Le dénommé Gerald commença à peine les premières syllabes d’une réponse lorsque Victor vint l’attraper par le col pour exiger des réponses, lui aussi. Dans un soupir et les bras levés en croix avant de les laisser retomber en soupirant de dépit, un air assez détaché malgré l’ambiance assez pesante du petit groupe. Chris s’appuya sur la voiture avant de poser le coude sur le toit et ancrer son visage sur son poing pour laisser le tendre et cher de la victime éventer sa frustration sur le loup blanc. Le temps pressait, mais il comprenait parfaitement la rage et l’impatience de l’homme pour lui laisser au moins une minute.
Sauf qu’un son effroyable vint lui percer le tympan en écorchant vive son ouïe affinée par son âge. Suffisamment brutal pour qu’il décroche de la voiture pour s’accroupir en se recroquevillant les mains sur les oreilles. Une veine se mit à battre instantanément sur son front et lorsqu’il se releva enfin c’était pour fusiller du regard le musicien qui faisait son entrée à son tour. Le flic pesta un coup avant de se masser les paupières brillantes d’ambre pour se laisser redescendre progressivement vers le calme. Monsieur Morandi avait probablement bien fait pour apaiser les esprits de tout un chacun présent, mais il se sentait injustement visé par le crissement des cordes, lui qui était parfaitement calme juste avant.
« Non, tout va bien. Faisons comme ça, c’est pour ça que je suis là. »
Chris s’éclaircit la gorge avant de tourner son visage vers le grand loup blanc en croisant les bras, la veine toujours battant sur le front. Il divertit son attention vers lui pour qu’il puisse reprendre puisque tout le monde semblait avoir retrouvé son calme. Et les révélations tombèrent. Des mots lourds de sens mais complètement tirés par les cheveux. Le flic dut retenir un ricanement nerveux tant la situation était invraisemblable. Une impératrice russe installée dans le trou perdu que peut être la Nouvelle-Orléans pour quelqu’un de sa stature, et surtout traquée par des fanatiques un bon siècle en retard. Des fous prêts à tout pour éliminer juste une femme qui semble vouloir simplement mener sa vie loin de tout ça. Des hommes prêts à mourir pour une cause sensée être morte de vieillesse.
Chris avança lentement pour se rapprocher du petit groupe en contournant le véhicule, et pour jeter un œil à l’homme assis face à Victor et au rouquin.
« Ce n’est pas un cours d’histoire qui nous fera avancer, vous aurez le temps de réviser tout ça après. La police s’est faite enlever l’affaire par le FBI, et le FBI ne bougera pas le petit orteil. Si vous voulez la sauver, on va devoir s’en charger nous même. »
Le flic pencha la tête en avant en demandant à Gerald de lui montrer sa main rapidement. Il l’attrapa et la scruta deux minutes en soupirant. Puis il reprit avec une voix un peu plus douce et naturellement flegmatique. Pour garder calme au mieux les esprit et s’éviter les plaintes d’un cello à l’article de la mort.
« Dillard University. Vous l’avez arraché au salopard que vous avez chopé non ? Alors j’ai deux questions, et essayez de vous rappeler des détails. Le type qui portait ça, portait quoi comme vêtements ? Un bleu de travail ? Et la voiture que vous avez suivi, est-ce qu’elle avait quoi que ce soit de particulier écrit dessus ? »
Je ne savais pas vraiment ce que j’allasi faire désormais. Seule la colère semblait dominer mon être entier. Et cette colère venait de se diriger vers un seul et même homme que je tenais désormais par le col. Une colère alors bien rapidement mis à mal par un bruit strident qui vint m’obliger à lâcher ma victime du moment grondant furieusement. Le regard jauni de colère, je fusillai alors le coupable des yeux tandis que la voix de mon fils venait m’extirpait de mes dernières pensées presque meurtrières, presque, bien sûr, car Dieu seul savait que je ne serais capable de tuer un être vivant. Le lâcher… Je… doucement, je vins relâcher le col de l’homme, non sans gronder quelque peu de frustration.
- Je te remercie de ta prévenance, Louis. Mais il est hors de question que j’abandonne Katy… Miss Orlov dans telles conditions.
De telles conditions… Et alors que d’une oreille distraite j’écoutai les mots de l’homme que je venais d’agresser, je me mis à réfléchir. Pourquoi ? Comment ? Qui ? Combien de temps avions-nous pour la retrouver, pour la sauver ? Était-elle réellement en danger ? Oui ? Non. Peut-être ? Non. Je savais qu’elle était en danger. Mon instinct me hurlait qu’il fallait se dépêcher. Empalée disait l’homme. Oui. Elle avait sûrement vécu pire. Elle n’était pas en verre. Mais… Non. Il fallait nous dépêcher. D’un œil attentif, j’observai la main de l’homme. Dillard Université. Je connaissais ce sigle. Mais pourquoi des hommes de l’université viendraient attraper une bijoutière, aussi riche soit-elle. Riche… Voilà peut être la clé de tout cela. Katy était une femme riche, et sûrement puissante dans son domaine alors… Mais ce furent l’explication de l’homme aux cheveux blancs qui attira soudain min attention. Pavlovitch Romanov. La fille d’Alexandre… Je fus alors pris d’une crise de toux, m’étouffant dans ma propre salive tant la surprise avait été grande. Après une princesse de Bavière, je venais de m’éprendre d’une Romanov ?! Il me fallut près de trois longues minutes pour réussir à reprendre contenance afin d’écouter plus attentivement encore les dires de l’homme.
Au moins l’agent Sauber faisait-il un travail qui semblait bon : il posait des questions justes. Du moins je ne pouvais que l’imaginer, moi qui me trouvais sans savoir quoi faire.
- Ils sont allés là où on ne les chercherait pas. Soufflai-je à moi-même. Dans l’université. Peut-être. Relevant la tête vers le blanc, je plissai néanmoins quelque peu les yeux. Qui êtes-vous ? Lâchai-je alors. Comment… Comment connaissez-vous tout cela d’elle ? Pourquoi n’a-t-elle rien dit ? Qui êtes-vous ?
A mesure que mes questions s’accumulaient, ma voix, elle, devenait plus forte, plus inquiète aussi, peut être plus... Perturbée. Katy ne m’avait jamais parlé de cet homme. Ni de son passé. Et pourtant… Pourtant nous avions parlé du passé. Alors… Pourquoi m’avait-elle éludé toute cette partie de sa vie ? j’aurais pu la protéger. J’aurais tout fait pour la protéger si j’avais dû. Mais je ne savais pas. Elle avait refusé que nous le sachions. Et maintenant, je craignais plus que tout pour sa vie.
Eh bien, je peux parler d'une audience captivée mais jamais au grand jamais je n'avais senti sur moi autant de regards chargés d'une hostilité pure contre moi pour une action que j'avais commis... D'accord, c'Est un mensonge et s'ils pensaient m'ébranler de quelques regards assassins ou d'yeux dorés (une notion que je commet d'ailleurs à mémoire. Le policier et le scarifié sont lycans et donc les trois autres présents sont vampires.) J'observe les gens un à un après autant l'assaut sensoriel que les réponses qui en découlent enfin. Le vieux loup était clairement proche de Katyusha, son fils proche de lui, le blanc... Un facteur à explorer, tout comme l'autre vampire qui parle de visions... Puis l'agent de police qui veut bien faire un pied de nez aux agents du FBI qui viennent de lui arracher l'affaire sans plus de cérémonie. Un bien étrange amalgamme mais le fait est que les esprits semblent s'être calmés et je glisse ma main dans le coffre de mon cello pour prendre mon couteau que j'ajuste sous mon blouson, à ma ceinture dans mon dos. Je referme ensuite les loquets en place pour rassurer que je ne vais pas récidiver dans l'instant à venir et approche pour constater ce que présentait de sa paume le colosse blanc. D et U avec un petit ajout que je ne peux voir clairement... Je fronce les sourcils, alors que j'ai certes écouté ce qui avait été déclaré par l'homme mais le reléguant à des choses que je vais devoir filter plus tard, notant simplement "insurgents russes" dans mon esprit quant à ceux que nous allons devoir tuer sans doutes.
Louis Rosenbach semble pour sa part songer que son père soit un danger contre lui-même et, à voir l'état dans lequel il était avant mon intervention, je ne suis pas entièrement en désaccord avec lui alors que j'écoute. Pour l'agent de police, j'offre un sourire presque désolé, puisqu'il est vrai qu'il avait été calme avant le tout mais j'avais agis pour la majorité et non pour lui. Il soulève le point bien évident du fait que ce n'est pas un cours d'histoire qui est à faire mais l'intervention est donc entre nos mains. Pauvre Katyusha... Enfin. Je n'ai le temps de lamenter le manque de forces alors que les informations viennent. L'Université... C'était un endroit bondé de jour et de nuit, avec des gens allant et venant et qui avait son lot de batiments, certains sans doutes en rénovations. Je ne suis pas ravi de l'intelligence derrière un tel coup car c'est signe que ce ne sera pas une marche dans le parc sous la lune qui nous attend. Puis le vieux loup reprend et souligne que c'est bien évident aussi avant de revenir à sa fixation sur le blanc colosse.
"Donc. Des Russes ont kidnappés Katyusha pour jouer à la révolution et sans doutes mettre fin à ses jours. L'université est le lieu qui est possible vu ce que c'est ce que notre colossal ami a d'imprimé dans la paume... Si ce n'est une fausse piste mais c'est la seule piste que nous avons." Je pose aussi les yeux sur un facteur inconnu... Le vampire avec un ami visionnaire. "Je suis d'accord de ce point, savoir qui est notre donneur de piste est important... et d'où vous vous connaissez, vous deux." Ce que je disais était clairement tourné pour Harper qui semblait connaître trop de ces gens et qui était, pour moi, un facteur inconnu et, dans une telle mission, l'inconnu tue. Ce qui vient au point suivant... Je regarde l'agent Sauber avec calme.
"Sachez que je crois que la majorité de nous ici serons prêt à nous battre. Le fait est que c'est une action contre la loi légitime des États-Unis que nous allons faire, prendre la loi entre nos mains. Votre badge pourrait être en jeu. Tout comme des vies." Ce qui indique au policier plusieurs choses. Des gens allaient mourir ce soir, sans le moindre doute, et s'il venait, il serait sur les lieux du crime. Se désister serait la chose intelligente à faire. Mais je tourne ensuite mon attention vers Victor, calme.
"Nous ferons tout pour la sauver, mais je sais aussi qu'elle ne désire vivre aux dépens d'aucun de nous. Donc si nous avançons, ce sera un front commun et nous ne sautons pas dans la gueule du loup aussitôt qu'on la voit. Avoir le plus d'informations possible peut éliminer des possibles attentats à venir contre elle que de simplement sauter et casser la nuque du chef ne nous donnera. Pensez avant d'agir."
Oui, j'ai conscience qu'il est vieux... Mais le fait est que je lui parle non pas comme à un enfant mais en tant que soldat, en tant que personne qui a vu les feux de l'enfer et en est revenu.
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Gerald se sentit respirer un peu plus à la précision du dénommé Louis. Katyusha n'était donc pas mariée. Du moins pas encore.... Elle lui aurait caché ses fiançailles ? A lui ? C'était impensable, ou du moins il espérait que non, et que cet homme était parti un peu vite en besogne. Néanmoins, il avait dit quelque chose de particulièrement intéressant. "Père". Il avait dit "père". Donc ce fou furieux méchamment amoché, était, par voie de conséquence..... Le présumé futur mari de sa Katyusha. De tous les hommes de cette planète, elle s'était donc épris d'un homme mûr, lycan, et visiblement stigmatisé à vie. Le lion blanc se demandait quelle était cette farce ridicule. Mais il n'avait pas le temps de se demander davantage ce que ce type pouvait bien avoir de si extraordinaire pour s'être attiré les faveurs de son petit renard des neiges. Harper vint lui expliquer le pourquoi du comment de sa présence, et si au début le colosse le regardait avec incompréhension, la lumière se fit rapidement.
Ha oui.... Je me souviens Roger m'avait appelé pour lui....
Ils ne s'attarda pas une seconde de plus sur la question pour se recentrer sur le vif du sujet, la victime à secourir ! Mais il fallait croire qu'il n'était pas encore au bout de ses peines. Car voilà que le potentiel futur mari demandait des comptes, soutenu par le musicien. Gerald prit une profonde inspiration pour éviter de leur rétorquer sèchement qu'ils n'avaient pas le temps. Leurs questions étaient légitimes.
Je.... Katyusha et moi avons eu le même père vampirique. J'ai assisté à sa renaissance, et à toute son "enfance" en tant que vampire. Nous nous sommes toujours considérés comme frère et sœur, et nous avions toujours été là l'un pour l'autre mais....
Gerald déglutit en observant Harper. Il avait été là, il avait tout vu.... Il savait.... Il reprit alors, amer.
Nous avons tous les deux nos caractères.... Et la dernière fois où nous nous sommes vus, nous nous sommes disputés pour des raisons stupides.... C'était la fois où Katyusha s'était retrouvée empalée. Je m'étais inquiété de sa disparition, et Harper et moi étant amis, je lui avais demandé de l'aide pour la retrouver.
Harper pourrait compléter ou corriger ses dires, car l'ours polaire n'était pas en état de faire mieux. Avouer que, elle comme lui, pouvaient encore se comporter comme deux fichus gamins bornés était particulièrement difficile, surtout dans ces circonstances. Ils s'étaient quittés en mauvais termes, et Gerald ne se pardonnerait jamais cela s'il arrivait malheur à sa petite sœur. Même si c'était elle qui avait exagéré. Cela n'avait plus d'importance à présent.... A présent que tous les points obscures avaient été éclairés, le groupe se focalisa de nouveau sur l'affaire. Si l'hypothèse historique avait été avancée, L'inspecteur intervint offrant une toute autre piste à explorer. Il reconnut ainsi le blason de l'université Dillard ! Cette dernière se trouve non seulement en Nouvelle-Orléans, mais en plus elle n'est qu'à quelques kilomètres.... Coïncidence ? Peut-être, mais cela méritait d'en avoir le cœur net ! Gérald prit le soin de lui répondre.
En fait il était plutôt habillé comme un homme d'affaire ou un type qui travaillerait dans des bureaux.... Niveau voiture, c'était des fourgonnettes sombres pour celles que j'ai vu, noires même. En tout cas il était beaucoup trop vieux pour être étudiant....
Lucio vint alors rappeler à chacun la situation dans laquelle tous se trouvaient, et tout ce que cela pouvait impliquer. Gerald poussa un soupire à ses propos.
Je ne sais pas d'où vous connaissez Kat', mais vous avez raison.... Elle serait certainement furieuse de savoir que son entourage, ou même la police, mettent leurs vies en danger pour la sauver. C'est là quelque chose qu'elle ne supporte plus depuis qu'elle a vu sa famille et leurs sympathisants être traqués et exterminés.... Elle ne veut plus de victime. Mais même si elle doit me bouder pour les prochains siècles, il est hors de question que je la laisse mourir. Je ne jugerais personne si quelqu'un décide de partir maintenant, car on va clairement risquer nos vies, et nous avons pas tous un passif guerrier.
Gerald se tourna vers Harper. Il tenait à son ami, et il savait que ce dernier n'était pas non plus un combattant expert, même s'il savait se défendre. Si d'un côté toute aide était la bienvenue, de l'autre il souhaitait tout de même le préserver. Il respecterait le choix de Harper....
Quoiqu'il en soit, hors de question de se pointer là-haut comme des touristes. Si jamais ces raclures sont dans ce coin, on ferait mieux de s'équiper. Aller là-bas sans arme est du suicide, les pouvoirs ne feront pas tout.... Mes armes sont chez moi, je n'ai qu'un couteau de chasse et une arme de poing de secours dans ma voiture....
Faire le tour de vos résidences respectives pour que chacun puisse s'équiper comme il faut ? Ou trouver un fournisseur d'armes réactifs et prêt à vous vendre ce que vous voulez ? Cela allait demander un temps précieux mais il valait mieux perdre du temps que mourir bêtement sur place. De même qu'il serait intéressant de réfléchir à comment vous allez aborder le problème une fois que vous aurez trouvé le repère des révolutionnaires. Le temps est à la réflexion et à l'organisation....
Un instant, l’envie de soupirer en adjoignant cela à ce que les jeunes appelaient de nos jours « un facepalm » me vint. Cette histoire d’empalement… J’allais certainement m’en souvenir pour lui rappeler à ses bons souvenirs la prochaine fois qu’une chaise de mon restaurant craquerait sous elle, c’était un fait. Oui. Le prochaine fois, car je m’étais alors persuadé que nous la retrouverions saine et sauve. Un coup d’œil à mon père suffisait qu’il ne pouvait en être autrement. Je l’avais connu en deuil toute mon enfance, et il était plus que hors de question, maintenant qu’il avait retrouvé ce qui me semblait être une véritable vie, que l’on puisse lui enlever sa lumière. Bien sûr, toutes mes pensées étaient tournées vers Miss Orlov. Mais… c’était bien pour cette raison sus-évoquée que j’avais accepté de me battre, il fallait être honnête.
Dillard University, avait avancé le policier. Effectivement. Mais cela ne nous laissait que très peu de piste, ou au contraire une piste beaucoup trop grande. Et c’est alors que je me plongeais dans mes pensées que le violoncelliste reprit parole, et sans instrument, par bonheur. Doucement, j’acquiesçai.
- Mais je pense pouvoir dire au nom de tous ici que… Que Miss Orlov soit heureuse ou non de ce que nous nous apprêtons à faire, nous le ferons. Quoiqu’il en soit.
En tout cas, lui le ferait. Il était tout à fait hors de question d’abandonner son père de la sorte, et aussi de le laisser sans protection, lui qui ne savait pas se battre et je savais que malgré son « non passif guerrier », il refuserait de partir. Malheureusement. Au moins… Pouvait-on se consoler en se disant qu’un médecin pourrait être utile au cas où les choses tournaient mal… Au moins… En attendant, l’homme agressé par mon géniteur avait raison : il nous fallait nous armer. J’avais bien quelques armes chez moi, au cas où, mais outre le fait que je préférais taire cela à mon pacifiste de père, Gretna se trouvait être trop loin de notre position. Le Masquerade… Attrapant mon portable, je composai le numéro de ma sœur. Peut-être, elle et sa famille de vampire, pourraient-ils nous aider.
- Bonjour Bana-phrionnsa. Je ne m’attarde pas. J’ai urgemment besoin d’armes. La compagne de Père a un problème. Pouvez-vous nous porter main forte ? Nous ne sommes pas loin du Masquerade. Est-ce que…
La question la plus logique serait : pourquoi avais-je pu croire une seule seconde que ma sœur répondrait positivement ? Hé bien… L’espoir peut être ? Enfin non. J’avais rapidement compris les changements que le temps avait opéré en elle. Alors… La folie serait certainement le mot le plus juste. Et d’ailleurs me coupa-t-elle dans mon élan.
- Il est hors de question que je mette ma famille en danger pour une étrangère. Et tu ne devrais pas non plus. Mais puisque tu ne m’écouteras pas, appelle ce numéro. 504 762 1483. J’ose espérer que tu n’as pas embarqué Père. Sur ce, tu te doutes que je suis occupée. Alors passe une bonne soirée.
Outre le ton particulièrement sec de sa réponse… Je soupirai. Au moins nous avait-elle, peut-être, « aidé », avant de raccrocher de la manière la plus désagréable qu’il soit, sans même me laisser le temps de la remercier.
M’éloignant quelque peu du groupe pour composer le numéro qui m’avait été donné, je fus surpris d’entendre une voix parfaitement féminine.
- Leïa j’écoute ? - Je… Heu… - Oui ? Souffla la voix. - Excusez-moi… Je suis à la recherche d’armes et…
Un rire. Puis un second. Elle riait ? Pourquoi ? C’était une bonne question.
- Alors ça… C’est bien la première fois. Souffla-t-elle. Je vous avoue que lorsque l’on m’appelle directement sur ce téléphone, c’est bien souvent avec une commande précise, un lieu précis, et des indications moins claires concernant le produit. Tu diras à celui qui t'a refilé mon numéro de te mettre au parfum la prochaine fois. - Disons que j’ai généralement tendance à être dans la légalité. Grondai-je quelque peu. Maintenant, ne me faîtes pas perdre plus de temps et dites moi s’il est possible ou non d’en obtenir. Agacé ? Oui. Effectivement. Et je n’avais certainement pas de temps à perdre. - Tout doux mon beau. S’amusa la femme. Tout est toujours possible. Tu es prêt à débourser combien ?
Je soupirai. C’était là une parfaite question. Je ne savais pas vraiment les prix des armes sur le marché qui semblait plus noir que blanc. Alors…
- 300.000$.
Je n’aurais qu’à revendre ma voiture. Après tout. Que valait une voiture pour le prix d’une vie innocente ?
- Mmh. On peut s’arranger. Dans trente minutes. Au chantier naval de Poland Street Wharf. Tu siffles trois fois et tu tournes sur toi-même à cloche pied, on saura que c’est toi.
Et elle raccrocha. Grondant d’agacement, je rangeai mon portable pour revenir vers le groupe. Trente minutes au chantier naval. Et si j’étais de l’autre bout de la ville ? Comment aurais-je fait ? J’aurais accéléré comme un malade ? Je soupirai. Bien sûr. Je n’avais pas affaire à une petite sainte mais à… à je ne savais même pas qui, d’ailleurs. Alors… Mieux valait ne pas se poser trop de question.
- Dans trente minutes au chantier naval de Poland Street Wharf. Je n’ai pas eu le temps de négocier le temps. Mais je suppose que cela sera toujours plus rapide que de retourner chez nous. Et cela ne nous fait qu’un détour de cinq minutes si mes calculs sont bons, et surtout d’après notre géolocalisation. Me tournant vers mon père je secouai la tête. Et je vous en prie, ne me posai aucune question sur le comment Elizabeth a pu me donner un numéro et comment je sais qu’elle peut avoir des armes. Je n’en sais rien et je ne veux pas savoir et pour la seconde question rassurez-vous, elle est en sécurité.
Soupirant, j’observai chacun des hommes présents autour de la voiture. Je n’avais pas parlé du prix que j’avais décidé de de débourser pour une chose dont nous n’avions même pas vraiment idée : je ne savais ni le type d’armes ni même le montant exact qui allait m’être demandé. Je comptais, à vrai dire, peut être un peu trop sur la chance et la « bonté » d’autrui pour que nous puissions nous en sortir dans cette affaire d’armes…
- Si vous avez d’autres idées... N’hésitez surtout pas. Ajoutai-je néanmoins avtn d'observer le policier. Et nous sommes d'accord que nous oublierons tous les encarts que nous ferons à la loi ce soir ? M'amusai-je malgré tout. Je n'aime pas vraiment l'idée de terminer derrière les barreaux pour trafic une fois tout cela terminé. D'autant que j'aimerais éviter de "balancer" mes connaissances. Et notamment ma sœur, il allait sans dire, car c'était bien elle qui m'avait donné ce numéro sans même m'informer de ce qu'il s'agissait, d'ailleurs.
Débrouillard ? C’était ce que j’étais. Mais fou… L’on en revenait au même que pour l’appel à ma jeune sœur : je l’étais.
Si le silence est d'Or, tu es en train de te refaire une sacré santé financière, Harper !
Il semble que l'action du musicien - bien qu'aussi stridente qu'interdite par la convention de Genève - ait fonctionné à merveille, pour vous faire tous redescendre d'un cran. Et maintenant que vous ne cédez plus à la panique, toi en premier, vous semblez vous compléter les uns les autres. Entre Gerald qui raconte les potins de Londres, toi qui te contentes d'acquiescer, le flic qui reconnaît le blason plus rapidement que les Big Brother des moteurs de recherche ... Une telle cohésion, que c'est beau !
On y croirait presque.
Vous n'êtes pas encore en train de lutter pour vos existences respectives. Et quand vous en serez venus à faire des choix, devoir assumer les conséquences ... Le pop-corn sera prêt ! Tu as un petit sourire, à entendre le monsieur aux cheveux l'Oréal prévenir que vous vous engagez dans des actes illégaux et dangereux. A l'odeur ou la température qui irradie de tes comparses, tu es certain qu'aucun d'entre vous n'est humain. Et qu'il y a sûrement autant de cadavres dans les placards que de dizaines d'années non déclarées sur vos pièces d'identité.
Gerald se met lui aussi à se poser les bonnes questions et tu y réfléchis. Veux-tu vraiment t'engager dans une telle aventure, maintenant que tu as quelque chose à perdre ? Si le raisonnement est logique, il n'est pas forcément acceptable. Et il ne faut que quelques secondes pour que tu prennes ta décisions et choisisses de pleinement l'assumer. Serais-tu devenu adulte et responsable, depuis que tu as un petit copain mortel ? Possible. Avoue, c'est surtout l'idée de pouvoir casser des gueules et - littéralement - sauver la Princesse qui te font kiffer, là !
Monsieur Louis-le-Condescendant - tu l'as encore en travers de la gorge, hein ? Quoique, pas encore en fait ... Aiden va te tuer. - prend le parti de faire un achat de groupe pour les armes. Bien que tu trouves ses intentions louables, tu t'étouffes et te retiens de pouffer de rire quand il annonce une somme astronomique. Il était dans quelle branche de l'armée pour être prêt à - se faire arnaquer - claquer autant ? Plutôt que rester con, tout court ; tu décides d'être con, mais utile. Tu prends ton téléphone et appelles ton meilleur ami.
"Roger ? Ca va mieux ?" A entendre son râle, comme s'il venait d'émerger - ou enfin sortir sa tête de la cuvette des toilettes - tu en déduits que non. Alors tu fais simple et vas à l'essentiel. "Est-ce que tu peux ramener le Hummer ?" Un nouveau râle doublé d'un juron en réponse, auxquels tu souris. "Merci. Je t'envoie l'adresse." A peine raccroché, tu annonces à tes nouveaux complices d'un soir "J'ai un véhicule, pour transporter le matériel. Et forcer le passage, si ça s'avère nécessaire." Tu envoies l'adresse à ton ami et il te confirme qu'il est en chemin. Reste plus qu'à vous retrouver au point de rendez-vous.
"Je pars de suite au chantier. Quelqu'un a besoin d'un taxi ?" C'est vrai que tu peux leur proposer : ils ne connaissent pas encore ton style de conduite ! Il ne faut pas longtemps pour arriver à destination et tu attends tranquillement. Roger arrive en second et tu vois qu'il n'est pas venu seul. A peine sort-il du véhicule qu'un Eleazar apeuré vient se cacher derrière lui, serrant le bras du vampire de toutes ses forces. Tu t'avances vers lui et sans besoin de demander, vous échangez vos clés. Curieux, tu demandes à Roger "Pourquoi le petit est ici ? Il ne serait pas mieux à ..." - "Il a insisté pour venir et ne m'a pas lâché d'une semelle ... Il voulait que tu aies ça." et ton ami te tend un carnet, que tu te prends avec attention. Tu sais à présent ce qu'il représente pour Eleazar et le regard angoissé du mioche ne fait que le confirmer "N'oublie pas de lui rendre, quand tout est fini. Et en un seul morceau." Tu acquiesces avec un petit sourire. Roger se dirige vers ta mini mais fait une pause à mi-chemin, en te hélant. "Harper ?" - "Mhm" - "La machette est côté conducteur."
« J’en suis parfaitement conscient. Et pas que mon badge. Et ne vous en faites pas pour moi, je sais que personne ici ne parlera et je saurai être… discret. »
Chris s’écarta de Gerald pour s’appuyer contre le capot de la voiture en croisant les bras. Cette opération illégale qui se mettait petit à petit en place en une nuit ressemblait à la pire idée qui soit. Peu de temps de préparation, peu d’informations. Le pire ennemi de tout militaire. Le moindre plan monté à la va-vite autour de la voiture se briserait à la première prise de contact avec l’ennemi. Ce serait un bain de sang qui ne saurait éviter de toucher leur côté qu’en misant sur l’efficacité au combat de chacun de leurs participants. Et autant l’inspecteur avait grande confiance en lui dans ce domaine, autant il ne pouvait en attester pour aucun autre d’entre eux. Bien que perdu dans ses pensées, il coupa néanmoins Gerald.
« Je ne connais pas miss Orlov, mais je ne vais pas laisser une bande de trous du cul se pavaner avec leurs idéologies à la con dans cette ville. Surtout pour mener une vendetta stupide et dépassée sur une seule personne. Croyez-moi, mon badge restera dans ma voiture. Il n’y aura aucun flic sur place ce soir. »
Lorsque Gerald parla ensuite de s’équiper, Chris pensa bien à aller chercher les siennes chez lui. Il devait en avoir une ou deux qu’il pourrait modifier pour ne pas être identifiées par les douilles qu’il laisserait sur place. Mais ça prendrait un temps fou dont ils ne disposaient pas. Surtout qu’il ne pourrait pas équiper proprement tout un chacun ici bien que sa cache soit bien fournie. Toute une escouade de fortune qu’il faudrait mettre en place était au dessus de ses moyens. Alors quoi, acheter aux mains des distributeurs du marché noir ? Il en connaissait peut-être un qui pourrait aider, mais qui éviterait sûrement de traiter avec lui.
Le fils Rosenbach lui, semblait déjà sur le coup de son côté. Mais il semblait un peu perdu. Il avait une dégaine d’homme propret, le genre de bon gars sur lequel on pouvait compter en tant que voisin si on avait besoin de monter un canapé au troisième étage. Ce genre de bonne patte là, qui n’a peut-être jamais rencontré la malhonnêteté et le vice de toute sa vie. Comme un snob né avec une cuiller d’argent dans la bouche. Chris ricana silencieusement en le voyant patauger des des phrases qu’il comprenait coupées par son interlocuteur. Et l’inspecteur toussa avant de se tourner vers lui. Bouche bée.
300 000 ? Il avait l’intention de financer une insurrection en Afrique de l’Est ?
L’inspecteur leva le doigt pour essayer d’interférer, mais le ramena contre sa bouche en soupirant de dépit, et le laissa finir sa conversation téléphonique. Même, de reprendre et de transmettre l’heure et le lieu de rendez-vous.
« Ne… vous en faites pas. Je pense que tout le monde partage cette idée de ne pas balancer les autres. Par contre… vous m’expliquez ou vous allez trouver trois cent mille balles en liquide ? Parce que des trafiquants d’armes n’en auront rien à foutre d’un chèque. Vous risquez surtout de goûter à la marchandise. Bon sang. »
Chris s’écarta du petit groupe en soupirant, et en ricanant presque nerveusement. Une mauvaise impression de plus pour tenter de lui faire abandonner l’idée de jouer au petit soldat cette nuit. Mais la tentation était trop forte.
« Je prends quelques affaires dans ma voiture et je reviens. »
Dans le coffre de sa berline, il attrapa un sac de sport en regardant autour de lui que les men in black ne l’observent pas, ainsi qu’une petite mallette noire de la taille d’une arme de poing. Quelques vêtements de rechange, et surtout, des pièces et des munitions pour le pistolet. Juste à temps pour se faire proposer le transport par Harper. Il regarda sa propre voiture par dessus son épaule, et pensa que même ici elle risquait moins.
« Je monte avec vous, si vous permettez. »
La route ne fit pas particulièrement agréable. Harper semblait conduire avec la souplesse d’un bretzel rassis, et avec un détachement qui lui vaudrait de reprendre quelques cours de conduite bien sentis. Mais l’inconfort dans un véhicule lui rappelait les longues virées de plusieurs heures en Hummer dans les grandes étendues et les petits villages d’un peu partout au Moyen-Orient. Une fois arrivés, et en remerciant Harper tout de même de l’avoir embarqué avec lui, Chris profite du petit moment d’attente pour se changer en piochant dans son sac. La chemise et la cravate deviennent un t-shirt à manches longues noir et un passe-montagne qu’il utilisera plus tard pour cacher la moitié de son visage. Ses bottes de cuir sont remplacées par des bottes de randonnée plus confortables.
Son pistolet de service à la ceinture passe également par la case modification. Toute la culasse et les éléments qui s’y trouvent sont remplacés par d’autres, personnalisés et plus adapté au combat. Surtout, cet ensemble de pièces lui permettrait d’utiliser la même arme, mais de ne plus être tracé par les services de balistique de ses collègues policiers.
Il resta silencieux, le temps que son chauffeur du soir discute avec ses amis. Il n’y avait aucune place, de toute façons. Et personne à prévenir non plus. D’ailleurs c’était probablement une des raisons pour lesquelles il était là, personne ne l’attendrait en se rongeant les sangs.
Le petit groupe arriva peu à peu, chacun avec ce qu’il avait à disposition. Chris en profita pour s’adresser un peu à tous.
« Bien, sans avoir la prétention de jouer aux petits chefs, notre meilleure option pour être sûr de laisser peu de traces, est de choisir celles que nous laisserons derrière nous. On va affronter des russes, alors on devrait s’équiper en russes. Faire croire qu’il s’agisse d’une lutte intestinale qui se joue sur notre territoire. Prenez des AK-74, des Tokarev ou n’importe quoi. Tant que ça sonne russe, et qu’on vous donne les balles russes qui vont avec. »
Chris hocha la tête, et emboîta le pas au petit groupe jusqu’au point de rendez-vous indiqué, avant de laisser Louis s’avancer seul et entamer une petite danse ridicule qui ne manqua pas de lui faire hausser un sourcil, et partir dans un fou rire difficilement étouffé. Bravo, champion. Chris fit glisser le holster de son pistolet dans son dos pour le dissimuler à moitié au cas où la situation virait au drame.
Les revendeurs s’avancèrent, ou plutôt débarquèrent avec deux mini-vans. Il était facile d’imaginer que ceux-ci seraient pleins à craquer d’armes en tout genre, mais que les portes ne s’ouvriraient que si l’argent pointait le bout de son nez en premier.
Qu’est ce que… Il y avait beaucoup trop d’informations pour que je puisse traiter celles-ci de manière efficaces. Katyusha avait été enlevée, et c’était bien là le fait principal qui me restait en tête. Le reste ?... A vrai dire, entendant le surnom de ma fille aînée de la part de Louis, je fronçai les sourcils. Pourquoi l’appelait-il ? Il était bien hors de question qu’il mêle Elizabeth à tout cela. Quoique… Il me sembla qu’elle n’était pas d’avis à cela non plus. Au moins. Soupirant, je secouai la tête tandis qu’il composait un nouveau numéro. Un numéro pour… Avoir… Des armes ? Comment ? pourquoi ? Par qui ? Comment connaissait-il ce numéro ? Sa sœur ? Non. Elle était meurtrière mais… Mmm… Cela semblait logique, pourtant. Une logique qui ne me plaisait que trop peu. Et une logique que mon fils approuva, m’interdisant la moindre question. Sifflant d’agacement, je secouai la tête alors que le prénom de ma fille se faisait entendre. Je préférai encore qu’il taise son prénom. Surtout face à toutes ces personnes. Bien sûr n’était-ce qu’un prénom mais… Non. Mieux valait que personne ne sache rien sur elle, pour sa sécurité, et celle de sa famille. Quoiqu’il me semblât alors qu’ils savaient comment se défendre… Enfin… Un signe de tête à Louis, et je soufflai.
- On y va. On prend ma voiture et je passe prendre de l’argent à la banque. Lui ordonnai-je.
Je ne connaissais pas le prix des armes au marché noir. Peut être 300.000$ était-elle une somme juste pour avoir ce que nous désirions. Et je n’avais certainement pas 300.000$, d’ailleurs. A peine un dixième seulement. 5.000$. Cela devrait suffire. Je n’aurais qu’à vider mon compte si cela ne suffisait pas, après tout.
Et ce qui fut dit, fut fait. Je m’arrêtai au distributeur retirer autant d’argent que je le pus, me battant, même, contre mon téléphone afin d’augmenter largement le plafond possible pour cela. 4.500$. Ce fut là la seule chose que je pu retirer. Un mail à mon banquier pour le rassurer et lui demander une autre augmentation, et je repartis, direction le point de rendez-vous non sans garder l’argent avec moi. Je me refusai à mettre Louis en première ligne et j’étais ainsi bien décidé à gérer cette transaction à ma façon. L’illégalité ? Je n’y avais jamais vraiment goûté. M’y refusant tout bonnement. Droit et honnête, c’était bien là deux choses qui me caractérisaient tout à fait. Mais après tout… Il fallait un début à tout.
Bras croisés, j’écoutai alors le policier, hochant la tête. Je ne savais pas à quoi ressemblait la moindre de ces armes. Il fallait que ça sonne russe. Bien. Mais est-ce qu’au moins cela était marqué dessus ? Voilà qui allait s’avérer être plus compliqué que prévu… Mais le temps de réflexion était dépassé et les revendeurs arrivaient enfin. D’un regard et d’un geste de la main, je stoppai mon fils dans tout mouvement avant même que les visages des trafiquant ne soient visibles.
- Il est hors de question que tu t’en occupes.
A cet instant, c’était bien le père qui parlait plus que l’homme. Je me refusais à mettre Louis en première ligne, quand bien même s’était-il décidé à nous suivre, quand bien même je ne pouvais lutter contre cela. Jamais je n’accepterais de le laisser s’avancer de la sorte. Ainsi, j’approchai moi-même des mini-vans.
- 4.500$, décrétai-je. Nous prenons ce dont nous avons besoin et je vous laisse les 4.500$.
L’homme face à moi sembla surpris, ricanant quelque peu.
- Hé. Ca marche pas comme ça le vieux. Tu files le fric, on te file les armes. Alors va falloir nous dire ce que tu veux exactement pour que j’puisse te sortir un prix. Et on a pas quarante ans. Les flics trainent dans le coin. Donc vous avez intérêt à vous bouger le cul pour qu’on dégage d’ici rapidement.
Outre la façon de parler de cet individu, voilà que je me trouvais dans une situation peu agréable car je n’avais aucune idée de ce que nous voulions exactement, ne sachant même pas tirer avec l’un de ces engins de mort…
- Des AK-74. Des Tokarev. Et des AK-47.
En fait, je ne connaissais que le dernier. Et seulement car j’en avais entendu parler dans un film. Quant au nombre… Ne sachant même pas à quoi ressemblait les deux premiers, j’allais peut être, en fin de compte, avoir du mal à savoir…
Un apperçu de la vie de Katyusha nous est dévoilé... et sincèrement des plus inutiles en ce moment au vu de la situation. Certes, savoir que ce sont des russes insurgés contre la monarchie est amusant mais ne nous donne point de détails. Le dénommé Gerald était visiblement très près de la Russe et c'était un lien de famille... Donc il est clair qu'il est prêt à tout pour elle. Les détails qu'il donne sont intéressants, mine de rien... Une fourgonnette noire, donc, était ce que nous recherchions...
"Avez-vous pris la plaque, à tout hasard?" Oui, c'était une question idiote mais s'il avait vu, Sauber pourrait au moins utiliser je ne sais quel contact dans la police pour traquer l'identité de ceux-ci ou activer le GPS du bolide si les mercenaires étaient assez idiots pour l'avoir laissé dans ladite machine. Enfin, ce n'est pas tout cuit mais c'est un début de piste et l'homme soulève alors le point d'avoir des armes. "J'ai mes propres armes dans ma voiture maintenant, livré spécialement mais ce n'est pas des armes adéquates pour une telle mission... Il faudra acheter." Oui, c'est sans doutes ironique de penser au fait que ma famille trempe dans un tel traffic aussi à ses heures perdues mais faire appel à eux... L'idée me déplait au point que peu peuvent savoir et je regarde alors Louis sortir son appareil et composer, parler brièvement avec quelqu'un pendant que Harper en faisait autant mais le fait est que le vampire prince des faits déjà établis a une discussion bien moins intéressante que celle du vampire fils de lycan énervé... Putain, lui, je vais devoir le tenir à l'oeil et j'essaie de faire part de ce message par un regard à l'autre militaire qui semble savoir ce qu'il fait, lycan de surplus. Mais bon.
300,000 dollars... La somme est idiote, franchement, et j'ouvre la bouche avant de la refermer et secouer négativement la tête. Amateurs... Je sens que Sauber n'est pas plus heureux et ce sera donc avec calme que je parle.
"Parfait. Je vais aller chercher quelque chose à mon domicile rapidement et je vous rejoins là."
Oui, car je sens que la facture ne sera pas aussi haute que ce que Louis avait dit et Harper offre la navette que le policier prendra alors que Louis et Victor prennent la voiture de ce dernier. Je ne désire pas avoir qui que ce soit me conduisant et donc je salue ce groupe et rentre à la maison. Oui, je pourrais rester, laisser ces amateurs se faire fracasser et l'idée n'est pas pour me déplaire mais... La rousse russe mérite de vivre et ma fureur reste bien vive. Vivianne sort la tête de son atelier alors que j'arrive et commence à tenter de me faire la morale de l'avoir fait m'amener mes armes mais un regard lui cloue le clapet. Elle n'est pas idiote et voit clairement que je ne suis guère d'humeur à une joute verbale alors que je descend au sous-sol, passant le gym et ouvrant un compartiment qui contient un sac de nylon noir que je passe sur mon épaule avant de revenir à ma voiture et gagner le chantier.
Le fait que le policier avait dit, l'idée de ne pas utiliser les modèles américains n'est pas sotte et je passe en revue ce que je connais de ces armes. Les ennemis d'hier avaient d'excellentes armes qui n'étaient pas sans qualités et je passais mentalement la commande en tête alors que j'arrivais au chantier naval. La descente sera rapide et, mine de rien, le petit groupe se détachait alors que j'allais vers eux et... J'entends alors le pire du pire, le vieux loup tenter de "négocier" alors qu'il n'est en aucun cas en avantage de situation. Ne mesure-t-il pas combien la situation est sur le fil du rasoir? Pourquoi est-ce celui qui est le plus impliqué par le coeur qui parle?
J'approche donc et laisse tomber le sac de nylon au sol avant de m'avancer et poser une main sur l'épaule du vieux loup, puis le dépasse pour faire face au négociant qui évite soigneusement mon regard, fixant mon nez ou un point au-dessus de mon front.
"Je passe la commande. Je veux cinq armures de corps, 4 grenades lumineuses, un AK-74 avec un chargeur d'extra, un mossberg super shorty avec 12 balles, un P320, 3 ASh-12.7 avec 6 chargeurs en tout, 3 MP-443 Grach avec 9 chargeurs, et je veux aussi une arme de poing ainsi qu'une commande spéciale bien pour moi."
Je jette aux pieds de l'homme un papier qui contient une arme bien spéciale que je n'ai envie d'annoncer au reste de la joyeuse débandade, reculant pour le laisser le prendre puis reprend la parole.
"12,000 non-marqués. C'est amplement et non-négociable sur ce point, ajoutant la discrétion de la chose, bien entendu. Il n'y a eu de changement de mains d'argent ni d'armes illégales. Et, bien entendu, je ne veux pas que ça puisse remonter jusqu'à nous."
Ma voix est calme, froide, la voix de quelqu'un qui est prêt à tuer, mon accent ressortant un peu sans pour autant devenir la parodie de l'Italien mafieux qui demande ce que l'on veut le jour du mariage de sa fille. J'observe l'homme avec calme, le défiant de redire à cette offre alors que je recule de nouveau et prend le sac, l'ouvrant pour en tirer une liasse de 5,000$ que je lance aux pieds de l'homme.
"le reste sur la livraison, et pour chaque demie-heure que j'attends, je retire 1000$. Le reste est à toi de décider sur combien tu veux au final mais je sais que tu as entre les mains amplement de quoi payer une grande partie de ma commande. Ne joue pas et tout ira bien pour tous."
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Gerald écouta consciencieusement les réponses de chacun. Il regarda successivement Louis et Christian avant d'acquiescer et de leur adresser un regard reconnaissant à leur réponse. Il se tourna ensuite vers Lucio, alors que les autres vampires s'emparaient de leur téléphone.
Impossible de lire la plaque arrière, elle était recouverte de boue....
Et d'ailleurs le lion blanc était intimement convaincue que c'était là un fait exprès. Même s'il ne se leurrait pas non plus. Même propre la plaque était très certainement fausses, les assaillants n'avaient pas l'air d'être idiot, ni des débutants. Et pourtant, des débutants il y en avait dans cette opération.... Mais pas du côté que Gerald l'aurait espéré ! Alors qu'il avait terminé de renseigner Lucio, il reporta son attention sur Louis qui semblait être l'homme de la situation en matière d'armement.... Jusqu'à ce qu'il parle de prix. Gerald s'étrangla et s'étouffa en même temps. Et alors que l'ex-militaire raccroché, le viking l'observa incrédule.
300 000$ ?! Vous comptez engager et armer des mercenaires pour accomplir l'opération ?
Gérald n'était pas un trafiquant d'armes, ma sa passion pour l'univers martial en général, lui avait permis de se tenir à jour dans le domaine. Et la somme lui paraissait astronomique, même pour équiper un groupe. A moins que Louis comptait acheter des armes de destruction type explosif grand envergure, mais tu t'opposerais à cela. Il y avait un risque de blesser Katyusha avec ce genre d'offensive. Le policier souleva alors une question pratique particulièrement pertinente. Où Louis allait trouver une somme pareille au beau milieu de la nuit ?! Gerald en vint à se demander si finalement, il n'allait pas s'attirer encore plus d'ennuis avec cette clique hétéroclite.... Il posa un regard incrédule sur le lycan qui l'avait agressé. Passer à la banque faire un tel retrait ? A cette heure-ci ? Résolument, il ne vivait pas dans le même monde que certains..... Néanmoins il n'avait pas le temps d'épiloguer davantage sur la question. L'heure tournait.... Il laissa les Rosenbach à leur affaire, Lucio partant de son côté, alors que Harper proposait de les emmener.
Je vais prendre ma voiture cette fois. Si une fois Kat' récupérée on doit se séparer pour fuir et brouiller les pistes, ce sera un avantage en plus pour nous.
Le colosse partit donc vers sa voiture, non sans adresser un regard désolé à Chris. Il connaissait la conduite de Harper.... Si lui était habitué et entrainé pour y résister, le pauvre policier allait avoir une mauvaise surprise. Chacun arriva au lieu dit en temps et en heure. Le policier donna des indications en matière d'armes que le colosse approuva. Autant brouiller les pistes, même si en un sens.... Cela restait vrai. Un règlement de compte entre russe. Gerald resta en retrait. Il n'avait pas besoin d'armes supplémentaires que les siennes. Les seules qui étaient enregistrées et pour lesquelles il avait un port d'arme, étaient les seules qu'il n'utilisait jamais.... Celles de ce soir étaient donc intraçables. Elles n'étaient pas foncièrement russes, mais restaient d'origines scandinaves ce qui serait largement suffisant pour ne pas jurer avec les autres.
Mais lorsqu'il vit le lycan s'approcher pour mener les négociations, le vampire à crinière argentée eu un mauvais pressentiment.... Qui se montra rapidement justifier. Il ne savait pas s'il devait en rire ou s'alarmer, mais clairement cet homme là était dépassé par la situation.... Et se mettait même en danger. Gerald allait aller pour lui prêter main forte mais Lucio intervint menant les négociations d'une main de maître. De l'argent liquide et comptant, une commande claire, précise et avec un prix beaucoup plus réaliste. L'homme face lui croisa les bras, regardant la liasse qu'on lui avait jeté, avant de faire un signe de tête à un de ses collègues pour qu'il ramasse l'argent. Il répondit d'un ton posé au vampire.
Vous vous croyez dans un film de Sergio Leone ? Va falloir vous détendre là, on est des commerçants, mais si on nous prend de haut, on offre une démonstration unique de la marchandise.... On a ce qui vous faut en stock.... 12 000$ nous convient. Par contre vous oubliez votre malus à la minute là, et ça aussi c'est non négociable. Si ça vous va, on vous livre ça en 25m - 30 min. Sinon vous pouvez retourner chez vous.
Chacun avait posé ses positions, mais malgré les tensions présentes, les accords se firent sans plus d'accrocs. Les trafiquants, une fois l'échange fait avec toutes les précautions du monde, et l'argent en poche, filèrent sans perdre une seule seconde de plus. Chacun eu donc le loisir de s'équiper, pendant que Harper réceptionnait Roger et un gamin, qui fort heureusement repartirent aussi vite. Avant de reprendre la route, Gerald s'adressa à Lucio.
Je tiens à payer les dettes de ma famille.... Aucun d'entre vous n'a à assumer une quelconque dépense dans cette affaire.
Le message était clair, même si le colosse s'occuperait des détails de cette transaction avec Lucio plus tard. Son métier lui donnait largement de quoi couvrir les frais. Chacun équipé, il était temps d'explorer la seule piste disponible.....
Dernière édition par Katyusha Orlov le Mer 21 Oct - 16:41, édité 1 fois
Nous étions arrivés sur les lieux « du crime », ou tout du moins du premier délit de la soirée, car même pour une bonne cause, il s’agissait là simple d’un délit. Et j’allais commander les armes aux dealers lorsqu’une main m’arrêta. Arquant un sourcil, j’observai mon père. Lui ? S’en occuper ? Si je n’étais certainement pas le plus à même de me débrouiller dans le domaine du crime, je peinais bien plus à imaginer mon père s’en dépêtrer. Et… Il s’avéra que j’avais tout à fait raison. Pour tout dire… Je ne savais pas vraiment comment réagir, et cela pu se voir à mon visage, entre le dépit et l’envie de rire. Mon père était bien trop loin d’être taillé pour ce genre de chose. Homme bon, affable et plus droit que le pape, il n’avait visiblement pas assez vu de films pour comprendre comment cela fonctionnait. Quant aux armes… Ce fut plus fort que moi et je me mordis la lèvres pour ne pas rire, me retournant afin de prendre une grande inspiration, redevenant des plus sérieux avant de me pencher vers le policier.
- Si mon Père venait à toucher une arme. Arrêtez-le et mettez le derrière les barreaux pour n’importe quel motif, lui murmurai-je. Je crains qu’il n’en aille de sa propre sécurité.
Une chance étant, le dénommé Lucio intervint avec un certain brio. Et je lui faisais confiance quant à la commande. Je ne connaissais malheureusement pas assez les armes russes pour me targuer de savoir de quoi il s’agissait. Spécialisé dans les armes américaines et britanniques, j’allais donc avoir cette petite « surprise ». Enfin. Une arme restait une arme, avec deux ou trois minutes d’étude je comprendrais aisément son utilisation et comment la monter et la démonter. C’était une chose qui ne s’oubliait pas. Notamment lorsque l’on s’entraînait régulièrement à cela.
Arquant un sourcil à la remarque des dealers, je n’ajoutai rien. Lucio savait ce qu’il faisait. Autant ne pas mettre de bâtons dans les roues à une roue déjà bien cabossée.
Echange effectué, j’attrapai ce qui me revenait pour m’en équiper, un frisson de malaise me prenant comme à chaque fois que je venais à partir « au combat ». Evidemment, il s’agissait là d’un tout autre combat que ceux auxquels j’avais pu faire face. Mais le but était le même qu’auparavant : la paix avec le moins de victime possible. Sans même observer l’homme aux cheveux blancs, je secouai la tête, esquissant un léger sourire.
- Votre famille n’est plus composée que de deux personne, Monsieur… Je plissai les yeux. Quel est votre nom ? Je ne pense pas que vous nous l’ayez dit. Je secouai la tête, cela n’étant pas le plus important. Je vais parler au nom de mon père qui… Me tournant vers mon père, je soufflai. Qui restera en retrait. Père. Vous n’êtes pas préparé à ce genre d’opération. Il serait peut-être plus prudent que vous restiez en retrait, ou tout du moins que vous surveilliez nos arrières. Vous êtes médecin. Vous serez plus utile en cas de blessure que si vous vous faites blessés. Retournant vers Gerald, je me raclai la gorge. Enfin. Je disais donc que vous n’avez certainement pas à assumer le moindre frais seul. Miss Orlov étant la compagne de mon père, elle fait en quelque sorte partie de la famille. Et c’est la moindre des choses que de participer à cela.
Voilà bien une chose qui me semblait tout à fait normale, à vrai dire. Mon père nous ramenait si peu de compagne, pour ainsi dire cela n’était jamais arrivé, j’estimai que Miss Orlov devait avoir tout notre soutien. Surtout pour la transformation qu’elle avait pu opérer dans le cœur du vieux loup.
Vous êtes vite rattrapés par vos nouveaux complices et tout se passe très vite pour toi. Les marchands eux aussi arrivent à l'heure et tout le monde est prêt pour la valse. Avec tout cette populace, le petit n'est clairement pas à l'aise et il ne faut pas longtemps pour que ton meilleur ami vous quitte, conduisant la mini avec bien plus de prudence. Pas comme si il avait un mortel à bord ...
Maintenant qu'il ne reste que les adultes - quoique - ; les plans se précisent et tu réalises que tu n'as rien prévu côté thunes. Une machette, ça va faire un peu léger pour tenir la distance. L'air un peu con, tu hésites à rappeler Roger pour qu'il te ramène de quoi payer, mais te ravises rapidement quand tu vois que chacun y va de son commentaire. Personne ne semble gêné à l'idée d'offrir sa participation à autrui ; ça tombe bien : actuellement, t'es fauché comparé à Monsieur Rosen-truc qui peut se permettre de claquer trois cents mille balles si l'envie lui chante.
Trois cent mille dollars ... Bordel.
Bien content de ne rien avoir à dire, tu restes bien en retrait et comptes les points. Si vous abusez de civilités comme ça toute la soirée ... Tu imagines déjà la scène, en mode commando dans des couloirs, à jouer de manières et politesses ... Ton imagination un peu trop fertile part en vrille et tu dois t'en secouer la tête pour arrêter de penser de façon aussi déviante. T'as vraiment un grain, Harper ! Tu reviens à temps dans ce qui semble être la réalité, au moment où le violeur d'organes auditifs entre - de nouveau - en scène et coupe la chique à ... Ben tout le monde, en fait. Ca doit être une habitude chez lui.
Avoue, il négocie vachement bien quand même.
En attendant la livraison, tu vérifies que le hummer est prêt. En plus de la machette, tu constates que Roger a planqué un flingue et quelques chargeurs dans le vide-poches côté passager. Quel service ! Tu démarres le véhicule qui se met à ronronner et tu le laisses tourner un peu. Tu vas pour régler le siège conducteur quand tu as une idée ; aussi innocente et bienveillante que potentiellement salvatrice. Hélant tes comparses, tu leur demande "Quelqu'un veut prendre le volant ?"
Vous voulez arriver là-bas en vie ? Que quelqu'un dise oui, bordel !
« Je vois mal votre père être efficace avec une arme dans les mains, vue sa dégaine. Ne vous en faîtes pas, on est certainement tous d’accord pour le laisser en retrait. »
Heureusement que Lucio était là. L’expérience de ceux qui manipulent des armes, qui connaissent également les ficelles d’un monde moins tendre que celui dans lequel ils s’enferment. Une commande propre et nette, bien suffisante pour correctement équiper tout le petit groupe. Et les directives de calibre russe ou trop classique pour être tracé proprement. Chris resta en retrait tout l’échange, il s’était tenu prêt à reprendre les démarches si l’italien n’était pas intervenu. Une petite bouffée de stress expirée après la démonstration d’amateurisme de la lignée mâle Rosenbach.
Livraison en trente minutes. Parfait.
Il se contenta d’acquiescer aux dires de Louis lorsque celui-ci demande expressément à son père de ne surtout pas se mettre en première ligne. Ses mains seraient certainement plus utiles à recoudre des plaies qu’à presser une détente. Encore moins à toucher juste. Chris espérait qu’au moins Louis saurait se servir d’une arme sans sourciller. L’apparente confiance de Lucio laissait comprendre qu’il n’aurait aucun mal à tuer et même à traverser l’épreuve sans encombre. Si ils pouvaient ne pas le mettre en danger qu’au moins il puisse se tirer de ce guet-apens en cas d’emmerdes violemment hors de contrôle, il apprécierait. Bien qu’il sache qu’il ne lâcherait pas l’affaire, pas sans sortir sans la fameuse miss Orlov.
Bras croisés et adossé au Hummer dans une vague de nostalgie moyen-orientale, le flic laissait s’égrener les quelques minutes de la demie-heure annoncée pour la livraison du matériel. Jusqu’à ce que son chauffeur du soir demande à qui veut de prendre sa place au volant pour la prochaine virée. Il tourna la tête vers lui avec un petit sourire en coin et l’expression rassurée d’un éternel fuckboy devant un test de paternité négatif.
« Je ne vais pas refuser l’offre. J’ai du mal à croire que c’est le votre d’ailleurs. Ou qu’il roule encore. »
Les armes arrivèrent enfin. Le temps que les livreurs déguerpissent et que la distribution ne démarre, l’ancien Marine enfila le reste du contenu de son sac de sport. Un équipement tactique quasi-similaire à ce qu’il avait pu porter dans ses années de service, à la différence qu’il était noir au lieu de sable. Gilet porte plaques léger mais de haute résistance, des gants de protection coqués, un ceinturon tactique large avec quelques poches et un holster large pour le super shorty et un cache nez en élasthanne pour se couvrir le bas du visage. Les chargeurs de sa kalachnikov atterrirent dans les poches du gilet. Quelques tirages de culasse pour vérifier la tension de son ressort. L’arme avait l’air en état particulièrement entretenue pour une arme du marché noir. Impressionnant.
Le kit au complet, le cache nez enroulé autour du cou, il se redressa pour regarder un peu tout le monde et hocher la tête d’un air entendu. Il n’allait pas plus parler pour le moment, essayant de se concentrer un peu. Reprendre cette ambiance générale de soldat prêt à partir en mission derrière les lignes ennemies comme il l’a souvent fait. Mener une opération clandestine, rapide, précise.
Il alla s’installer au volant du Hummer en calant son fusil d’assaut canon vers le plafond, sans son chargeur, entre la porte et son siège comme il en avait l’habitude et laissa partir la première voiture de leur petit convoi improvisé. La route entre les docks où ont eu lieu la transaction et l’université sembla durer une petite éternité, comme le calme avant la tempête. Cette nuit allait être longue. Mais un petit sourire étira le coin de ses lèvres.
Pour tout avouer, j’étais soulagé que l’homme au violoncelle prenne la place que je m’étais octroyé seul face aux trafiquants. N’ayant jamais baigné dans ce monde, ni même dans celui des armes à feu, d’ailleurs, peut-être avec le recul, n’étais-je pas la personne appropriée pour ce genre de tâche. Au moins la transaction se passa-t-elle sans, visiblement, de problème. 12.000. Oui… Effectivement, je n’étais pas vraiment au compte demandé… Mais trente minutes… Si je ne prononçai pas un mot, je n’en pensais pas moins. Trente minutes. Les ravisseurs avaient tout le temps désiré en trente minutes. Tout pouvait arriver. C’était long. Beaucoup trop long. Comment pouvait-on rester là, immobiles, en sachant que Katy était en danger de mort ?! Comment pouvaient-ils être aussi calmes ?! Alors que je faisais les cent pas, visiblement plus tendus que tous les sous-vêtements féminins de cette terre, j’entendis la voix de l’homme aux cheveux blancs. Arquant un sourcil, je m’arrêtai alors, et sans même avoir le temps de répondre, Louis vint prendre parole. Une parole juste, à laquelle j’acquiesçai alors volontiers… Ou presque. Plissant les yeux, je retins un grondement. Louis avait raison. Je n’avais jamais réellement fait la guerre. Toujours en arrière-ligne à soigner, sauver, panser. Jamais avec une arme en main. Et si l’on m’avait appris à m’en servir, le fait était que jamais je ne m’étais réellement entraîné.
- Vous n’assurerez certainement rien seul. Dis-je alors à l’encontre du vampire en me dirigeant vers ma voiture. Katyusha est ma compagne. Sortant une mallette médicale en cuir, je me retournai vers l’homme. Je compte l’épouser dès lors que cela sera terminé. Il est donc tout à fait hors de question que j’accepte de rester en dehors de cette transaction. Ma mallette dans le Hummer, je me plantai devant le vampire, visiblement plus sûr de moi que jamais. Comme a pu vous le dire mon fils. Votre famille s’est agrandie, et quand bien même elle refuserait ma main. Je me porte garant de toute cette affaire, Monsieur.
Les choses étaient ainsi claires. Et, étrangement, je ne m’étais jamais senti aussi sûr de moi quant à tout ce que je venais de dire et malgré le sujet que je venais, moi-même, d’aborder. Une manière, en fin de compte, de faire comprendre le pourquoi de ma présence, alors même que j’étais incapable de me servir des armes dont les autres hommes présents s’équipaient. Désormais installé dans la voiture, l’air grave et particulièrement stressé, mon poing serré sur la cuisse, j’espérai, me préparant à tout pour pouvoir faire face à ce que nous découvrions une fois sur place. A tout, sauf à sa mort.
Un sourire sinistre me vient aux lèvres, pour le plaisir seul du commerçant. Inutile de lui mentionner que s'il désirait rencontrer un véritable mafieux, il n'avait qu'à me doubler et personne ne retrouverait le corps. Oui, j'ai conscience du stéréotype que je peux paraître être en ce moment mais le fait est que je ne suis pas un film mais bien l'original. Prendre quelqu'un de haut est bien ce que je faisais tout comme il le faisait en pensant me menacer. Une menace qui pourrait bien lui être fatal alors que mes yeux s'irriguent d'hémogolobine et que je sens ma machoire se tendre de l'anticipation de mordre ce vil cafard qui ose me parler ainsi. Mais mon but avait été atteint, l'achat aurait lieu bien que trente minutes seront sans doutes une éternité qui mettra à vif les nerfs de qui que ce soit. Je regarde notre prince du réalisme, ce vampire du nom de Harper qui demande qui veut conduire et je peux voir d'emblée que ce n'est pas du tout son souhait de prendre le volant.
Une demie-heure donc, et je vais la mettre à profit d'une étude de mes compagnons mais sans quitter l'endroit où j'avais mis les pieds pour marchander. Le vampire aux cheveux blancs... Rustique, certes, mais un atout dans le sens qu'il serait la première cible à être pris en feu, offrant un couvert pour qui que ce soit de plus. Celui-ci d'ailleurs approche et me fait de vagues promesses de me rembourser que je balaie d'un geste presque dédaigneux. Certes, 12 000$ n'était pas du change de poche mais je n'avais que faire de paroles dans le feu de l'action. Viendra ensuite l'autre vampire... Louis, était-ce? Oui. Celui-ci déclare une exigence de ne point laisser son père toucher une arme et, pour la peine, je vais répondre du tac au tac.
"Je n'ai acheté d'arme pour lui. Le mieux que je lui offre serait un couteau mais le fait est que nous aurons, sans aucun doute, besoin d'un médecin une fois sorti, que ce soit pour nous ou pour la demoiselle. Le fait est que j'ai une envie d'exterminer la lignée qui s'en est prit à elle mais son retrait avec le moins de blessures possibles est mon objectif."
Le policier pour sa part semble aussi être en train d'analyser chacun de nous, un soldat, celui-ci, je peux facilement le voir et ce sera un faible hochement de tête de son analyse qu'il fait avant de venir au dernier point et celui qui me dérangeait. Je regarde le vieux loup et me demande ce qui serait le pire. Est-ce que je devrais lui dire qu'elle sera encore vivante dans trente minutes? Car elle le sera, tout ceci avait été fait par des professionnels, certes, mais le fait est que la personne, le client, a fait le tout d'une façon bien trop personnelle. Clairement cette personne n'aspirait la mort rapide de la vampire ou elle aurait été abattue et laissée dans le stationnement de la réception. Non, ils voulaient la torturer, la briser, la faire supplier... Je connaissais ce sentiment sans l'avoir vécu, agissant comme le bourreau d'une vampire qui, elle, vivait souvent cet affront.
L'arrivée des armes... Ce sera le policier qui sera le premier à ouvrir le sac et donner les armes à qui de droit. Je me prends une des armures de corps avant de prendre les armes qu'il me tends, soit mon Grach et le ASh, trois chargeurs pour le premier et deux pour le second. Mais avec le tout, je sais que le policier verra aussi le "cadeau" que je me réserve, une arme qui reste au fond du sac avant que je ne l'empoche et hoche la tête, demandant au policier son silence quant à celle-ci. Les grenades aveuglantes seront aussi distribuées, bien entendu avant que je ne soupire, sentant mon esprit revenir vers le passé et regardant la joyeuse petite assemblée.
"Bien. J'ose croire que vous savez utiliser ces armes mais je vais faire un petit cours rapide. Sachez que si vous pointez vos armes sur les gens, vous vous préparez à tuer ceux-ci. N'hésitez pas car ils ne le feront. Si un de vous tombe, je vous pousse vers le médecin et j'attends de même de votre part envers vous-mêmes." Ma voix se fait un brin plus dur. "Je me moque de ma personne, vous êtes à m'ignorer si je tombe car je ne vais rester au sol que si je suis mort. Ne pointez vos armes sur un de nous s'il vous plait, je n'ai envie qu'un de vous me plombe le cul." Une tentative d'humour mais je prends alors mes fusils et leur explique le tout, la sécurité, comment changer le chargeur avec rapidité et efficacité avant de regarder chacun d'eux me montrer savoir le faire avant de hocher la tête. Je regarde alors la voiture puis notre petit groupe.
"Sauber, vous prenez la voiture avec Louis et Harper. Je monte avec notre blanc ami et le médecin, nous nous retrouvons sur les lieux. Pas de reconnaissance, pas de petits héros, on se retrouve et on y va d'un seul bloc, compris?"
Oui, je me doute que l'homme ne se pliera pas forcément à mes souhaits mais le fait est qu'il est celui que je sens que je peux faire confiance dans le feu de l'action. Peut-être Louis aussi et sans doutes celui-ci protestera-t-il de se séparer de son géniteur mais le fait est que je veux avoir les deux éléments instables près de moi en cas de besoin... Surtout si ça part en couille, ma surprise pourrait éviter un drame.
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Gerald Se tourna vers Louis qui prenait parole pour lui indiquer qu'il n'était pas seul, qu'ils n'étaient plus seuls.... Et même si présentement cela était bien pratique qu'il ne le soit en effet pas, il avait malgré tout du mal à se faire à cette idée. Tout cela était si.... Rapide. Beaucoup trop rapide, alors qu'en cette soirée, il pensait pouvoir retrouver celle qui était comme sa sœur, et renouer avec elle.
Gerald.... Gerald Zworken.
A n'en point douter, ce vampire et son père était plein de bonne volonté. Même si Gerald ne s'était pas retenu d'acquiescer vivement à la demande de Louis concernant la position de retrait de Victor. Quiconque savait utiliser correctement une arme, savait également quel danger sans nom représentait une personne non initié qui en avait une ! Rassuré sur ce point, le lion blanc demeurait interdit quant aux propos du vampire roux. A vrai dire, il allait pour reprendre parole, lorsque que Victor renchérit. Et au moment où il parla de mariage, le colosse s'étrangla et s’étouffa en même temps. Épouser Katyusha ?! Sa Katyusha ?! Il ne put s'empêcher d'avoir l'impression qu'on allait lui "voler" sa sœur sans même qu'il ait eu le temps de la retrouver. Ravalant son ressenti et s'obligeant à se calmer il répliqua toutefois rapidement.
On se calme là ! On va déjà commencer par la retrouver et la mettre en sécurité avant de parler mariage, famille et tout ça ! Et vous vous porterez garant d'elle quand elle portera votre nom.... Si elle accepte ! Vous allez tous risquer vos vies pour elle c'est déjà bien assez comme ça. Et puis on discutera ça plus tard !
Le viking était particulièrement têtu, et ce n'était ni un vampire roux, ni lycan roussi qui allaient contrecarrer ses plans ! Pas même un vampire à poils longs qui semblaient rejeter sa volonté de le rembourser. S'il refusait ou s'il ne le croyait pas, il lui attacherait une mallette avec l'argent au poignet s'il le fallait ! Mais pour l'heure il se concentra sur la seule chose qui importait réellement. Le sauvetage. Le cours improviser de Lucio lui fit froncer les sourcils. Si les personnes qui avaient des armes ici ne savaient pas s'en servir, autant leur reprendre de suite ! Enfin, il était trop tard pour protester. Pour ce qui était de la gestion des blessés, Gerald acquiesça sur la première partie.... Et tiqua sur la seconde. Son regard roula vers Lucio. Laisser un homme à terre ? Il ferait honte à ses ancêtres s'il osait faire une infamie pareille sans y être scrupuleusement contraint.
Personne ne tombera car vous avez tous l'interdiction de mourir.
Le colosse lâcha cette réplique, avec une assurance et un aplomb magistral. Il était parfaitement conscient des risques, parfaitement lucide quant au fait qu'ils avaient toute les chances d'y laisser leur peau. Et que si l'un d'entre eux mourrait, il pourrait bien le refuser, ça serait du pareil au même. Mais c'était surtout pour faire sous-entendre qu'il ne laisserait personne derrière lui.... Comprendrait qui pourrait. Pour le reste il ne discuta pas la répartition des places dans les véhicules, et surtout l'ordre de rester groupé, qui était vital à ses yeux. Surtout avec des personnes qui n'étaient pas habituées.... Gerald avait été un guerrier, un soldat de son époque. Même s'il était fier, il était aussi un homme qui savait obéir aux ordres. Pour peu que ceux-ci lui soient pertinents.... Ce fut donc sans un mot qu'il grimpa dans le véhicule, s'équipant au préalable de ses armes et protection. Une chance qu'il soit venu pour aider à une Kermesse, ses vêtements étaient déjà pratiques et confortables.... Il se mit au volant, et autant dire qu'il ne traina pas sur la route, même s'il veillait à ne pas distancer le second véhicule qui les suivait. Direction l'université.... Et il l'espérait, direction Katyusha. Car s'ils s'étaient trompés.... Les chance de la sauver retomberaient alors proche du zéro absolue. Ils ne pouvaient pas se tromper.... Il devaient avoir raison.... Et rapidement, le campus se dessina à l'horizon, dernier coup de pression avant la réponse à ses questions.