion, ce n'était pas son téléphone et donc potentiellement celui de la gamine, non ? Elle la chercha des yeux et...la vit en train de s'abreuver à grandes gorgées sur celui encore en vie. La petite semblait avoir faim ! Personne ne la nourrissait ou quoi ? Et cette voix masculine était bien agaçante. Elle se releva et s'approcha du téléphone poussant un grognement menaçant. Qu'il se taise à la fin. Ah tiens, il lui parlait maintenant ? Des menaces maintenant ? Elle regarda de nouveau la vampirette et émit un nouveau grognement. Elle n'aimait pas du tout comment le type lui avait parlé mais visiblement la petite n'était pas sensée boire du sang. Tss, ces vampires étaient incompréhensibles.
Elle s'élança alors et percuta...assez violemment la demoiselle la repoussant. La nuit devenait vraiment étrange, désir de tranquille, bagarre, sang et frapper celle qu'elle voulait protéger. Elle attrapa le bras encore valide de l'homme et le tira de toutes ses forces pour l'écarter de la gamine. Il hurla. Elle grognait sans retenue et passa sur le téléphone sans même le remarquer. Mais maintenant que les deux individus étaient côte à côte, ce serait plus simple. Elle s'allongea alors à côté d'eux, posant une patte sur l'autre, la tête redressée et la respiration légèrement haletante. Elle fixait Alyssa, la surveillant. Elle était prête à la repousser à nouveau si nécessaire mais hésitait à se transformer. Est-ce que la vampirette serait menaçante désormais ? Comment allait agir l'homme du téléphone ? Trop d'inconnues et trop de risques à redevenir humaine maintenant...Alors, elle resta là, sous forme de louve mais sur la défensive et prête à agir. Et même si elle se donnait l'impression de se garder tout le sang pour elle !
Du sang tout chaud, tout rouge, qui jaillit tout seul dans sa gorge. Tellement meilleur que celui de sa gourde, que celui du matin, un peu aigre quand même. Ca suffit! Arrête ! Si sa proie voulait bien cesser de gigoter et d'envoyer du sang par terre et sur ses vêtements ce serait encore mieux. Je veux pas s'il te plaît tu lui fais mal ! Tu lui fais peur ! Elle n'écoute pas la voix dans le téléphone, ni ne prête attention aux mouvements du loup blanc. C'est pas moi ça. Pas moi du tout ! Autant dire que l'attaque est une totale surprise et qu'elle est projetée quelques pas plus loin avec un cri inarticulé. Elle relève la tête et pousse un grognement. Rien à voir avec ceux de la louve. Juste le son inarticulé d'une enfant sauvage et incapable de s'exprimer. C'est ma proie ! Sonnée, elle ne peut empêcher la louve de traîner l'homme, inconscient après son dernier hurlement hors de sa porté. Au moins la voix agaçante du téléphone s'est tue. L'objet n'étant pas prévu pour être jeté sur quelqu'un, ni pour qu'un gros truc marche dessus.
Un cri inarticule et l'adolescente aux yeux écarlate bondit sur la louve... Et se vautre à quelques centimètres ayant oublié ses jambes encore entravées. C'est à moi ! Mon sang ça ne l'empêche pas d'aggripper la fourrure de l'animal pour essayer de la repousser, de la contourner, de reprendre sa proie au sang délicieux qui coule de plus en plus doucement par terre. Un coup de patte la renvoie à nouveau un peu plus loin, grondant rageusement. Elle revient à l'assaut, tentant de griffer, de mordre... Et ne réussissant qu'à être plaquée au sol, rageuse et assoiffée.
La nuit était sereine pour moi, installé dans ma modeste chambre de musique en ma demeure. Plus tôt dans la soirée, Alyssa m'avait fait part de sa volonté d'aller visiter la tombe de ses mères et j'avoue, à mon corps défendant, avoir demandé si elle souhaitait avoir quelqu'un avec elle. Les émotions intenses sont toujours les pires pour les jeunes vampires mais le fait est que je ne vais pas non plus l'envahir, elle doit faire ses premiers pas seuls et je vais le lui donner. Alors qu'elle part, je la regarde s'éloigner vers les rues de la Nouvelle-Orléans avant de gagner ma demeure pour aller composer un brin de musique. Force est d'admettre que la petite fait montre d'un caractère bien trempé, qu'elle semble bien solide malgré ce qu'elle a vécue, ce qu'elle a subit et est en train de devenir un gage de la force de caractère. Un sourire étire même mes lèvres de son caractère si bien trempé et sa langue tranchante comme un rasoir.
La musique emplissait doucement la salle lorsqu'une vibration se fait entendre, me faisant manquer une note. Agaçant, certes mais le fait est que l'afficheur du téléphone indique qu'il s'agit de ma protégée. "Alyssa? Qu'y a-t-il?" Mais l'appareil coupe court à toute conversation. Avait-elle composée mon numéro par erreur du fond de sa poche? Une possibilité mais je prends alors la peine de tenter de la contacter et... me fait envoyer à la boîte vocale. Mes sourcils se froncent, je suis agacé mais je comprends qu'il s'agissait d'une erreur et repose l'appareil sur la table près de moi alors que je reprends mon archet pour tirer de douces plaintes à mon instrument.
Il faut quelques minutes seulement pour que l'appareil vibre de nouveau, me tirant de ma stupeur musicale de nouveau et je regarde l'appareil vibrer sur la table encore en une danse qui n'est pas silencieuse malgré le mode qui dit l'être. Reposant mon instrument, j'ouvre la communication pour entendre... Eh bien, les sons digne de l'enfer. J'ai vécu deux guerres et donc je sais exactement ce que produit le son de combats dans ce monde et cela semble tout indiqué être. "Alyssa?! Où es-tu?!" Et cette brillante jeune vampire crie. Le cimetière. Elle se fait attaquer dans le cimetière? Mon sang ne fait qu'un tour et je range mon instrument avec des gestes prompts et empoigne du coffret de sécurité mon couteau militaire et les clés de ma voiture. "Ne bouge pas, j'arrive!"
La voiture est le moyen le plus sécuritaire de me rendre à elle mais je ne coupe pas la communication. "Parle-moi! Dis-moi que tout va bien, Alyssa!" mais mes appels pour la vampire sont dans l'oreille d'un sourd alors que j'arrive dans un bouchon de circulation nocturne. Une fête, sans doutes, aux dieux de la stupeur et de l'alcool. J'écoute mais la jeune vampire semble être au coeur d'un carnage. Puis les mots, ces mots qu'elle dit qui gèlent le sang dans mes veines. La jeune femme est sous ma protection... MA protection. Elle parle de sang et je comprends que si elle n'a été blessée, elle est en train de perdre le contrôle de sa faible maîtrise d'elle. "Alyssa! Écoute-moi! Tu es plus forte que ta faim, tu es capable de vaincre. Ferme les yeux et concentre-toi sur ma voix!" Des ordres mais, sans contact visuel, je ne peux user de mon pouvoir pour veiller à implanter une suggestion dans son esprit. Mes mains serrent le volant, la fureur fait rougeoyer mes yeux mais les mots suivants... Je comprends ne pas avoir le luxe d'attendre.
J'entends le cri du pauvre hère alors que la vampire qui est ma protégée commence à boire et une respiration. "Si vous la forcez à boire du sang ou si vous la blessez, sachez que je vais vous traquer et rendre votre vie un enfer avant d'y mettre fin!"
Je prend l'appareil du siège conducteur et retire les clés de la voiture. En pleine rue, je ne m'attends pas à la retrouver à mon retour mais je m'élance alors à ma pleine vitesse. Du temps, c'est bien peu. J'entends le cri de douleur d'un humain et un grondement avant que la communication ne coupe. Un cri de fureur m'échappe alors que je comprends qu'elle est en danger, que je ne l'ai pas protégée. Mon esprit retourne vers l'arrière et je revois ceux que je n'ai pu sauver lors des guerres dans lesquelles je me suis trouvé. Le cimetière. Je sais lequel car je lui avais demandé où se trouvaient ses mères. La course est rapide, dépassant la vitesse d'un humain, heurtant des gens au passage mais je n'en ai cure. Le sang bouille dans mes veines alors que j'arrive au lieu. Je vois une scène glauque, du sang partout, des humains morts ou agonisant, une louve au pelage enduit de sang et sous sa patte... Aly.
Dire que je fais dans la douceur et la diplomatie est un mensonge flagrant alors que je m'élance vers la louve et la heurte de mon épaule pour l'envoyer bouler loin de ma protégée. Celle-ci gronde et siffle, je comprends alors qu'elle est sosu l'effet de sang et j'empoigne son menton enduit de sang pour capturer son regard de vermeille. "Alyssa! Arrête de boire du sang!" Sous l'effet de la panique, mon pouvoir est débridé entièrement et je me redresse pour poser les yeux sur la louve qui se relevait, visiblement sonnée mais retrouvant ses esprits de s'être fait percuter par un bolide humain à 80 km/h.
"Je ne sais pas qui tu es mais je veux des explications."
ma voix est de glace, la fureur bouille encore dans mes veines et j'ai en main le couteau d'acier propre à égorger un humain ou un lycan trop entreprennant. Je bouille de découdre et protéger la fillette derrière moi mais je ne vais pas l'abandonner.
Après s'être postée en gardienne de la gamine, voila que Kaia se retrouver à protéger les humains. Comme quoi, cette nuit, c'était vraiment du n'importe quoi ! Elle observait la vampirette qui essayait d'être menaçante. Elle en aurait rit, si elle en était capable sous cette forme. Néanmoins, Alyssa l'attaqua..Enfin après s'être lamentablement vautrée à cause des attaches. Ah franchement, ces foutus vampires et leur soif de sang ! D'un coup de patte, elle la repoussa, la faisant bouler un peu plus loin. Allez reprends tes esprits, bat-toi !
La louve émit un grognement en réponse à l'attitude agaçante de la demoiselle. Mais rien n'y fait, aucune réflexion de la part de cet être assoiffé qui revient à la charge...toujours en rampant. Ridicule. Un nouveau grognement lorsque des mains se mirent à fouiller sa fourrure puis elle la plaqua au sol. Assez ! Sa patience avait des limites ! Elle tentait pourtant de ne pas lui faire du mal...pour l'instant. Elle poussa un rugissement, dans l'espoir de la calmer.
Sauf que entièrement concentrée sur la gamine, elle ne vit pas arriver le plus gros danger de cette soirée. Un vampire. Un vrai. Qui la heurte violemment, comme un running gag de ce qu'elle avait fait subir à Alyssa. Savez-vous qu'un loup pouvait voler ? Kaia n'en savait rien, jusqu'à ce soir là où elle vit les tombes défiler sous ses yeux. Trop sonnée, elle ne put rien faire si ce n'est atterrir brutalement au sol dans un couinement. Ça faisait mal, bordel !
Elle grogna à plusieurs reprises, poussa un hurlement à glacer le sang puis se releva. Péniblement. Qui était ce type ? Ses oreilles s'agitèrent sur son crane alors qu'elle le fixait. Cette voix. Était-ce celle du téléphone ? Elle remarqua alors la lame. Et Alyssa derrière lui. Il se plaçait comme son protecteur ? Il aurait largement pu la tuer avec son arme, le temps qu'elle reprenne pleinement ses esprits. Il était menaçant sans trop l'être non plus. Perplexe, Kaia tourna autour de lui, cherchant à bien apercevoir la petite. Elle finit par souffler par le nez, comme un soupir. Elle leva alors une patte...comme si elle levait la main dans un signal d'attente. Elle espérait qu'il allait comprendre alors qu'elle s'éloignait légèrement.
Où était ses foutus vêtements ? Elle les repéra à l'odeur, son odeur, au bout de quelques secondes. Elle se transforma. Vite. Vite. Elle devait se dépêcher encore une fois. Foutue nuit. Ses couinements se transformèrent petit à petit en gémissements. Elle adorait être louve mais la transformation était toujours aussi douloureuse. Une fois redevenue humaine, elle inspecta les dégâts. Elle allait avoir un bleu au niveau des côtes. Foutu vampire. Et sa plaie de l'autre côté ne saignait plus. La joie d'être un lycan !
Elle se rhabilla...tout en rejoignant le vampire. Elle ne se fichait pas mal qu'il voit une partie de son corps. A force, la pudeur ne faisait plus partie de son caractère et elle n'avait pas froid grâce à sa nature de louve. Elle se posta à environ deux mètres de l'inconnu puis remit ses chaussures. La première chose qu'elle fit ensuite, fut de regarder Alyssa, encore une fois. - Eh gamine ? Je crois bien qu'elle a encore soif. C'est toi qui la transformé ? C'était amusant de s'en prendre à une humaine incapable de courir et de respirer seule ?
Elle le fixa, d'un regard glacial. S'il voulait des réponses, il avait qu'à poser ses questions ! Là tout de suite, Kaia ne s'en privait pas. Qui était l'abruti sadique qui avait fait ça à Alyssa ? Elle avait une furieuse envie de lui faire payer. Mais si c'était celui qui la séparait de SA Alyssa, ce ne serait pas pour ce soir. Il se dégageait de lui quelque chose de redoutable. - Laisse-moi m'approcher d'elle. Si tu n'avais pas foncé dans le tas sans prendre le temps d'analyser la situation, tu aurais vu que je ne lui voulais pas mal. A moins que tu sois totalement aveugle ? Mais après tout, pourquoi ça m'étonnerait ? Tu n'es qu'un vampire.
Elle exprimait ainsi tout son mépris, sans détour, sans aucune hésitation. Puis, elle fit un pas, puis deux...essayant de s'approcher de la vampirette tout en observant l'homme au couteau. Au moindre geste de menace de sa part, elle s'arrêterait. Evidemment. Elle n'était pas suicidaire non plus.
Au rugissement qui la cloue au sol, elle répond par un feulement, se tortille. Et la liberté soudain. Le poids sur sa poitrine disparaît et elle se retourne aussitôt pour reprendre sa proie, sa précieuse proie qui s'est voulue chasseur. Elle n'en a pas le temps. On l'attrape par la mâchoire et elle siffle et se débat pour échapper à la poigne. Ne bois pas de sang. Elle sent sur son esprit l'emprise de l'adulte et le voile qui tombe sur ses yeux. "Lulu?"Elle feule encore. Je ne veux pas ! L'odeur du sang est omniprésente. Lucio à dit stop. Sur ses vêtements, sur le sol. Elle en sent le goût sur sa langue et sur ses lèvres. Je ne veux pas me réveiller. Les battements du cœur de l'humain, erratique, sa respiration laborieuse, douce musique à ses oreilles. Il a dit arrête. Réveille toi. D'instinct elle sait qu'ils cesseront bientôt, tout comme l'autre humain. Je ne veux pas. Il va me gronder. Bien vite il n'aura plus aussi bon goût, ne lui donnera plus autant de force. Il s'inquiète pour toi. Elle entend une femme. "Kaia?" Pourquoi Kaia ? Elle gronde, elle est colère. Elle a du sang sur elle. Elle il lui dit rien! Le loup est parti, il reste juste la femme. Lucio. L'humain mort et celui en vie. Et la colère. Le mépris. Je suis une vilaine fille. La femme tourne autour d'elle et de Lucio. Et il tourne aussi, sans la regarder. Elle aime pas les vampires.Lucio est en colère. Un sanglot bref m'échappe. Je sens une larme qui coule sur ma joue, puis une deuxième. "Je veux pas."Je veux pas me réveiller.Je veux pas qu'ils soient en colère. Juste la bienheureuse béatitude du sang dans sa gorge, de cette douce chaleur contre elle. L'humain est toujours en vie, plus pour longtemps. Et maintenant que l'Adulte a tourné, il ne peut plus l'empêcher d'atteindre cette proie facile. Alors elle tend le bras et tire le chasseur vers elle, le saisissant à bras le corps et plongeant à nouveau avec délice dans sa plaie.
Je ne suis pas étranger à la violence de ce monde, peu de gens peuvent le savoir mais si on compte en simple fait mon existence, je ne peux être exempt d'avoir vu les différentes guerres des hommes et si j'avais pu échapper à la première des grandes guerres, des engagements de ma mère m'ont vu enrôlé dans le second aussi la vue de sang n'est pas pour déclencher quoi que ce soit sinon une rage primaire de considérer que le sang de la perwsonne que je tente d'élever comme je ne l'ai été se mèle à celui des ordures humaines de ces lieux. La louve a fait un sacré bond et se redresse, me fixant en me jaugeant et alors qu'elle tourne pour tenter d'atteindre ma protégée, je marche en chassé, lame brandie de sorte que de me bondir dessus me permet de la plonger rapidement et profondément en ses chairs, lame huilée brillant sous la clarté lunaire, crocs exposés en un rictus inhumain. Selon toute logique, mon infante devrait être stupéfaite, paralysée par mon ordre fait de sorte qu'elle cesse de tenter de laper le sang des humains aussi mon attention est sur le seul danger qui est encore debout entre moi et ces pierres tombales.
La louve a alors un étrange geste vaguement humanoïde et mon nez se plisse de dépit. Elle veut que je reste, alors que c'est habituellement à un chien que je ferais ce geste mais elle est incapable de parler, je peux comprendre. Alors qu'elle bouge entre les pierres, je gagne la prestance d'une statue de sel, mon regard rouge sur les pierres derrière lesquelles apparaît non pas une nouvelle incarnation de poil et de furie mais une humaine... Enfin, la forme humaine de cette louve, encore couverte de sang et luttant pour enfiler des vêtements sur sa peau poisseuse. Dans une autre époque, un autre état d'esprit j'aurais pu la trouver belle, j'aurais pu être troublé de la vue de tant de chair féminine nue. J'aurais pu détourner les yeux pour préserver sa pudeur mais on ne tourne jamais le dos à un adversaire et, faute de mieux, je ne sais ce qui se passe et qui a osé attaquer Alyssa.
J'entends le rampement dans l'herbe de celle-ci, ma protégée et la louve alors prends la parole, des propos presque blessant ou vexant. Elle me défie du regard et, de ma pleine prestance vampirique, usant de chaque parcelle d'autorité acquise par les années de pratique sous ma créatrice, je parle, j'ordonne.
"Tu ne nous attaquera pas. Si tu le fais, tu seras morte."
Mais ses propos me font tiquer un peu, je ne vais pas nier. Je connais la haine des lycans envers les vampires et je ne peux pas dire que je n'ai pas, au cours de mon existence, développé quelques préjugés. Elle veut approcher d'Alyssa mais le fait est que, ce faisant, je bouge à peine, un pied glissant délicatement derrière l'autre pour regarder vers ma protégée et ce que je vois me fait couler de la glace en mes veines. Elle ne rampait pas pour tenter de trouver un abris mais pour aller chercher l'humain qui était inconscient, saignant à profusion. Je la vois tirer, comme au ralenti, l'homme pour avoir accès à son sang. je la voix, je vois dans ses yeux que mon ordre n'a pas pris et qu'elle va faire quelque chose de regrettable et je n'ai pas le temps de penser.
Ma réaction est instinctive, rapide. Préserver Alyssa même si c'est d'elle-même. Je dégage la main qui a mon arme, le couteau faisant un vol plané et se fiche comme dans du beurre dans le torse de l'humain qui sera pour toujours incapable maintenant de défendre son point de vue et fond à pleine vitesse sur la jeune vampire. Elle ouvre la bouche, rejettant la tête vers l'arrière pour pouvoir plonger ses crocs dans cette chair qui sera froide sous peu mais je m'agenouille, empoignant la crinière de la jeune vampire pour l'arrêter de faire ce qu'elle souhaite faire. Mon mouvement ne termine pas cependant pour autant avant que j'empoigne cette jeune enfant pour la serrer contre mon torse, mon propre coeur bat atrocement rapidement dans la situation et je coupe la vue de l'enfant de tout ce sang par ma chemise, noyant par mon aftershave discret l'odeur de l'hémoglobine. Certes, elle en a encore au visage mais une autre odeur pourra peut-être la calmer.
Je ne suis pas fait pour être père, je suis à peine compétent en tant que gardien de l'infante vampire alors que j'offre pleinement mon dos à la louve, serrant Aly contre moi. La rage impuissante se lit dans mes yeux et des larmes y brillent, prêtes à couler mais je le refuse alors que je parle entre mes crocs, sifflant.
"si tu veux vraiment l'aider, éloigne ce putain de corps de nous et trouve de l'eau pour lui laver le visage."
Qu'elle attaque. Qu'elle tente de me tuer, mais elle aura à le faire avant d'avoir l'infante sans moi. Je le lui signifie par la colère dans mes traits, ma voix sifflant, presque méconnaissable pour Aly tant elle n'a jamais entendue cela mais je me reporte entier sur elle. Mes mains cessent de tirer ses cheveux et se font caressant, tentant d'apaiser la jeune vampire perdue dans un état que je ne connais pas, que je ne lui connais pas non plus.
"Alyssa... C'est moi. Je suis là. Je vais t'aider, écoute ma voix. S'il te plait, calme-toi petit flocon de neige."
Je la berce contre moi, un bras autour de ses épaules, l'autre lui voilant le visage de mon mieux.
Kaia faisait face au vampire, qu'elle surveillait, tout en cherchant à accéder à la vampirette. Bordel, il se prenait pour un garde du corps celui-là ? Il finit par prendre la parole et...ordonna ? Sérieusement ? Elle secoua la tête. Elle détestait quand un foutu vampire faisait ça. Elle finit par soupirer.
- Je n'ai pas l'intention d'attaquer de base. Je veux seulement m'assurer qu'Alyssa va bien. Et tu me bouches la vue gringalet !
Elle pouvait peut-être rester sagement dans un coin...à tourner autour d'eux mais rien ne l'empêchait de continuer de le charrier un bon coup. Un murmure s'éleva derrière le vampire puis un bruit de frottement dans l'herbe. Elle tourna la tête vers la gamine et haussa un sourcil. Néanmoins, elle a à peine le temps de faire plus, que l'homme réagit, assassinant le dernier humain des lieux. Bah, ce n'était pas une grande perte. Mais ça manquait cruellement de classe.
- Voila une mort nette et sans bavure. Une mort sans intérêt.
Peut-être que sa remarque était tombée dans l'oreille d'un sourd, enfin de deux sourds, puisque le vampire se dépêcha de s'occuper de la petite. Un câlin. Que c'était mignon ! Pathétique. Et moche. Un grognement de dégoût lui échappa. Mais voila qu'il recommence. Un ordre, de la colère, une voix sifflante. Kaia s'approcha alors d'eux, sans rien dire, sans manifester son intention première avant de se poster à côté de lui.
- Je ne suis pas ton chien, tu as intérêt à être plus aimable dans tes futures demandes sinon je te laisse te démerder avec une vampirette assoiffée. Ce qui n'est franchement pas mon problème. Moi j'ai fais mon travail ce soir.
Agacée, elle attrapa un bras de chaque cadavre et les tira tout en marmonnant. Foutus vampires. Foutus chasseurs. Foutu monde moderne. Elle continuait de pester ainsi contre tout et n'importe quoi tout en éloignant les corps de SA Alyssa. Il allait devoir le comprendre ça aussi. Nan mais. C'était plus qu'un travail quoi qu'elle en dise mais jamais elle ne l'avouerait. Elle finit par abandonner les humains, ou du moins ce qu'il en restait, dans un coin du cimetière, derrière des tombes. Ils ne seraient pas visibles au premier coup d’œil, mais quelqu'un finirait bien par tomber dessus et ça, elle s'en fichait royalement. Elle fouilla ensuite le cimetière, jusqu'à trouver un robinet d'eau courante. L'un des rares avantages de l'avancée technologique d'après elle. L'eau courante. Elle se débarbouilla rapidement, histoire de ne plus ressembler à un monstre. Elle adorait ça mais elle ne tenait pas à effrayer la petite. Elle arracha ensuite un morceau de son t-shirt qu'elle imbiba totalement avant de retourner vers le duo. Ils n'avaient pas bougé, toujours dans les bras l'un de l'autre et le type qui lui parlait. Et à l'écouter, il la connaissait bien. N'empêche qu'il pouvait être plus aimable !
Elle s'accroupit à leurs côtés, l'ignorant royalement. - Eh gamine...
Elle lui attrapa le menton avec toute la délicatesse dont elle était capable...Donc presque aucune en fait et entreprit de lui nettoyer le visage.
- Oui, tu es bien mieux comme ça. Où est passée la jolie humaine du parc ?
Sa voix était basse, presque un murmure, un secret entre elles deux. Il y avait juste un intrus dont elle ne pouvait se débarrasser. Néanmoins, il devait surement mieux s'y connaitre en condition vampirique qu'elle. Elle leva alors les yeux vers lui. C'est qu'il était grand en fait ! Non, ce n'était pas elle qui était toute petite, elle refusait de l'avouer.
- Et maintenant ? Comment on la sort de sa...transe ? Rend toi un peu utile, jusque là, tu n'as pas servi à grand chose.
Pour l'amabilité on repassera mais il l'avait bien cherché aussi ! Et elle n'avait pas tort, elle avait mal un peu partout à cause de lui mais n'avait toujours pas sauvé Alyssa. Donc, il ne servait à rien. Voila. Clairement, elle au moins, elle avait protégé la petite. La preuve de la supériorité des loups non ? Pourtant, pour une fois, elle ne serait pas contre une petite preuve du contraire. Allez, trouve quelque chose le vampire !
Juste le sang, voilà qui est mieux, bien mieux que la réalité. Elle reviendra. Mais pour l'instant elle a juste envie de la fuir, de se perdre à nouveau dans l'odeur douce aigre de ce sang gâché, à l'odeur plus entêtante que le pétrichor. Elle n'a pas le temps de comprendre le dernier tressaut de sa proie, qu'elle se sent saisie par les cheveux, et crie, de colère plus que de douleur. Ma proie! La nyctalope se débat, toujours en grognant de manière inarticulée, mais ne peut lutter contre l'étreinte qui la maintient le nez dans une chemise. L'odeur du sang se mélange à celle de l'homme, senteur de bois et d'alcool doux. Elle entend un cœur qui bat, pas comme celui de l'humain, avec à la fois plus de force et de lenteur. Et surtout...
Colère. Tristesse.Je veux pas. Je ne veux pas de colère. Pas de "monstre". C'est ce que tu es.Non. C'est pas vrai. J'entends aussi Kaia qui gronde. Ca suffit. J'ai peur. Je ne me débat plus, mais je suis tendue. Plus de sang? Effrayée, même, m'attendant presque aux coups. Mais c'est une main dans mes cheveux, une voix caressante qui arrivent à mes oreilles. Flocon de neige. T'es allée le chercher loin, celui là! Tu m'aurais appelée comment si je m'était appelée "fat"? Ta pachydermique Alyssa? J'avais râlé quand il m'avait appelée comme ça. Mais la rougeur de mes joues ne l'avait pas détrompé. Et l'interdiction d'utiliser ce surnom en public l'avait même amusé, je crois. Je me laisse bercer, tendue, nerveuse. J'ai encore soif moi. J'ai l'impression de pédaler dans le taboulé. C'est pas dans la semoule? Ou la choucroute? On s'en fout je pédale en tout cas. J'ai du mal à rester concentrée, et en même temps mes pensées me viennent avec une lenteur incroyable par rapport à d'habitude.
"On a dit pas en public..."
Même ma voix est pâteuse, la moitié des mots avalés. Quand à mes yeux, ils sont toujours aussi vermillons, et il suffirait d'un rien pour que je sombre à nouveau. J'ai besoin de sang.T'en as pas assez fait?!J'en ai besoin quand même. J'avais ma gourde, mais je ne la sent plus à mon côté. Elle a du tomber quand j'ai chût, et rester par terre. J'espère qu'elle n'est pas abimée. Je tente de repousser Lucio pour la chercher des yeux, mais il ne me laisse pas faire. On m'appelle, et je me retrouve crochetée par le menton et débarbouillée sans douceur. je crachote l'eau qui m'est rentrée dans la bouche quand elle me pose une question. L'humaine du parc? Celle qui dessinait la poupée. La poupée libre. Elle est cassée l'humaine du parc Je ne me rends pas compte qu'elle a repris la parole et qu'elle parle à Lucio.
"T'es pas une poupée. J'suis plus humaine."
Et elle ressemble pas à une poupée, comme ça. Oui, elle a plus tellement de sang autour de la bouche, mais elle en a encore dans les cheveux, et ils sont tout en pétard. Jamais ils l'auraient appelé poupée s'ils la voyaient comme ça. Non, ils se seraient plutôt enfuis. Est-ce qu'elle comprend à mes yeux rouges, et surtout lointains que je ne suis pas tout à fait là? Comprend-t-elle ma logique?
"Ils vont me tuer?
C'est presque étrange, cette phrase avec mon ton détaché, ailleurs, tandis que j'essaie de fixer mon regard sur Lucio. Essayer est le mot. Mais c'est ce qu'ils ont dit pas vrai? Que si je tuais un humain... Je ne crois pas que Kaia aie à craindre d'eux, elle. Elle est trop libre. Comme sur mon dessin. Elle a pas de laisse, elle, elle vole. Mais ils seraient morts quand même!
La louve est contrariée de mes actions, faits et gestes alors que je ne fais que protéger la jeune vampire, elle ne semble pas en tenir réellement compte car, mine de rien, il semble qu'elle veuille le "bien" d'Alyssa. En effet, avec un instant de réflexion, je peux comprendre qu'en effet, j'ai sans doutes été très brutal avec elle, je l'ai vexée et avec raison. Sans doutes est-ce elle que j'avais eu au téléphone, l'animal grondant et je prends sur moi une inspiration calmante alors que je comprends que, pour l'instant, le combat est terminé. Je regarde la femme à demie-vêtue qui semble peiner à enfiler les tissus sur sa peau humide et incline la tête en signe de remerciement, l'aspect combattif me quittant et me laissant avec un brin de malaise devant la nudité de celle-ci. J'ai trop vu et ne connais cette femme, aussi je trouve cela un brin obscène... "Merci. Je sais ne pas être très clément mais j'ai juré de la protéger." Puis, pour moi-même. "Et visiblement presque échoué..."
Elle empoigne le menton de la jeune vampire et lui parle, j'écoute sans comprendre ce qui en est, des informations me manquent aussi je comprends qu'elle connait bel et bien la gamine qui semble si fragile contre moi, le petit flocon de neige fragile que je veux préserver dans son innocence. Pour la peine, je regarde autour, observant les objets qui auront à disparaître pour éviter que le meurtre se retrouve trop rapidement découvert et, avec un petit sourire, je remarque un des objets les plus incongrus de l'endroit, un thermos qui semble déplacé et enfantin que j'identifie comme un de ceux que la petite vampire utilise pour se gaver de sang animal au besoin mais, dans l'état... Je pose sur la louve un regard calme, presque suppliant.
"Pourriez-vous aller chercher le thermos qui se trouve là? Avec cette fillette rousse?"
Je ne suis pas un qui connait les films d'animation, encore moins les contemporains! Je pourrais par contre vous réciter les récits des frères Grimms en lieu de cela. Cependant, je me penche vers la jeune vampire et sourit, un peu amusé.
"Lulu? Vraiment? Mon nom n'est pas assez court comme il l'est, jeune fille?"
Pas vraiment un reproche mais bien un effort de tenter de la faire sourire, ma main glissant maladroitement dans les cheveux bouclés de la jeune vampire alors que je regarde cette femme.
"Je suis Lucio Morandi. Je suis le parrain de mademoiselle Snow à la ferme et je vous remercie, mademoiselle, de l'aide que vous lui avez apporté. Je suis votre redeveur en cela puisque sans vous, je crains le pire. Peut-être pourriez-vous me dire qui ils étaient?"
cela dit, la louve pourra, au contraire de la jeune vampire, remarquer mes yeux encore rougis par l'envie de violence. Ils ont attaqués ma protégée et lui ont fait peur. Mais la question d'Alyssa me fait reporter mon attention entière sur elle pour que je puisse la regarder dans les yeux.
"Alyssa, personne ne te tuera. Je ne laisserai personne te faire de mal, je le jure sur ma famille entière. Je vais t'apprendre... Les humains, pardonne-moi, je sais que tu peines encore avec ta nature, ont peur de tout ce qu'ils ne sont pas. Ils n'avaient pas besoin de savoir pour notre existence pour se tuer."
je la serre avec douceur contre mon sein.
"Je vais t'aider, t'apprendre à te défendre. Ce n'est pas parce que tu es vampire que tu ne dois pas te défendre. Personne n'a le droit de te tuer pour ce que tu es alors que toi comme moi avons été abaissé au niveau presque de bétail, pucé et identifié pour qu'ils aient conscience tranquille. Si ce ne leur suffit pas..."
Je laisse la phrase en suspens car je ne sais moi-même. Ou plutôt je sait très bien mais veux épargner la sensibilité de cette jeune femme trop souvent éprouvée.
Alors que Kaia débarbouillait la vampirette, celle-ci finit par réagir. Elle recrache de l'eau et surtout, elle parle. Un bon point dans son état ! Et sa réponse lui tira un sourire amusé. Elle avait bonne mémoire la petite !
- Effectivement, je ne suis pas une poupée et tu n'es plus humaine...malheureusement. Mais on va faire avec, on a pas trop le choix n'est-ce pas ? J'espère juste que ce n'est pas le blondinet qui t'a transformé...
Son ton était clairement menaçant. La louve n'appréciait pas que quelqu'un ait touché à la frêle enfant, rencontré par pur hasard au parc. D'ailleurs, le vampire commença à se montrer plus aimable et à lui faire des demandes sur un ton plus agréable. Elle avisa la gourde en question et alla la chercher.
- Il est clair que votre...protection n'a pas été des plus efficaces. Où étiez-vous quand ces chasseurs s'en prenaient à elle ?
Elle ronchonnait clairement alors qu'elle lui filait la gourde à apparence étrange. Cette petite avait vraiment des goûts étranges mais au moins, si ça lui évitait de devenir complètement folle, ce n'était pas plus mal. Elle écouta alors sa présentation.
- Je ne dirais pas que je suis enchantée, ce serait mentir. Je suis Kaia Steinn, j'appartiens à la meute du cercle Barker. Je connais Alyssa depuis un petit moment et même sans ça, c'est mon boulot de protéger les créatures comme nous. Ces types s'en sont pris à elle, l'ont acculé dans un coin et avaient clairement l'intention de la tuer. Soit c'était juste des idiots prétentieux qui voulaient se faire un petit plaisir pour la nuit, soit des chasseurs...Dans tous les cas, je n'allais pas les laisser faire. Ils l'ont traité de veggie et ont décrété qu'ils diraient qu'elle les avait attaqué. Maintenant, ils auraient eu une vraie raison de se plaindre.
Elle afficha un large sourire...carnassier. Accompagné d'un petit rire. Elle adorait les massacres et elle n'allait surement pas s'en cacher ! Finalement, la vampirette attira leur attention à tous les deux, posant une question...qui lui fit froid dans le dos. La louve grimaça très clairement, attendant que Lucio finisse sa tirade pour parler à son tour, bien que ce fut surtout l'histoire de la puce qui l'agaça.
- Gamine, je ne laisserai personne t'atteindre. Je crois que je te l'ai prouvé ce soir, non ? Si quelqu'un essaie de s'en prendre à toi, je te jure qu'il n'en restera que des miettes. Mais que tu ne verras pas. En tout cas, ça confirme mon impression, la puce n'est pas une bonne idée et ne sert à rien. Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des êtres libres ! Il faut en être fier !
Son regard brillait de détermination et de fureur. Jamais elle ne laisserait quiconque lui mettre une puce et elle ne comprenait pas ceux qui acceptaient. A ses yeux, ce n'était que des faibles. Bien que le Lucio semblait prêt à se battre, quelles compétences cachait-il au fond ? En attendant, Kaia était prête à accepter la nature végétarienne d'Alyssa et qui ne la surprenait pas plus que ça. Du coup, elle éviterait de faire couler le sang sous les yeux. Elle le ferait un peu plus loin, quitte à traîner des sales types à travers les rues de la ville. Personne ne toucherait à SA vampirette. Foutus humains. Elle tourna la tête vers Lucio, le fixant longuement.
- Et maintenant ? Elle semble revenir à elle. Tu penses pouvoir la ramener à votre ferme ou c'est encore trop tôt ?
Elle était loin d'être experte dans ce genre de situation. Son truc, c'était plutôt, zigouiller du chasseur, sauver une créature non humaine et repartir à l'assaut d'autres sales types à éliminer ! Elle ne s'éternisait pas longtemps au même endroit.
J'ai du mal à raccorder les wagons. Lucio me parle de l'appeler Lulu. J'ai fait ça, moi? J'l'appelle Lulu dans ma tête, oui, mais en vrai? Je sais très bien que si je le faisais il se priverai pas de me taquiner. Kaia répond qu'elle est pas une poupée. Et elle demande si c'est Lucio qui m'a transformé. Le regard de Mama. Le regard du garçon. J'ai un frisson violent alors que je secoue la tête. Non. Il a des yeux rouges, pareil. Mais c'est pas Lucio. Je sens quelque chose être portée devant ma bouche. Ma gourde! Je m'en empare avec avidité, et boit, comme une enfant, la gourde tenue à deux mains. Une manière de faire que Kaia reconnait peut-être, puisque j’agissais pareil au parc. A part que c'était de l'eau, à l'époque. Mais je la tenais quand même à deux mains, par crainte d'une faiblesse douloureuse. A chaque gorgée mes pensées s'éclaircissent.
Les deux adultes ont reprit la parole, et Lucio n'est clairement pas décidé à me lâcher. Tout juste si je peux porter ma gourde à mes lèvres. Ils discutent de mes agresseurs, que je n'entends ni ne sent, d'ailleurs.Ils sont mortsAh ben oui, c'est forcé! Ta gueule... Mais je peux pas les voir, vu que dès que j'essaie de me tortiller pour voir, la prise de Lucio m'en empêche et m'oblige à replonger le nez dans ma thermos il a raison c'est plus intéressant, dont je rebois quelques gorgées. J'imagine que mes iris sont quasiment revenus à la normale, contrairement à celles de Lucio, quand il me regarde pour me promettre... Du vent. J'esquive son regard et pas seulement parce que je n'aime pas cette couleur dans ses yeux. Dans les miens non plus. Dans ceux de personne. J'ai trop peur de retrouver le même plaisir que dans Ses yeux.
"Je sais tout ça."
Que les humains sont débiles. Je l'ai vu plus souvent qu'à mon tour. Qu'ils ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas, et qu'ils préfèrent détruire que chercher à comprendre. Je sais très bien que les deux chasseurs m'ont attaqué en me pensant une proie facile, sans se poser la question de si je suis dangereuse ou pas. Comme un animal. Comme dans Terrain de chasse. Et je lance un regard noir à Kaia quand elle râle sur la puce comme quoi c'est nul. Bon, un regard noir assez peu impressionnant, il faut l'avouer.
"Et on m'a pas demandé mon avis pour ça non plus."
Ca me rappelle un manga, mine de rien. Avec des gens qui sont coincés dans un jeu vidéo, et qui en viennent à faire des conneries (à savoir tuer et violer es gens en mode "c'est pas grave c'est que des PNJ, et les joueurs ils ressucitent!") et se justifient par "on a pas demandé à être amené dans son monde". Et un grand chat noir Nyanta San! Il est trop classe lui qui leur répond "non, mais ça c'est le cas pour tout le monde, vous croyez que les bébés demandent à naitre?" Je perçois une logique similaire. J'ai pas demandé, mais j'ai le choix entre m'adapter... Ou mourir. Et ça c'est niet.
"Je suis pas idiote, vous êtes 2 contre... Concrètement toute une armée. C'est pas en vous demandant de me battre à ma place que je survivrais. C'est pas juste sinon."
"c'est pas juste" non plus que tu t'en prenne plein la gueule comme ça. Mais c'est pas dans ce sens là que je l'emploie. C'est pas à Kaia ou Lucio de payer le prix à ma place. Parce que s'ils "déclarent la guerre" aux chasseurs pour moi, ils mourront plus tôt que tard. Non, il me semble que la solution c'est plutôt... Ben comme d'hab. Me bouger le cul, m'adapter. Encore plus vite, puisque les emmerdes m'arrivent dessus plus vite que je n'apprends à les gérer. Une dernière gorgée de mon thermos, encore plein au quart, et je le ferme avant de grimacer en constatant que j'ai toujours un bout de... mec collé à mon chemisier et qu'il est RUI - NE! Et la moue de dégout qui me vient à ce constat est purement adolescente. Revenir à la ferme hein?
"S'ils voient qu'il y a eu un meurtre ici, ils chercheront les surnats pucés à proximité, pas vrai? On peut cacher?"
Cacher ouais. Si si, on parle d'un tas de poussière qu'on planque sous un tapis. De toute façon vu l'état du deuxième c'est adapté comme description.Toi, chut. Et en rentrant, je me flanque la musique à fond dans les tympans et je fais une dissociation. A défaut d'une véritable EMDR.
Mentalement, je note chaque détail que la louve me donne mais pour la peine, je note surtout le nom. Kaïa Steinn. Une note dans mon esprit de cette louve qui a vu sa première rencontre avec moi marqué par le sang d'humains... de chasseurs. Le mot me fait serrer les dents et la jeune vampire un peu plus pour cacher le visage que j'ai alors que la rage monte cruellement de nouveau en moi. Tant de choses que je pourrais dire, que je veux dire mais que je ne peux pas. Alyssa n'est pas prête à entendre parler de ce que je ferais de ces idiots d'humains qui prétendent traquer des gens. Mais mon regard pour la louve est on ne peut plus éloquent... Si j'avais été à sa place, je n'aurais guère été plus tendre qu'elle. Propre? Oui, mais pas moins cruel. Pour dire vrai, j'aurais sans doutes davantage joué au chat et à la souris, les aurais fait supplier..
Mais pas maintenant et je remets mon visage masqué d'homme qui est en parfait contrôle de lui-même. J'hoche la tête, je comprends qu'elle n'est enchantée et je ne peux pas dire que je le suis.
"Circonstances déplaisantes, mademoiselle Steinn. Et en effet, j'ai manqué de protéger mademoiselle Snow et votre intervention est appréciée. Je vais faire un effort de remédier à ce que ce se produise de nouveau."
Je pourrais être en colère des propos qu'elle me tient mais le fait est, elle a raison. J'aurais dut être ici avec elle, ne pas la laisser sortir de ma vue. J'ai été erroné de la penser en sécurité et cette erreur, je ne la referai. Je regarde la louve et remarque l'absence de ma lame, notant que j'aurai à aller chercher dans les corps pour la récupérer afin de couvrir mes traces. La louve dit connaître Alyssa et j'hoche la tête alors qu'elle me donne le thermos de la jeune femme que j'ouvre et lui présente. Je la fais boire comme au biberon, couper la soif de sang est primordiale en ce moment et elle me dit savoir que les humains sont vils mais je ne pense pas qu'elle mesure exactement à quel point. J'ai vu les actions des hommes, dans la guerre comme dans la paix et ce souvenir assombri un peu mon regard alors que je ferme les yeux et laisse un souffle vider mes poumons entiers avant d'ouvrir mes yeux pâles de nouveau et regarder la louve. Sa promesse me fait avoir un sourire carnassier. Pour un instant, moi et la louve avons une certaine complicité, forgée par ceux qui ont été baigné dans le sang d'adversaires.
"Elle mérite d'être protégée, n'est-ce pas mademoiselle Steinn? Mais elle a aussi raison, il serait impossible d'être avec elle en tout temps. Mademoiselle Steinn, si je puis me permettre... Quel est votre préférence de combat si vous devez rester sous forme humaine?" J'ai conscience de pousser sur la bonne foi de la louve, c'est un fait mais je regarde la jeune sangsue et doucement l'aide à s'écarter de moi pour s'assoir. "Je suis spécialiste aux armes blanches et je me débrouille bien aux mains nues."
Je lance à la louve un regard simple de ne pas questionner davantage pour l'instant, regardant vers la jeune sangsue qui n'est clairement pas prête à savoir combien de sang a maculé mes mains gantées. La petite marque un point et j'hoche la tête calmement.
"Brûler les cadavres est hors de question, je vais faire un petit tour afin de voir si une tombe n'est pas ouverte pour demain. Ce serait le mieux, pour dire vrai. Et arroser le chemin et la terre pour faire disparaître le sang."
Je me redresse avec calme et observe ma protégée puis la louve qui l'a aidée. Un geste de tête envers celle-ci lui indique que je lui accorde la protection d'Alyssa de nouveau alors que je vais vers les corps. Je suis détaché, froid, technique en ce moment, déterminé de réduire les chances que ce remonte autant à moi qu'à Alyssa ou même la louve, je devais bien cela à cette dernière alors que je vais aux cadavres et retrouve mon couteau, le retirant avec un bruit spongieux du plus bel effet. Une mort rapide et sans douleur... Plus que méritait ce salaud. Puis... J'entreprends de faire un passage silencieux entre les tombes du cimetière afin de trouver une fosse pour avaler la trace des humains idiots.
A peine Alyssa avait-elle reçu la gourde entre les mains qu'elle s'était mise à boire. Comme un bébé qui tétait son biberon et avalait goulûment son lait. Kaia la regarda faire longuement, à son époque, les biberons n'existaient pas. Et de fil en aiguille, de douloureuses images lui revinrent en mémoire. Loin auparavant, elle n'avait pas donné le biberon mais le sein, à deux marmots qui lui ressemblaient beaucoup. Et qu'elle ne reverrait jamais. Par chance, Lucio la tira de ses sombres pensées. Elle s'arracha à sa contemplation et leva les yeux vers lui...Celui qui était désormais innocenté, il n'avait pas transformé la petite. - Je l'espère. Je n'aimerais pas me sentir obligée de la suivre à la trace...juste pour être sure qu'elle est bien en sécurité. J'espère m'être bien fait comprendre. Vous êtes son parrain, pas moi.
Elle lui reprochait très clairement son manquement dans la situation actuelle. Tout était de sa faute. Bon, moins que celles de ces chasseurs cupides et prétentieux...mais quand même. Il fallait quelqu'un à blâmer et il était encore en vie. Alyssa répondit alors à ses paroles à propos de la puce et Kaia lui adressa un léger sourire en coin, presque amusée. - Alors peut-être qu'on pourra faire quelque chose de toi finalement. Derrière ta bouteille, il y avait peut-être une gamine avec des forces insoupçonnées ?
La vampirette soulève alors une hypothèse...fort intéressante ! Deux face à une armée de chasseurs ! Ses yeux se mirent à briller, d'excitation, de plaisir, d'attente...Tout ça à la fois oui, enfin un peu d'amusement en approche peut-être ! Et un large sourire étira ses lèvres. Elle croisa le regard du vampire et comprit qu'il pensait la même chose lui aussi. Ainsi donc, ils étaient semblables ? Au moins sur ce point. Il pourrait peut-être être un allié potentiel. Peut-être.
- Oh oui, je suis bien d'accord. Voila qui promet d'être amusant. Apprenez-lui à chasser, apprenez-lui à se défendre et peut-être qu'elle pourrait se battre à nos côtés finalement. Ce serait une image intéressante, n'est-ce pas ? Mais pour répondre à votre question, je ne me bats que très rarement sous forme humaine, je préfère le faire sous forme de louve...je suis plus efficace ainsi et j'ai des armes naturelles ! Mais pourquoi cette question ?
Une louve et deux vampires. Oui bon, tout le monde pouvait faire des erreurs n'est-ce pas ? Tant qu'il y avait un massacre à la clef, elle ne refuserait surement pas ! L'homme finit par se lever, lui confiant l'enfant avant d'aller...très probablement s'occuper des cadavres. Bah, ce n'était pas le travail de Kaia, elle avait fini le sien et elle se fichait pas mal d'en laisser derrière elle, comme le petit Poucet et ses cailloux. Elle s'assit alors aux côtés de la demoiselle.
- Tu sais, je pense que ton...parrain est capable de se défendre face à une armée de chasseurs. Et moi, c'est mon métier que de les traquer et de les tuer. Alors, ne t'inquiète pas pour nous. Ils n'ont pas autant d'expériences. Nous les massacrerons, un par un. Je suis bien loin de ce que tu imaginais au parc, lors de nos rencontres, n'est-ce pas ? Dis-moi, est-ce que je te fais peur sous forme de louve ?
Choisis bien tes mots gamine...Car oui, Kaia était facile à vexer surtout quand on lui disait qu'elle ne faisait pas peur. Alors même qu'elle adorait effrayer cette petite sans pour autant lui faire du mal. Elle leva les yeux au ciel, admirant alors les étoiles et la lune, tout en s'appuyant contre une pierre tombale.
- Je comprends mieux pourquoi tu avais disparu dernièrement...Tu t'adaptes à ta nouvelle vie ?
Une question qui pouvait paraître précise mais qui au fond était particulièrement large, surtout quand il s'agissait de transformations en vampire ou en loup. Encore plus quand on passait d'humain voué à mourir très prochainement et très jeune à...l'éternité devant soit. Et puis, elle se demandait qui lui avait fait ça...âme "charitable" ou sadique ? Là était la question. Elle tourna la tête, suivant les bruits de pas et de mouvements du vampire. Elle ne lui faisait pas totalement confiance non plus, il ne fallait pas exagérer. Alors, elle s'assurait qu'il ne cherchait pas à l'attaquer par derrière ou une quelconque autre fourberie du genre.
J'ai l'impression qu'ils ont une discussion dont je suis exclue. Et surtout que mon argument leur est passé au dessus de la tête, vu le sourire que je vois dans leurs prunelles.Au passage, j'aime mieux, celles de Lucio sont à nouveau de leur couleur habituelle. Ce qui me tire une moue boudeuse exactement semblable à la gamine qu'ils voient en moi. Sinon, les branques, je suis là, pas la peine de parler comme si j'étais pas là! Et quand Kaia se moque de ma bouteille d'Oxygène je lui tire la langue. Oui, je sais, c'est infantile, mais zut. BIEN SUR que derrière ma bouteille il y avait des "forces insoupçonnées" inutile de sembler le découvrir. Par contre quand elle commence à parler de m'apprendre à me battre à ses côté... véto.
"Je veux pas être comme..."
Lui. Si je n'ai pas réussi à dire le dernier mot, ma voix sur le reste est ferme, et je pense que le message est clair: Non, je ne veux pas attaquer. Et si Lucio comprend peut-être le pourquoi Le regard de Mama de mon refus, Kaia... En fait, je m'en fiche. Que Kaia se moque de la "frêle petite créature" que je suis. Ca changera pas mon opinion. Je ne veux pas que d'autres connaissent la même chose.. Lulu me repousse doucement au sol, et je m'aperçois à ma honte que j'ai toujours pas enlevé ces saletés de trucs qui m'entravent. Et maintenant que je ne suis plus en stress, je comprends mieux pourquoi j'arrivais pas à m'en détacher, puisque les poids se sont aussi pris dans les plis de ma jupe. Pendant que Lucio part à la recherche d'une tombe On est vraiment en train de planifier de faire disparaitre des gens comme ça?! On se croirait dans un putain de films de mafieux là!Ils ont des familles qui vont s'inquiéter...Tant pis. Ils prévoyaient pareil, n'est-ce pas?Concentrons nous sur ces liens. Une chose après l'autre Je défais mes liens avec plus de calme (et de succès) que précédemment. Et Kaia qui s'assied à mes côtés pour me dire que tout va bien et que mais si ils peuvent se battre contre une armée pour mes beaux yeux Elle a pas dit ça... Ta gueule. Est-ce qu'elle fait peur sous forme de louve?
"Est-ce que le grand truc plein de dents qui balance des morceaux de GENS dans tous les sens m'a fait peur?"
Elle se pose vraiment la question?! Ma réponse est aussi caustique que spontanée. Mine de rien elle m'oblige à me questionner. Est-ce que j'ai peur d'elle? J'ai eu peur des mecs. J'ai eu peur de la violence qu'elle a dégagé, et du sang partout. J'ai eu peur de moi. De ma réaction au sang.
"Ta louve est flippante. Mais elle te va bien."
Difficile d'exprimer un sentiment simplement ressenti. Kaia et louve, ça me semble pas idiot, loin de là. Et puis c'est pas tellement ça le problème. Est-ce que je m'adapte? C'est ce qui s'appelle une question con, ça.
"Non. Je...MERDE à la fin! Je suis une foutue putain de vampire, je peux pas sortir le jour, ma famille me traite de monstre, et tu peux être sure qu'après ça c'est mort pour que Lucio me laisse sortir seule ce qui veut dire que je pourrais même plus voir mes mères tranquille! Je suis pas une putain de princesse et on est pas dans un putain de Disney! Et me dit pas que Lucio ou toi vous êtes fort parce que non, pas contre le reste de l'humanité! Lulu est homme d'honneur, mais il se rend pas compte que ça n'engage que ceux qui y croient! Et en face ils y croient pas!"
S'ils y croyaient, ils se seraient pas mis à deux contre une enfant. Ils ne m'auraient pas menacé à peine réveillée sans m'expliquer quoi que ce soit. Je finis de parler au moment où j'arrive enfin à me défaire de leur truc, ne m'étant interrompue que pour indiquer à peu près la direction de la tombe que je voulais visiter, trois allées plus loin. Je m'en sors pas mal, ils auraient pu me tirer dessus au pistolet. Ou pire. Les rumeurs disent qu'ils ont des gens sortis de l'armée dans les rangs des chasseurs. Des snipers. Des drones. Sans parler des éventualités biochimiques. Ils ont tenté ça sur la lutte contre le terrorisme, ils sont assez con pour essayer sur d'autres non?Du calme. Je m'affole. J'anticipe trop, et mes craintes risquent de s'affoler. Inspire. Concentrer sur l'immédiat. Bloque. Lulu a dit d'arroser la terre pour cacher la marre de sang. C'est dommage tout ce bon sang gaché...Expire. Ok, je suis un peu plus calme. Une dernière gorgée de sang, et je me relève en fermant ma gourde.