I come to save you Princess [Dante]

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l fallait toujours se méfier de la nuit, de ce qu’il pouvait s’y cacher mais comment faire quand la lune devient notre seule amie ? Faut-il être constamment sur ses gardes et craindre systématiquement son environnement ? On raconte aux jeunes enfants que des monstres se cachent sous leur lit mais leur peur est bien réelle, ils sont là partout à guetter dans l’ombre. C’est la tête remplie de toutes ces pensées que Grenat rejoignit le jardin botanique. C’était un endroit calme la nuit et elle pensait ne pas avoir de problème. N’ayant pas de cour ni de jardin, elle appréciait prendre l’air un peu et profiter du silence, on était bien loin des décibels élevés qu’elle se tapait toutes les nuits avec son travail. Cependant, les agressions et le manque civisme qu’elle avait subi par le passé l’empêchait d’apprécier totalement, comme si elle devait toujours être sur le qui-vive et ça commençait à lui taper sur les nerfs. Est-ce qu’elle pouvait passer une soirée en paix ? Et non, le destin avait encore frappé.

Alors que la DJ contemplait les fleurs faiblement éclairées par des lampadaires, elle entendit un cri. Son cœur s’emballa et elle se mit aussitôt à chercher l’origine du bruit. Sa course la mena sur un humain entouré de deux vampires qui voulait profiter de son sang gratuitement. Grenat soupira en voyant la scène, dépitée et à la fois en colère qu’on puisse agir ainsi. C’était à cause de ce genre de vampires qu’ils avaient mauvaise réputation ! D’autant plus qu’il existait des moyens pour éviter d’agresser les humains mais c’était bien plus drôle de les chasser apparemment. La jeune suceuse de sang s’interposa même elle n’avait aucune chance. Elle ne pouvait juste pas rester les bras ballants ni appeler la police qui arriverait trop tard. Un des vampires se mit à rire en voyant un petit bout de femme aux cheveux bleus se mettre entre eux et l’humain. Ce dernier en profita pour déguerpir sans même se soucier du sort réservé à sa sauveuse.

« Même pas un merci… » Pensa-t-elle.

Son intervention chevaleresque ne plut évidemment pas aux deux affamés qui voyaient leur repas s’enfuir et ils avaient bien l’intention de faire payer cet affront à la jeune femme. Ils commencèrent à s’approcher dangereusement d’elle, les yeux injectés de sang et elle comprit qu’elle était vraiment dans la panade, encore une fois…

« Ecoutez messieurs, on va tous rentrer gentiment chez soi et personne n’aura de problème, d’accord ? »

Un des hommes, un grand blond fin lui attrapa le bras mais elle réussit à se dégager et à lui mettre une droite. Merci les cours d’auto-défense… L’autre en profita pour se mettre derrière elle et la projeta contre un arbre, ce qui la sonna. Etait-ce la fin des haricots pour la bleuette ?

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Son flair le trompait rarement. Non seulement il était amplifié par sa nature lycanthrope, mais les effluves irritantes de cette jolie jeune femme lui évoquait très distinctement une appartenance à sa famille ennemie : les vampires.
Or, une suceuse de sang, aussi jolie soit-elle, traînant dans les rues quelques heures après le crépuscule avec une vigilance accrue, n'était jamais porteur de bonne nouvelle pour les honnêtes gens. Tel l'ankou ou la faucheuse, son errance signifiait qu'une vie allait être prise.
Consciencieux mais également désireux d'échanger quelques politesses de phalanges avec ces autoproclamés maîtres du monde, le capitaine entama une discrète filature sous sa forme humaine. Auréolé d'un professionnalisme et d'une longue expérience dans la chasse aux malfrats, Dante s'emploie à ne jamais se mettre dans le sens du vent ni à autoriser le moindre contact visuel possible, se contentant de suivre la trace olfactive et auditive. Ses pas étaient feutrés mais toujours réguliers afin de ne jamais attirer l'attention par une rythmique saccadée. Sa respiration de sportif aguerri pouvait aisément se réduire sans qu'il ne souffre d'essoufflement pour cette marche peu soutenue. Bref. Tous les éléments étaient mis en place pour qu'il soit le super prédateur dans la chaîne alimentaire du biome.

Pourquoi t'isoles-tu? est-ce que tu cherches du sang frais? si oui je vais te donner le mien pour t'occasionner une bonne indigestion dont tu te souviendras.

La piste le mena directement au jardin des plantes qui était évidemment peu fréquenté vu l'heure avancée. Tapit dans l'ombre d'un des nombreux arbres au feuillage épais bordant les larges étendues florales, quelle ne fût pas sa surprise de voir qu'à défaut de zieuter les nuques et les jugulaires, la belle plante admirait ses congénères.

Je connais une frange de créatures végétariennes, mais être ainsi attiré par les pétales et les étamines, c'est pousser le bouchon un peu trop loin... s'amusa t-il intérieurement tout en se félicitant que des vampires dénués de toute véhémence existent aussi de l'autre côté des chromosomes.

Mais la contemplation ne dura que peu lorsqu'un cri strident vint rompre la quiétude du lieu. Tandis que toute la vie s'était arrêtée ou envisageait la fuite, la vampire se rua vers l'épicentre du séisme. Dante lui emboîta également le pas, encore peu assuré des intentions de la jeune esthète. Très vite ses naseaux le chatouillèrent pour lui révéler la présence de 2 autres liches aux intentions bien plus belliqueuses. Leur nombre était un problème et sa lente transformation risquait de rogner sur les précieuses secondes restantes de la pauvre victime. Il envisageait donc une confrontation sous forme humaine malgré un désavantage plus que risqué, voire létal malgré une grande aisance martiale.
Alors que lui dégainait son arme de service, l'amoureuse des fleurs, qui n'avait toujours pas remarqué sa présence, se jeta à corps perdu dans la mêlée et s'interposa entre la victime et ses congénères. Le capitaine de police laissa passer quelques secondes dans l'espoir d'une approche diplomatique qui vola en éclat au moment où le premier coup de la demoiselle partît. Dès lors, le capitaine ôta tous les vêtements et les accrocha autour du holster de poitrine qu'il desserra au niveau qu'il savait ajusté pour son épais poitrail velu. Seules ses chaussures ne trouvaient aucune place sur cet étendoir improvisé trop lâche pour sa corpulence humaine mais étudié pour sa morphologie lycane dont il amorça la transformation.
Son niveau de maîtrise lui autorisait des changements anatomiques relativement rapides et silencieux hormis les craquements osseux. Seule la douleur restait toujours intense mais étouffée par de multiples serrage de mâchoires.

Enfin il avait atteint l'apogée de sa puissance, son épais bras droit musculeux était fermement ancré au sol et ses pattes arrières repliées emmagasinaient toujours plus d'énergie latente. Sa queue touffue jouait dans le vent et sa patte avant gauche testait la souplesse de ses griffes. Son pelage se fondait dans la nuit et seuls l'harnachement de vêtements autour du holster marron trahissait une colorimétrie moins camouflante. Penché vers l'avant, du coccyx jusqu'au museau, la colonne vertébrale était très légèrement arque-boutée, prête à être projetée telle une sagaie sur son propulseur. La belle samaritaine était dans son élément, à savoir contre une paroi végétale et limite dans les pommes. Ces 2 agresseurs n'avaient d'yeux que pour elle. Il était temps d'entrer en jeu. Il s'élança d'un bond.

Une fraction de seconde suffit pour qu'une large gerbe de sang ne s'échappe de la carotide du plus proche et qu'une masse noirâtre ne s'abatte sur le second qui tomba à la renverse. Le nuage grisâtre aux reflets bleutés trônait fièrement sur le torse et se fendit juste au niveau de 2 rubis luisant d'un intense jaune pour révéler des crocs aiguisés qui s'engouffrèrent sans mal dans l'épaule du piédestal qui ne dû sa survie qu'à l'expression de sa douleur.
Le lycan roula ensuite de coté et se prépara pour une seconde charge tout en tournant le dos à la demoiselle pour lui signifier qu'il n'était pas son ennemi. Un dos massif, imposant, protecteur et témoin d'une qualité de policier. Les 2 qui étaient en face, par contre, voyait cette masse aux yeux luisants menaçants aux crocs et griffes à l'émail reflétant la lune dégoulinant de leur sang frais, prête à bondir et finir le travail et leur arracher le reste de leur couenne. Ils se relevèrent péniblement, pansant tant bien que mal leur torrent d'hémoglobine et se préparant à non pas répliquer mais encaisser un nouvel assaut.

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e dos contre l’arbre, Grenat tentait de reprendre ses esprits mais le choc avait été rude à encaisser. Elle voyait ses agresseurs approcher, le coeur battant à tout rompre et une alarme dans sa tête se mit à sonner, comme si on lui disait de déguerpir de là. C’était son envie de vivre qui parlait mais le corps lui peinait à suivre. C’est alors qu’il apparut, un loup aux crocs acérés qui ne demandait que de la chair fraîche. Surprise, Grenat ne put s’empêcher de lâcher un cri parce qu’elle ignorait à ce moment là si l’animal comptait l'aider ou en faire son dessert. C’était un lycan après tout, les membres de cette espèce ne savaient pas toujours ce qu’ils faisaient sous forme lupine. La jeune femme eut à peine le temps de l’observer qu’il se jeta sur les deux vampires. Complètement abasourdie par la scène, Grenat voyait le sang gicler mais c’était plus qu’elle ne pouvait en supporter, elle préféra alors détourner le regard. Cela dit, c’était bien fait pour eux… Le loup se mit devant elle et cette dernière comprit qu’elle n’avait rien à craindre mais après la scène dont elle venait d’être témoin, c’était compliqué de ne pas être chamboulée. Elle comprit que la bataille ne serait terminée que lorsque ces deux hommes seraient en miettes et la DJ ne souhaitait pas devoir cacher un corps une fois de plus. Elle se leva péniblement et elle cria vers les suceurs de sang avec une voix tremblante.

“Allez vous-en !!”

Ils l’écoutèrent de ce pas et l’un des deux prit l’autre sous le bras pour ensuite utiliser sa vitesse vampirique. Le lycan n’allait sûrement pas comprendre le comportement de la jeune femme mais elle ne demandait pas à ce qu’on soit de son côté. Simplement que trop de sang avait déjà été versé. C’est avec une mine dépitée qu’elle regarda la bête, c’était beaucoup d’émotions d’un coup.

“Merci…Vous n’êtes pas blessé ?”

La pianiste se rappela que les lycans ne pouvaient pas plus parler que les loups alors elle s’approcha de lui doucement pour vérifier qu’il n’ait rien sans le toucher. Elle connaissait peu les lycans à vrai dire, si ce n’était leur force et leur capacité de régénération. Apparemment, ils vieillissaient très lentement, là où les vampires ne prenaient pas une ride. Ils étaient donc des spécimens très intéressants si on oubliait ce qu’il venait de se passer. D’ailleurs, la jeune femme restait encore un peu méfiante, elle ne pouvait pas faire entièrement confiance à inconnu et transformé qui plus est. Elle regarda autour d’elle et heureusement, il n’y avait pas de témoin. L’idée de se retrouver dans une cellule la terrifiait… Son regard se reporta sur le loup et elle ignorait s’il comptait partir ou s’il allait redevenir humain. Il faut dire qu’elle était maintenant curieuse de voir à quoi cette personne ressemblait. Elle avait remarqué un peu plus tôt qu’il portait quelque chose autour de lui mais l’altercation lui avait fait oublier ce point, cela pourtant des indices sur l’identité de ce lycan.

“Ça va paraître sûrement idiot ce que je vais dire mais... Je n'aime pas la violence, j'espère cependant qu'ils comprendront la leçon.” Dit-elle l'air gênée, elle avait l'impression de parler toute seule... Enfin, c'était presque ça.

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Le combat tourna court et l'injonction de la jolie brune trouva un écho favorable pour les 2 vampires qui, devant le titan qui leur avait déjà fait sauter quelques couches vasculaires, ne se voyaient pas victorieux. Ils prirent alors avec grand plaisir l'échappatoire proposée et le lycan, malgré une animalité exacerbée, respecta les voeux de sa partenaire de fortune.

Après avoir usée de son flair et son ouïe redoutable pour s'assurer de la disparition des vampires ainsi que l'absence de tierce personne, il pu à loisir entamer un retour à la normale. A 4 pattes, le dos courbé, il arborait une posture très équilibrée qui lui semblait la plus confortable pour supporter la myriade de craquements osseux et les changements de conformation qui intervenaient dans son corps sans risque de chute et de blessure supplémentaire. Ses grognements se muait peu à peu en vagues expressions de douleur contrôlée produit par une voix grave et puissante. La cage thoracique perdait peu à peu de son volume, desserrant l'étreinte du holster qui laissa choir les quelques vêtements qui le décorait. Une petite demi douzaine de minutes plus tard, un homme totalement nu, genoux et paumes de main au sol, montrait son dos musculeux à la jeune femme, dévoilant par la même aucune blessure récente mais de nombreuses ecchymoses comme d'autant de marqueurs de ses nombreux affrontements.
"Non je ne suis pas blessé ... physiquement du moins. Je le suis bien plus psychologiquement par votre magnanimité envers 2 salopards irrécupérables." Dit-il sur un ton très calme de sa même voix chaude et intelligible. Visiblement capable de réflexion immédiatement après avoir repris forme humaine malgré un certain essoufflement presque rituel.

Il se laissa quelques secondes pour laisser son coeur reprendre une activité basale avant de se redresser, fièrement, n'ayant cure de sa nudité surlignées généreusement par les reflets de lune et ombrageant esthétiquement sa musculature saillante.

"Ils ne comprendront nullement la leçon mais la priorité ici était de vous sortir, vous et la victime, de ce mauvais pas. J'avoue que la seule raison qui m'a poussé à ne pas poursuivre les assaillants est votre aversion pour la violence."

Tout en indiquant une forme de remerciement pour avoir permis cette attaque surprise, il commença à récupérer ses vêtements pour les vêtir l'un après l'autre.

"Je ne saurai que conseiller de quitter cette zone au plus vite avant que mes collègues, ignorant ma condition, ne me tombe dessus. Si vous vouliez bien m'accompagner, j'aurai quelques questions à vous poser en tant que vampire pacifiste."

Il termina sa tenue en resserrant son holster de poitrine contenant le sig sauer matérialisant sa fonction policière avant de recouvrir le tout par son blouson de cuir marron. Gentleman dans l'âme, il proposa son coude droit pour que la jeune femme s'en saisisse. Ce geste, en plus de lui signifier n'avoir aucune méfiance envers elle, permettait aussi qu'ils puissent marcher au même rythme pour poursuivre leur discussion à un volume sonore assez bas pour éviter toute oreille indiscrète.

"Comment vous nourrissez vous si vous n'étiez pas en chasse ce soir? êtes vous pucée? Pourquoi vous être interposée entre un humain et vos congénères?"

C

e que redoutait Grenat ne s’était pas produit et elle en était soulagée, à savoir que le loup poursuive ses deux ennemis. Au lieu de ça, ce dernier avait commencé à redevenir peu à peu humain et c’était bien la première fois que la DJ assistait à cette scène. C’était assez perturbant à vrai dire mais c’était aussi impressionnant de voir de quoi la nature était capable. Elle avait laissé l’homme se remettre peu à peu, se disant que ça devait être douloureux jusqu’à ce qu’elle remarque que les poils avaient laissé place à une peau nue. Il était là, nu comme un vers devant une vampire abasourdie. Elle se cacha aussitôt les yeux et c’était pour elle très gênant. Son sauveur n’avait pas l’air offusqué, ça devait être normal pour lui mais ce n’était pas parce qu’il était à l’aise que Grenat l’était aussi, elle voyait rarement des hommes à poils après tout ! Il lui adressa même la parole en restant sur le sol et elle crut un instant qu’il lui en voulait d’avoir laissé partir les vampires. Elle se sentit donc un peu mal sur le coup mais elle craignait que cette bataille ne renforce la haine des vampires envers les lycans.

“J’en suis désolée…” Dit-elle en détournant le regard.

L’inconnu commença finalement à s’habiller et Grenat allait pouvoir le regarder plus en détails. Elle comprenait un peu mieux maintenant pourquoi il était venu la sauver et ce, comme s’il en avait l’habitude. En effet, ça devrait être un membre de la police au vue ce qu’il portait et malgré ça, il occultait sa vraie nature à ses partenaires. C’était compréhensible, beaucoup de surnaturels cachaient ce qu’ils étaient réellement mais c’était plus difficile à faire pour les vampires. Grenat prit un air étonné lorsque son interlocuteur lui intima qu’il avait des questions à lui poser et elle n’était pas vraiment sûre de vouloir le suivre, il venait de déchiqueter deux suceurs de sang après tout… Cependant, s’il avait voulu la tuer ce serait déjà fait et puis, elle ne sentait pas d’animosité de sa part alors elle baissa les armes et attrapa doucement le bras qu’il lui offrait. Elle se mit ensuite à rire en écoutant toutes ces questions comme si elle était devenue soudainement une curiosité. Il est vrai que son comportement avait de quoi soulever des interrogations. La jeune femme commença donc à marcher tout en discutant.

“Contrairement à ce qu’on peut croire, les vampires ne sont pas tous des bêtes assoiffées, il y en a même qui boivent du sang animal. J’ai une poche dans mon sac qui me sert de repas et oui je suis pucée, je n’ai rien à cacher après tout. C’est comme ça que vous abordez les femmes ? En leur demandant leur pédigrée, monsieur… ?” Dit-elle amusée en essayant d’avoir un nom. Elle reprit ensuite un air plus sérieux.

“Comme je l’ai dit, je déteste la violence et rien ne justifiait que ces hommes attaquent ce pauvre humain. S’ils ont faim ils n’ont qu’à se nourrir de poche ou demander la permission, une morsure peut être agréable si elle est bien faite.”

Grenat n’avait jamais perdue sa part d’humanité et elle ne comprenait pas les personnes qui faisaient du mal aux autres gratuitement. Un comportement parfois incompréhensible pour certains vampires qui se moquaient d’elle pour ça mais elle ne demandait qu’à vivre paisiblement.

“Je n’ai pas demandé à être transformée, vous pouvez sûrement le comprendre autant que moi à par si vous l’avez souhaité alors j’aimerais qu’on arrête de me mettre une étiquette sans essayer de me connaître.”

Grenat n’était pas entièrement une sainte non plus et elle ne faisait pas la morale à ce cher policier mais avec tous les événements récents, les chasseurs, la puce, etc… Elle peinait à trouver sa place dans la société. Il lui fallait de continuer de se battre pour ses convictions et de croire en elle-même.

“J’aurais bien aimé être aussi forte que vous pour me débrouiller.” Avoua-t-elle l’air triste en regardant le lycan.

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Lorsque la belle brune accepta de saisir le bras de son samaritain nocturne, elle accepta également de répondre à ses questions. D'aspect extérieur, les protagonistes ressemblait à un petit couple fraichement rencontré à la proximité exacerbée et qui se serait acoquiné quelques menus minutes derrière un bosquet au vue de la brillance de leur visage transpirant et de l'aléatoire capillaire et vestimentaire de Monsieur qui semblait s'être rhabillé à la va-vite.

"Ainsi donc vous êtes une végétarienne. la première que je rencontre. Malheureusement, mon travail et nos relations claniques m'imposent bien plus souvent la vision de vampires détestables plutôt que de bonnes personnes. Vous avez ainsi la lourde responsabilité de leur redorer le blason car je ne peux me contenter de vos dires. Plus de vos actes qui, je l'admet, sont en votre faveur pour l'instant."

Sa voix rauque et grave résonnait en elle en inspirant une autorité et une profonde réflexion. Rien ne semblait laissé au hasard avec Dante et il imposait un certain respect de par cette attitude stricte. Pourtant, la mutine Grenat n'hésita pas une seconde à ironiser sur son attitude chevaleresque presque daté en contradiction avec ce discours rigoriste. Dès lors, piqué dans sa curiosité et ce jeu de rôle improvisé, le capitaine entra dans la danse sans sourciller. Adoucissant légèrement son timbre et arborant un sourire complice, il attaqua à son tour.

"Pas monsieur, Capitaine. Capitaine Vindish je vous prie Madame...
Mais pour vous, ce sera simplement Dante ... voilà comment j'articule mes demandes de pédigrée ou mes rencontres lascives. mais à présent que je vous ai montré cette seconde option, je crains que nous ne devions nous y tenir pour parfaire notre camouflage."

Tout était très théâtral. De la mélodie de chacun de ses mots à se gestuelle très empruntée et attentionné, tout le registre verbal et non verbal tournait autour de la séduction afin de piéger cette petite espiègle et la surpasser à son propre jeu. Il n'en perdit nullement le fil de la discussion pour autant.

"Pour ma part ma transformation est aussi le fruit d'un accident. Une fois encore relative à mon travail mais indue. Bref. Je ne me suis donc pas inscris dans les rites claniques de cette espèce et me suis également fait pucer pour retrouver un accès à ma profession. Je suis donc plus que ravi de constater qu'il en est de même de l'autre côté des chromosomes. Nous n'avons donc nullement intérêt à perpétuer cette guerre raciale et pouvons à loisir nous balader bras dessus bras dessous...
Quand à votre proposition de morsure "bien faite". Le seul risque serait qu'elle termine dans une catégorie interracial-sex si elle venait à être filmée et diffusée."

Elle n'avait évidemment rien proposé. Ni même esquissé sa présence dans l'équation, mais le compétiteur Dante ne pouvait décemment pas entrer dans un jeu de provocation sans pousser le bouchon toujours plus loin. Au pire, il l'a choquait, la faisant fuir mais était vainqueur par forfait, au moins, il la faisait rire et le match continuait.

"Permettez moi simplement d'ajouter que vous vous mésestimez. La force n'a pas de valeur que physique. Elle est bien plus impressionnante dans sa dimension mentale. Malgré que vous soyez vampire, votre posture face à vos pairs ne souffrait d'aucune victimisation et cette constance, à mon arrivée, vous à permit de leur intimer de partir et à moi de me retenir de les poursuivre. J'ai admiré cette justesse et cet équilibre dans l'attitude."

Incapable de mentir, le lycan livrait ici ses véritables impressions sans aucune retenue. Il ne souhaitait nullement la complimenter en vue d'un retour et ne s'intéressait qu'à sa demande. Seule la gestuelle restait théâtrale pour augurer de la continuité du jeu de dupe.

"Vous disposez d'ores et déjà d'une grande éloquence vous permettant persuasion et détermination. Vous avez une ligne de conduite tout à fait fascinante. Vous disposez donc de toutes les composantes innée de la force. La puissance n'est que le dernier pan et s'acquiert. Nul doute que vous y parveniez aisément. Avec ou sans mon aide, votre force vous sera personnelle et ne revêtira pas le même caractère que la mienne qui est plus polyvalente et bestiale il est vrai."

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a jeune vampire semblait avoir fait bonne impression auprès du policier qui était surpris de tomber sur une végétarienne mais elle ne l'était pas, elle buvait bien du sang humain mais il n'était pas prélevé à sa source hormis si on l'autorisait à le faire mais cela restait rare.

"Oui malheureusement beaucoup de vampires se comportent mal tout comme vos congénères je dois l'avouer… Pourrions-nous pas vivre simplement tous ensemble ? J'ai l'impression d'être qu'une utopiste… J'ai pourtant essayé d'améliorer notre image à ma façon mais j'ai échoué."

Grenat s'était souvent heurtée à l'incompréhension et à la peur des humains à son égard et même si certains avaient fini par l'apprécier, le regard des autres était pesant. Elle ne se sentait plus de taille à œuvrer en faveur de la paix car elle avait compris qu'elle menait aussi au chaos. La seule chose qu'elle pouvait faire était de rester elle-même et d'aider les personnes dans le besoin.
La conversation s'était finalement adoucie et voilà que l'homme se permettait un peu d'humour à son tour, il en fallait bien après ce qu'il de se passer.

"Capitaine, rien que ça… J'en ai de la chance" Dit-elle l'air enjoué avant de rire doucement. "Enchantée Dante, moi c'est juste Grenat, DJ au Masquerade et barmaid au Bar-Atteint. Est-ce que vous voulez mon nom de famille pour enquêter sur moi et découvrir mes sombres secrets ?"

Évidemment, le ton était à la plaisanterie, d'autant plus qu'il n'y avait à trouver. Enfin, il n'existait aucune trace de ce qu'elle avait pu faire et qui était répréhensible par la loi.
Finalement Dante avoua qu'il avait été transformé par accident, ce qui titilla la curiosité de Grenat qui dans ces moment avait envie d'en demander plus mais parler de ce sujet n'était pas toujours agréable et ça ne pouvait que remuer de douloureux souvenirs. Tout ce qu'elle avait à savoir était qu'il était un lycan engagé dans la police et qu'il ne faisait pas partie d'une meute, l'essentiel était là. Elle eut vite l'occasion d'oublier ce point lorsqu'il parla de la morsure et du fait que cela pouvait se retrouver sur des sites pour adultes et on put lire de la surprise sur son visage. Elle comprit rapidement qu'il la taquinait car ça se sentait à la façon dont il parlait et puis c'était gros pour que ce soit du premier degré.

"Je ne fais pas autant d'effet je le crains" Elle rit de nouveau puis reprit plus sérieusement. "On prend des risques rien qu'en nous tenant de cette façon, les racistes vont jaser."

Les couples inter-raciaux n'étaient pas forcément bien vus et il n'était pas rare que les surnaturels vivant en famille ou en meute se voient interdire des relations avec des êtres de la race opposée. La vérité concernant Grenat et Dante était toute autre puisqu'ils marchaient simplement ensemble pour s'éloigner du jardin qui était d'ailleurs presque vide. La DJ en avait presque oublié l'incident, appréciant sa conversation avec un homme qui inspirait la confiance. C'était devenu plutôt rare qu'elle se prête au jeu, préférant fuir continuellement le sexe opposé par peur de souffrir à nouveau. De plus, Dante l'avait complimenté sur la façon dont elle était intervenue et il avait su l'analyser en peu de temps, ce qui l'avait soudainement boosté. Ça lui faisait également plaisir d'être vue pour ce qu'elle était et non pour sa plastique.

"Merci, on ne m'avait jamais dit ça… Je regrette tout de même d'avoir été rapidement sonnée, je dois être rouillée."

Grenat avait déjà pris des cours d'auto-défense mais c'était il y a longtemps et elle ne s'était pas entraînée depuis un moment. Il faut dire qu'elle n'avait pas eu l'occasion de se battre récemment hormis cette fois là. Elle se mit à réfléchir et se stoppa net avant de se poster devant l'homme.

"Dante... Vous êtes devenu policier pour aider les autres n'est-ce pas ? Alors... Faites moi passer l'entraînement réservé aux jeunes recrues ! S'il vous plaît..."

Il y avait une certaine intensité dans ses yeux qui prouvait que sa demande était sérieuse, voir un peu folle... Le lycan avait sûrement d'autres chats à fouetter mais en même temps, n'était-ce pas son devoir de rendre service ? Grenat n'avait pas du tout prévu de demander ça mais elle se dit que c'était l'occasion rêver pour prendre du gallon.

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Le petit couple déambulait quasi nonchalamment avec la lune pour seul témoin. Mais ce n'était nullement l'insouciance qui les guidait. Chacun avançait son avis sur des questions plus qu'épineuses.

En effet vous êtes bien utopiste ma chère. Vouloir résoudre un conflit long de plusieurs millénaires vous honore mais n'est nullement possible par la simple adoption d'un régime alimentaire différent et la création de quelques couples interraciaux ... bien que cette dernière idée n'est pas pour me déplaire ...

Trop absorbé par le combat et l'audition qui en avait suivi, Dante n'avait fait que trop peu de cas de la beauté de la jeune vampire. Dès lors qu'il se permît d'apprécier ses courbes sensuelles, son visage d'albâtre lisse et peu anguleux, sa belle bouche finement ciselée et ses grands yeux rouges expressifs, sa fibre d'esthète s'en trouva fortement flattée et le contact sommaire de sa main autour de son coude bien plus apprécié. Il ne perdit pas pour autant le fil de la discussion.

"Tout le plaisir est pour moi chère Grenat. Mais nul besoin de me montrer patte-blanche, si vous me passez l'expression ..." accentua t-il avec un clin d'oeil complice. "... Vous fûtes d'ores et déjà d'une grande aide dans ce conflit. Aussi je vous laisse, a minima cette nuit, le bénéfice du doute."

Sa charmante compagne du soir se révélait en effet très riche d'enseignement : capable de rêverie ou de réflexion, d'humour et de sérieux, d'utopie et d'analyse. Elle rendait le moment particulièrement délicieux. Au point que le lycan ne désirait absolument pas lui lâcher la main, ne serait ce que pour le symbolisme que cela représentait et qui arrivait justement dans la magnifique bouche rieuse de son interlocutrice évoquant pèle mêle le racisme et son effet. Autant le premier sujet permettait une confirmation rapide, autant le second méritait un questionnement plus intense ... et ce malgré leur importance inversement proportionnelle pour le bien de la société ou pour parfaire cet échange agréable.

"Si le prix à payer pour combattre le racisme consiste à passer un agréable moment avec vous. Je consens à m'afficher tous les jours en votre compagnie. Notez à quel point je me sens investi par cette mission. " Il resserra affectueusement son emprise pour éviter toute fuite de cette douce main qui le tenait.

"Ne pas faire cet effet? Vous m'avez dit ne pas vous nourrir directement au producteur soit dans les nuques humaines. Je doute donc que vous inspiriez peur ou douleur. Les seules fois où vos crocs pénètrent les chairs, les circonstances doivent être mue par le jeu ou la séduction. J'en déduis donc que, une fois de plus, vous mésestimez votre effet ... Et si vous ne daignez me croire sur parole, j'ai ouïe dire que les lycans étaient immunisés au virus vampirique ..."

Son visage dessinait un rictus taquin tant il s'amusait de ses connotations à la limite de l'acceptable. Mais il dût très rapidement arborer à nouveau un visage des plus sérieux lorsque Grenat rompu le contact et se positionna face à lui avec une demande des plus vives. En réponse, il planta son regard dans le sien et fronça les sourcils. Loin de prendre cette déclamation à la légère, il analysa le contenu et usa de sa voix grave et chaude et d'une diction lente.

"En effet. Le devoir d'un policier est bien d'aider les autres. En leur offrant protection et respect de la loi. pas en dévoilant ses techniques de combats ou en partageant des informations classées. Aussi je veux comprendre ce qui motive votre demande. Vous voulez devenir policier à votre tour? si oui je peux m'assurer personnellement de vous faire passer l'examen en temps et en heure au même titre que toutes les recrues. Si, par contre, il ne s'agit que d'une envie de vous renforcer personnellement, ma réponse est non ..."

Puis il opta pour une posture un peu moins stricte mais bien plus révélatrice d'une réflexion poussée.

"... Cependant. Votre condition de vampire, le fait que vous soyez pucée et doté d'une certaine force de caractère peut être utile. Non pas au sein de la police dans laquelle je ne peux moi même dévoiler ma condition, mais en marge de cette dernière en versant dans l'illicite. Vous êtes capable d'user des mêmes armes que les créatures déviantes et que les humains ne peuvent approcher. Or j'ai besoin , comme vous avez pu le constater, d'avoir recours à ma malédiction pour lutter contre cette criminalité. Vous partagez mon souhait et ma ferveur."

Il marqua une légère pause dans son argumentaire avant d'asséner la matérialisation finale de son projet sans en amoindrir l'implication nécessaire.

"A défaut de vous doter d'une arme de polymère et de passer des épreuves que vous réussiriez haut la main sans forcer, ne me demandez vous pas de parfaire votre soif de justice en versant sang et sueur?"

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algré sa piètre prestation devant ses agresseurs, Dante la félicitait quand même de participer de près ou de loin au conflit inter-racial et il avait l’air de la voir plus forte qu’elle ne pensait l’être. Elle ignorait l’âge qu’il avait mais il devenait peut-être plus aisé de cerner les gens avec les années et l’expérience, ce qui faisait encore défaut à la jeune femme. La conversation était partie sur une tout autre performance et encore une fois, Grenat faisait des émules. Celle-ci n’était pas étonnée ni offusquée, ça faisait presque partie de son quotidien, voilà pourquoi elle se renfermait d’ailleurs mais elle savait bien que ce n’était pas méchant cette fois. Quand bien même si le lycan la draguait réellement, elle ne pouvait lui rendre la pareille, elle préféra alors en rire.

”Je ne mords que pour me nourrir ou me défendre, vous êtes sûr de vouloir essayer ?” Dit-elle avec une pointe de malice dans les yeux. Elle était sérieuse.

Si Dante pensait pouvoir s’en sortir avec deux-trois pirouettes, c’était mal connaître la rose épineuse ! Elle était comme ça et rien ne pouvait la changer présentement bien que ce comportement fougueux pouvait lui causer du tort. Elle n’était pas encore prête à se laisser aller et le beau policier n’y était pour rien, il ne pouvait juste pas savoir. Trêve de plaisanterie, la belle devait maintenant défendre ses intérêts.

En effet, l’homme venait de répondre négativement à sa demande et la déception se lit aussitôt sur son visage. Ne souhaitant pas entrer dans la police, son entraînement improvisé lui passait sous le nez et elle se rendit compte qu’elle devait peut-être laisser tomber et passer à autre chose mais le lycan n’en resta pas là. Ce qu’elle appréciait chez lui, hormis son éloquence était qu’il semblait l’avoir cerné rapidement sans qu’elle en dise trop mais il y avait un hic. En effet, Grenat avait déjà versé dans “l'illicite” et l’expérience n’avait pas très… Positive. Aider de surcroît une vampire à cacher un corps pour avoir la vie sauve l’avait définitivement conforté dans le choix de rester dans les clous. Cependant, il restait toujours des êtres non-humains dans la nature qui commetaient les pires actes sans être inquiétés par le gouvernement, quoiqu’il fasse.

“Je ne veux pas devenir comme eux en tuant à mon tour et je sais que peu importe nos actions, les choses resteront toujours les mêmes alors… Je veux surtout avoir la force d’aider les victimes mais si vous pensez que je l’ai déjà alors ça me rassure.”

Elle lui sourit, un peu plus détendue bien qu’elle était intriguée par les mots du policier. C’était étonnant de par sa fonction qu’il se serve de sa force pour lutter contre le crime en dehors de son service, ça devait sûrement donner du travail en plus à ses collègues… Grenat ne le jugeait pas et même si elle ne connaissait pas ses raisons, elle comprenait qu’on puisse en venir à utiliser des méthodes douteuses, d’autant plus s’il avait été transformé sans son consentement.

“Mais ce que vous dites pose question, vous voulez bien m’en dire plus ?” Demanda-t-elle avant de lui montrer un banc près de l’entrée du jardin.

Il pouvait très bien refuser et partir pour en avoir trop dit, dans tous les cas Grenat comptait rester et elle partit donc s’asseoir. La nuit était désormais plus calme mais la vampire restait sur ses gardes, encore un peu chamboulée par ses mésaventures.

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Sans grande surprise, le loup se heurta à la limite grivoise de la jeune vampire qui attesta ne morde que dans 2 cas très précis excluant totalement le plaisir. Gentleman et respectueux, sans aucunement matérialiser de déception quand à sa réponse abrupte et comprenant qu'elle devait assez largement être soumise à de multiples sollicitations bien plus insidieuses que les siennes, il ne se formalisa pas et n'offrit aucune réponse verbale. Se contentant de secouer négativement la tête et de poursuivre la discussion.

Elle, par contre, ne se géna nullement pour afficher la déception quand il refusa, à son tour, catégoriquement de lui fournir un passe droit pour entrer dans la police.

Je crois comprendre, mieux que personne, la frustration de ne pas pouvoir se rendre utile à l'échelle humaine lorsqu'on a été transformé à son insu. Mais tu dois me croire sur parole. Il est inutile d'user de force pour légiférer ou contrôler les créatures. Il en faut pour les contraindre avant leur passage à l'acte. C'est justement ce que je te propose.

Sans jamais tarir, le capitaine Vindish développa son idée dans laquelle sa force vampirique deviendrait une arme bien plus à même d'apporter la paix. Sa déception totale se teinta alors de curiosité. Elle objecta vouloir tuer à son tour et se désinscrire d'une loi du talion que les créatures usent entre elles, pourtant, curieuse de comprendre comment un policier semblait pouvoir y souscrire, elle l'invita à poursuivre la discussion sur un banc pour non seulement continuer de donner le change à la population quand à leur lien, mais également éliminer une activité parasite, la marche, nuisant à la réflexion profonde.
Dante s'y conforma tout en gardant une bonne distance entre eux afin que seule la conversation n'ai d'intérêt.

"Les carcans humains ont la faiblesse majeure de ne pouvoir rivaliser avec "nous" sur le terrain." Edicta t-il en butant très brièvement sur le "nous" qui lui arracha un rictus de dégout.

"Par contre, leur système policier, judiciaire et juridique doit être pérennisé car tous les humanoïdes, pour y vivre ensemble, doivent souscrire à une société adaptée par tous. Personne ne peut être à la fois juge et parti. Moi-même, pour parvenir à concilier les 2, suis contraint à agir dans l'ombre de mon métier. Aucune de mes exactions nocturnes ne doit être su par mon agent de couverture. Ce mode de vie n'est possible que parce que je dispose d'un grade d'officier et est non seulement chronophage, dangereux et à double tranchant. Je ne te le conseille pas."

Son attitude était très droite et rigoureuse lorsqu'il proférait ce discours neutre. Il commença à l'illustrer de gestes dès lors qu'il s'impliqua un peu plus émotionnellement.

"Voila ce qui motive mon refus de vous enfermer dans un rôle de gardien de la paix pour lequel vous n'auriez strictement aucune valeur. vous devriiez retenir chacun de vos coups et limiter votre vitesse pour parvenir à camoufler votre nature.Tandis que si je vous entraîne personnellement à hauteur de vos capacités surnaturelles, vous serez à même de vous défendre mais également d'enrayer des actions délictuelles et criminelles.Il ne sera nullement question de tuer ou de blesser inutilement, simplement de permettre à des victimes d'échapper à un triste sort et permettre à la justice humaine de faire son travail à posteriori.
La seule condition de réussite à ce projet, est que vous ayez confiance en mon jugement. Je dois savoir évaluer votre niveau pour savoir vous apporter mon aide si nécessaire et vous conseiller lors d'un conflit. Vous aurez de plus l'assurance que votre action s'inscrira immédiatement dans une prise en charge par les services d'enquête."

Son regard et sa droiture traduisait une neutralité totale. Il ne tenait ni à manifester son opinion, ni l'influencer dans son choix. Il préférait garder secret son admiration pour une vampire intègre prête à trahir son serment tacite clanique pour maintenir la paix civile.

L

a conversation se poursuivit sur le banc et de loin on pouvait penser que deux jeunes gens profitaient du frais et du calme de la nuit pour passer un bon moment alors que non, le sujet évoqué était très sérieux et surtout confidentiel. Il ne valait mieux pas que des oreilles mal intentionnées se baladent par ici ou elles allaient capter une conversation qui tournait autour d’une sorte de rébellion. Grenat crut comprendre que Dante souhaitait autant faire la paix qu’elle mais il avait bien vu que les agissements du gouvernement n’étaient pas suffisant, voir parfois injustes et qu’il fallait passer à l’acte. Elle comprit que ça passait forcément par la violence, ce qu’elle ne voulait pas mais le lycan la rassura sur le fait qu’il existait d’autres moyens. Ce dernier semblait tout sacrifier pour ses convictions et ça faisait plaisir à Grenat de tomber sur quelqu’un qui partageait le même avis sauf qu’elle n’osait pas autant s’impliquer qu’un policier avec son petit gabarit. Lui-même restait lucide et il ne souhaitait pas que la jeune femme suive le même chemin que lui mais il ne la laissa pas tomber pour autant. Elle l’écouta attentivement en hochant la tête comme une élève qui écoute son professeur et même si elle savait se battre, elle avait l’impression d’avoir oublié ce que c’était, cette combativité qu’elle avait en elle. Le discours de Dante la rassura et elle savait déjà intimement qu’il s’occuperait bien de son cas parce qu’il faisait passer des émotions au travers de ses gestes et ça se sentait qu’il ne parlait pas pour ne rien dire. C’était sûrement le genre de personne à attendre des résultats probants, à toujours se dépasser et non se laisser porter.

Ces quelques paroles avaient galvanisé la belle vampire qui avait hâte de connaître la suite. En effet, elle ignorait dans quelles conditions cet entraînement personnel allait se passer. L’homme allait devenir une sorte de coach voir de mentor et elle en était contente, même s’il n’était pas vampire. De ce côté là, elle n’avait pas besoin d’aide et elle assumait pleinement ce qu’elle était. Ca allait peut-être aussi lui permettre de mieux connaître les lycans et la façon dont ils fonctionnaient, ce qui était enrichissant.

“Je suis entièrement d’accord avec vous et je sens que vous n’allez pas me demander de faire n’importe quoi car vous avez l’air réfléchi. Je vous remercie de ce que vous faites, c’était très soudain mais vous m’avez prise au sérieux alors j’ai hâte qu’on commence.”

Ce n’était pas vraiment le lieu ni le moment, le plus logique était que les surnaturels se revoient et discutent, apprennent à se connaître et se lancent. Il l'avait sauvé après tout et rien que pour ça, elle lui devait beaucoup. Pour le moment, la DJ ne savait pas si elle pouvait elle aussi lui apporter quelque chose car elle espérait qu'il y ait un réel échange entre eux. Elle sortit donc une carte de son sac avec son numéro de téléphone avant de la remettre entre les mains du lycan. C'était mieux qu'il l'appelle plutôt qu'elle vienne le déranger au commissariat.

"Je te préviens, tu ne pourras pas te débarrasser de moi facilement !" Dit-elle avant de se mettre à rire. En réalité, Dante pouvait faire machine arrière bien sûr. "Mais dis moi, qu'est-ce que je pourrais faire pour toi en échange ?"

Le faire entrer au Masquerade gratuitement ? Nan... Ce n'était pas assez. Elle attendait tranquillement sa réponse avec le sourire, comme si tous ses doutes se dissipaient peu à peu. Se sentant plus à l'aise, elle se permettait d'être un peu plus familière.

"J'ai l'impression que... Toi aussi, tu en as bien bavé."

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Le ton avait été donné et la jeune Grenat avait parfaitement compris les éléments verbaux et non verbaux de la discussion. De par sa paraphrase, elle attesta avoir saisi l'intégralité du discours, les attentes du policier ainsi que la conduite à tenir. Tout capitaine qu'il était, sa fonction lui avait appris à toujours se montrer irréprochable dans sa manière de communiquer pour ne laisser aucune ambiguïté.

"Parfait." Se contenta t-il de dire sans même décrocher un sourire. un "de rien" lui semblait de trop car il allait s'impliquer et un "moi aussi il me tarde" risquait d'être mal interprété de par son double sens. Il ne voulait trahir nulle hâte ni complicité préjugée après ces quelques minutes de rencontre. Véhiculer son idée et sa droiture lui suffisait amplement.
De même, afin de rompre ce pan de la conversation, il se leva et réajusta sa veste élégamment avant d'accepter la carte tendue par Grenat et de la ranger soigneusement dans son portefeuille.

Dès lors que le "contrat" tacite fût établi, la demoiselle se permît le tutoiement et un brin d'humour qui n'était pas pour déplaire au lycan qui pouvait à nouveau se détendre et profiter d'une soirée qui avait globalement mal commencée. Ce fût donc avec jovialité teintée de retenue qu'il accueillit la touche d'humour.

"Je n'en ai aucunement l'intention. Sache que si j'y parviens, c'est que tu n'auras pas eu les capacités de suivre. Tout simplement. Je ne compte pas m'encombrer d'un poids mort pour ma part."

Ajouta t-il pour acter le passage au tutoiement.

"Ce que tu peux faire? Garder une bonne hygiène de vie afin que je sois fier que tu puisses suivre mes tortures physiques et mentales. Ce sera ma seule rétribution."

Un rapide sourire carnassier se dessina sur le beau visage de Dante qui, enfin, laissa entrevoir sa satisfaction et son amusement.

"Ah si ! Sache également que je suis un piètre cuisinier. Si tu sens avoir besoin d'équilibrer les échanges. Voilà un indice probant."

Lui adressa t-il en la pointant du doigt comme pour lui intimer de le caresser dans le sens du ventre mais surtout pour matérialiser une forme de menace au lieu d'une proposition camouflée de rencards réguliers. Lui n'évoquait que sa satiété et non sa charmante compagnie dont il sûr d'apprécier les nombreux moments mais sans qu'ils ne deviennent un vecteur de séduction. Il était certain d'apprécier cotoyer cette belle femme au visage si lisse et expressif, ce corps ferme dont toutes les postures de combat pouvait souligner les courbes, mais rien ne pouvait le détourner de son objectif premier; former un allié. Le capitaine Vindish était de cette école là : l'émotionnel ou l'esthétisme ne primerait jamais sur le rationnel et l'efficience.
Puis, alors qu'elle évoqua un éventuel passif compliqué, il garda une certaine forme de bonhomie dans l'espoir de ne pas trop plomber l'ambiance sans pour autant cacher son parcours.

"Je ne ressasse pas ma souffrance car ça impliquerait une forme de victimisation. Par contre je commue et transforme mon ressentiment en force et implication dans mon présent. Donc je te laisse seule juge d'en prendre la mesure.Quand à dévoiler mon histoire, elle ne te sera comptée que pour récompenser tes réussites à mes entrainements. Vu la longueur du bouzin, tu n'as pas fini de transpirer. "

Encore une fois, son discours se voulait galvanisant car il lui promettait un avenir plus radieux mais également une forme de repentance pour elle aussi.
Debout, il attendait un signe de sa future élève : Allait-elle lui répondre et poursuivre la discussion triviale ou bien allait t-elle vouloir prendre congé en fixant un premier entraînement?

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oilà, c’était fait, Grenat allait être suivie par un policier alors qu’elle avait l’impression d’avoir du sang sur les mains. Elle n’avait vraiment jamais fait de mal à quelqu’un sans que ce soit pour se défendre mais la peau pâle de la vampire n’était pas si pure que cela puisqu’elle avait déjà trempé dans des histoires louches. C’était derrière elle et rien ne pouvait changer le passé. En revanche, elle pouvait toujours contrôler son avenir en choisissant la voie de la justice. La jeune femme aurait pu presque pu serrer la main de son acolyte pour rendre officiel ce pacte mais elle se contenta d’un sourire. Cette dernière s’était permise ensuite un peu d’humour mais l’homme restait stoïque. Elle gardait en tête qu’elle pouvait devenir rapidement un boulet mais elle comptait s’entraîner dur pour qu’il soit fier d’elle. Il en parla d’ailleurs juste après, qu’elle devait être prête à s’en prendre plein la tronche, en gros… La vampire hocha de nouveau la tête peu rassurée mais il fallait bien en passer par là.

“J’y compte bien.”

Elle avait demandé à être renforcée, pas à se rendre dans un club de vacances donc elle savait d’avance qu’elle allait prendre cher et c’était l’occasion de montrer ce qu’elle avait dans le ventre. Dante se laissa enfin un peu plus à la plaisanterie et elle pencha la tête sur le côté un peu surprise puis elle se mit à rire avant de montrer ses canines saillantes.

“Je ne suis pas très douée non plus vu que je n’ai jamais eu besoin d’apprendre mais… D’accord, tu auras une petite surprise la prochaine fois.”

Grenat allait devenir la petite élève parfaite et obéissante qui amenait le repas mais pas sûr que Dante allait apprécier sa cuisine… C’est l’intention qui compte, non ? Elle l’écouta ensuite donner des indices sur son passé et elle pouvait bien croire qu’il avait de la rage à revendre… Mais contrairement à d’autres, il s’en servait pour faire le bien.

“Très bien alors commence à écrire tes mémoires car tu vas en avoir besoin pour rassembler tes idées avant de me les transmettre.” Dit-elle avec un sourire malicieux.

Elle faisait la maline mais c’était un moyen pour se rassurer et ne pas sombrer dans l’angoisse. La belle se leva ensuite comme l’avait fait le lycan plus tôt. Le jour guettait et elle commençait à fatiguer, le chemin était encore long et semé d’embûches mais elle était confiante. Elle allait devoir faire encore plus de sport pour tenir la cadence mais ça encore, ce n'était rien face à ce qu'il l'attendait.

“On reste en contact, encore merci Dante… Bonne nuit.”

La DJ lui fit un signe de main et disparut dans les méandres de l’obscurité.

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