Bullet for my hunterI will not be forgotten this is my time to shine. I've got the scars to prove it, only the strong survive. I'm not afraid of dying, everyone has their time. Life never favored weakness, welcome to the pride.Penchée en avant pour compter le nombre de poche de sang qu’il me restait dans le frigo du salon, je manquais de faire tomber celle que je venais tout juste d’attraper lorsque mon téléphone sonna. Je mis quelques secondes à répondre et je me rendis compte trop tard que j’aurais mieux fait de laisser la personne qui tentait de me joindre sur messagerie. La voix masculine qui gueulait à moitié dans l’appareil ne fut pas bien difficile à reconnaître. C’était celle d’Aedan et visiblement, il y avait un problème. Non pas qu’il était rarement furax, au contraire, mais là, ça avait l’air suffisamment important pour être presque justifié. La remarque concernant mon incapacité à décrocher plus vite qu’un humain de 112 ans peu adepte de la technologie me passa au dessus alors que j’éloignais mon portable de mon oreille. Je décidais de mettre le vampire sur haut parleur et de reposer le cellulaire non loin, tout en enfonçant mes canines dans la poche plastifiée que je tenais.
-Des connards ont pénétré la PPV et sont infiltrés jusqu’au labo pour voler des documents importants. Retrouve Erika sur place, vous vous en chargerez toutes les deux. Les laisser pas filer ou je vous bute à leur place.
Il raccrocha si vite que j’eus même pas le temps de l’insulter pour lui faire savoir que je désapprouvais totalement sa conclusion. Mourir parce que des trous du cul avaient réussi à piquer un truc, ça me plaisait pas du tout. Cependant, tout en balançant la poche vide dans la poubelle, je soupirais avant de récupérer ma veste, mon portable et mes clés. Les instructions étaient suffisamment claires et ne me laissais pas d’autres choix que de fermer le shop pour la nuit. Je mis à peine cinq minutes pour verrouiller les lieux et retrouver ma bécane qui m’attendait un peu plus loin dehors. Je l’enfourchais sans attendre et je pris aussitôt la direction du Central, puis la route de la PPV. Aedan m’avait appelé à 23h07, l’appel avait duré presque deux minutes et à 23h22, j’étais sur place. J’ôtais mon casque en l’abandonnant sur ma moto et je m’approchais des lieux en fronçant les sourcils. Je tardais pas à reconnaître la chevelure rousse d’Erika et je me dirigeais vers elle aussitôt.
-J’espère que t’as eu le droit à autant d’amabilité de sa part que moi. J’m’en voudrais d’être privilégiée.
J’esquissais un petit sourire dans la nuit. J’observais la vampire un instant, tête légèrement penchée de côté avant de m’étirer quelques secondes. Elle avait subit bien plus que moi la fureur du chef de famille et à raison. Du moins, aux yeux du meneur en question. Pour ma part, j’étais assez tranchée sur la question. Elle avait merdé, elle était punie. Elle croyait faire ce qui était juste, c’était une décision de merde. Point barre. On faisait tous des conneries et j’étais la première à agir connement lorsqu’il s’agissait des chasseurs. Et puis pour autant, on savait tous qu’elle resterait loyal à la famille. Et ça me suffisait. Même si Liz et Mia avaient été blessées. Au final, elles étaient toujours là et en un seul morceau. Alors pour moi cet épisode était terminé. Et coopérer sur une mission avec elle, c’était ok pour moi.
Je reportais mon attention sur les portes du bâtiment principal et je soupirais. Les vigiles étaient présents et semblaient patrouiller mais je plissais les yeux. C’était ça, le truc. Ils patrouillaient. Le plus normalement du monde.
-Tu crois qu’ils ignorent qu’il y a des gens à l’intérieur et que ça fait d’eux des grosses billes dans leur job ? Ou qu’ils sont parfaitement au courant et qu’ils ne font rien, auquel cas ça fait d’eux des hommes morts ?
Dans un cas comme dans l’autre, ils seraient punis eux aussi. Après tout, s’ils faisaient seulement partis des incapables, Aedan les tuerait probablement pour épargner le monde de leur nullité évidente. En revanche… s’ils étaient de mèche avec les voleurs ou qu’ils refusaient de faire le job pour lequel ils étaient payés, peu importe le prétexte, ils douilleraient. Parce que la mort serait une punition trop douce, si on en croyait les propos habituels du vampire à la tête de notre famille.
-Qu’est ce qu’on fait ? On entre et on s’occupe d’eux après ?
S’ils ignoraient ce qu’il se passait à l’intérieur, ils risquaient de paniquer et de traîner dans nos pattes ce qui reviendrait purement et simplement à nous gêner. S’ils étaient au courant, il y avait là encore deux choix possibles, celui de nous mettre des bâtons dans les roues en nous empêchant d’entrer ce qui aurait au moins le mérite de nous révéler leur culpabilité… ou nous laisser entrer sans nous proposer leur aide, en espérant peut être même qu’on y reste pour qu’on n’ait jamais l’occasion de raconter à quel point ils étaient impliqués. Je soupirais longuement.
Allongée sur un banc dans le parc je soupirai. J’avais décidé de quitter le manoir. Il fallait dire que rester enfermer, étrangement, ça ne me plaisait plus réellement. J’avais besoin d’air, et de grand air. D’ailleurs, cela me faisait penser que mon emploi ne me le permettait pas. Trop d’affaires à lire des documents sans pouvoir bouger. J’allais finir par exploser et étouffer. Non. Il allait falloir que je trouve autre chose à faire. Mais quoi… Si j’étais douée pour mettre mon nez partout et surtout là où il ne fallait pas, je n’avais pas vraiment de talent particulier. Je n’étais nullement douée de mes mains, oublions donc tous les travaux pratiques ou la musique – je n’avais d’ailleurs aucune appétence particulière pour celle-ci et ma patience plus que limitée m’empêchait tout bonnement d’apprendre à en avoir. Quant à mes études… Oh j’avais bien fait un peu de commerce dans les années 90. Mais cela remontait, aujourd’hui. Et je n’avais même pas été jusqu’au bout de mes études puisque… Je soupirai alors que ma main attrapait le pendentif à mon cou. La puériculture. Voilà peut être une chose qui pourrait me plaire… Je grimaçai en secouant la tête. Non. Il en était hors de question. Ce domaine risquait de me rendre plus maussade encore que mes heures enfermées. Pourquoi ? La jalousie. Et je n’avais aucune honte de le dire. Même si l’enfantement vampire était difficile, je savais qu’il m’était seulement impossible, ma part de féminité m’ayant été enlevée suite à la naissance de mon fils. Mon seul fils. Mort. Non. Jamais je ne supporterais être en présence d’autres enfants. Jamais je ne pourrais supporter le visage de ces mères heureuses de voir leur progéniture souriante. Non. Mieux valait que je n’aie jamais à m’occuper d’enfants, car si je ne supporterais qu’aucun mal ne leur soit fait, je ne pensais pas apprécier ou pouvoir apprécier leur présence. Oh je le pourrais. Et je savais m’en occuper, fort heureusement, mais je ne le désirais plus. Cela, ainsi, me ramenait à la case départ : que pouvais-je et que voulais-je faire ? La question n’eut pas vraiment le temps de se reposer car le son de mon téléphone détourna mon attention. Toujours allongée sur ce banc, arquant un sourcil, je l’attrapai de ma poche pour observer le correspondant. Aedan. Peut-être, dans une autre dimension, aurais-je pu être heureuse de voir son nom s’afficher. Mais dans le cas présent, je savais que ce n’était pas simplement un appel de courtoisie. De toutes les manières… Il n’était pas courtois, quand bien même je le lui aurais demandé. Preuve en fut son appel, des plus agréables. Evidemment. Et comme d’habitude, nous n’avions pas notre mot à dire, preuve en était qu’il raccrocha aussi vite qu’il avait appelé, non sans me faire remarquer que c’était notre vie même que nous allions mettre en jeu si la mission s’avérait être un échec. Soufflant profondément, je me relevai. Soit. Puisqu’il en était ainsi. M’étirant, j’attrapai mon portable pour que ce dernier puisse m’indiquer le chemin jusqu’à la PPV. Une chance. Je n’étais qu’à cinq minutes à vitesse V, la vitesse vampire. Cela, d’ailleurs, devrait être une unité de distance, à bien y penser. Enfin. Une minute plus tard, et je partis au pas de course rejoindre l’entreprise de notre tyran de chef.
Effy, comme il m’avait été indiqué, ne tarda pas à arriver sur les lieux, et c’est dans un large sourire que je vins l’accueillir.
- Désolée de te de décevoir. Il a été tout aussi agréable avec moi. Et particulièrement clair sur le fait que nous avons pas le droit à l’échec.
Soufflant, j’observai alors les lieux, bras croisés. Effy avait soulevé deux questions plutôt intéressantes, et à laquelle nous n’aurions de réponse qu’en nous bougeant le cul pour aller voir. Dans tous les cas, ils allaient morfler, et quitte à faire morfler quelqu’un…
- Je préconiserais de les attacher dans un coin. Si on foire cette mission, peut-être que leur vie remplacera la nôtre, parce qu’étrangement, j’ai pas envie de crever maintenant, si tu vois ce que je veux dire.
En douce ou en force… Je me mis à réfléchir. Pas longtemps, c’est certain. Juste ce qu’il fallait pour me décider à faire ce que je savais faire le mieux. Esquissant un léger sourire, j’avançai sans un mot vers les portes de l’immeuble. Fermées, évidemment.
- Bah au moins ils auront pensé à refermer derrière eux. Et pour ta question. Je proposerais la force. De toutes les manières on va nous voir. Alors quitte à faire les choses, autant les faire vite et pas leur laisser le temps de réagir. Sait-on jamais. S’ils avaient un peu de neurones dans leur cervelle, ils seraient capable de pas réagir immédiatement en nous voyant pour préparer un sale coup. Et je répète : j’ai aucune envie qu’Ae me bute. La question est maintenant la suivante : T’as un moyen d’ouvrir ces conneries ? Ou on est obligé de rappeler le chef pour nous faire engueuler et seulement pour lui demander un code d’accès ? Parce que j’suis malheureusement ni Spiderman à grimper l’immeuble, ni Casper pour traverser les murs.
On avait toujours la solution de péter une vitre, mais outre le risque qu’une alarme se déclenche, je peinais franchement à imaginer qu’Aedan nous féliciterait de cette initiative. Je pense même qu’il nous buterait, même en cas de réussite de la mission. Une chose supplémentaire. Je me sentais pas franchement le droit à l’échec pour cette première mission depuis ma sortie de cave. J’étais sur la selecte alors… Il allait falloir que j’assure un minimum pour regagner ma place d’avant petite boulette.
Bullet for my hunterI will not be forgotten this is my time to shine. I've got the scars to prove it, only the strong survive. I'm not afraid of dying, everyone has their time. Life never favored weakness, welcome to the pride.Cette mission serait une réussite. A vrai dire, il le fallait. Parce qu’en cas d’échec, je doutais sérieusement de pouvoir échapper à un séjour à la cave ou à un tête à tête au sous sol avec Aedan. Peut être que Liz nous soutiendrait ? Je jetais un coup d’œil à la rouquine. Mieux valait ne pas trop compter la dessus, finalement. Nous n’avions donc aucun autre choix que de revenir au manoir, documents précieux dans une main et responsables de la tentative de vol de l’autre. Je soupirais d’avance, parce que tout nous tombait dessus et agir dans l’urgence, dans la précipitation et sans la moindre préparation, ça ne réunissait pas franchement les conditions nécessaires pour mener une mission à bien. Cependant, l’idée de ma nouvelle partenaire pourrait nous sauver la mise et avec un petit sourire, j’hochais la tête avec approbation. J’échangerais volontiers la vie de ces deux abrutis contre la mienne. Surtout s’ils étaient mêlés à cette histoire.
-Excellente idée.
Il allait falloir s’en occuper en premier lieu. Ou en second visiblement.. car la rousse semblait presser de découvrir si les portes allaient s’ouvrir devant nous comme par magie. Et ce ne fut étonnamment pas le cas. Elles restèrent closent, face à nous, tandis que je plissais les yeux. Il était clair que si l’on forçait la porte d’une manière ou d’une autre, on s’exposerait aux représailles du meneur. Parce que si l’on ramenait les gars chargés de la sécurité et que la porte restait sagement défoncée en notre absence, ça risquait de pas franchement lui plaire et.. on pourrait pas le lui reprocher. C’était presque un appel au crime, de laisser le bâtiment ouvert et sans surveillance, après tout. Secouant négativement la tête, je grimaçais un coup. Je n’avais ni le code, ni dynamite, ni quoi que ce soit qui permettrait d’ouvrir, d’une manière ou d’une autre. Bien que la seconde option pouvait paraître un poil exagérée. Ceci dit, je jetais un coup d’œil autour de nous en tentant de revoir le sens des priorités.
-Attends..
Il nous fallait assurer nos arrières. Et ça signifiait revenir à sa première idée. A savoir, attacher les vigiles dans un coin afin d’avoir une sorte de monnaie d’échange contre nos vies. Si ces deux là venaient à se faire la malle sans crier gare ou s’ils venaient à être butés par les intrus pour une raison ou pour une autre, on serait définitivement dans de beaux draps.
-Je vais rappeler Aedan, il gueulera un coup mais s’il se sert de sa tête deux secondes, il comprendra bien qu’on a pas d’autres choix s’il veut garder sa porte en un seul morceau.
Tournant la tête à droite puis à gauche tout en saisissant mon portable, j’ajoutais.
-Je m’occupe du gars là bas, occupe toi de l’autre, on les ramène ici même et dès que j’ai le code on entre pour les laisser à l’intérieur.
A vrai dire, je lui laissais pas vraiment le temps de répondre, de toutes façons on n’en disposait pas suffisamment pour se permettre de traîner. Je lançais un appel sur mon portable tout en courant en direction du vigile qui faisait mine de patrouiller le plus normalement du monde. Aedan répondit à l’instant même où j’attrapais la nuque du gardien de sécurité fermement entre mes doigts, le forçant à baisser à moitié pour me suivre. Il n'avait pas eu le temps de se retourner que je lui étais tombée dessus et honnêtement je préférais parce que j'avisais rapidement le flingue à sa ceinture et s'il l'avait dégainé, j'aurais probablement pris une balle avant même de pénétrer à l'intérieur du labo'.
-On a besoin du code pour entrer.
Quelques grognements se firent entendre mais il concéda à me donner ce que j’attendais sans me faire mariner. Au moins, il avait compris que ça urgeait. Et lorsque je me repointais à la porte, je relâchais le lamentable humain qui gigotait désormais comme un ver par terre en massant sa nuque. Levant les yeux au ciel, je ne pus m’empêcher de lui en coller une et ce, suffisamment fort pour qu’il pique un somme. A vrai dire, c’était surtout parce que j’avais rien sur moi qui me permettrait de l’attacher dans la seconde. Alors le plonger dans l’inconscience, ça pouvait nous être utile. J’attendis qu’Erika ressurgisse pour entrer le code en vitesse et tout en priant pour que l’alarme ne se déclenche pas, je tirais la porte en faisant signe à la noctambule d’entrer. Je m’engouffrais à sa suite à l’intérieur du bâtiment et je soupirais.
-Qu’est-ce qu’on fait d’eux, au juste ?
Un regard en direction des deux mortels qui ne seraient probablement plus que des cadavres d’ici quelques heures et je relevais les yeux vers ma sœur.
-Pour ce qui est du reste, qu’est ce qu’on fait ? On se sépare.. ou on leur met la main dessus ensemble ?
A vrai dire, on ignorait combien ils étaient. Ils pouvaient l’avoir joué duo gagnant, comme nous actuellement ou grosse équipe auquel cas.. on était peut être en plus mauvaise posture que prévu.:copyright:️ 2981 12289 0
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