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Un problème de synchronisation [PV Sofia]
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#5159 : Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Dim 29 Mar - 14:35
J’ai essayé d’étouffer mon rire au milieu du bus bondé, mais le type à côté de moi m’a jeté un regard en biais. J’étais là sans être là, pour changer, plongée dans ma conversation avec Charlie. J’ai coupé court. “On se revoit dans trois jours, bisous ! Fait chier Blackwatch pour moi et pense à nourrir Grumeau !”

Blackwatch c’est le chef de notre Team, le genre qui mettrait le monde à ses pieds s’il prenait le temps de s’y intéresser, quant à Grumeau bah c’est mon chat. J’aime pas le laisser, mais y a des moments où j’ai besoin de souffler, ça arrive, même aux meilleurs no life d’entres nous !

Je dis pas que d’abandonner mon pc pour des pseudos réunions hippies dans le bayou ça me fait plaisir, mais c’est étrangement devenu un besoin, plus ou moins assumé. Ce serait sûrement une routine si j’avais le loisir d’en avoir une. Mais Gaea doit mettre sa pâtée aux divinités qui se croient tout permis, alors j’ai pas vraiment le temps. En fait c’est ça, j’ai jamais le temps.

Les mains dans les poches de mon sweats trop grand, j’ai suivis le mouvement arrivé à destination. J’avais encore une p’tite trotte pour arriver jusqu’au village Mawu. J’ai vissé mon casque sur mes oreilles et lancer ma playlist. J’aime pas entendre le calme.

J’ai ressenti une sorte de plénitude dès que j’ai aperçu le village entre les arbres. Le genre de sensation qui se rapprochait de celle que j’avais eu ce soir là. Une légère chaleur au bout de mes doigts. Bref, la tiny m’attendait comme convenu : libre. Je suis de suite allée voir si Jack avait vidé les chiottes cette fois. Ouais, apparemment j’allais passer un bon séjour.

Y a toujours plusieurs ateliers dans le village, dont celui de la méditation et celui que j’appelle le “totalement perché”, pourtant c’est celui-là mon préféré, mais je l’avouerai jamais. Toute façon, je risque pas de raconter ce que je fais ici à qui que ce soit.

J’ai commencé ma journée, totalement perchée donc, à essayer d’appeler mon pouvoir. J’ai croisé des visage familiers, rassurants, échangé quelques banalités. Un étrange goût de comme à la maison et pourtant pas vraiment, la vérité c’est que ça ma fait un peu flipper tout ça. De faire partir de quelque chose qui me dépasse…

Après le déjeuner que j’ai pris toute seule sur le mini canapé du chalet, j’ai rejoint le cours de méditation pleine conscience. Plus tu te connais, plus tu te connectes à l’essentiel, plus tu te comprendras, plus tu épouseras le don merveilleux que la nature t’as offert, c’est ça le crédo. J’étais quand même fière que la nature m’ait choisi et en même temps. Qui suis- je ? Con comme question, mais elle me turlupine pas mal dès que je suis plus Gaea, juste...Keelin

Je hais la méditation, je n’y arrive pas, c’pour ça que je suis pas foutu de m’accorder avec mon don. C’est ce que m’a expliqué le chuchoteur qui m’a trouvé. Le problème c’est que dès que j’essaie, assise comme une cruche, là, en demi-lotus, ça s’immisce en moi, ça sème le chaos, la confusion et la nature elle fout le camp. Elle me fuit, comme ma confiance en moi. Juste une impression de solitude, une espèce de crise d’angoisse maîtrisée, dur à expliquer. Cette fois n’est pas coutume, j’étais la seule du cercle à avoir les yeux bien ouverts, à pleurer un tout petit peu derrière mon masque de cheveux blonds. Pourtant, je me sentais observé, sûrement de la parano et un peu de honte, hors de question que je dégouline devant qui que ce soit. J’ai vite essuyé mes larmes d’un revers de manche un poil rageur.

Personne ne me regardait, sauf peut être elle, derrière le tissus, celle que je n'ai pas remarqué...
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#5164 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Dim 29 Mar - 16:09





 
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Haséa...J'avais besoin de repos, j'étais à bout de souffle. Ma dernière expédition fut des plus éprouvantes. J'avais l'impression que je me trompais de chemin, que je ne suivais pas la bonne voie. Quelque chose n'allait pas, il y avait des détails qui m'échappaient. Comprendre notre réel nature allait se révéler plus difficile qu'il n'y paraissait... Les vestiges mayas me donnaient du fil à retordre. Ma robe était foutue, évidemment... Et mon katana suintait encore du sang de dernières bêtes à avoir croisés son chemin. Qui aurait pu prévoir que j'allais devoir me défendre là dedans ? C'était comme si l'esprit des mayas vivaient encore à travers les panthères et les loups sauvages pour protéger leur patrimoine. Et si je faisais tout ça pour rien, en fait ? Peut-être que je me faisais des idées, qu'il n'y avait juste rien à découvrir... Si c'était le cas, je serais vraiment dégoûtée pour le coup. M'enfin, ça me faisait un très bon entraînement, si je voulais relativiser. Je ne pris même pas le peine de faire un détour par chez moi, histoire de me laver, de me changer. Non, je pris aussitôt la direction du village Mawu. J'avais besoin de me ressourcer, de prendre l'air et cet endroit était idéal pour ça. Et puis ça me faisait du bien, d'y aller plus souvent pour discuter avec mon peuple. Des personnes qui me comprenaient, qui ne me jugeait pas -ou très peu -et avec qui je pouvais parler ouvertement. Bien sûr, il y avait toujours ceux qui avaient peur de moi, de mon don qu'ils jugeaient bien trop bancal et dangereux. En même temps, comme si je l'avais choisi...  

Je voulais d'abord m'en débarrasser, ne plus vivre avec. J'avais songé à me faire, volontairement, transformer en Lycan. Un moyen radicale mais efficace pour effacer tout ça. Mais j'aurais été lâche de faire ça. Lâche pour les miens, pour moi, pour Roy. J'aurais tout simplement fuit mes responsabilité. Étais-je une telle personne ? Non. Et, bien sûr, perdre mon don voulait également dire perdre mon travail, perdre ce qui faisait de moi une enquêtrice aussi exceptionnelle. Et ça, Étais-je prête à sacrifier ? Là encore, non. Par égoïsme et rien d'autre. Par individualisme. Mon don me profitait tout autant qu'il me gênait. Je devais accepter ma condition d'humaine, de Mawu. Et aller de l'avant. Même si, parfois, je me disais qu'avec du sang Lycan, je pourrais vivre plus longtemps avec Evelyn. Mais là aussi... Il fallait l'accepter. Eve aussi devait l'accepter. Elle devait s'y attendre, que... J'allais vieillir alors qu'elle, elle resterait toujours aussi jeune et belle. Et qu'un jour, je ne serais plus là, mais elle si. Elle n'était pas idiote, elle l'avait bien compris. Donc si elle acceptait notre relation, elle acceptait ça, par extension. Je fis gronder le moteur de ma Ford Mustang Shelby GT 500, histoire d'arriver plus rapidement au village... Je garai ma voiture à son endroit habituel, à l'abri des regards. De toute façon Aris la surveillait et pouvait facilement faire fuir les plus curieux qui s'en approchaient trop.

Je sortis et me rendis au village. Plusieurs longues minutes de marches furent nécessaires. Me faufiler dans ce bayou me dégoûtait toujours autant... C'était si sale ici ! Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais filtré toute cette eau dégueulasse pour la remplacer par de l'eau de source, pure. J'aurais nettoyé et aménagé un chemin beaucoup plus propre... Heureusement, j'arrivai à destination. Je saluai les différents membres de la communauté qui croisaient ma route. Certains me demandèrent si j'allais bien, d'autres voulaient savoir si j'avais encore visité un temple. Je devais écourter chacune de mes conversations, car bon... J'étais sale, couverte de sang et de poussière et mes vêtements, en lambeaux, ne me rendaient pas vraiment présentable. Tandis que je pris la direction de ma cabane, je vis, du coin de l’œil, cette même gamine que je voyais ici, de temps en temps et récemment. Elle était assise avec le groupe de méditation mais... Elle, elle ne semblait pas méditer du tout. Je pouvais sentir toute la tension qu'elle dégageait. Elle pleurait et essuya rapidement, d'un geste rageur, ses yeux. Son sweat trop large, son casque, son manque de patience évident... Je l'observai encore un instant, pour déchiffrer et comprendre la personne. Elle ne voulait pas être vue, dans son état de faiblesse. Elle semblait en colère, contre elle-même. Comme si elle s'en voulait de ne pas pouvoir faire comme les autres, se vider la tête. Et son casque était un indice assez clair pour me faire comprendre que le calme... Ca faisait tout l'inverse chez elle. Ca la perturbait.  

Je voulais continuer ma route et l'ignorer. Après tout, il y avait des gens, ici, bien mieux placé que moi pour lui venir en aide. Je fis alors un pas, hésitante, puis m'arrêtai. Elle ne se sentait pas à sa place ici, mais d'un autre coté si. Comme si... Elle voulait s'intégrer. Je récupérai alors une lingette, dans ma boite à lingettes d'urgence, pour me débarbouiller le visage et le corps. Je m'époussetai rapidement pour chasser toute la poussière sur mes vêtements et nettoyai mon katana. Je m'approchai ensuite de la jeune femme, tachant de ne pas perturber les autres qui étaient en pleine méditation. Enfin... S'ils étaient vraiment en méditation, même une explosion ne devrait pas les perturber, sinon, ça voulait dire qu'ils faisaient tous semblant ! Arrivée à sa hauteur, je rengainai ma lame.


"Si tu frottes tes yeux aussi fort, ils vont devenir rouge et ça sera encore plus facile de deviner que tu pleurais."

Je la regardai, amusée, à travers mon bandeau. Heureusement, ce dernier n'était pas abîmé.

"Tu ne pourras pas te vider la tête aussi facilement. La méditation c'est pas si facile que ça car... Il faut être capable de chasser ses démons intérieurs ou, au mieux, les accepter. Si tu n'es pas prête... Ne force pas. Plus tu vas essayer, plus tu vas échouer et davantage tu seras frustrée... Cette frustration, tu vas la transformer en essais, car tu veux vraiment réussir, sauf que... Tu vas échouer. Et donc tu seras frustrée. Ainsi de suite."

Je regardai les autres Mawus qui étaient là, aucun ne se laissait distraire par ma présence. Eux, ils savaient ce qu'étaient la méditation. Un état de conscient absolu, totalement en paix avec eux-même, une paix intérieur indéniable, presque une transe. Cette jeune femme n'était pas prête pour ça. C'était une erreur de la laisser insister, il y avait d'autres étapes avant d'essayer la méditation.

"Viens, laissons-les se concentrer."

Un sourire avenant, du moins j'essayai ... Avoir l'air sympa, c'était pas franchement dans mes cordes, encore moins dans ma nature. Et, si je ne lui avais pas déjà fait peur avec mon apparence et mon regard camouflé derrière mon bandeau... C'était déjà pas mal. Je m'éloignai lentement, histoire de nous isoler un peu. Sauf que je ne regardais même pas si elle me suivait... J'aurais bien l'air bête si je m'isolais toute seule.
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Dernière édition par Sofia Ashley le Mar 31 Mar - 23:23, édité 2 fois
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#5195 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Lun 30 Mar - 12:03
De quoi j'me mêle ?

J’ai regardé longuement la jeune femme qui s’approchait de moi d’un air aussi neutre que possible, s’agissait de pas trahir mes émotions. Apparemment c’était raté. J’ai abandonné ma position pour m’asseoir en tailleur, les mains sur les mollets, fini les conneries.

Je posé mes yeux pâles sur mon pull par réflexe, sur la petite trace de mascara noire. Elle avait pas tord l’étrange inconnue. Fin étrange, disons masquée. Ailleurs je me serais interrogé, là ça ne pouvait pas vraiment m’étonner, on était tous là parce qu’on avait quelque chose de différent, allez savoir pour elle…
Pis au final ça lui donnait un charme de perso’ de jeu vidéo carrément badass.

- Je pleure pas, que je me suis défendu avec un peu trop de hargne, c’juste le pollen. Je déteste cette saison !

J’étais allergique à rien et c’était pas très beau de mentir mais j’étais vexée. Toute façon elle s’était pas fait avoir par ma justification foireuse. Je me suis demandée où j’allais finir si, même ici, parmi ceux qu’il fallait que je considère comme les miens,  je m'autorisais pas à craquer, que j’en ressentais de la honte. Combien de fois j’avais pleuré Sam en tout et pour tout ? Cinq ? Peut être même moins…

Je me suis détendu un poil, un léger tassement d’épaule à peine perceptible, un soupir et j’ai décidé d’écouter ce qu’elle avait à dire. Sur le coup j’ai faillis lui dire que j’étais pas idiote, que je m’en doutais bien que c’était pas facile, que quand même c’était un peu bateau son speach là, mais elle était dans le vrai.

Le hic c’est que j’aurais aimé faire l’impasse sur mes démons intérieurs, pas que je refuse de soigner le mal en allant le toucher de près, simplement parce que je trouvais pas la clé, je savais pas comment m’y prendre. Frustrée je l’étais, vraiment beaucoup, agacée, mal dans ma peau, aussi. Pourtant j’y revenais toujours, parce que je voulais faire quelque chose de mon don, le libérer en quelque sorte, je voulais qu’il serve aux autres et pas qu’à moi. A tout les autres, comme elle, comme nous.

- Bonne analyse, que j’ai murmuré du bout des lèvres, que j’ai laissé s’étirer en un léger sourire à l’attention de l’inconnue qui n’en était déjà plus tout à fait une. Avec une certaine sollicitude, j’ai ajouté en lui emboîtant le pas après une brève hésitation : Toi aussi, t’as eu ce passage à vide, je me trompe ?

J’avais tout loisir de l'observer sans qu’elle le sache, là, dans son dos, j’ai regardé sa démarche, ses cheveux blancs, elle dégageait un truc, je sais pas ce qu’elle faisait comme boulot, mais je pense qu’elle aussi devait avoir ses lot de démons intérieurs. Est ce qu’elle les maîtrisait ? C’était peut être pour ça qu’elle m’avait abordé, plus que par pitié. Pour ma fierté je l'espérais.

Mon don, c’était un peu comme une compétence de mmo, oui j’en reviens toujours à ça, fallait que je la maîtrise à tout prix sinon je servirai à rien. Ça me foutait la pression.

- J’ai découvert mon don sur le tard, y a deux ans à peine, c’pour ça que c’est compliqué.


J’allais quand même pas lui avouer que j’avais des problèmes avec moi même ? Même si elle l’avait remarqué. Pourquoi je devais me justifier bordel ! J’ai passé une main dans mes cheveux, agacée, dégageant mon visage de derrière la cascade blonde.

- Ou est ce que tu m’emmènes ?

C’était ça la question principale. J’ai accéléré un peu le pas pour marcher à sa hauteur. J’ai pointé du doigt la petite tiny house plus loin à l'ouest.

- C’est là que je m’installe quand je viens au village pour quelques jours. Et toi, tu vis ici ?
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#5250 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Mar 31 Mar - 15:55





 
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HaséaElle baissa ses yeux vers son pull pour constater, à son tour, la petite trace de mascara qu'elle avait laissé en s'essuyant les larmes. Sa présence ici avait quelque chose d'étrange. Elle y était à sa place, évidemment, comme chaque Mawu qui vivaient en ce monde mais... Elle semblait un peu seule ici, perdue. Elle ne demandait pas spécialement d'aide et ne montrait aucun signe qui disait qu'elle en voulait. Difficile pour les autres d'aller vers elle. Et c'était parfaitement humain, comme réaction. On ne pouvait pas aider quelqu'un qui ne le voulait pas. Et, parfois, quand on avait besoin d'aide, il fallait le dire car personne ne pouvait deviner ce qu'il se passait dans la tête de chacun, à moi de posséder le don de télépathie, évidemment. Oui, je considérais, maintenant, les Mawu comme une grande famille, on devait se soutenir, s'entre-aider. Et pas le genre de "famille" à la con comme les vampires, où il y avait davantage de querelles que d'amour. Non, là je parlais d'une vraie famille soudée, unie. Où chaque membre était prêt à se sacrifier si c'était pour préserver le secret de notre communauté. Et je devais avouer que cette idée là me plaisait, il y avait quelque chose de confortant, surtout pour les gens qui étaient, en dehors du bayou, seuls. Je posai alors mon regard d'azur sur cette jeune fille. Et elle, c'était le genre à être seule, une fois hors de notre village ? Ca en avait tout l'air du moins. Et je ne considérais pas son monde virtuel comme une forme de compagnie. Au contraire, s'enfermer la dedans ça ne faisait qu'accroître le sentiment de solitude. Facile a deviner, quand on regardait son casque. Razer, dernier cri, avec Led, tout ça. Bref, le genre de matériel de geek.

"Je pleure pas Lança-t-elle, sur la défensive. C’juste le pollen. Je déteste cette saison !" Rajouta-t-elle.

Évidemment, le pollen. Je ne contre-dit, pour ne pas la faire rentrer davantage dans sa carapace. Elle pleurait à cause du pollen, donc ? Soit, c'était le pollen. Je lui souris tendrement et j'avais fait le bon choix puisqu'elle décida finalement de m'écouter dans m'interrompre. "Capitulation" interne qu'elle montra par un léger soupire accompagné d'un petit affaissement des épaules. Geste un peu classique, si on écoutait le langage du corps, pour dire "Allez y, je vous écoute". les démons intérieur... Ca, ça me connaissait. Je parlais en connaissance de cause, car j’avais moi aussi mon petit lot de hantises. Avais-je réussi à les dompter, les accepter ? C'était moins sûr. Alors oui, je parlais comme une sage qui savait tout, à ce moment là, mais j'étais parfaitement consciente que ce n'était pas le cas. De toute façon, la sagesse n'allait pas forcément avec l'age. Tout était question, également, d'expérience de la vie et, surtout, de comment on y faisait face.  


"Bonne analyse. Avoua-t-elle avant d'ajouter. Toi aussi, t’as eu ce passage à vide, je me trompe "

je souris, amusée par cette question. Elle décida donc de me suivre, j'entendis ses petits pas à la suite des miens. Petits oui, car la jeune femme n'était pas très grande. La main posé sur la garde de mon katana, j'avançai à travers la forêt pour aller nous isoler un peu.

"Qui n'a jamais eu de passage à vide ? répondis-je simplement.

Et j'étais un peu évasive, comme si je me parlais à moi-même. Je lui avouai aussi, quelque part, que oui, des passages à vide, j'en avais moi aussi. Avouer, mais sans aucune honte. Car c'était naturel, car ici on avait pas besoin de se cacher derrière un masque. De sourire en apparence mais de pleurer dans notre âme.


"J’ai découvert mon don sur le tard, y a deux ans à peine, c’pour ça que c’est compliqué" Avoua-t-elle.

De toute façon, elle semblait très jeune. Elle avait encore le temps pour apprendre.


"Ou est ce que tu m’emmènes ? " Demanda-t-elle.

Ah ça, elle allait bientôt le découvrir. C'était un petit coin sympa, un peu à l'écart. J'y allais quand j'avais besoin de me recentrer. Le genre de coin agréable au milieu de la nature. Elle accéléra soudainement le pas pour arriver à ma hauteur.


"C’est là que je m’installe quand je viens au village pour quelques jours. Et toi, tu vis ici ?"

Je regardais sa petite cabane, amusée. Je tournai ensuite le visage vers elle pour lui sourire. J'étais contente, quelque part, de savoir qu'elle vivait ici aussi. C'était important pour s'intégrer.

"Moi, c'est la cabane qui est juste là, regarde."

Je lui désignai celle qui était en hauteur. D'ailleurs, elle n'était pas très loin de la sienne.

"Mais non, je ne vis pas ici, j'ai ma propre maison en ville. Je viens ici quand j'ai besoin de me recentrer. Ca fait du bien, d'être ici."

Mon sourire s'étira davantage, ce qui me donnait un air assez bienveillante. Je ne disais pas qu'il m'allait bien mais bon, j'apprenais à sociabiliser avec mon peuple... C'était déjà un bon début en soit. Après une ou deux minutes de marche, nous arrivâmes là où je voulais la conduire. C'était une toute petit clairière, en cercle. Il y avait un banc en pierre, sur lequel j'aimais m'asseoir. Mais sinon, si je venais ici, c'était surtout pour m'entraîner. La clairière ressemblait à une petite arène naturelle, comme si la forêt avait elle-même devinée ce dont j'avais besoin. Là, je dégainai, sous un sifflement métallique, mon katana et m'approchai du centre. Je me mis en position et, gracieusement, presque comme une danse, je fis quelques mouvements, fendis l'air avec le tranchant de ma lame.

"Moi... C'est comme ça que je médite. Je laisse mon corps bouger sans réfléchir, sans penser à mon prochain mouvement. Mon cerveau se vide, mon corps et ma lame ne font plus qu'un. je laisse faire, naturellement, sans forcer."

Mes gestes devinrent plus sévères, plus précis et plus technique à mesure que je bougeais. On pouvait entendre la lame fendre l'air, le pompon blanc virevoltai librement, tout comme ce qu'il restait de ma robe et mes cheveux.

"Si tu n'aimes pas être assise à rien faire, trouve-toi simplement ton propre moyen de méditation. Trouver le bon moment. Créer l’environnement adéquat. Te relaxer. Trouver ta posture, tes gestes. Te concentrer sur ton souffle et enfin, purifier ton esprit."

Toujours plus rapide. Plus concentrée. Je dis le vide dans ma tête, je ne pensais à rien d'autre que ma lame, la nature, mes mouvements et cette jeune fille.

"Au fait. Moi c'est Sofia."
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#5271 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Mer 1 Avr - 14:31
J’ai observé la “cabane”, si on pouvait l’appeler comme ça...

- Ah oui ! C’est pas la même-là ! Elle est super belle !

Carrément trop grande !
J’ai passé quelques secondes à observer la bâtisse avant de me tourner à nouveau vers elle.

- On est presque voisine en fait. Moi j’ai un studio sur Bywater, c’est là où je vis et aussi mon lieu de travail.

J’en ai pas dit davantage, je voyais pas en quoi ça pouvait l'intéresser. Quand on est arrivé dans une toute petite clairière et que j’ai vu la mawu entamer une danse avec son katana, j’ai ouvert de grands yeux, étonné d’abord, impressionnée ensuite. Moi, j’étais là, les bras ballants, dans mon corps trop ceci et pas assez cela à me dire que j’arriverai jamais à être aussi gracieuse. Elle était belle, indubitablement et mon assurance face à une telle harmonie me laissait rêveuse mais pas envieuse. Ce n'était pas mon genre.

Je réfléchissais à ses mots, le regard perdu dans la végétation. Je ne sentais même plus l’air frais qui caressait mon cou et mon visage avec bienveillance.
Bouger sans réfléchir, lâcher prise en somme. C’est comme ça que je l'interprétais. Ne faire qu’un avec la lame. C’était un peu comme ça quand j’avais un clavier et une souris entre les mains, à la différence que ce n’était pas vraiment moi.

J’ai levé mes mains et j'ai fixé mes paumes , comme si mon pouvoir allait m’envoyer un signe, j’en sais rien, j’ai agité le bout de mes doigts et j’ai sourit, avant de replonger dans une contemplation de ces mouvements, de ce corps tout en courbe. Je me sentais comme une petite fille devant un tour de magie dont je n’aurai pu comprendre la logique, le “truc”, malgré tous mes efforts.

J’aurai peut-être dû lui dire ce que tout ça m’inspirait, parce qu’il ne subsistait aucun doute quand au fait qu’elle m’avait conduite ici pour m’aider. Je me suis sentis un peu mal à l’aise devant tout ça, mon incompréhension me frustrait. Je ne savais pas par ou commencer, Même pas un début de piste, histoire de lui montrer ma bonne volonté. J’ai eu envie de m’enfuir, de lui dire que je ne pouvais pas, d’ailleurs j’ai reculé d’un pas, d’un autre, à mesure que celle dont je connaissais à présent le nom, Sofia, plongeait elle dans un état qui me semblait interdit. Qu’elle faisait face, elle.

J’ai pris une bouffée d’air pur et j’ai finalement réduit l’espace qui me séparait d’elle. J’ai regardé autour de nous, comme si des paparazzis fous furieux avec des appareils photo énormes allaient surgir et m'abattre, d’une seconde à l’autre à coup de flash.

Il n’en fut rien, bien évidemment, alors j’ai fais un truc complètement con, j’ai remis mon casque sur mes oreilles, comme une asociale, lancé une musique douce qui n’avait rien à voir avec ce que j’écoutais habituellement et j'ai fermé les yeux. Je me suis mise à danser autour de Sofia. J’ai tournoyé, ondulé avec une grâce que je ne me connaissais pas, bougé mes hanches avec détermination, levé les bras, bouger mes fesses, essayé de ressentir mes muscles. Ça faisait un bien fou, de ne pas se préoccuper de mon avis, de celui des autres et surtout du sien. J’ai rouvert les yeux, je lui ai offert un sourire lumineux avant d’éclater d’un petit rire cristallin tout en laissant le casque retombé sur mon cou.

- Je suis pas sûre que ça s’apparente à de la méditation, je ne sais pas comment m'y prendre, mais ça fait un bien fou !
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Corbeau
#5276 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Mer 1 Avr - 15:41





 
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HaséaComme les autres, elle était impressionnée par cette cabane. Car, encore une fois, j'affichais sans honte ma richesse. Ici ou ailleurs, en fait, j'osais me montrer comme une grosse bourgeoise pleine de fric. Le regard des autres, leur jalousie, leur mépris, ça me passait bien aussi de la tête. Oui, j'étais riche à en crever, j'avais de l'argent probablement pour couvrir plusieurs générations sans même avoir le besoin de travailler.

"On est presque voisine en fait. Moi j’ai un studio sur Bywater, c’est là où je vis et aussi mon lieu de travail. "

...Un studio ? Par tous les dieux, ça devait être infâme de vivre aussi cloîtrée, comme un animal. Son studio devait à peine faire la taille de l'une de mes salles de bain... J'eus un peu de peine pour elle, à l'imaginer enfermée là dedans. Mais la seconde information était plus importante. Elle travaillait donc chez elle... Comme moi en somme, mais je doutais qu'elle était, elle aussi, enquêtrice privé. Je l’observai un instant, plus ne profondeur. Un sweat carrément trop grand, un casque de geekette... Mais, en revanche, pas de tatouages visibles, ni de piercing. Exit le coté artiste alors, pas dessinatrice pour un salon de tatouage, probablement pas graphiste. Un casque, pour s'isoler plus facilement du mon réel quand elle devait sortir. Un petit coté de sauvageonne, mais pas dans le mauvais sens du terme. Non, c'était... Attirant, un coté sauvage qu'on pouvait aimer. Des difficultés certaines à s'intégrer dans un groupe. Notre groupe. Elle devait toucher dans le milieu du jeu vidéo, ou quelque chose qui s'en rapprochait.    

Et tout ça, je pouvais y penser sereinement, le vide dans ma tête m'aidait à réfléchir à ce que j'avais envie de réfléchir. Aucun parasite pour venir perturber mes pensées. Si je voulais penser à un autre monde, j'avais toutes les capacités, à cet instant, de créer un monde illusoire, dans ma tête, sur-mesure et dans les moindres détails. Car tout était limpide, mes pensées pouvaient couler librement comme de l'eau dans le lit d'une rivière calme. Du coin de l’œil, j'observai la jeune fille. Elle était en proie au doute, elle devait se poser mille et une questions. Essayer de comprendre ce que j'essayais de lui montrer. Elle recula d'un pas, puis d'un autre. Comme si tout cela la dépassait. Si elle voulait s'en aller, je n'en dirais rien. Elle était libre de rester ou non. Moi, je n'étais, au final, qu'une petite passerelle entre ses doutes et les réponses qu'elle cherchait. Ca devait venir d'elle. C'était elle qui avait les clés, il fallait simplement la diriger vers la bonne serrure. C'était aussi ça mon rôle, en tant que mawu.

Elle décida finalement de s'approcher de moi. Je devais donc, à présent, faire attention à mes mouvements. C'était parfait, dans cet état de semi-transe, je ne risquais pas lui faire du mal. elle était terriblement mignonne, adorable, tant elle semblait hésiter. Petit chaton. Elle s'équipa de son casque pour, semblait-il, écouter de la musique. Et là, ma surprise fut totale quand je la vis se joindre à moi pour danser. elle remua, de manière presque sensuelle, ses hanches, bougea ses courbes, son corps. J'acceptai avec plaisir sa venue et me rapprochai davantage d'elle, comme si nous étions en train de danser un slow. Je calquai mes mouvements de katana sur ses propres gestes, pour rester dans le même rythme. Ici, personne n'allait la juger. Elle pouvait être qui elle voulait, celle qu'elle désirait être. Après tout, moi, j'étais bien La Sirène, aux yeux des mawus. J'aimais ce surnom, car j'avais décidé de le prendre positivement. Son visage, radieux, un sourire éclatant... Voilà qui était bien mieux, plutôt qu'une mine pleine de doutes et des yeux humides de larmes. Son rire sonna, à mes oreilles, comme un douce mélodie. Je souris en retour et rengainai mon sabre tandis qu'elle abaissa son casque.


"Je suis pas sûre que ça s’apparente à de la méditation, je ne sais pas comment m'y prendre, mais ça fait un bien fou !"lança-t-elle, joyeuse.

"C'est comme ça que je médite. Je n'aime pas le calme, devoir rester là, sans bouger. Ca fait remonter trop de souvenirs. Ca parasite mon esprit. Si pour toi, la musique et la danse peuvent t'aider à te vider la tête... Alors si, ça s'apparente à de la méditation."

Je fis quelques étirements et décidai d'aller m'installer sur le banc de pierre pour profiter de ce que la nature avait décidé de nous offrir, aujourd'hui. Un beau temps, du soleil dont les rayons s'infiltraient parmi l'épaisse végétation de la forêt, un vent doux et agréable, le chant des oiseaux.

"Il m'arrive aussi de jouer du violon ou du piano, c'est un autre moyen que j'ai pour faire le vide. Le truc, en fait... C'est d'être capable de puiser au plus profond de toi, ce qui fait l'essence même de ton sang mawu. D'abord, tu essais de provoquer, de pousser ton coté mawu à sortir. ensuite tu essais de le contrôler. Dis comme ça, ça paraît simple je sais. Et je sais que ce n'est pas le cas."

je tapotai délicatement la place libre à coté de moi pour l'inviter à me rejoindre.

"je suis curieuse mais... Ca ne te dérangerais pas de me parler un peu de ton don ? "

Je lui offris un sourire bienveillant, pour lui montrer que ma question était sans arrière pensée. Je n'allais pas la juger, j'allais juste prendre les informations comme elles venaient. Si elle décidait, toutefois, de m'en parler.
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#5305 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Ven 3 Avr - 10:46
J’ai bloqué, si bien que j’ai encore une fois fixé Sofia avec intensité.
Je n’avais jamais tourné le problème dans le bon sens en fait. J’associai ça au calme et au silence. Sauf que mes silences n’étaient jamais autres chose que des bruits parasites.

- Le silence et le calme ne vont pas ensemble.

J’ai lancé ça avec l’assurance de celle qui sait tout, alors que je ne savais rien. Plutôt ironique. Voilà que je sentais une certaine tension remonter dans mon corps. Je pense qu’elle l’a perçu aussi, j’ai senti son regard changé, même si je ne voyais pas ses yeux. Le coupable de mon agacement croissant n’était autre que le mot “souvenir”.

Heureusement, ses mots m’ont sorti de mon état, je l’ai suivi sans hésiter quand elle m’a proposé de la rejoindre. Il y avait en elle une sorte d’équilibre qui m’attirait, me poussait à la confiance, peut être à la confidence.

Non ! Quelle idée ?

Je me assise doucement, jouant avec l’herbe du bout de mes chaussures.

- Peut-être que si j’en comprenais l’origine, j’arriverai à la toucher, cette essence. Je ne fais que frôler tout ça sans parvenir à faire plus…
Je suis comme une enfant qui essaie en boucle de foutre un cube dans un trou rond !


J’ai arrêté de fixer les arbres pour me tourner de nouveaux vers elle, mon épaule a touchée légèrement la sienne, volontairement. J’ai souri.

- Je sais ce que tu essaies de faire, merci. Le peu de temps passé là m’a déjà bien plus appris que mes trois derniers séjours au village.

A nouveau j’étais plus calme, mais ce ne fut que de courte durée. C’est comme si, contrairement aux autres, j’avais toutes mes émotions exacerbées, pas seulement celles qu’il aurait fallu…
J’ai fixé le creux de mes mains, avant de soudain serrer les poings.

Je me suis relevé si vite que mes cheveux ont volé en tous sens, j’ai fait quelques pas, dos à elle en fixant le ciel. Autour de nous, la nature sembla se taire, comme si elle nous écoutait, réagissait avec nous et sentait la bombe que je venais d’amorcer, sans le faire exprès.

- La régénération.

J’ai fait volte face, soulevé mon pull et mon tee-shirt avec ma main gauche, dévoilant la cicatrice sur mon abdomen. Pas de doute, c’était une balle qui avait causé ça. Un peu boursouflé, un peu trop rose, pourtant elle aurait dû blanchir un peu, déjà. Vu l’emplacement, elle aurait surtout dû me tuer cette balle dans le buffet...

- C’est pas suffisant, je n'y arrive pas à chaque fois.  


Et puis à quoi bon, si je ne peux m’occuper que de mes propres blessures, égoïstement ?
C’est là que j’ai vrillé, la colère m’a submergée.

- Ca ne suffit pas !!!

J’ai tellement hurlé que les oiseaux se sont envolés dans un ensemble bruyant.

- Ca n’a PAS SUFFIT !

Je suis tombé à genoux et je me suis remise à pleurer, vraiment cette fois. A chaudes larmes, ça ne m’arrivait jamais. La version gros sanglots, flot intarissable, mon corps secoué de spasmes ridicules. J’étais ridicule.

- Je l’ai pas sauvé Sofia, j’ai rien pu faire…

Je m'étais sauvé, moi. C’était ma faute. C'était ma croix.
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#5308 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Ven 3 Avr - 12:59





 
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Haséa Robin Sharma disait : « Il n’y a pas d’erreurs dans la vie, il n’y a que des leçons. Il n’existe pas d’expériences négatives, il n’y a que des occasions de mûrir, d’apprendre et d’avancer le long de la voie de la maîtrise de soi» Des occasions. Et c'était à nous de les saisir, d'en tirer profit. Pourquoi, soudainement, pensai-je à cela ? Car quelque chose me disait que nous étions, cette jeune femme et moi, en train d'emprunter le sentier de la confession. Elle se sentait assez à l'aise, en ma présence. Elle s'était même autorisé un petit excès, à travers une danse improvisée. Et, tôt ou tard, il fallait bien soulever le problème qui la bloquait, sa hantise. Parce que j'étais certaine que c'était le cas. Elle était un peu paumée, elle se cherchait encore. Elle disait avoir découvert son don que très récemment. Acceptait-elle seulement sa nouvelle condition de mawu ?  Avait-elle seulement conscience de tout ce que cela pouvait impliquer ? Nous occupions une place particulière, dans ce monde. Des humains, mais des humains peut-être trop puissants ou dangereux pour pouvoir vivre librement. Peut-être des Dieux et des Déesses, dans certains pays. Des démons dans d'autres.  

"Le silence et le calme ne vont pas ensemble." Déclara-t-elle.

Alors, en effet, si elle pensait ainsi, la méditation au sens propre du terme n'était pas fait pour elle. Il lui fallait sa propre méthode de méditation, sinon elle allait bloquer pendant des années. Et, au vu de son impatience, de sa frustration, elle allait carrément péter un câble. Elle vint s'asseoir à coté de moi et se mit à jouer, distraitement, avec l'herbe, du bout de sa chaussure. Vraiment, elle ne tenait pas en place.


"Peut-être que si j’en comprenais l’origine, j’arriverai à la toucher, cette essence. Je ne fais que frôler tout ça sans parvenir à faire plus…"

Mh... Peut-être oui. Moi-même j'ignorai d'où ça venait exactement. Une intervention divine ? Des zones de notre cerveau largement plus développées que chez les autres ? Un peu comme dans le film "Lucy", de Luc Besson. Je parcourais le Mexique dans ce but là, trouver dans les vestiges Maya des réponses à ce genres de questions.

"Je suis comme une enfant qui essaie en boucle de foutre un cube dans un trou rond !"

Un pic de colère, palpable. Puis elle se calme et vint toucher mon épaule de la sienne. Je frissonnai, ma main se dirigea aussitôt vers ma poche pour chercher une lingette. Mais je dus me retenir pour ne pas la sortir... Ca serait dommage de vexer la jeune fille en lui faisant comprendre que je ne la considérais pas assez propre pour lui permettre de me toucher. Cette dernière se mis à fixer ses mains et resserra violemment les poings. Elle se leva précipitamment et avança de quelques pas, me faisant dos. Ah, super ! Je vis là une occasion pour me nettoyer rapidement l'épaule, désinfecter la zone touchée.

"La régénération." Avoua-t-elle.

Oh, sympa comme don. Elle se tourna soudainement pour me fixer. Je cachai rapidement la lingette dans mon dos et fis comme si de rien n'était, hochant même la tête pour faire genre que je l'écoutais attentivement sans rien faire d'autre. La mawu souleva ensuite son sweat et son t-shirt. Wow, heu, doucement ! On se connaissait à peine et puis je n'avais pas spécialement envie de.... Je penchai la tête pour fixer sa cicatrice. Ah, elle voulait juste me montrer ça. Bon, l'heure était donc à la confession. Nous y arrivions.


"C’est pas suffisant, je n'y arrive pas à chaque fois. "

Puis, l'instant d'après, elle hurla, comme pour faire exploser sa colère.

"Ca ne suffit pas !!!"

Effrayés, les oiseaux s'envolèrent des arbres en sifflant. Quelques feuilles chutèrent lentement sur le sol.

"Ca n’a PAS SUFFIT !" renchérit-elle.

Bon, je commençais peu à peu à cerner le problème. Quand je disais que la méditation faisait remonter des souvenirs parasites, ça devait être la même chose pour elle. Elle culpabilisé, en fait. C'était cette culpabilité là qui la rongeait, qui l'empêchait d'avancer. Ses jambes furent trop fragile pour soutenir tout ce chagrin. Elle se laissa tomber à genoux et pleura. Plus chaudement cette fois, elle n'arrivait plus à se contenir. Son corps fut secoué de quelques spasmes, accentué par ses sanglots. Et moi, je restai là, presque indifférente. Je savais juste ce qu'elle était en train de traverser. Je vivais avec cette même douleur depuis des années.


"Je l’ai pas sauvé Sofia, j’ai rien pu faire…" Souffla-t-elle finalement, en aveu.

Un ami, un petit-ami, un membre de famille ? A vrai dire, cela n'avait pas d'importance. La balle qu'elle avait reçu dans le ventre aurait dû la tuer. Son don s'était donc réveillé pour lui sauver la vie, provoqué par une situation de mort imminente. Et... Je dirais même que la personne qui était avec elle était morte avant. Une fusillade donc. Si elle avait essayé de sauver cette personne avant elle, elle serait belle et bien morte à l'heure actuelle. Je la laissai donc pleurer, comme ça elle allait se fatiguer un peu, et puis ça faisait du bien, de pleurer. J'hésitai un instant, songeant à comment mon don pouvait-être utile dans cette situation. Lui immiscer un ordre, une idée, pour lui faire comprendre que ce n'était probablement pas sa faute ? Non, ça devait venir d'elle. Après quelques instants, quand je remarquai que ses sanglots perdaient en intensité, je décidai de reprendre la parole.


"Tu vas devoir faire avec maintenant." Lançai-je, presque impassible.

C'était cruel, oui. Mais cruel de vérité. Et si elle cherchait une épaule sur laquelle pleurer, je n'étais pas ce genre de personne. Je n'étais pas là pour réconforter, pour apporter de la douceur, pour consoler. Je ne savais pas faire, déjà, et puis je n'en voyais pas l'utilité, encore moins dans son cas. Elle allait devoir vivre avec ça, point. Si elle n'y arrivait pas, elle allait se foutre en l'air, se laisser bouffer par ses démons intérieurs. Et crever comme une merde, une faible. Alors oui, c'était surement horrible, ce que je disais et pensais mais c'était comme ça. La vie ce n'était pas un jeu vidéo ou un manga où tout finissait toujours pas s'arranger. Là, pas de "continue", juste des "game over". La personne dont elle parlait était morte. Point, il n'y avait plus rien à faire. Morte, plus là et c'était fini. Et les Dieux savaient exactement de quoi je parlais, j'étais particulièrement bien placé pour le savoir. Alors mon indifférence s'expliquait, en partie, par ça.


"Si tu veux rester au sol, reste y. N'attend pas de l'aide, de personne. Car ça serait une erreur de t'aider. toi seule doit avoir la force et la conviction de te relever. Utilise ta douleur et transforme la en une confiance inébranlable."

Le ton de ma voix était toujours aussi calme, presque doux. Serein. Il n'était pas question, là, de faire de beaux discours. Je parlais par expérience, c'était sincère et réfléchis. J'employai seulement des mots forts pour les ancrer dans son esprit. C'était pour son bien.

"Peut-être que l'essence que tu cherches c'est de croire en ça, en toi. D'accepter, de vivre avec et d'aller de l'avant. Si tu n'es pas capable de vivre avec tes cicatrices, elles vont sans cesse de rouvrir , tu vas sans cesses saigner, jusqu'à être fatiguée de tout ça et t'abandonner. Te laisser voguer sur une eau insignifiante, de désarroi."

Et des cicatrices, vu l'état de ma robe, elle pouvait en voir beaucoup qui barraient ma peau. Des cicatrices de griffures, de morsures, de coupures, de balles... Je restai assise, l'air toujours aussi sereine. Mes yeux rivés sur elle et j'attendis de voir sa réaction. Répondre à ma vérité par la colère ? Pleurer davantage ? Se relever ?
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#5399 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Lun 6 Avr - 11:13
Elle croyait quoi ? Que je n’avais qu’à fermer les yeux pour que tout ça disparaisse ? Que c’était facile ? Bien sûr que non, elle ne le pensait pas. Mais j’étais en colère, en colère et blessée, mais pas par ces mots non, ou du moins si, par leur justesse et surtout contre mon incapacité à affronter. J’avais tellement refoulé, gardé tout ça dans un endroit inaccessible, édifier des barrières autour, que c’était presque une difficulté d’y accéder à nouveau.

Est ce que j’avais assez de force pour ça en moi ? Utiliser ma douleur…
À mes yeux, y parvenir, ça revenait à accepter sa mort et je ne le pouvais pas, pas encore. J’ai compris, qu’il avait allé de l’avant, je ne pouvais pas le faire revenir, c’était simple en soit, mais c’est souvent les choses les plus faciles qui nous sont les moins offertes.

J’ai réussi à me calmer progressivement. Seules quelques larmes, tranquilles, on continuer à couler encore quelques instants sur mes joues trempées. Je me suis relevé doucement, guidé par sa voix, mais je ne suis pas retourné vers elle, pas encore. J’ai patienté, je savais qu’elle m’attendrait, j’ai fini par retrouver un certain apaisement, entendu à nouveau les oiseaux, ressenti la paix que dégageait la clairière.

- J’entends bien ce que tu dis, je pense que j’ai sous-estimé tout ça, j’ai fait une erreur en m’interdisant de faire mon deuil, mais je ne suis pas encore prête à accepter ce qui s’est passé. Mais il le faut.
Tu as raison, j’ai peur et je suis...j’en sais rien, las peut-être.


Je me suis enfin tournée vers elle.

- Je ne me laisserai pas tomber, ça prendra du temps, mais je le ferai. Pour moi.

Parce qu’il n’était pas, sur ce coup-là, question que de moi. J’étais certaine qu’elle n’avait pas envie de m’entendre lui dire que je lui en faisais la promesse, ou que je la remerciais, qu’elle venait d’amorcer un déclic chez moi. Elle l'avait compris. J’ai souri doucement, ça manquait de joie et de conviction, mais j’y suis parvenue.

- Bon, si je récapitule, parvenir à faire mon deuil, arrêter de me mettre la pression avec mon don, de nous freiner tous les deux et arrêter de m’asseoir dans une position ridicule en attendant un truc qui viendra jamais comme ça. C’est un bon résumé non ?

Je me suis senti obligé de faire de l’humour. J’ai haussé les épaules, une nouvelle fois, passer la main dans ma tignasse blonde dans un geste inconscient.

- Je devrais me rendre compte de la chance que j’ai de l’avoir, déjà, ce don, le reste viendra en tant et en heure.

Fallait s’en convaincre en tout cas. Je suis revenue vers elle sans me presser et repris ma place sur le banc, jambes croisées. Je l’ai regardé en silence quelques instants, m’attardant sur ces yeux, quelle tenait visiblement à cacher.

- Et toi, parle moi. J’imagine que ton don à un rapport avec ce tissu qui cache ton regard ?
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#5417 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Lun 6 Avr - 22:28





 
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Haséa «Il n’y a aucune sensation plus fine dans la vie qu’une victoire sur soi-même. Allez de l’avant vers un objectif intérieur d’accomplissement, écartant tous vos vieux ennemis internes en avançant vers l’avant.». Vash Young.

Voilà qui correspondait bien à cette jeune femme, dont je ne connaissais toujours pas le prénom. Mais qu'importait.... Enfin si, j'aimais quand-même savoir comment je devais appeler les gens. Sinon elle, j'allais la renommer Deadpool ou Wolverine, ça lui fera tout drôle. Ou alors Hébé... Déesse grecque de la jeunesse éternelle et de l'immortalité ? Ouais, Hébé ça lui allait bien. Et puis ça collait avec son don. Va pour Hébé, c'était de sa faute de toute façon, elle n'avait qu'à me donner son prénom. Et puis... Son don était celui de la régénération. Donc... A l'image de l'Axolotl, elle pouvait créer de nouvelles cellules, rapidement, pour soigner son corps. Avec de l'entraînement, j'étais certaine qu'elle allait pouvoir régénérer sa peau, ses organes... Et rester jeune éternellement ? Allez savoir, nous avions un si grand potentielle, nous, les mawus... Mais on ne savait pas encore l'exploiter totalement. Bref, mon regard se posa sur la demoiselle, qui pleurait toujours. Je la laissais se vider, reportai mon regard sur la cime des arbres, sur les oiseaux qui volaient de branches en branches. J'écoutai le vent se frayer un chemin dans le feuillage, j'inspirai et expirai au rythme de la nature. Et j'attendis. Patiemment. Sans un bruit pour ne pas perturber la mawu. Ses pleurs se calmèrent enfin. Son corps ne fut pris que de quelques spasmes. Puis elle se releva, sans se retourner. D'un coté elle avait pas tord, elle devait avoir une sale tronche avec le maquillage qui coulait. J'avais pas forcément envie de voir ça. C'était pas très esthétique en vrai... Pas du tout même.  


"J’entends bien ce que tu dis, je pense que j’ai sous-estimé tout ça..." Avoua-t-elle.

Bien. Très bien. Elle comprenait à quel point ravaler la douleur était dangereux et faisait de nous des bombes à retardement. Je reportai mon attention sur elle - enfin son dos- pour écouter la suite.


"J’ai fait une erreur en m’interdisant de faire mon deuil, mais je ne suis pas encore prête à accepter ce qui s’est passé. Mais il le faut."

C'était jamais bon de vouloir s'accrocher au passé. Je le savais très bien, car je faisais la même erreur, vis à vis de mon fiancé. Et je savais à quel point c'était difficile de tourner la page, de peur d'oublier. On s'accrochait aux souvenirs pour se persuader que ce n'était pas totalement terminé. Pourtant, dans mon lit, il ne me prenait plus dans ses bras. Il ne se douchait plus avec moi. Au repas, il n'y avait plus deux assiettes sur la table, mais une seule. Une seule qui, parfois, volait en éclat contre le mur car les souvenirs remontaient. Et c'était chiant. Chiant car déjà, il fallait nettoyer. Mais aussi parce que ça faisait mal. Heureusement que la phrase de ma compagne était à présent imprégnée dans mon esprit. "C'est correct d'aimer à nouveau. Peut-être pas de la même façon, ni pour les mêmes raisons, mais c'est correct". Elle avait tellement raison. Cette simple phrase, anodine en apparence, m'avait vraiment aidée. Et sa présence aussi, évidemment. Je me sentais plus forte avec elle. En sécurité. C'était réconfortant de l'avoir avec moi, dans mes bras.

"Tu as raison, j’ai peur et je suis...j’en sais rien, las peut-être." Confia-t-elle.

Elle se tourna ensuite vers moi. erk, son visage, quel horreur. Secrètement, je préparai une lingette pour la lui donner, si elle revenait s'installer à coté de moi. Il fallait faire quelque chose là... Elle ne pouvait décemment pas se trimbaler avec une tronche pareille dans le village, c'était une tête à faire peur.


"Je ne me laisserai pas tomber, ça prendra du temps, mais je le ferai. Pour moi."

J'hochai la tête une fois, souriante. J'étais contente et soulagée à la fois de constater qu'elle avait compris la raison pour laquelle je l'avais conduite ici. Elle venait, en tout cas, de faire un grand pas en avant. En était-elle seulement consciente ? Je préférais me dire que oui et puis, même si c'était une paumée de geek qui devait rester enfermée dans son ... Studio... Elle n'en était pas pour autant idiote.

"Bon, si je récapitule, parvenir à faire mon deuil, arrêter de me mettre la pression avec mon don, de nous freiner tous les deux et arrêter de m’asseoir dans une position ridicule en attendant un truc qui viendra jamais comme ça. C’est un bon résumé non ?" Fit-elle, l'air plus enthousiaste.

J'hochai à nouveau la tête et sourit encore. Elle avait aussi compris qu'en agissant comme elle le faisait, elle se bloquait elle-même. Bon, pour la méditation, j'allais éviter de lui donner raison, ça serait insulter nos confrères et consœurs Mawus qui, contrairement à nous, étaient des As de la méditation. Nous on était débile de rester assises comme ça car il ne se passait rien quand on essayait. Eux, c'était limite s'ils étaient en transe.


"Je devrais me rendre compte de la chance que j’ai de l’avoir, déjà, ce don, le reste viendra en tant et en heure."

Alors, oui. Son don en était vraiment un pour le coup. Ce n'était pas le cas de tout le monde malheureusement. Certains mawus considéraient leur don comme une véritable malédiction. Car il pouvait aussi bien détruire, saccager des vies, tuer même. Des dons bien trop dangereux. La blondinette revint finalement s'installer. Ah, tant mieux, je pouvais enfin lui donner la lingette pour qu'elle puisse se débarbouiller la figure et être plus présentable.

"Et toi, parle moi. J’imagine que ton don à un rapport avec ce tissu qui cache ton regard ?"

Je regardai à nouveau devant moi, immobile, de marbre. Donc, elle ne savait pas vraiment qui j'étais. Comment pouvais-je lui expliquer ? Non, la vraie question, c'était de savoir si j'avais envie de lui en parler. Et la réponse était non, je n'avais pas spécialement envie de m'ouvrir. Parce que j'en avais pas besoin, déjà. Et elle non plus. Là, elle voulait juste faire la conversation car elle estimait en avoir suffisamment appris. Dans un sens, elle n'avait pas tord, à condition d'avoir bien assimilée l'ensemble de ce qui a été dit. Ca... C'était autre chose et j'allais peut-être le savoir. En réalité, je voulais le savoir. J'allais lui rendre visite de temps en temps, pour savoir si elle progressait. Un peu comme si je l'avais prise sous mon aile. Une aile noire, de corbeau, par forcément de la personne la plus gentille et douce mais... Ca restait une aile quand même non ? Et puis les corbeaux étaient intelligents, doués d'empathie qui plus est. Trop sous-estimé ces oiseaux...

"Si pour beaucoup les dons c'est quelque chose de fabuleux... Pour d'autres c'est plus délicat. Un don, ça tue." Déclarai-je.

J'inspirai et posai mes deux mains sur ma robe abîmée, au niveau des cuisses. J'essayais de dégager une certaine prestance, de la classe. C'était naturel pour moi, en fait. Inné. J'étais éduquée ainsi, à sembler toujours parfaite, propre, féminine, classieuse.


"Alors disons que je me protège et je protège les autres en conservant ce bandeau sur les yeux. Ca évite les petits dérapage. En principe, je maîtrise bien mon don, je sais y faire appel quand bon me semble, je sais l'interrompre aussi, je sais doser l'impact qu'il peut avoir sur les autres. Sauf quand je me fâche. Là... Il est dévastateur et hélas certains en ont déjà fait les frais."

Je tournai le visage pour la regarder, l'air chaleureuse. Pourquoi lui cacher qui j'étais, de toute façon ? Il suffisait qu'elle se renseigne un peu sur moi, au village, pour connaître la vérité à mon sujet. Une mawu assez instable qu'il ne fallait pas mettre en colère. Car même si je ne voulais pas faire du mal, j'en faisais, à cause de mon don.

"J'ignore si c'est pour me «troller» mais ici on m'appelle La Sirène. Quand j'ordonne, on m'obéit. Mais pour ça, il faut me regarder dans les yeux. Chacun de mes mots sera assimilés, ancrés dans l'esprit de la personne et m'obéira comme si c'était totalement naturel. Elle ne se posera pas de question, une fois libérée de mon emprise. Convaincue qu'elle devait m'écouter, comme si c'était sa propre idée."

Je souris, amusée et regardai à nouveau devant moi. me "troller".... Mais où allai-je chercher un tel vocabulaire ? Bah, en tout cas, ça allait mettre la jeune fille plus en confiance, à l'aise, de savoir qu'elle pouvait me parler comme si elle parlait à l'une de ses camarades de jeux, sur son PC. J'étais assez familière avec le jargon d'Internet. Je jouais aussi un petit peu, après tout.  
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#5507 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Ven 10 Avr - 19:36
J’avais marmonné un discret merci en saisissant la lingette que m’avait donné tendu Sofia. J’avais pas envie de risquer d’interrompre sa “confession” si on pouvait appeler ça ainsi, parce que dans confession y avait con, certes, mais surtout l’idée d'avoir un truc à avouer, à se faire pardonner, j’étais pas là pour jouer les fouines, lui forcer la main, juste pour équilibrer les forces en présence, ouais, c’était pas mal ça, J’étais curieuse, forcément, parce que je me sentais un tout peu plus mawu grâce à elle, parce que je lui étais redevable, mais qu’elle ne me demandait rien.

J’écoutai donc, en essuyant doucement le pourtour de mes yeux. C’était quand même un peu étrange de se trimballer avec des lingettes non ?

Une bénédiction pour les uns, une malédiction pour les autres. À présent que la jeune femme en parlait, je prenais pleine conscience des choses que j’avais entendus autour de moi, trop centrer sur ma petite personne pour y prêter vraiment l’attention qu’elles méritaient. J’étais réellement chanceuse au fond.

Je suivais des yeux chacun de ses mouvements, précis, un peu délicat, essayant de deviner son état d’esprit. J’avais déjà compris qu’elle ne serait jamais ma copine de soirée pyjama, de toute façon, j’en faisais pas, mais il me restait un paquet de trucs à saisir sur elle, elle semblait bien complexe, mais accessible. L’état de sa tenue en faisait une sorte de guerrière à mes yeux, ouais, c’était le tank. Je me sentais paisible parce que Sofia l’était, au moins un peu. J’étais sûre et certaine de ça.

Du coup, je ne comprenais pas vraiment, j’étais peut-être un peu jalouse aussi. Comment un don aussi bien maîtrisé pouvait être un tel fardeau ? Oh. La colère, ça c’était quelque chose qui trouvait un écho en moi, parce que je ne la maîtrisais pas toujours.

Comme son visage se tournait vers moi, j’ai souri, un peu pour l’encourager, hocher la tête.

- Je ne sais pas si c’est pour te troll, mais c’est un beau surnom quand y pense. Les sirènes sont celles qu’on écoute, comme je le fais aujourd’hui avec toi...Je crois que c’est dans ce sens-là que tu devrais le prendre. Laisser de côté la partie qui consiste à massacrer les marins du bateau.


Allez, encore ton humour raté...

Je n’ai rien ajouté après je me suis mise à réfléchir. Par pur égoïsme, pas bêtise aussi, j’ai pensé à un truc vraiment pas cool, à utiliser ce fameux don. Je me suis relevé, moins calme à nouveau. J’ai fixé le sol un instant avant de la regarder à nouveau, un peu confuse, excitée à l’idée, honteuse, coupable, je me disais que la délivrance était peut être là, juste sous un morceau de tissus.

- Attends, est ce que c’est comme une sorte d’hypnose, mais sans avoir besoin de la moindre préparation ? C’pas exactement ça, mais tu vois ce que je veux dire, tu pourrais tout simplement m’ordonner d’oublier Sam et je ne me souviendrai plus de ce moment où j’ai essayé désespérément de le ramener…
Mais ce serait trop facile, hein, une victoire déshonorante et puis j'oublierai tout ce qui m'a rendu heureuse et qui fais que je suis moi…


Je comprenais toute seule l’étendue de ma bêtise, je sautais d’une idée et d’un état à l’autre. Surement ce qui se passait quand on couvait depuis trop longtemps.

J’ai sorti un paquet de cigarettes de ma poche pour m’en allumer une, là ça urgeait. J’ai tiré une grosse bouffée de nicotine avant d’expirer la fumée loin d’elle.

- Je te demande pardon, je n’aurai pas dû dire ça. Songer à utiliser ton don, ça revient à t’utiliser toi, je te jure que ce n’était pas intention. Ce n’est pas correct.


J’étais sincère, c’était juste tellement attirant, le nirvana que j'avais perdu tout bon sens. Son regard dans le mien, sa voix assurée, la délivrance, l’oubli en une fraction de seconde. Pas de souvenirs, pas de remords…

- Tu te protèges…


Je réfléchissais tout haut maintenant…

- Je ne sais pas ce qui t’est arrivé, je n’ai pas à le savoir, ni à te le demander, je suis désolé. Je ne pense pas avoir ton... énergie, ni ta maîtrise de toi-même, pour l'instant, et même si se comparer est ridicule…

Vu son don, les conséquences possibles, je ne pouvais pas me permettre la moindre comparaison.

- J’affronterai, au lieu de me planquer.


J'ai ajouté après une brève pause.

- On peut oublier définitivement l'énormissime boulette que je viens de dire juste avant ?


Dernière édition par Keelin Walsh le Ven 17 Avr - 20:54, édité 1 fois
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#5518 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Sam 11 Avr - 14:29





 
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Haséa... Je sentais son regard sur moi, comme si elle était en train de m'analyser. Pour essayer de me comprendre, derrière mes airs un peu bourgeoise. Peut-être distante, un peu. Alors ça faisait cet effet là, de se faire scanner ? C'était un peu ce que je faisais, quand j'interrogeais des suspects. Ce n'était jamais vraiment agréable de sentir un regard inquisiteur sur sois. Mais bon, je n'étais pas plus gênée que ça, dans la mesure où l'avis des autres me passait largement au dessus. La plupart me critiquaient par jalousie, car j'étais bien plus fortunée qu'eux, car j'étais plus jolie, mieux foutue, j'avais un travail qui me plaisait -si on mettait de coté l'aspect glauque de certaines enquêtes- et j'avais une magnifique compagne. Que pouvais-je demander de plus ? Beaucoup de choses en réalité, mais pour le moment... Autant me contenter de ce que j'avais et me concentrer sur ma relation. Je me sentais bien en fait, même s'il me restait quelques démons intérieurs. Plus paisible qu'avant, oui c'était certain. Plus sereine aussi, oui. Les cicatrices de mon passé n'étaient pas encore refermées.. Le seront-elles un jour ? Probablement jamais, mais on apprenait à vivre avec la douleur. La perte de mes parents assez brutale et soudaine, mon éviction dans la police à cause de mes soucis de santé et la disparation de Roy...   

"Je ne sais pas si c’est pour te troll, mais c’est un beau surnom quand on y pense. Les sirènes sont celles qu’on écoute, comme je le fais aujourd’hui avec toi..." Déclara-t-elle.

Mh, j'étais pas franchement convaincue.


"Je crois que c’est dans ce sens-là que tu devrais le prendre. Laisser de côté la partie qui consiste à massacrer les marins du bateau"

Ignorait-elle, peut-être, la réelle origine des sirènes ? Des femmes mi-humaine, mi poisson... Pas celles de la mythologie Grecque, qui ressemblaient davantage à des harpies. Non, plutôt les sirènes scandinaves ou, plus grossièrement, les sirènes dans les histoires de pirates. D'ailleurs, ne pas confondre les mot anglophone "Siren" qui là évoquait surtout les "femmes mi-oiseaux" et le mot "Mermaid" qui là, en revanche, désignait les femmes-poissons. Mais ce na changeait rien au fait de leur présence était signe de catastrophe, de mort. Leur chant et leur talent pour la musique rendaient les hommes fous. Si bien que leur navires se fracassait contre les récifs. Les Sirènes n'avaient plus qu'à aller les pêcher pour les entraîner sur une petite île et les dévorer. Elles sont d'ailleurs souvent illustrées, couchée dans le sable et entourée d'ossement et de chair humaine. Elles étaient aussi associés au désir charnel, leur beauté était telle qu'aucun homme ne pouvait y résister. En posant les yeux sur cette créature, on avait envie d'une seule chose : Croquer son fruit interdit. Donc oui, on écoutait la Sirène mais ce n'étais jamais parce qu'on le voulait. C'était parce qu'on était envoûté. Du coup, c'était malin, ça collait très bien avec mon don. Bref, je m'égarai encore une fois dans mes pensées. Si Hébé voulait croire ça, tant mieux alors. Je lui souris simplement en guise de réponse. La blondinette se releva soudainement, ça semblait être un beau bordel dans sa tête. Elle fixa le sol puis me regarda à nouveau. Oh, elle avait une idée qui venait de "pop" dans sa tête.

"Attends, est ce que c’est comme une sorte d’hypnose, mais sans avoir besoin de la moindre préparation ? C’pas exactement ça, mais tu vois ce que je veux dire, tu pourrais tout simplement m’ordonner d’oublier Sam et je ne me souviendrai plus de ce moment où j’ai essayé désespérément de le ramener…"

Mon cœur rata un battement, un tic nerveux me fit tordre légèrement le cou. Les poings serrées, je luttais pour conserver mon calme. Mon sang ne fit qu'un tour, j'avais peine à croire ce que je venais d'entendre. Se servir de moi, se servir de mon don pour lui permettre de fuir ses responsabilité ? Une gamine, c'était vraiment qu'une gamine insouciante. J'étais terriblement mal à l'aise, déçue.

"Mais ce serait trop facile, hein, une victoire déshonorante et puis j'oublierai tout ce qui m'a rendu heureuse et qui fais que je suis moi…"

J'en avais strictement rien à foutre de ce qu'elle venait d'ajouter. La simple idée d'avoir évoqué cette possibilité me foutait tellement en rogne que là, tout de suite, j'avais envie de retirer mon bandeau pour faire tout le contraire. Faire germer l'idée dans sa tête que non, c'était sa faute si Sam était mort. Sa faute et uniquement la sienne. Sadique, fourbe, tordue. Elle ne tiendrait probablement pas une semaine après ça, avant de se foutre en l'air. Même si elle y croyait déjà, là, ça serait une idée qui aurait germée au plus profond d'elle et elle se sentirait incapable de croire autre chose. Visiblement nerveuse, Hébé récupéra son paquet de cigarette pour l'allumer nerveusement et tirer une grosse bouffée.

"Je te demande pardon, je n’aurai pas dû dire ça. Songer à utiliser ton don, ça revient à t’utiliser toi, je te jure que ce n’était pas intention. Ce n’est pas correct." Lança-t-elle.

Elle n'aurait pas dû non, jamais. Mais je ne devais pas me montrer trop en colère, elle ne savait pas, elle ignorait la portée de cette demande. Elle ne savait tout simplement pas ce que ça représentait pour moi. C'était si douloureux, si vexant et blessant. Mais je restai stoïque, malgré quelques petits gestes nerveux. J'avais vraiment du mal à avaler la pilule, parce que je n'attendais pas à une demande aussi débile.


"Tu te protèges…" Fit-elle, l'air de songer à haute voix.

Evidemment, que je me protégeais. Justement à cause de ce genre de situation. Des gens qui pouvaient me demander des trucs pareils. Eviter de faire des conneries, bloquer moi-même l'utilisation de mon propre don pour ne pas dire des choses que j'allais pouvoir regretter.


"Je ne sais pas ce qui t’est arrivé, je n’ai pas à le savoir, ni à te le demander, je suis désolé. Je ne pense pas avoir ton... énergie, ni ta maîtrise de toi-même, pour l'instant, et même si se comparer est ridicule…"

J'inspirai pour souffler, paisiblement, par le nez. Vider ma colère, chasser le venin. C'était une petite fille perdue. Pauvre petit chaton. Elle pensait avoir trouvé le remède miracle, alors oui, elle voulait se lancer. La colère ne brouillait plus mes pensées. Ma maîtrise de moi-même ? Elle bonne celle-la. Je n'avais pas ce genre de talent. Face à certaines situations, je perdais totalement mes moyens. Mon don se déversai comme si on avait laissé le robinet ouvert trop fort et que l'eau éclaboussait partout. Ca touchait tout le monde et je pouvais tuer sans même le vouloir. Allez Soso, inutile d'être fâchée... Il ne fallait pas, pour ne pas la brusquer, éviter de la faire rentrer dans sa coquille.

"J’affronterai, au lieu de me planquer."

Voilà qui était beaucoup mieux. Je préférais entendre ce genre de phrase, optimiste, plutôt que des moyens de se cacher, de fuir.

"On peut oublier définitivement l'énormissime boulette que je viens de dire juste avant ?"

J'hochai simplement la tête. C'était mieux d'oublier ce petit dérapage.

"Au moins tu te rends toi même compte que c'était idiot de me demander ça, Hébé."

Je me relevai pour faire quelques étirements souples. Rester ainsi assise me donner l'impression de me rigidifier, je n'aimais pas.

"Ne recommence plus, d'accord ?"

Mon ton était à la fois doux et froid. Je ne lui en voulais pas mais je masquai à peine une petite menace. Une fois, mais pas deux.

"La maîtrise de moi-même, tu dis. C'est l'impression que je te donne ? Fis-je, rieuse. Détrompe-toi, il m'arrive moi aussi de perdre pieds, dans certaines situations. On a tous nos faiblesses, de toute façon. Quelque chose qui nous rend vulnérable."

Je regardai ensuite ma tenue, sceptique. Bon, j'avais l'air d'une vraie clocharde là. Ca devenai très agaçant.

"Je t'invite chez moi, boire un thé, tisane café ? Ce que tu préfères. J'aimerais pouvoir mettre des vêtements moins abîmés".

Avenante, souriante, je l'invitai d'un geste gracieux de la main à me suivre. Si elle acceptait, je pris la direction de ma "petite" cabane.
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#5596 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Ven 17 Avr - 21:48
- Hébé ?

Ca me disait un vague quelque chose, c’était pas dans la mythologie grec ? Peut-être encore une gosse de Zeus le chaud lapin...Ou pas. Je ne lui avais pas donné mon prénom ? Ah bah non. Pourquoi j’étais pas étonné qu’elle ait trouvé un truc plutôt que de me demander ? C’était peut-être placé judicieusement maintenant pour détendre un peu l'atmosphère.

- Je m’appelle Keelin, ou Gaia, comme tu préfères. Cela dit Hébé, ça sonne pas mal. Tu m’en dis plus ? Je patauge dans mon inculture-là de suite…

J’ai tiré une nouvelle bouffée sur ma cigarette avant de lui sourire doucement.

- Promis, c’était égoïste.

J’avais mon lot de défauts, peux être un peu trop, mais j’étais pas quelqu’un d’égocentrique. C’était juste tellement tentant de tout oublier…
Je me suis mis à réfléchir à qui je serais, sans cette peine sourde planquée dans ma poitrine ? Une autre version de moi-même, que je n’avais finalement pas envie de connaître. Qui ne saurait même pas qu’elle était différente, si ça se trouve...

- Tu dégages de la force, de l’assurance peut être et une certaine..Sérénité. En tout cas, ça me fait du bien d’être ici. Merci pour euh...ça, heureusement que personne n’a vu mon petit déhanché…
Je dirais pas non pour un thé, c’est gentil. Je te suis !


J’ai laissé mon regard parcourir son corps de haut en bas. Où est-ce qu’elle avait été crapahuter Sofia ? J’osais pas trop demander, mais au bout d’une bonne poignée de seconde, je n'ai pas pu me retenir, ça m’inquiétait un peu, alors que je la suivais jusqu’à sa cabane XXL.

- Y t’es arrivé quoi, ça va ?

Bah ouais, c’était peut-être ça la première question à poser Keelin...
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#5675 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Jeu 23 Avr - 23:45





 
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Haséa"Hébé ? Fit-elle Je m’appelle Keelin, ou Gaia, comme tu préfères. Cela dit Hébé, ça sonne pas mal. Tu m’en dis plus ? Je patauge dans mon inculture-là de suite…"

Gaia... Rien que ça. Mère des Titans, Déesse Terre. Épouse du Ciel et mère des Montagnes et de la Mer. Amusée, je la regardai tirer une bouffée sur sa cigarette. Ca faisait un sacré pseudo, pour un si petit et mignon corps. Mais soit, j'avais donc le choix entre Keelin, Gaia et même Hébé, qu'elle semblait apprécier. Bref, je ne répondis pas tout de suite, préférant attendre d'arriver à la cabane pour lui raconter plus en détail qui était cette Déesse. Et puis, avant d'entamer la moindre nouvelle conversation, je voulais m'assurer qu'elle avait conscience de la bêtise de sa demande. Car oui, j'en étais capable. Je pouvais manipuler plus ou moins les souvenirs en ordonnant directement à une personne de faire le "tri" dans ses souvenirs. Je n'avais jamais expérimenté la chose assez loin pour connaitre les limites et la portée exacte... Je préférais éviter.

"Promis, c’était égoïste." Avoua-t-elle.

Bon, le sujet était donc clos à présent. Inutile d'y revenir... De toute façon, si elle commettait l'erreur de me demander à nouveau une chose aussi stupide, je me chargerai personnellement de sa punition. Et là, j'étais très imaginative. Lui faire oublier qu'elle était une femme pour la persuader d'être un homme, pendant une semaine par exemple ? Lui ordonner de désinstaller ses jeux vidéos de son ordinateur ? Ou, au contraire, lui dire de passer ses journées à penser à Sam, plutôt que de vouloir l'oublier. Bref, ce n'état pas les idées qui me manquaient, donc méfiance.


"Tu dégages de la force, de l’assurance peut être et une certaine..Sérénité." Déclara-t-elle.

J'ignorai avoir ce genre d'impression sur les autres. Enfin... On ne pouvait pas dire que j'étais très énergique en public. Au contraire, j'étais du genre calme, l'air blasée de tout, une attitude presque monotone. Du moins quand je ne devais pas faire face au désordre.


"En tout cas, ça me fait du bien d’être ici. Merci pour euh...ça"

Je me contentai de lui sourire en agitant doucement la main dans les airs pour chasser ses remerciements. C'était normal, selon moi, de venir en aide à l'une des miennes qui avait visiblement besoin de quelqu'un pour la guider un peu. Je n'étais peut-être pas la meilleure pour ça, ni même la plus pédagogue ou altruiste, mais avec mon vécue et ma petite expérience de la vie... Je pouvais au moins conseiller les gens. De toute façon... A mon sens, l'âge ne faisait pas tout, dans la sagesse. C'était aussi question d'interprétation de la vie, de recule et de vécu.  

"Heureusement que personne n’a vu mon petit déhanché… Je dirais pas non pour un thé, c’est gentil. Je te suis !"

Je la regardai un instant, toujours aussi souriante. Elle n'avait même pas conscience à quel point c'était agréable, justement, de la voir ainsi bouger. Elle ne devait pas réaliser à cet instant à quel point elle devait se sentir libre et légère.

"J'étais aux premières loges et c'était loin d'être désagréable de te voir bouger ainsi." commentai-je.

Et nous arrivâmes à ma cabane. Aris me salua, comme toujours. Me demanda comment j'allais, si j'avais passé une bonne journée. Bref, même pour une I.A ce genre de banalité semblait importante. Je répondis vaguement, me contentai de dire que tout allait bien avant de lui demander de faire chauffer de l'eau.


"Y t’es arrivé quoi, ça va ?"

Je regardai un instant ma tenue tout en invitant Keelin a faire comme chez elle. Il y avait un petit salon dans cette cabane, avec une bibliothèque et de nombreux livres en tout genre. Pas de télévision, si je venais ici, ce n'était certainement pas pour rester affalée sur le canapé à regarder des séries. Juste à coté, une cuisine toute équipée, avec tout le confort nécessaire. Une porte gardait ma chambre et une autre renfermait la salle de bain. Le tout était ultra moderne et, évidemment, très coûteux. Pas la moindre trace d'imperfection, de poussière. C'était probablement bien plus propre qu'une chambre d’hôpital.

"Je ne préfère pas trop m'étaler sur le sujet pour le moment. Je visite des ruines, au Mexique. Mais oui, ça va merci.

Je restai vague oui, mais ce n'était pas pour éviter la conversation. Au contraire, j'avais hâte de partager toutes mes découvertes. Mais je préférais attendre le moment voulu pour ça. Eviter de raconter des conneries, être certaine que j'étais sur la bonne voie. Je me dirigeai vers la cuisine pour récupérer deux tasses et préparer les infusions de fruits rouges.

"Elle personnifiait la jeunesse éternelle et la vitalité. Hébé."

Je déposai délicatement l'infusion sur la table basse en ayant pris soin de glisser un sous verre, évidemment.

"Ca te correspond bien, je trouve. Vis à vis de ton don, entre autre. Et de ton déhanché, signe de jeunesse à n'en pas douter." Fis-je, taquine.

Je m'excusai, précisant que j'allais me changer. Je revins rapidement dans le salon, à nouveau présentable et soignée. Je m'installai sur le canapé et l'invitai à me rejoindre.


"Et puis, si tu arrives à te régénérer... Je me dis qu'avec de l'entraînement, tu pourrais faire peau neuve quand bon te semblera et rester jeune." Ajoutai-je, pour l'explication.

Je la regardai, songeuse, ma tasse à la main. Elle possédai un don incroyable, elle ne devait peut-être pas encore le réaliser.


"Navrée si ça ravive des souvenirs désagréables mais... Tu te souviens de quoi, quelle sensation, lorsque que tu as découvert ton don ?"

C'était important, en réalité. Se souvenir de ça pourrait l'aider à faire appel à son don plus facilement. Enfin, c'était comme ça pour moi en tout cas...
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#5713 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Dim 26 Avr - 14:35
Ah bon ? C’était pas la pire vision du monde de voir une geek se tortiller ? Je réitérerai peut être, toute seule dans ma salle de bain trop petite. Hors de question d’aller dans un de ces endroits affreux ou tout le monde pratiquait ça mais façon jeu collectif. Pas sûr que ça apporte quoique ce soit, si ce n’est le bilan d’une soirée vraiment nulle. J’avais mieux à faire de toute façon : jouer.

Ruines, Mexique, nana ultra stylé, c’était une sorte de Lara Croft nouvelle génération !

- Ouah c’est génial ! T’as dû trouver des reliques ancestrales !


Je partais loin, quand même. Mais c’était pas le but de fouiner dans des ruines ? J’étais super excitée par la nouvelle, j’en oubliais presque la raison de ma présence dans cet endroit surréaliste ultra moderne. C’était presque trop parfait pour moi, mon robot aspirateur faisait pas le poids, mon chaos organisé non plus…
J’ai pas posé d’autres questions, un peu frustré quand même, elle a embrayé sur autre chose en revenant vers moi. A peine si j’osais poser mes fesses sur le canapé. D’ailleurs j’étais sur le bord, pile poil.

- Rien que ça ! La jeunesse éternelle ? Merci, au fait, pour la boisson.


Ah non, pas la danse. J’ai rougis connement.

- Roh arrête, je préfère oublier ce moment !

Je me suis mise à rigoler, pour de bon, un brin complice, parce que c’était quand même assez dingue ce qui s’était passé. Une sorte de...connexion, pour pas changer de d’habitude. Décidément c’était la journée du cocktail d’émotion.

- Ce serait carrément cheaté comme pouvoir ! Mais ce serait génial, je pourrais rejoindre une des meilleurs équipe du monde, tout le temps pour progresser…

J’ai sentis son regard sur moi et j’ai retrouvé mon sérieux instantanément tout en me saisissant délicatement de la tasse. Je suis sûre qu’elle ne cassait jamais rien, contrairement à moi. Pas le moment d’être une catastrophe.

Effectivement, j’étais pas très sereine de me replonger dans cette nuit là. J’avais presque l’odeur de l'entrepôt dans le nez, la vision du lycan qui tombait au sol. J’ai reposé ma tasse, posé ma main sur celle qui reposait déjà sur mon genou, histoire qu’elle ne se rende pas compte qu’elles tremblaient un peu. Les détonations dans les films ça n’avait rien à voir avec la réalité. Je revivai un peu trop le truc, comme deux réalités qui se superposeraient, trop bizarre et franchement désagréable. J’ai contracté les abdominaux, comme si une balle venait vraiment de s’y loger.

Concentre toi sur la question…

- Non, t’en fais pas, ça va. C’était un mensonge pour la bonne cause non ?

C’était…

Je creusais un peu plus dans mon souvenir, comme si je grattais avec les ongles.

- Un peu comme un étreinte, mais pas un truc sexuelle hein, la version apaisante. Façon câlin maternel après le pire chagrin du monde.

J’avais sans doute la meilleure des maman. Alors pour moi ça coulait de source comme comparaison. Je m’exprimais pas très bien, ça me rendait nerveuse de lui raconter ça. Mais je tentais d’être précise, quand même.

- C’était chaud, aussi, sous mes doigts, quand je les ais pressé contre la blessure, chaud et doux, Comme si c’était une sorte de...Truc vivant. Qu’essaierai de me rassurer en plus de me réparer. C’est dur à expliquer…

Dur à expliquer, dur à se remémorer. Parce que je lui en voulais à ce “truc vivant”, de tout mon être.

- Après j’ai sentis cette chaleur dans tout mon corps, c’est là que c’est devenu difficile, que j’ai puisé dans mes ressources et que je me suis évanoui.

J’ai haussé les épaules un peu bêtement tout en baissant les yeux vers mes mains. J’ai tourné mes deux paumes, bien ouverte, je les ai observé longuement.

- C’est un don d'égoïste.

J’ai pas expliqué, j’aurai dû. Ca m’avait sauvé moi, ça avait laissé Sam. Impardonnable, j’étais impardonnable. Plus facile à dire qu’à faire, se mettre d'accord avec son "soi". C’était un gouffre entre ce don et moi. C’était bien beau mon petit speech précédemment, je me serai presque cru, mais la vérité c’est que j'avais un sacré chemin à parcourir, si seulement je le trouvais...

- Et toi, y a des similitudes un peu, dans le ressenti ?

Probablement pas, j'en sais rien, j'avais déjà du mal avec l'utilisation du mien, alors imaginer comment la jolie sirène se dépêtrait du sien, ça dépassait mes compétences.
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#5720 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Dim 26 Avr - 16:02





 
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HaséaJ'étais réellement frustrée et en colère, en réalité. Je bouillais de rage à l'intérieur, mais mon visage restait de marbre, assez doux même. J'étais en colère car je ne trouvais rien de bien intéressant pour le moment. Comme si je nageais à contre-courant les mains liées. Et, au loin, je voyais mon Graal s'éloigner malgré mes efforts pour l'atteindre. Ca me foutait en rogne, de me dire que je me cassais le cul à comprendre les origines de mon peuple et essayer de percer le secret de nos dons... Pour rien. Pour une fois, dans ma vie, pour une fois que je voulais penser à autre chose qu'à moi-même et aider les miens... Rien, chou blanc. D'ailleurs, autrefois, au jeu de quilles dans la région Berry, en France, on disait d’un joueur qui n’avait pas marqué un seul point qu’il avait fait "coup blanc". Or, dans le Berrichon, le mot "coup" se prononçait "choup". Oui, c'était hors-sujet avec la raison de ma colère mais j'étais comme ça. Quand j'étais fâchée, je réfléchissais à tout et à n'importe quoi. Surtout n'importe quoi, c'était volontaire. Un genre de mécanisme de défense pour m'écarter du sujet de base qui était à l'origine de ma colère et, ainsi, éviter de causer des ennuis avec mon don.

"Ouah c’est génial ! T’as dû trouver des reliques ancestrales !" Lança-t-elle, toute enthousiaste.

Heureusement, Keelin était assez énergique et innocente pour me faire oublier ma colère. Je lui souris pour seule réponse, je n'avais pas vraiment envie de lui dire que tout ce que je trouvais, c'était des écris impossible à déchiffrer et des murs instables. Ouais, en gros, faire de l'urbex c'était limite plus palpitant. Bref, inutile de nous attarder là dessus, tout simplement car je n'avais rien à lui raconter. Et puis ce n'était pas le sujet. C'était d'elle dont il était question. Elle et son don qu'elle allait devoir apprendre à manipuler. Lui faire sortir de la tête tout ces freins qui l'empêchaient d'avancer. Elle semblait surprise, lorsque j'évoquai la jeunesse éternelle. Mais ce n'était pas déconnant du tout, au contraire. J'avais déjà vu des mawus avec une telle maîtrise de leur don qu'on pouvait difficilement continuer de les définir comme des "humains". Puis elle se mit à rire en lui rappelant sa petite dance. Un rire franc, joyeux et sincère. Une vraie petite boule d'énergie, cette gamine. C'était plaisant, en réalité, d'avoir un peu de vie dans cette cabane qui semblait si... morose en temps normal. Heureusement qu'Aris était capable de faire des blagues de temps en temps, bonjour l'ambiance sinon.  


"Ce serait carrément cheaté comme pouvoir ! Mais ce serait génial, je pourrais rejoindre une des meilleurs équipe du monde, tout le temps pour progresser…" Déclara-t-elle.

Pas l'air sportive, le terme de "cheaté" faisant clairement référence à la puissance des compétences de certains personnages dans les jeux... De l'E-sport, donc. Intéressant à savoir. Elle semblait particulièrement investie dans son monde en tout cas, si sa première pensée étaient de pouvoir se perfectionner dans son jeu vidéo. Mais pourquoi pas, elle avait le droit de penser à elle en premier. Et ça me donnait une autre information : Elle n'avait pas l'air d'avoir d'autres priorités dans sa vie. Elle devait être terriblement seule. Etait-ce par choix ? Enfin, on l'était rarement par choix et le plus souvent, la solitude, c'était triste. Keelin devait trouver un moyen de s'évader du monde, grâce aux jeux vidéos. Mon regard sur elle, je semblais la sonder. Et elle le remarqua, puisqu'elle reprit aussitôt son sérieux, l'air songeuse même. La pauvre, elle semblait anxieuse, légèrement tremblante. Elle contracta doucement son ventre, se remémorant surement le moment où la balle venait de la toucher.


"Un peu comme une étreinte, Répondit-elle. mais pas un truc sexuelle hein"

Elle avait vraiment besoin de préciser ça !? Avais-je seulement l'air d'une prédatrice sexuelle qui attendait la première ouverture pour lui sauter dessus ? Un peu vexée, je me regardais... J'avais une robe qui couvrait mes formes et mes jambes, pourtant...

"La version apaisante. Façon câlin maternel après le pire chagrin du monde." Enchaîna-t-elle.

Ca paraissait clair comme explication. Du moins pour moi et ce que je comptais faire avec les informations qu'elle me donnait.


"C’était chaud, aussi, sous mes doigts, quand je les ais pressé contre la blessure, chaud et doux, Comme si c’était une sorte de...Truc vivant. Qu’essaierai de me rassurer en plus de me réparer. C’est dur à expliquer…"

En gros, c'était comme si son cerveau libérait flot continue d’ocytocine, un hormone de bien être et de plénitude. Peut-être elle arriver à mieux se concentrer ainsi, après tout... Quand on méditait, notre cerveau produisait de l’ocytocine. Enfin, j'allais surement vite en besogne. Mais c'était pas plus mal à savoir, pour essayer de recréer les conditions. Elle haussa les épaules, avant de regarder ses mains, paumes vers le ciel.

"C’est un don d'égoïste." Déclara-t-elle.

Car elle s'était soignée elle-même, et pas Sam ? Car elle ne peut QUE se soigner elle ? Keelin prenait le problème du mauvais coté. L'inexpérience, probablement.


"Et toi, y a des similitudes un peu, dans le ressenti ?"

Mais je répondis pas à sa question. Je la coupai net, pour essayer de lui faire sortir cette idée de la tête.

"Ce n'est pas égoïste. Ca l'est seulement si tu le décides. Morte, tu ne peux plus rien faire, tu ne peux plus aider personne. Aujourd'hui, tu es là grâce à ce don, tu es vivante et tu peux encore réaliser des choses pour tout ce qui t'entoure."

J'inspirai ensuite, essayant de réfléchir à ce que je pouvais ressentir avec mon don. Je ne m'étais jamais posé la question, il était là, simplement. Ca faisait déjà plus de dix ans que je vivais avec lui. Il faisait parti de moi, ancré en moi comme si c’était naturel.

"Disons que... Je sais que je suis capable de l'utiliser, donc j'arrive à faire appel à lui quand bon me semble. J'ai confiance. Je suis persuadée, moi la première, d'être capable de persuader les autres. J'ordonne et on m'obéit. Comme si c'était une chose normale."

Je me tournai ensuite vers elle, récupérai mes lingettes pour lui nettoyer ses deux petites mains afin de pouvoir les récupérer dans les miennes. Je retirai mon bandeau pour dévoiler mes yeux et repris sa main. Je savais que mes yeux étaient magnifiques, un océan bleu dans lequel on avait envie de plonger. C'était là une arme redoutable aussi. Le fait de les cacher et de les montrer... Ca agissait comme un appât. La curiosité de savoir pourquoi je les cachais permettait ensuite aux autres de regarder directement dedans. Ca facilité l'utilisation de mon don. Mon regard était doux, serein, paisible. Un eau calme et tranquille, hypnotisante même.  

"Je vais t'aider, Keelin. Je suis là pour ça, d'accord ?"

Un mince sourire, avant de laisser mes yeux plonger dans les siens. A présent, je devais bien choisir mes mots. Car chacun d'eux sera considérés, pour Keelin, comme une vérité à suivre. Un ordre.

"Tu vas me regarder dans les yeux, sans jamais me quitter du regard. Tu vas simplement écouter ma voix, te détendre."

Tout était calme. Ma voix était très douce, relaxante. Je laissai passer quelques secondes pour lui donner le temps d'assimiler mes premiers mots.

"Tu ne vas pas ressentir de peur, de doute ou de douleur. A partir de maintenant, tu as entièrement confiance en toi. Tu te sens capable de tout, mais tu feras uniquement ce que je te dis."

Il fallait le préciser. Un dépressif avec l'envie de se suicider pourrait le faire là, si je disais qu'il était capable de tout. Bien choisir mes mots, comme je l'évoquai déjà.

"Tu sens cette petite chaleur agréable en toi, tu vas faire appel à elle. Car tu en es capable, tu sais qu'elle est là, quelque part."

Je lâchai l'une de ses mains pour récupérer mon couteau. Elle avait pour ordre de ne pas quitter mes yeux. Elle ne pouvait donc pas voir ce couteau. Elle avait pour ordre de ne pas avoir peur, ni avoir mal. Donc... Doucement, j'entaillais, très légèrement, sa main. Une minuscule blessure qui saignait à peine. Je déposai mon couteau sur la table basse, mon regard toujours dans le sien.

"Et quand tu sera prêtes, tu pourras soigner cette blessure, sur ta main. Tu pourras me quitter du regard."

Pas de "si". Je parlais de manière à ce qu'elle sache qu'elle pourras le faire, de manière certaine. Oui, pour le moment, on trichait un peu. Je me servais de mon don pour la convaincre qu'elle pouvait y arriver. Mais, comme je le disais, je n'étais qu'une passerelle entre elle et ses doutes. Cet exercice pouvait fonctionner car mon don était ainsi. Elle allait conserver des souvenirs de ce moment qui pourront l'aider à se rappeler la façon de faire pour faire appel à son pouvoir. Je n'avais jamais essayé "d'éveiller" ainsi le don d'un mawu. Voilà pourquoi c'était nécessaire pour moi de savoir ce qu'elle avait ressentie la première fois.
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#5789 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Mer 29 Avr - 11:26
C’était surement ça, elle était persuadée que c’était possible, elle avait confiance en son don, du coup, Sofia avait aussi confiance en elle. Ce qui était loin d’être mon cas, c’était toujours pleine de doutes que j’agissais. Ce que je ne pouvais pas me reprocher, par contre, c’était ma ténacité. Les cicatrices que je m’étais infligée en témoignaient.

D’ailleurs, les marques, elle devait les deviner à présent que mes mains reposaient dans les siennes. Je n’ai pas eu de recul, je n’ai pas tenté de remonter mes manches pour les lui cacher, après tout on était au dessus de ça. Je n’en avais pas honte, pas ici.

On m'avait déjà fait l’éloge de mes prunelles claires, pas foutus de se décider entre bleu ou vert, mais les siennes…
Je comprenais mieux le nom que les nôtres lui avaient choisis, à présent. J’éprouvais cette même sensation quand j’étais assise loin de tout sur un rocher à regarder l'immensité de l’océan. Dommage de devoir cacher un tel regard, mais la vie était faite de concessions et je n’avais pas mon mot à dire sur la sienne.

Et puis surtout, j’étais focalisé sur ses mots. Il me semble que j’ai voulu me détourner, par principe, un truc de chieuse, ou un élan de panique, aucune idée, je n’ai rien ressenti, mon être a obéi. J’ai un peu rouler des épaules pour dénouer les tensions, reculé un tout petit peu sur le siège que je ne voulais pas abîmer.

Uniquement ce qu’elle me demandait, évidemment, je n’avais absolument pas envie de faire quoique ce soit d’autre de toute façon et j’étais hyper sûre d’être capable de répondre à ses attentes. Un peu comme quand j’allais de temps en temps taper sur des mecs qui jouaient pas en ranked. Mais ce n'était pas du tout Gaia, juste moi.

J’ai cherché, quelques instants intenses, retrouvé cette sensation, qui pulsait au creux de mon poignet, une petite vague de chaleur qui se répandait lentement dans mon corps, je pouvais presque visualiser le trajet dans mon sang, sous ma peau, dans mon ventre. Elle était discrète, fugace, parce que la tâche qui m’incombait l’était.

Toujours plongée dans l’immensité bleu rassurante, j’ai cherché la blessure du bout du pouce. Ensuite, j’ai posé mon index et mon majeur dessus, sans exercer de pression cette fois, pas besoin. En quelques secondes tout fut terminé. J’ai baissé le regard sur ma main, puis sur le couteau et enfin, quand j’ai relevé les yeux vers Sofia, elle m’avait de nouveau interdit la contemplation des siens, la barrière de tissus avait retrouvé sa place.

Je me sentais un peu bizarre, consciente qu’il venait de se passer quelque chose. mais un peu excitée aussi. J’ai recommencé à fouiller en moi, retrouvé cette petite pulsation, ce souffle chaud, un peu comme celui d’une bête endormi.

- Il est là.

Vachement clair Keelin.

- Je le sens, juste là !


J’étais un peu trop contente, un peu trop confiante parce que j’ai attrapé la main de Sofia pour la poser sur mon bras.

- Ah ouais, non, je suis cruche, tu peux pas le sentir, toi. Enfin je suppose...


J’ai lâché sa main rapidement.

- Excuses moi.

Je ne sais pas ce qui l’avait vraiment poussé à m’aider. L'Altruisme ? Le lien qui nous reliait, tous, Mawu ? Surement. Mais je me sentai un peu privilégiée, je mesurai ma chance d’être là, surtout après ma connerie précédente. Et mine de rien tout ce qu’elle m’avait dit depuis qu’on s’était rencontré, encore un peu étranger, encore un peu difficile à accepter, ça se frayait quand même un chemin dans ma tête. Belle leçon qu’elle m’avait donné, belle manière de jouer les sirènes. Je me sentai un peu comme une padawan à fixer son maitre jedi.

- C’est un beau cadeau, que tu m’as fait là. Merci, vraiment. Je me sens un peu plus…


Oui, je me sentais comment ?

….Entière.

Comme si je retrouvais une partie de moi que j’avais laissé de côté. Pas dit que je le maîtrise, mais il ne m’était plus inaccessible c’était déjà une sacrée étape. Un jour je pourrai sauver quelqu’un, il le fallait. Peut être que ça compenserait un peu sa perte, juste un peu…

- Faut que je travaille ma confiance en moi, je crois qu’elle est un peu défaillante, ça expliquerait ma défaite de l’autre fois…

Calme toi, Keelin, c’est juste une journée étrange.
Je me suis raclée la gorge et j’ai plus rien dit, optant pour la légendaire technique de se planquer derrière sa tasse.
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#5874 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Sam 2 Mai - 18:30





 
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Feat. Keelin





HaséaJ'expérimentais, en réalité. Je savais que le champ des possibilités de mon don était très vaste. J'ordonnais et on obéissait. Oui, c'était la base, mais jusqu'à quel point ? Si mon don affectait directement le cerveau, alors les possibilités étaient quasi-infinies. Toucher les souvenirs, manipuler les acquis, faire oublier des choses... Je pouvais même affecter les animaux. Alors pourquoi ne pas me servir de mon don pour forcer l'apparition de celui des autres ? Après tout, ça restait psychologique, se persuader que c'était possible de faire appel à notre don. C'était ce que j'essayais de provoquer chez Keelin. Et si ça fonctionnait... Si vraiment j'étais capable de ça, je me sentirais réellement utile, au moins pour mon peuple. Mettre de coté mon égoïsme, ma nature opportuniste, pour faire profiter les mawus de ma présence. Alors, sincèrement, j'espérai voir un résultat, même infime, à cet essai. Au fond de moi, je voulais y croire. Me persuader que c'était possible. Si je voulais transmettre un ordre, je devais, moi aussi, être capable de croire que c'était possible. Sinon mes mots n'auraient que très peu d'impact. Alors oui, j'y croyais. Sans cesse repousser les limites, savoir jusqu'où je peux aller, avec mon propre don.

La jeune femme étaient comme noyée dans mon regard. Elle buvait mes paroles, prenant chaque mot comme vérité absolue. Dès lors, je savais que mon emprise sur elle était presque totale. Raison de plus pour bien choisir chacune de mes syllabes. Ca serait dommage de provoquer un accident à cause d'une mauvaise interprétation de mes ordres. Heureusement, ce n'était pas le cas. La blondinette faisait exactement ce que je disais. Elle semblait détendue, à l'aise. Ca rendait l'exercice beaucoup plus facile. Puis j'attendis, profitant de son état de méditation pour remettre mon bandeau. Le soucis, c'était que je lui avais dit de se lancer lorsqu'elle se sentira prête... Si ça se trouvait, j'allais attendre des années, en fait... Bon, il était toujours possible de briser mon emprise avec un autre ordre. Pour le moment, je devais me montrer patiente. Des heures s'il le fallait. Ce n'était pas comme si j'avais autre chose à faire. Eve était de sortie aujourd'hui, avec les siens. Je devais respecter son besoin d'indépendance, pour notre couple. Pour construire sur une base saine. Mon attente fut de courte durée. Keelin semblait avoir trouvée quelque chose. Comme quoi, elle était douée. Simplement incapable de s'en rendre compte d'elle même.


" Il est là. Je le sens, juste là !" S'exclama-t-elle, toute contente.

Je ne disait rien, la laissant poursuivre jusqu'au bout pour ne pas la perturber. Dans son élan de joie, elle m'attrapa la main pour la poser sur son bras, comme si elle voulait me faire ressentir son propre don. Ah, ça, j'en étais pas capable. Amusée, je laissai à peine paraître un petit sourire avant de retirer ma main pour, instinctivement, la nettoyer avec une lingette.


"Ah ouais, non, je suis cruche, tu peux pas le sentir, toi. Enfin je suppose... Excuse-moi."

Je restai silencieuse, contemplant simplement avec une immense joie intérieur sa main. Main vierge de toutes blessures. Il n'y avait plus rien, comme si je ne l'avais jamais entaillé. Un don vraiment incroyable et je voyais déjà les possibilités de celui-ci lorsque Keelin pourra le maîtriser. Restaurer ses organes, sa peau. Un peu comme si elle décidait de redémarrer ses cellules pour en faire des nouvelles, toutes jeunes. Immortelle, mais humaine. C'était vraiment possible. Du moins je voulais y croire, pour elle. Une Sirène... Hein ? C'était des êtres malfaisant, à l'origine. Utilisant leur capacité pour parvenir à leur fin. Amadouer les égarés pour les dévorer. Et ça me ressemblait. Je n'avais pas vraiment de scrupule à ruiner la vie des gens avec mon don. Si je pouvais y gagner quelque chose, ça m'était égale. De l'argent, des informations, des armes. Je prenais tout. Mais mob sens de la fidélité m'interdisait de faire du mal à un mawu. Aussi perfide et mauvais fut-il. C'était ma famille. Mon peuple. J'avais un devoir envers eux, car c'était la seule famille que j'avais. J'avais Eve, aussi oui. Mais ce n'était pas pareil. Les mawus étaient pour moi ce que la meute était pour ma compagne. Une famille. Dans le fond... Ca me faisait du bien, de savoir que j'avais un tas de frères et sœurs. Des aînés sages qui pourraient être mes parents. En un sens, j'avais retrouvé chez les mawus tout ce que j'avais perdu.  

"C’est un beau cadeau, que tu m’as fait là. Merci, vraiment. Je me sens un peu plus...Entière."

Je restai de marbre, un seul petit sourire en coin vint briser la froideur de mon visage. Un cadeau... Un cadeau. Mon don, autre chose qu'une malédiction, qu'un fardeau. Un cadeau. C'était difficile à croire pour moi, je n'y arrivais pas vraiment. Mais si, au moins pour aujourd'hui, mon don était un cadeau pour quelqu'un alors c'était déjà une petite victoire pour moi.

"Faut que je travaille ma confiance en moi, je crois qu’elle est un peu défaillante, ça expliquerait ma défaite de l’autre fois…" Déclara-t-elle.

Puis, un peu perdue, elle se cacha derrière la tasse de thé. Elle avait raison, c'était à elle de travailler du sa confiance. Je ne pouvais pas intervenir davantage.


"Comme tu le dis, c'est à toi, et à toi seule, de travailler, Hébé. Je n'ai fais que te montrer ce que tu es déjà capable de faire. Et c'est la dernière fois que je le fais."

Je posai ma tasse de thé avant de placer mes mains sur mes cuisses. Si ça ne tenait qu'à moi, je pourrais recommencer cet exercice tous les jours. Mais ça ne serait pas l'aider, au contraire.

"Je n'ai servi que de passerelle entre toi et ton don. Il faut que ça vienne de toi maintenant. Tu sais que tu en es capable à présent. Trouve simplement comment, souviens-toi de ces sensations. Puise au plus profond de toi et fait de tes échecs un apprentissage. Et crois moi, tu vas encore échouer, souvent. Comme c'était le cas pour moi."

Je la regardai, songeuse. Comme c'était le cas pour moi, en effet. J'en ai bouffé, de la terre. Souvent j'avais envie d'abandonner, persuadée que j'étais un monstre. Une abomination causant destruction.

"Ne te méprend pas à mon sujet, Hébé. Bien des gens sont morts à cause de moi. A cause de mes échecs. Je ne suis pas certaine d'être un cadeau pour tout le monde."
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#6014 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Ven 8 Mai - 11:17
Depuis que j’avais arrêté de perdre mon temps, depuis que j’avais quitté le cercle de méditation et que j’avais trouvé un début de piste, là, dans la petite clairière, j’avais déjà progressé. Un début de remise en question, d’acceptation. Là, c’était l’apothéose. Sofia n'était pas la personne la plus tendre qui soit. Mais au fond, c’était peut-être juste de ça que j’avais besoin. Pour m'apitoyer sur moi même, j’avais besoin de personne.

Par contre, pour me trouver, du moins pour retrouver le contact avec mon don, j’avais eu besoin d’aide, la sienne. Parce qu'elle m'avait laissé toute la place, en fait. Maintenant que ma vis à vis m’avait donné la clé en main propre, il me restait à faire l’effort de la tourner.

- Me souvenir…

C’était là le nœud de mon problème, en ne voulant pas me souvenir de lui, en jouant les autruches, j’avais oublié le reste, j’avais renié une partie de moi. Je commençais à radoter dans ma tête, si jeune, super !  

- Même si j’échoue, cette fois je lâcherai pas pour autant. Après toute l’aide que tu m’as apporté aujourd'hui, ce serait presque comme si je t’insultai, genre en souriant, ce serait vraiment naze.

C’est vrai non ? Ce serait comme lui faire un gros fuck une fois qu’elle aurait le dos tourné.

J’espère juste que personne n’aura à en souffrir.


C’était quoi cette obsession ?

Pourquoi j’ai l’impression de devoir quelque chose au monde ?

Je me répétai et je ressassai en boucle. La pauvre, j’étais sûrement la pire buveuse de thé que Sofia ait jamais invité ici.

- Je crois que tant que j’échouerai, comme toi avant moi, je vais me concentrer sur moi-même avant de vouloir les jouer les héroïne.

J’ai reposé ma tasse, calé un peu plus mon dos.

- Je ne veux pas savoir ce que tu as pu faire, sans le vouloir, ou en toute connaissance de cause. Enfin si, on peut en parler, bien sûr, simplement ça ne changera rien.
Ce que je vois, c’est ce que tu as fait pour moi aujourd’hui. Il y a du bon en toi, c’est tout ce qui m’importe.


Le pire, c’est que c’était vrai, même si elle avait vraiment le pouvoir de faire des trucs infâme, que j’étais pas du genre à cautionner, j’avais pas envie d’en tenir vraiment compte. Ce n'était pas génial d’ailleurs, mais c’était comme ça. Mais quand même, si je savais pas, c'était plus simple...
Mais à part froncer les sourcils, j'aurai pas fait grand chose de plus.

- On est de la même famille.


J’ai souri, un peu hésitante. Je devais avoir un drôle d'air, entre reconnaissance et excitation à l'idée. Elle allait peut-être flipper et se dire que j’allais me la jouer petite sœur envahissante ou cousine trop curieuse, ou un autre truc du genre.

- Il est super bon le thé, au fait.

Décidément, j’avais retrouvé vaguement mon pouvoir, mais pour tenir une conversation, c’était la catastrophe.
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#6033 : Re: Un problème de synchronisation [PV Sofia]
Ven 8 Mai - 20:20





 
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Feat. Keelin





HaséaTout ce que j'avais fait, c'était d'accomplir mon.... "devoir de citoyenne Mawu". Aucun désir de m'attacher, ni même l'envie. Par peur, oui, je devais bien l'avouer. Mais aussi car... Je n'y voyais rien de bénéfique tout simplement. En d'autre terme, faire entrer une personne dans ma vie risquait davantage de me gêner que de m'aider. Je ne cherchais pas d'amis, c'était source de problème de toute façon. Plus on était entouré d'amis, plus on avait de risque d'être lié, un jour ou l'autre, à une histoire de merde. J'avais Cathy, ma psy
- et seule amie - et Eve, ma compagne. Pour le reste, je pouvais me payer les services de n'importe qui en dégainant ma carte bleue. Et puis de toute façon, je n'étais pas spécialement une bonne amie. Quand Cathy m'appelait pour avoir mon aide, je ne décrochais presque jamais. Surtout qu'elle était capable de passer des heures à me raconter sa journée... Non merci.


"Même si j’échoue, cette fois je lâcherai pas pour autant. Après toute l’aide que tu m’as apporté aujourd'hui, ce serait presque comme si je t’insultai, genre en souriant, ce serait vraiment naze." Lança-t-elle, confiante.

Bon, et beh c'était très bien alors. J'hochai une fois la tête, ravie de l'apprendre. L'avantage avec Keelin, c'était qu'elle voulait être aidé. Je n'avais donc aucun mal à le faire, c'était plus facile pour moi. Comme je le disais souvent, on ne pouvait pas aider quelqu'un qui ne le voulait pas. Et si elle apprenait de ses erreurs, c'était encore mieux. Je n'avais plus grand chose à lui montrer de toute façon. Simplement des conseils, si elle en avait encore besoin. Elle avait déposé sa tasse pour s'installer plus confortablement sur mon canapé. Et ça m'emmerdait, car ça voulait dire que j'allais devoir nettoyer le dossier, en plus des coussins. J'inspirai discrètement, pour ne pas laisser paraître mon agacement. C'était moi qui l'avais invitée, après tout. Et par politesse, je ne pouvais évidemment pas me permettre la moindre remarque. Au moins, la tasse était sur le sous-verre.


"Je ne veux pas savoir ce que tu as pu faire, sans le vouloir, ou en toute connaissance de cause. Enfin si, on peut en parler, bien sûr, simplement ça ne changera rien." Répondit-elle.

Qu'elle le voulait ou non, si. Ca changerait forcément quelque chose. Lui dire que j'avais volontairement "convaincu" certaines personnes pour m'éviter des factures trop salées, par exemple... Bel exemple d'altruisme. Et non, je n'avais pas spécialement envie d'en parler.


"Ce que je vois, c’est ce que tu as fait pour moi aujourd’hui. Il y a du bon en toi, c’est tout ce qui m’importe."

Je lui souris, touchée par tant d'innocence. Très bien, dans ce cas. Si elle voyait les choses ainsi, ça apportait une touche de légèreté. Devant mon mutisme, elle comprit rapidement que je n'allais pas étaler ma vie devant elle. Comme dit, j'avais ma psy' pour ça. Et je ne voyais pas ce que Keelin pourrait m'apporter de plus si j'évoquai toutes les atrocités que j'avais déjà commises.

"On est de la même famille."

Ca sortait un peu de nul part, dit comme ça. Mais ça me ne choquait pas plus que ça. J'étais d'accord avec elle. Dans ce village, elle était de ma famille. En dehors, en revanche, c'était une tout autre question. J'avais déjà croisé, en ville, des mawu que je côtoyais ici. C'était à peine si on se saluait. Mais une fois ici, c'était comme si nous nous connaissions depuis toujours. Un aspect communautaire vraiment présent. Une famille, oui.

"Il est super bon le thé, au fait."

En tout cas, niveau conversation, elle était aussi nulle que moi. Je ne pus retenir un petit rire. Oui, un brin moqueuse, j'en étais désolée mais c'était plus fort que moi. C'était trop mignon, d'un coté.

"C'est une infusion, Hébé. Pas du thé. Il n'y a pas de théine dans l'infusion, ce ne sont que des plantes naturelles."

D'ailleurs, je pris une gorgée, avant qu'il ne soit trop froid.

"Et tu as entièrement raison. Les mawus sont ma famille, à mes yeux. Et c'est important, de prendre soin de sa famille. Donc n'oublie pas que si tu as besoin de conseil, je suis là pour toi, d'accord ?"

Oui, bon. Ca contrastait un peu avec ce que pensais, mais j'avais précisé, uniquement dans le cadre communautaire. L'aider en tant que Mawu.


"Tu comptes faire quoi, à présent ? Tu as retenue quoi, de tout ça ?"

Synthétiser ses journées, c'était un bon moyen d'apprentissage également. Ca permettait d'y voir plus clair sur les choses à améliorer, sur ce qu'on avait bien ou mal fait. En soit, un petit exercice de plus pour Miss K. J'étas également curieuse de savoir ce qu'elle allait me dire, des leçons qu'elle pouvait en tirer.
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