[Mini-event]

Spoiler:

Depuis de nombreux jours déjà, Irina organisait un événement qui avait beaucoup d'importance à ses yeux. Certains, beaucoup même, diraient que c'était franchement vieux jeux mais cela lui tenait à cœur pour permettre une belle vie à ses protégés, mais aussi aux autres jeunes de la ville. Elle avait passé beaucoup de temps à trouver la salle parfaite, puis à se renseigner sur les clans vivant en ville avant de leur envoyer un carton d'invitation. Elle avait aussi fait le choix de publier une invitation un peu particulière dans une revue spécialisée pour réussir à toucher plus de monde, des personnes à qui elle n'aurait pas pensé. Et elle avait eu de nombreux retours, l'obligeant à faire un tri extrêmement sélectif.

A la ferme, la préparation du bal prenait beaucoup de temps et incitait les habitants à courir dans tous les sens pour que tout soit prêt en temps et en heure. Au moins une semaine auparavant, Irina passait chaque nuit dans la salle choisie à cet effet, accompagné de Célia, de Mike et parfois de Tina pour installer les décorations et les tables. Même si une entreprise spécialisée apportait une aide bien précieuse, elle tenait à tout superviser. Après tout, l'endroit devait être absolument impeccable ! Dans une partie des grandes pièces juxtaposées, des buffets avaient été positionnés. Une table était composée de mets et de boissons à base de sang, séparant distinctement d'un côté ceux contenant du sang humain et ceux avec du sang animal. Une autre table proposait des mets et de boissons adaptés aux autres espèces, plus humains finalement. Un serveur se tiendrait dernière chacune des tables, prêt à annoncer élégamment la teneur des aliments pour éviter toute méprise. Mais les coupes contenant un liquide bien rouge devrait être plutôt significatif. Un bar existerait également avec une belle carte de cocktail, tenu en personne par Edson.

La journée du bal, Irina était restée dans sa chambre à fignoler les derniers détails. Un brin stressée mais fière, elle avait hâte d'y aller. La veille, ils avaient accueillis une des enfant de la famille Hale. Elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour Alyssa, l'amie de cette jeune femme, mais après tout, chacun doit faire ses propres expériences et...erreurs, sinon elle ne pouvait apprendre. Et puis, tout pouvait bien se passer entre elles. Irina ne pouvait que l'espérer.
Le jour J, en fin d'après-midi, Irina réclama l'assistance de Célia et de Tina pour l'aider à s'habiller. Elle avait sortit de son placard, une robe d'époque, l'une des rare qu'elle avait gardé et plus jamais remise. La robe avait passé de longues journées chez le teinturier pour restaurer son éclat.
Les trois femmes avaient décrété que le salon serait plus pratique pour sa préparation et avaient fermé la porte à clef...pour la première fois depuis des siècles. Esteban était le seul homme présent dans la pièce...uniquement parce qu'il était encore un tout jeune vampire et qu'Irina n'aurait pas la possibilité d'intervenir en cas de soucis. Ainsi, s'il était dans le salon aussi, il n'y aurait pas d'incident déplorable.

Néanmoins, dès qu'elle commença à retirer sa tenue, il se détourna, concentré sur son ordinateur et son travail. Cet homme avait du respect, ce qui était très agréable.

- N'oubliez pas de vous changer aussi, Esteban. Nous partirons ensembles.

Une fois en sous-vêtements, ses deux amies l'aidèrent à enfiler la robe, d'un très joli vert...L'entreprise fut compliquée. Irina prit une inspiration lorsque le corset se referma sur son buste, rendant sa respiration plus difficile. Elle ferma les yeux un instant, le temps de s'habituer à la situation. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait plus rien porté de ce genre là ! Célia la soutint en la tenant par le bras, le temps qu'elle reprenne pieds.

- Eh bien...J'ai toujours trouvé ces robes magnifiques mais j'avais oublié à quel point, elles étaient si cruelles à porter.

Elle baissa les yeux sur son corps et un sourire rêveur apparut sur son visage. Tout ceci lui rappelait bien des souvenirs. Tina entreprit de placer correctement chaque pli, recopiant à la perfection une vieille peinture de l'époque...qui représentait Irina dans cette tenue. Après tout, seule Irina avait connu et vécu ces fabuleuses années. Célia entreprit alors de s'attaquer à sa chevelure. Il lui fallut plusieurs tentatives, plusieurs jurons même pour parvenir à reproduire la coiffure désirée. Celle-ci avait toujours sur cacher sa cicatrice même si le chapeau permettrait de la camoufler entièrement. Célia glissait la touche finale dans sa coiffure avant de s'attaquer au maquillage, très simple puisqu'il s'agissait d'ajouter un fin trait noir, presque invisible mettant en valeur son regard.
Enfin, Tina posa avec précaution le chapeau sur sa tête, imposant, attirant le regard. Tout ce qu'elle voulait. L'ensemble avait mis environ deux heures pour réussir à reproduire à la perfection ce que renvoyait la peinture de l'époque.

Irina tenta quelques pas. Il lui fallut quelques minutes pour retrouver ses habitudes et sa démarque d'antan. Elle avait l'impression de se retrouver pleinement. Elle se tourna alors vers Esteban et s'approcha, remettant en place un pan de la tenue du jeune homme.

- Êtes-vous prêt ?

Elle glissa son bras sous celui du jeune vampire et se dirigea tranquillement vers la porte. Pour l'occasion, un calèche assez grand avait été loué. Elle se tourna vers la maisonnée où se trouvait Célia et Tina sur le pas de la porte.

- Je vous confie la ferme, n'hésitez pas à m'appeler au moindre soucis.

Les deux femmes hochèrent la tête, leur souhaitant de bien s'amuser. Irina se tourna ensuite vers les débutants de sa famille. Alyssa et Diego, tous deux superbement habillés. L'adolescente était en compagnie de son amie, Mia. Elle leur adressa un large sourire.

- Vous êtes magnifiques, tous les trois ! Êtes-vous prêt ? Ce soir est une grande soirée pour vous mais aussi pour tout ceux qui seront présent. Je compte sur vous pour faire la fierté de votre famille ! Allons-y !

Elle se tourna vers la calèche et grimpa à l'intérieur avec l'aide précieuse d'Esteban puisque sa robe imposante et étouffante l'empêchait de faire de nombreux mouvements. Diego aida ensuite les deux autres demoiselles, bien qu'un peu maladroitement. Il ne semblait pas particulièrement à l'aise dans sa tenue.
Une fois que tout le monde fut à l'intérieur, la calèche se mit en mouvement. Irina regardait le paysage avec un sourire ravi. Elle se sentait tellement heureuse en cet instant !

Au bout d'un certain temps de route, ils arrivèrent à destination. Ils étaient les premiers, évidemment. Irina laissa les jeunes descendre puis entreprit de le faire à son tour, ce qui ne fut pas vraiment facile même si elle ne s'en plaignit pas, même si son sourire ne la quittait pas. Retrouvant le bras d'Esteban, elle guida la petite troupe à l'intérieur.

- Je vous laisse visiter si vous le souhaitez, mais soyez dans la salle principale, celle avec l'estrade et l'orchestre lorsque tout les invités seront présents.

Elle libéra aussi Esteban même si elle avait été claire depuis le début : il ne devait pas s'éloigner de son regard. Elle se dirigea vers la salle contenant le buffet, vérifiant que tout était correctement installé. Elle vérifiait ainsi chaque détail du lieu, du bal à venir. Tout devait être absolument parfait ! Elle salua chaleureusement Edson au passage, même si elle n'avait pour l'instant, pas le temps de discuter avec lui.
Au fur et à mesure, les invités arrivèrent, elle les salua tous avec un sourire accueillant. Et lorsque l'heure d'arrivée fut dépassée de trente minutes, elle se dirigea vers l'estrade, se tournant vers le public.

- S'il vous plait, messieurs, dames.

Rapidement, le message parcourut l'assistance, elle allait faire un discours. Le silence se fut alors, plus ou moins selon les petits groupes mais ils écoutaient tous, ce qui était un bon début.

- Tout d'abord, permettez-moi de vous souhaitez la bienvenue en ces lieux et de vous remerciez de votre présence. Ce soir se déroulera un événement important pour toutes nos familles. Nous accueillons des membres éminents de cette ville, vous permettant ainsi de les rencontrer, de vous lier à eux. Alors, profitez pleinement de cette soirée, discutez, dansez, mais surtout, amusez-vous ! Soyez-vous même, car c'est ainsi que les meilleures relations se nouent, dans la franchise et l'honnêteté.

Elle se tut un instant, prenant le temps d'observer la foule et leurs réactions...et ainsi, de reprendre son souffle.

- Ce soir sera placé sous le regard de Louis XIV, un roi célèbre de France, ce sera donc une nuit riche en émotions et en découvertes pour beaucoup d'entre vous. Mais je vous l'assure, vous ne serez pas déçu. Néanmoins, c'est aussi une soirée de rencontres entre toutes nos époques. Beaucoup d'entre vous viennent d'époques différentes, c'est l'occasion de nous les présenter. L'occasion d'unir passé et présent. Et c'est dans ces bonnes paroles que je vous souhaite une bonne soirée !

Elle quitta alors l'estrade, rejoignant la foule. Pour le début de soirée, elle les laissait discuter, faire connaissance, se mettre à l'aise petit à petit. Il ne fallait pas commencer les danses trop tôt car sinon, personne n'oserait s'inviter et ce serait la catastrophe. Pour l'instant, il fallait que chacun prenne ses aises dans cet événement, le premier d'une longue liste, elle l'espérait.
Elle observa alors la foule, son sourire ne la quittant toujours pas. Elle repéra Esteban qui obéissait à ses directives bien qu'il menait sa petite vie. Parfait. Elle remarqua les serveurs qui passaient parmi les invités avec un plateau proposant rafraichissements et nourriture.
Son regard tomba ensuite sur la famille Hale. Bien, il était tant de faire connaissances avec d'autres vampires de la ville, même si leurs idéaux étaient totalement différents. Elle s'approcha lentement d'eux, leur laissant ainsi le temps de la voir arriver. Une fois à leur hauteur, elle leur adressa un large sourire.

- Madame Hale, quel plaisir de vous voir ici, ainsi que votre famille ! J'espère que vous appréciez la fête. Nous n'avons jamais eu la possibilité de nous parler depuis mon retour à la Nouvelle-Orléans, c'est surement la meilleure occasion ce soir, n'est-ce pas ?

Elle observa chacun des membres de sa famille qui était inscrit sur sa liste. Elle leur adressa à chacun d'eux un sourire poli et un hochement de tête pour les saluer. Malgré son apparente décontraction, elle avait tous les sens en alerte. Il y avait ici bien trop d'espèces différentes pour être pleinement détendue. Cette soirée réunissait, humains, succubes, incubes, vampires et lycans. Certains, comme la famille Hale se nourrissaient de sang humains ou succubes, et d'autres étaient transformés depuis peu. Il fallait donc veiller à tout, et qu'aucun accident ne survienne pendant le bal, alors oui, elle était un peu tendue même si elle faisait en sorte de ne pas le montrer.

Juste après que Roger eut répondu à l’invitation, tu aurais vraiment dû faire un erratum, annuler pour tous les deux … Ou simplement le laisser seul, à son sort. Mais tu n’as pas su dire non, ou stop ; alors tu as suivi. Ton meilleur ami te connaît par cœur et comptait bien là-dessus. Le plus étrange ? C’est qu’en quelques jours, malgré tes crises de panique à la simple idée de subir le jugement d’autrui, tu as fini par te prendre au jeu. Quitte à être ridicule ou devenir la risée de l’assemblée, en crever de honte ; tu auras au moins pris du plaisir à en arriver jusque-là !

Le barman fit appel à toutes tes connaissances en termes de bon goût de l’époque - ou ce qu’il t’en reste – et contacta un tailleur en quatrième vitesse pour te confectionner un costume adéquat. Pour l’habit de ton démon de complice, ce fut un peu plus compliqué, requérant beaucoup plus de mains et un budget conséquent. Tu te surpris même à penser que, si un jour il se mariait, il aurait intérêt à ressortir cette perle du placard !

†
Te retenant plus difficilement à chaque seconde de pouffer dans ta barbe, le taxi vous dépose devant le lieu de rendez-vous. Même le chauffeur n’a pu s’empêcher de vous demander s’il s’agissait d’une soirée costumée ; vous faisant tous les deux éclater de rires et sanglots dans votre bêtise. De véritables gamins ! Tu sors le premier et, réalisant que tout ceci est bien réel, sens ta tension monter d’un cran. Mais une main se présente à portée, te rappelant ton rôle de gentilhomme et te forçant à aller de l’avant. Aussi brave et irresponsable qu’un vampire de cent-quatre-vingt piges puisse l’être, tu accueilles sa main et l’aides à s’extraire du véhicule. Les quelques dizaines de mètre jusqu’à l’entrée sont interminables et tu envisages toujours, dans un coin de ta tête, de prendre tes jambes à ton cou. Dommage, car le bras de ton ami est tellement serré autour du tien que tu n’as vraiment plus le choix.

Le couple improbable que vous êtes se présente et la jeune femme qui vous accueille bloque un moment sur Roger. Tu présentes le carton d’invitation et demandes à déposer quelques affaires au vestiaire. Vous arrivez enfin dans la grande salle et ton cœur se serre une ultime fois. Tu les vois, les regards qui passent sur toi et te fusillent un instant ; tu peux presque toucher le dédain et tout le mépris qu’ils peuvent avoir, malgré ces sourires d’apparat. Pourtant, tu remarques vite deux choses : Roger, dans sa sublime robe blanche, la base légèrement nacrée et agrémentée de liserés verts, fait fureur auprès de ces dames. Le vampire a décidé de prendre le thème à contrepied et bien que sa barbe et sa crinière soient propres et parfaitement peignées, l’imposante robe qu’il porte ne fait que confirmer qu’en cet instant, il s’identifie en tant que Nymphe dans la fleur de l’âge et l’assume complètement ; comme il l’avait promis ! Le voir s’accomplir dans sa malice et s’amuser comme jamais te soulage énormément, te permettant aussi de redescendre en pression. En second, c’est toi qui te mets à avoir un regard critique sur ton environnement et, amateur de modes dépassées oblige, tu remarques tous les petits détails qui pour toi ne collent pas.

Tandis que tu promènes ta dulcinée, qu’elle attire les regards et lance des discussions à tout va, tu lui murmures, les dents serrées “On a bien fait de se donner du mal … Vu le nombre d’anachronismes …" - “On s’en fiche. On ne l’a pas fait pour ça ! D’ailleurs, n’oublie pas pourquoi tu es là ; tu as de la promotion à faire je te rappelle !” Ton comparse a raison. Cet événement a le potentiel de réunir beaucoup de monde – tu ne peux t’empêcher de sourire en repensant à l’Élite, de l’invitation - et faire progresser le business de l’Association. Votre petite discussion se trouve interrompue par l’hôtesse de la soirée, qui prend parole et lance son discours. “Je te l’accorde, La Pompadour avec un chapeau du vingtième, c’est un peu loin du Victorien quand même …" tu souris à entendre ce commentaire, te confortant dans ton jugement “... On verra surtout ce que ça donne, quand on va danser !” - “Comment ça, on ?!”

Ellis Harper Grayson, abruti jusqu’au bout. Tu as vraiment cru que tu allais t’en sortir si facilement ?
Des raisons de crever de honte, tu vas en trouver toute la soirée !

Apparence & Recap:

Le Bal des Débutants ft. Pleins de Gens

Tu ne savais pas bien ce qui t’excitait le plus. Participer au bal, te préparer avec Alyssa, rencontrer de nouvelles personnes ou retrouver les membres de ta famille. Tu te demandais ce que chacun allait porter, tu voyais assez mal Donovan en tenu d'époque.. Erika aussi serait de la partie. C'était toujours un peu tendu pour toi de la voir, mais il fallait laisser le temps au temps comme on dit. Et puis, Lizzie aussi était là. Dans un sourire, tu pensais qu'elle serait sans aucun doute la plus belle de la soirée !

La partie préparation avec la roussette fut amusante, bien qu'un peu stressant. Tu voulais être parfaite, enfin même plus. Tu devais faire honneur à ta famille à cette soirée. Alors pour toi, ça passait autant par ton comportement que par ta façon de t'habiller. Ta robe avait gentiment été prêtée par ta mère, tu n'avais du faire quelques retouches pour qu'elle t'aille parfaitement bien. Pour ta coiffure, tu avais du t’entraîner un peu et au final tu étais contente du résultat. Élégante sans faire "trop". Pour ton maquillage, tu avais opté pour quelque chose de très léger. Un rose pâle sur les paupières, un peu de mascara et sur tes lèvres, un rose légèrement brillant.

Lorsque l'heure fut venue, tu te rendais au fameux endroit réservé par la matriarche des végétariens, en compagnie de sa "famille", mais surtout de Lyssa et Diego. Irina, la cheffe donc, venaient à votre rencontre, vous complimentant sur vos tenues respectives. Tu lui fis un signe de tête, polie, tu la remercias dans un sourire, lui retournant son compliment plus par politesse que parce que tu le pensais vraiment. Tu n'entrais pas à l'intérieur comme les autres, laissant ton amie comme convenue.

▬ On se retrouve un peu plus tard, promis.

Tu embrassais sa joue, lui faisant un petit signe de la main alors qu'elle s'éloignait pour rejoindre les siens. Tu devais attendre, l'arrivée de ta famille. Et patiente comme tu étais, celle risquait d'être particulièrement long.

Code de Pride Epicode

Si elle avait vu l'invitation à ce bal paraître ? Comment ne pas s'en souvenir ! Elle avait été choqué par la communication présente dans le carton. L'idée n'était pas des plus désagréable, au contraire. Un bal de jeunes premiers était souvent distrayant. Surtout que cela lui avait permis de faire le lien entre ce bal et celui dont parlait Alyssa dans sa lettre. Mais ce qui l'avait troublé était la présentation dudit bal. Un bal qui rassemblerait "l'élite" ? Même si dans les faits, c'était effectivement le cas, qui employait ouvertement ce terme, dans une revue accessible au public ?! Une faute de communication assez grave, surtout lorsqu'on s'adressait à un public d'élite justement. Les hautes sphères évoluaient dans des milieux extrêmement codifiés et relativement complexes. Mais qui faisaient également leur fierté. L'entrée y était sélective, et leurs ressortissants se devaient de faire honneur à leur rang. Et malheur à ceux qui ne se montraient pas à la hauteur de leur prétention.... Autant dire que si l'organisatrice de l'événement voulait vraiment frayer parmi les plus hauts placés et se faire un nom.... Elle ne commençait pas sous les meilleurs augures ! De même que le thème choisi la laissait un peu perplexe....

On demandait de respecter le style victorien, non seulement cela ne lui posait aucun problème mais en plus elle affectionnait l'époque.... Qui était la sienne d'ailleurs. En revanche.... Elle ne comprenait absolument pas pourquoi on avait fait mention de Louis XIV. Qu'est-ce qu'un monarque français qui datait du siècle précédant l'ère victorienne venait faire là ? Et qu'est-ce qu'on entendait par "sous son œil" ? La vampiresse finit par conclure qu'il y aurait sûrement des tableaux du souverain dans les décorations, même si elle ne comprenait pas vraiment la finalité de tout ceci. Ce fut donc un flou presque gaussien qui entourait cet événement. Elle avait hésité à y participer. Non pas qu'elle avait été refroidi par les questions soulevées par l'invitation. Surtout que Alyssa y serait, et qu'elle avait envie de voir la jeune vampire danser. Mais plutôt pour un souci de sécurité. Y aller.... ne représentait-il pas un risque d'être associée aux vampires présents, ou même comme une sympathisante ? La noble rousse était soucieuse de son anonymat.... Mais c'était sans compter sur Victor qui vint lui proposer de l'accompagner à cette réception. Outre qu'il était particulièrement dur de dire non à ce cher docteur, il résolvait également son problème. Si elle venait en tant que cavalière, cela ne démontrait pas un choix délibéré de sa part.

Tout se goupillait donc à merveille à un petit détails près....

~Miséricorde, quelle robe choisir ?~

Le sempiternel dilemme que toutes les femmes de la soirée allaient rencontrer ! L'époque Victorienne avait l'avantage d'être particulièrement vaste et d'avoir vu naitre beaucoup de styles différents. Mais elle avait ses préférences.... Elle ne pouvait décemment pas porter la même robe lors du premier bal où Victor l'avait accompagné ! C'était hors de question ! Mais fort heureusement, il lui restait en réserve une de ses robes florales préférées. Voilà qui était réglé pour la robe, à présent, il fallait déterminer la coupe de cheveux. L'éternelle demoiselle opta pour un classique de l'époque, qu'elle piqua de petites perles nacrées pour rehausser. Pour le choix de la parure, elle n'avait eu aucun mal à reconstituer un ensemble des années 1850. Tout en or, améthyste et diamant, de quoi s'accorder autant avec sa tenue que la couleur de sa crinière domptée. Pour ce qui concernait le maquillage.... Hé bien l'époque victorienne ne voyait pas cela d'un très bon œil, aussi se contenta t-elle d'une nude qui était aussi discret que tout indiqué. De toute manière l'avantage d'être vampire était qu'elle n'avait pas à ce soucier de son teint, naturellement uniforme.

Après des heures de choix et de préparation, l'Impératrice déchue était enfin fin prête ! Victor vint la chercher en avance, afin qu'ils puissent arriver à l'heure au bal. Elle le détailla des pieds à la tête, un doux sourire aux lèvres.

Toujours aussi élégant et soigné mon cher. Ce sera un véritable plaisir d'être votre cavalière. J'espère que vous êtes en forme, je compte bien vous épuiser sur la piste ! Avez-vous prévu votre déambulateur pour pallier aux faux pas ?

Ce n'était pas encore commencé que les bravades étaient déjà à l'action ! Pour leur plus grand plaisir à tous les deux.... Ils n'étaient pas les premiers arrivés cela dit, et ce n'était pas pour déplaire à la jolie rousse. Elle n'aimait pas cela, sauf pour les rendez-vous professionnels. Elle pénétra donc les lieux aux bras de Victor, avant que doucement son sourire ne s'estompe légèrement. Ses yeux scrutaient la décoration ambiante. Elle était soignée certes, et même riche ! D'inspiration Versailles et....

~Une seconde.... Versailles ? Comment cela, Versailles ? La thématique à respecter n'était pas le style victorien ?! Que diable fait une architecture du siècle précédent à cette soirée ?!~

Un doute affreux vint saisir la vampiresse qui vint souffler à son loup.

Mon ami, un doute affreux m'étreint, je crains que nous ne nous soyons fourvoyés sur l'époque de cette soirée ! Je doute que ce cher Roi Soleil n'ai jamais connu l'époque victorienne !

Mais soudain la lumière se fit. "Sous le regard de Louis XIV" disait l'invitation. Katyusha se figea un instant observant autour d'elle. Elle remarqua un jeune homme qui semblait lui aussi tout droit sorti de la cour de Versailles, même s'il semblait plutôt seul dans ce style là. Les autres convives présents étaient pour la majorité bel et bien en tenues victoriennes. Et bon nombre semblaient tout aussi perplexe que la vampiresse l'était.... Mais que la bienséance lui interdisait de montrer. Sourire poli gravé aux lèvres, elle souffla de nouveau et discrètement à son compagnon.

Victor.... si vous comprenez quelque chose à ce qu'il se passe ici, soyez indulgent et dissipez mes ténèbres....

Qu'à cela ne tienne ! Si les incohérences étaient légions, la dignité se devait de lui faire face ! La noble rousse prit silencieusement une profonde inspiration et avança avec son cavalier préféré. Le temps que la maîtresse des lieux accueillent ses invités et fasse son discours d'introduction, elle voulait trouver Alyssa. Secrètement, elle était particulièrement impatiente de la découvrir dans sa robe, et de la voir danser ! Quelle couleur ? Quel style ? Comment allait-elle se débrouiller sur la piste ? Elle ne lui avait pas dit qu'elle venait, elle voulait lui faire la surprise. Elle espérait que cela lui ferait un peu plaisir. Cela dit, il y avait foule et trouver sa petite roussette du regard s'avéra plus difficile que prévue ! Victor en revanche n'avait pas manqué de trouver Elizabeth, et tout naturellement, de les guides vers elle. Sourire léger aux lèvres, Katyusha la salua.

Bonsoir Madame Hale. Toujours très en beauté. Vous avez amené vos jeunes protégés ?

Peut-être qu'avec un peu de chance, elle pourrait reconnaître quelques têtes. L'idée de voir des assoiffés en tenue d'époque allait promettre !

Je ne vois pas votre époux, il ne vous a pas accompagné ?

En elle-même, elle avait plutôt l'impression que Aedan préfèrerait s'arracher les crocs que de participer à ce genre de bal. Cela aurait été d'autant plus drôle de l'y voir ! Mais alors que la discussion avait été entamée, leur hôtesse se présenta à la foule pour faire le discours d'accueil et d'introduction. Katyusha se tourna vers ladite Irina..... Avant de se retourner prestement et de littéralement se cacher à la fois derrière Elizabeth et Victor, mais aussi derrière son éventail, un fou rire venant de la submerger sans prévenir. Heureusement, elle parvint rapidement à le faire taire pour reprendre place aux côté de Victor et de sa fille, et de faire face. D'ordinaire sa retenue et son contrôle étaient inébranlables, mais là.... Elle avait été prise de court ! Elle ne s'attendait pas à voir une telle apparition ! Si invraisemblable, si inattendue ! L'incarnation loufoque d'une aberration stylistique, à mi-chemin entre un patchwork grotesque d'époques et un Frankenstein de toilettes et de maquillage ! Tout en écoutant la vedette de la soirée, elle détailla sa tenue pour essayer de comprendre l'intention. Elle avait donc une robe style Madame de Pompadour et le maquillage d'époque, un chapeau digne des créations des années de 1910, et.... Une coiffure victorienne ! Finalement, elle avait trouvé où était partie se cacher cet coquin de style victorien !

~Mais.... Qu'est-ce qu'elle a essayé de faire ?~

Le discours courtois et invitant aux réjouissances faits, Katyusha souffla de manière à ce que seuls Victor et Elizabeth puissent l'entendre.

De grâce, dites-moi que je me suis laisser flouer par un quiproquo, ou que c'est là une farce de notre hôtesse.... Sans quoi je vous confesse que je ne perçois plus aucune logique ou cohérence à ce torrent d'anachronismes....

~Peut-être que cette femme est une jeune vampiresse contrairement à ce que pense Alyssa ? Après tout, ce sont des erreurs communes des jeunes générations ! Ils mélangent souvent les époques ! A vrai dire, ils ne les ont pas vécu, donc c'est excusable mais.... Dans une soirée qui se proclame sélective et qui affirme son caractère élitiste.... Je crains que cette pauvre femme ne se soit couvert de ridicule et de discrédit.... Cela va nuire à la crédibilité de ses protégés.... Seigneur Dieu ! Alyssa !~

La crainte vint soudainement envahir l'Impératrice déchue. Si la dirigeante des végétariens s'était à ce point trompée, il y avait fort à parier qu'elle avait également induite sa petite roussette en erreur ! Et elle allait en payer le prix !!! Elle devait la retrouver et vite ! .... Mais que pouvait-elle faire de toute manière ? Elle n'avait pas de robe sur elle pour la dépanner ! La vampiresse en vint à se tenir les sinus.

~Miséricorde, pauvre Alyssa ! Allons ! Gardons espoir, peut-être qu'elle aura une robe correcte !~

Mais alors qu'elle voulait partir à sa recherche, voilà que la coqueluche de la soirée vint vers eux, et notamment se présenter à Elizabeth. Bien évidemment il aurait été parfaitement grossier de s'en aller sans la saluer ou même échanger quelques menues banalités. Sourire courtois de rigueur, elle laissa la Reine de ce soir saluer la cheffe des assoiffées. Bienséance obligeant, Lizzie les présenta à la cheffe des végétariens. Katysha lui adressa un signe de tête.

Madame, enchantée. Vous nous offrez là une soirée des plus originales et....

La vampiresse s'interrompit avant de se pincer les lèvres. Son regard venant de tomber distraitement sur Roger et Harper, qu'elle reconnut ! Elle parvint à réprimer un second fou rire, avant de se reprendre.

.... Et visiblement pleine de surprises ! Je crois que certains invités ont peut-être pris un peu trop au sérieux la thématique victorienne !

Elle reporta alors son regard sur la vampiresse végétarienne.

Je crois que nous allons passer une soirée riche en émotions !

Elle se tourna vers Victor.

Que pensez-vous d'aller féliciter cette charmante demoiselle pour son choix de robe particulièrement réussi ? J'en profiterai pour vous présenter son cavalier. Il a l'air un peu tendu, je pense qu'une présence masculine supplémentaire ne sera pas de trop pour lui donner un peu de courage....

Non, décidément elle n'aurait jamais imaginé s'amuser autant à cette soirée ! Et ce n'était que le début ! D'ailleurs, peut-être qu'en allant vers le duo phare du soir, elle arriverait à apercevoir Alyssa.

Le bal

des débutants

Feat. Les gros bourges

"Miss Ashley, dois-je appeler le pilote pour vous conduire au bal ?" Demanda Aris.

"J'en sais rien, j'hésite."

Histoire d'avoir la classe, j'aurais pu louer une calèche, avec des chevaux, un cocher, tout ça. Mais j'avais pas envie, de une, de voir mon jardin se faire piétiner par les animaux et encore moins de voir des bouses. Et de deux, faire tout le trajet dans une calèche... non merci, j'allais m'éclater le cul et le dos. Donc j'hésitai. Dimitri avait enfin livré mon hélicoptère, il était flambant neuf et attendais sagement dans l'hélisurface du jardin, que j'avais spécialement aménagé pour pouvoir l’accueillir. Mais non, il n'y avait même pas de quoi atterrir là bas... Ils auraient pu faire un effort quand même, je voulais l'essayer moi ! Il restait donc ma Mustang Shelby ou ma Ferrari SF90... Mon choix se porta sur cette dernière. Parfait, le soucis de locomotion réglé, il ne me restait plus qu'à m'habiller. J'avais commandé une robe, sur-mesure évidemment, assez simple, chez un couturier. Je ne voulais pas un truc ridicule qui allait me donner des airs de clowns. Un corset, une robe noire et blanche ample, avec quelques motifs floraux discret et un chapeau. Bon, là aussi, discret hein. Je ne voulais pas avoir l'air ridicule avec un chapeau immense qui n'allait même plus me permettre de passer les portes. Un maquillage très, très léger. J'avais une peau blanche à l'aspect de porcelaine de manière naturelle -merci maman nippon - et un grain de beauté au niveau du menton. Comme quoi ça tombait assez bien là. Pas de coiffure sophistiqué non plus. J'aimais mes cheveux comme ils étaient, mi-longs qui encadraient bien mon visage, inutile d'en rajouter. Mon bandeau était assorti au reste de ma tenu. Noir, très léger et chic, en dentelle. Pas trop de bijoux non plus, sauf l'alliance de Roy, le collier du loup sculpté par Eve et, seule petite folie, une parure en or et en rubis rouges et topazes roses. Ca apportait un peu de couleur, au moins. On allait me confondre avec une vampire dépressive, à tous les coups. Donc un peu de couleur, c'était pas plus mal.

Je me regardai une dernière fois dans la glace. C'était pas mal, je n'avais pas l'air trop ridicule. Bien sûr, Eve avait pris soin de se sauver, pour ne pas avoir besoin de m'accompagner. Je la connaissais assez, à présent, pour savoir que ce genre de soirée n'était pas du tout faite pour elle. Elle aurait été capable de venir en short court, débardeur et, pour la forme et l'effort, aurait mis un chapeau sur la tête - et encore - ... Ouais non, autant éviter de lui demander. Je ne voulais pas la forcer, je comprenais parfaitement qu'elle ne voulait pas venir. Déjà moi, bon... C'était limite. Mais encore une fois, c'était grâce à Cathy, ma psy'. "Oh Soso, tu as vu dans le magazine ? Un bal ! Tu devrais y aller, pour faire des rencontres et te sortir le gros manche coincé dans ton cul depuis la mort de Roy". Ahah, sympa. J'avais ma compagne, pourquoi m'emmerder à faire des rencontres qui allaient tôt ou tard me causer du soucis ? Elle avait tellement insisté que j'avais fini par céder. Et puis, c'était une bonne occasion pour moi de pouvoir faire autre chose. Comme l'avait dit Sam'... : "Faut t'lancer si c'est c'que t'as envie de faire, surtout que c'est pas quelque chose de compliqué ou d'irréalisable." Alors je me lançai, pour suivre son conseil. Irina avait accepté de me laisser jouer du violon. Bon, pour garder la classe et de la prestance, je ne lui avais pas montré à quel point c'était un cadeau qu'elle me faisait, à quel point j'étais contente de pouvoir mettre un petit pied dans ce petit rêve que j'avais. Musicienne pour ce genre de soirée mondaine. Alors, évidemment, mon violon était la première chose que j'avais préparé, bien avant tout le reste. Il était impeccable, parfaitement ajusté et fut vérifié de font en comble par un luthier. Pour marquer le coup, j'avais pris mon Bernd Hiller & Sohn Violin Guarneri del Gesu 4/4.

"Aris, je te confis la Villa. Pas de bêtises."

"Je serais sage comme une image .JPG."Répondit L'I.A.

...Morte de rire. Bon, je sortis de la villa, mon flingue accroché à ma cuisse, comme toujours. Le reste de mes armes allaient devoir rester ici. Et sortir sans mon katana me faisait tout drôle d'ailleurs... Je dis donc demi-tour pour aller le récupérer et le mettre dans le coffre de la Ferrari. Plus à l'aise, je pris la route vers la salle. J'envoyai un dernier petit message à ma compagne pour lui dire de bien s'amuser, elle aussi. Une fois sur place, je garai la voiture et sortis pour me rendre aux portes. On demanda mon nom, comme les invitées furent, visiblement, trié sur le volet, puis on me laissa entrer. Excitée comme une pucelle le soir d'un bal de fin d'année au lycée, je m'avançai vers l'orchestre qui se mettait déjà en place. Je déposai mon violon à ma place avant de rejoindre le reste des invités. Bordel, cette salle était terriblement... lumineuse. C'était réellement une vampire qui avait organisée tout ça ? Heureusement que j'avais mon bandeau, j'aurais déjà eu plusieurs décollements de la rétine là. Il y avait à manger partout, des serveurs qui proposaient des rafraîchissements. Et... Et C'était surprenant car même moi je considérais l'endroit comme assez propre. Inutile de sortir mes lingettes pour l'instant, tout était impeccable. Les serveurs avaient même des gants ! Des ustensiles en inox, des procédures d'hygiènes... Je surveillai un peu, je regardai... Mh... Parfait ! Le serveur que je venais d'observai était irréprochable. Ah, je me sentais bien mieux pour le coup.

"Tout d'abord, permettez-moi de vous souhaitez la bienvenue en ces lieux et de vous remerciez de votre présence. Ce soir se déroulera un événement important pour toutes nos familles." Fit une voix.

Oh, un discours. Je me tournai vers Irina pour l'écouter. Faire des rencontres, des gens riches, blablabla. Dans les faits, proposer ce genre de soirée n'était pas une mauvaise idée. Forcer des rencontres et, pourquoi pas, essayer de casser les préjugés que l'on pouvait avoir... Pour le moment, je ne vis aucun Mawu ou, du moins, je n'en reconnus aucun.

"Ce soir sera placé sous le regard de Louis XIV, un roi célèbre de France, ce sera donc une nuit riche en émotions et en découvertes pour beaucoup d'entre vous. Mais je vous l'assure, vous ne serez pas déçu. Néanmoins, c'est aussi une soirée de rencontres entre toutes nos époques. Beaucoup d'entre vous viennent d'époques différentes, c'est l'occasion de nous les présenter. L'occasion d'unir passé et présent. Et c'est dans ces bonnes paroles que je vous souhaite une bonne soirée !"

Si ça se trouvait, elle était assez vieille pour avoir vécue à cette époque. Ca pourrait d'ailleurs expliquer pourquoi tout semblait aussi... Authentique et immersif. J'applaudis doucement lorsqu'elle quitta l'estrade pour se mêler à la foule. De mon coté, j'espérai pouvoir croiser des lycans de la même meute qu'Eve'. Ca pourrait être amusant d'en apprendre davantage sur eux. Mais en attendant, j'avais la dalle. Je me dirigeai vers le buffet, écoutai le serveur me sortir la biographie complète du toaste que je voulais prendre. Mais, polie, je patientai avant de me faire servir. Je m'inclinai doucement en avant puis dégustai le mets. Une petite coupe de vin pour accompagner, je me tournai vers les convives pour observer les différents groupes qui se formaient déjà.

Codage by Littleelda from Never Utopia

La confection de sa robe avait pris des semaines et des semaines entières, pas moins de 5 mois de travail. Fallait-il privilégier la crinoline ou la tournure ? Quelles matières ? Quels drapés ? La taille et la superficie de la traîne. Les couleurs, les motifs, le tombé du tissus. Il ne fallait pas trop de poids, de peur de ne plus être en mesure de danser. Il fallait nécessairement de la dentelle, des broderies fines, tout ces détails de couture qui ne pouvaient être fait autrement qu'à la main ! Le corset, le ravissement brutal et misogyne de cet accessoire incontournable et parfaisant la perfection d'une taille marquée et habillée des plus élégants détails. Puis après la robe, il fallut commander la parure, bijoux splendides, fait de jades, d'émeraudes, de tourmalines et d'argent. Faire fabriquer cette parure incroyable, qui apporterait un éclat sans pareil à la tenue final, que Velours épouserait avec le plus grand des délices.

Dans sa chambre, la succube s'activait, aidée de ses dames de compagnies.

-Madeleine, apportez moi la parure et déposez là sur ma coiffeuse je vous prie.

L'humaine s’exécuta, pendant que Velours se levait pour enfiler sa robe, et surtout, nouer le corset qui comprimerait sans pitié la totalité de ses organes internes, jusqu'à la fin de ce bal qui s'annonçait fort intéressant.

-Serrez Hortense ! Serrez bien !

Et la lycan, belle femme bien en chair et à l'épaisse chevelure rousse, obéit, afin de glisser dans cet écrin meurtrier, une succube se dévoilant encore d'avantage en formes généreuses et en prestance très aristocratique, mais qui manquait déjà d'un air trop absent. Se jaugeant dans le reflet de son miroir psyché ,la brune bacchanale se trouve fort à son avantage et odieusement élégante. Il n'y avait pas d'erreur, la tournure lui allait à la perfection.

-Très bien mesdemoiselles ! Nous avons encore du travail ! Apportez moi mon coffret de poudre de riz, ma cold cream et mes bottillons. Zoey, quelle heure est-il je vous prie ?

-19h45 Madame. Madame désir-elle que je fasse atteler la diligence ?

Un geste souple de la main, conclu à un refus de la part de Velours. Dame V se concentra ensuite, avec l'aide adroite d'une de ses dames, à se coiffer. Un chignon relevé ,laissant chuter en cascade quelques mèches de plus bel effet, qu'elle accompagna pour finir avec de broches fleuris sertie de petites tourmalines scintillantes.

Le maquillage de l'élégante fut d'une simplicité attendue. A l'époque de Victoria, la beauté était au naturel diaphane. Une peau de porcelaine, des lèvres cerises acidulées, et des yeux à peine teinté d'une ombre d'eau de rose. Voilà qui changeait bien Velours, mais tout cela la replongea dans l'allégresse d'une époque faites d'arts, de culture prolifique et d'un parfum capiteux de fleur. Enfilant enfin ses bottillons ,Velours hésita à l'idée d'ajouter des gants et un voile à sa tenue. Mais après réflexion, elle se ravisa. Ce qu'elle admirait, comme ses dames de compagnie autour d'elle, dans le miroir, la laissait extatique du plaisir du travail bien fait, et de l'élite d'une éducation, de manières et d'un maintiens parfaitement préservé.

-Madeleine, la parure je vous prie. Demanda-elle en écartant ses cheveux. -Zoey ? Désormais vous pouvez demandez à faire préparer la diligence. Et demandez à Aurore de prévenir la secrétaire de Mr. Hoover, que je passerait le prendre sous peu.

Les employées se mirent à la tâche, tandis que leur patronne goûtait sans retenue son reflet dans le miroir, enfilant finalement 1 grosse bague et 2 petites pour parachever.

Tenue complète de Velours:

Balayant de ses doigts inquisiteurs l'assortiments de flacons de parfum sur l'étagère de sa coiffeuse, Velours opta finalement pour 4 pulvérisations d'une eau de lilas et menthe poivrée.

-Merci beaucoup de votre aide Mesdemoiselles. Profitez de vôtre soirée. Bonne nuit. Et à bientôt.

Prenant congé, toutes la brigade de dames de compagnie suivit Velours, avant de finalement se séparer comme une volée de moineaux estivales. La succube descendit jusque dans le hall de son hôtel particulier, et attendis que son cocher vienne. Elle en profita pour saluer le réceptionniste, et observer un instant tout ce qu'elle avait accomplis jusque là. Un beau travail que cet offre de logement, d'instruction, de protection et de travail de multiples natures qu'elle avait ainsi permis pour tous ses employés, et ,par conséquence pour elle-même et ses ambitions futurs.

-Madame, veuillez me pardonnez cette attente. Nous pouvons nous mettre en route dé à présent. interpella ,dans une révérence, un très séduisant jeune lycan. Alcide étant encore en convalescence.

-Oh, non, ne vous en faites pas pour si peu Valentin. Allons y, Mr. Hoover devrait nous attendre. Dit-elle d'une voix douce, prenant l'avant bras présenté par Valentin, et s'installant bientôt à l’intérieur de la diligence, confortable et d'un style sobre mais très étudié, tirée par 4 très beaux chevaux.

Plusieurs longues minutes plus tard, la diligence s’arrêta devant la résidence de Clyde. Valentin descendit de son post de cocher, et parti prévenir de leur présence, le concierge du PDG Incube. Velours avait beau aimer énormément les voyages en diligence, il fallait tout de même avouer que les voitures étaient réellement une invention prodigieuse en terme de confort, encore plus quand on porte un corset .....

Le bal des débutants

Ft. le gratin de la ville

L’avantage, pour l’homme que j’étais, était que je n’avais jamais vraiment fais attention à ma façon de m’habiller mais que j’avais été toujours prévoyant. Ainsi avais-je gardé quelques tenues des anciennes époques. « Savait-on jamais ». Et le savait-on jamais allait servir aujourd’hui. Un bal de débutants. Voilà des années que je n’avais pas participé à ce genre de festivité. J’avais d’ailleurs proposé à ma meute de nous y rendre ensemble. Idée rapidement balayée par un refus net de tous les loups et louveteaux qui composaient les Mahiingan. Quand bien même ! J’avais, de toutes les manières, pris la décision de convier Katyusha au bal, qu’ils viennent, ou non. Après tout, au vu de l’invitation, il me semblait tout à fait logique qu’elle puisse en être. D’autant qu’Edson, jeune loup fraîchement transformé, devait travailler à ce bal… Cela me permettrait ainsi de garder un œil sur lui. Juste au cas où.
Il n’avait pas fallu longtemps pour me préparer. Ma tenue déjà sur le dos, seul me manquait le dernier élément de ce costume. Et je ne pouvais pas mieux parler. Les cheveux attachés, je me retrouvais face à mon visa toujours aussi hideux et qu’aucun maquillage n’aurait pu camoufler. C’est pourquoi je m’étais décidé à ressortir une vieillerie. Un demi-masque, que j’enfilai alors rapidement, camouflant la grande majorité de mes cicatrices. Je grimaçai légèrement à ma vue. Hé bien. Ce n’était pas des plus reluisant, mais cela ferait au moins illusion ; même si j’avais la nette impression de sortir droit du Fantôme de l’Opéra. Enfin. Je n’avais pas réellement d’autres choix…

C’est avec de longues minutes d’avance que j’étais allé chercher Katyusha. L’une de nos premières sorties en couple. Cela sonnait étrangement à mes oreilles, d’autant que je savais pertinemment que nous ne serions qu’un couple de danseur. Mais cela me suffisait. Esquissant un léger sourire à mots je m’inclinai pour lui présenter mon bras.

- Ne vous en faites pas, mon déambulateur est rangé dans le coffre. Quant à vous, j’ai prévu quelques bandages et atèles. Juste au cas où. Et… Je lui ouvris la portière de ma voiture. Vous êtes plus que radieuse, Miss Orlov.

L’aidant à y monter pour ne pas abîmer sa robe, et Dieu seul savait que ces véhicules n’avaient pas été conçus pour, je démarrai alors, direction le bal. Katyusha à mon bras, je dus avouer que je me sentais particulièrement fier alors que nous pénétrions dans la salle. Oh. J’arquai un léger sourire sans faire le moindre commentaire. C’était peut-être un peu trop baroque à mon goût mais… Je secouai la tête. Cela devait être fait exprès. L’invitation, sans que je ne comprenne réellement pourquoi, ne parlait-elle pas du Roi Soleil ? J’esquissai alors un sourire aux commentaires de Katy. Au moins n’étais-je pas le seul à l’avoir remarqué. Mais je me refusais à toute sorte de commentaire. Jusqu’à la demande expresse de la vampire. Je secouai alors la tête.

- Je suppose que c’est seulement là le regard du Roi Soleil. Sûrement y a-t-il une raison logique à cela. Je posai ma main sur la sienne, sur mon bras pour secouer la tête. Allons bon. Ne soyons donc pas mauvaise langue très chère.

Mon regard se posa sur tous les invités. Je n’en connaissais à vrai dire pas un seul. Pas un seul ? J’esquissai soudainement un sourire. Elizabeth. Une légère pression sur le bras de ma cavalière, ma main toujours posée sur la sienne et je m’approchai de ma fille.

- Lizzie ! Dis-je tout sourire. Tu es magnifique. N'as tu pas mis le diadème de ta mère ?

Et j’en étais convaincu. Il allait sans dire qu’Elizabeth et Katyusha étaient, de toutes les manières, les plus belles femmes de la soirée.

- Effectivement. Où se cache ton mari ? S’il était vrai que j’aurais apprécié voir mon gendre dans une tenue datant de notre époque humaine, il allait sans dire que je peinais de l’imaginer en ces lieux aujourd’hui. Enfin… Les espoirs étaient mon habitude, après tout.

A peine la réponse nous fut elle donnée que je me retournai vers la voix. Irina. Très jolie robe, il allait sans dire. Je ne reconnaissais pas là l’époque victorienne, mais peut-être, ainsi, allait-ce de paire avec la salle… Quoique je puisse me demander si l’ère victorienne était quelque part ici, invités mis à part. Mais déjà l’hôtesse de la soirée s’avançait vers nous pour saluer mon aînée.

- Je pense qu’il n’y a nul besoin de me présenter, dis-je alors qu’Elizabeth terminait les présentations. J’ai eu l’honneur de rencontrer Miss Kataïev il n’y a pas si longtemps. Mais je suis enchanté de vous revoir, Miss. Saluai-je en m’inclinant légèrement.

J’arquai un sourcil aux mots de mon amie alors que je tournai mon regard dans la même direction que le sien. Je toussai alors soudainement, surpris de la vision qui venait de m’apparaître. Non. Etaient-ils sérieux ? Ne pas rire. Je ne devais absolument ne pas rire. Bienséance oblige. J’acquiesçai alors aux paroles de Katyusha avant de me retourner vers les deux jeunes femmes.

- Miss Kataïev. Excusez-nous. Elizabeth, j’espère te revoir avant la fin de cette soirée.

Et ainsi tournai-je les talons en direction du couple indiqué par Katyusha, non sans lui murmurer deux mots.

- Est-ce l’un de vos amis ? Dans tous les cas, je dois avouer qu’il semble effectivement bien tendu. Mais je doute que la présence d’un homme à moitié masqué l’aide à se détendre. M’amusai-je alors que nous arrivions à leur côté. Messieurs, bonjour. Dis-je en m’inclinant, laissant Katyusha faire les présentations et surtout engager la conversations, car sûrement savait-elle mieux le faire que moi.

Le bal des débutants

Il n’avait pas réellement été difficile d’accepter la proposition de ce bal. A vrai dire, et tout aussi étrange que cela puisse paraître, certains Assoiffés avaient semblé « enthousiastes » à cette idée. Nul doute n’était permis. Ils ne comptaient certainement pas passer une soirée des plus tranquille, et c’est pour cela qu’en plus d’Erika, j’avais accepté de jouer les chaperons de deux des jeunes vampires que nous hébergions.
Ainsi le soir du bal était-il arrivé. Native de cette époque, je devais avouer que j’appréciais toujours retrouver la sobriété d’antan et ne manquais donc que rarement une occasion pour cela. D’autant que ces événements me permettaient toujours de ressortir de vieilles tenues que je ne pouvais porter que dans de rares occasions. Des occasions, donc, comme celle-ci.
Faisant appel, à contre cœur, à une coiffeuse professionnelle afin de ne pas avoir à le faire moi-même, et surtout éviter de demander à Aedan de serrer le corset qui me maintenait désormais parfaitement droite, évitant un maximum – quoique malheureusement pas totalement – ses moqueries. Je me trouvais donc désormais prête, n’attendant plus que les deux Assoiffés qui devaient m’accompagner, la troisième se trouvant déjà sur place. Œil sur la pendule, je plissai doucement les yeux. Deux minutes de retard. Ils n’avaient certainement pas intérêt à traîner davantage. Mais enfin, je les voyais apparaître. Un soupir de soulagement et je croisais les bras

- Combien de fois dois-je vous répéter que la moindre minute de retard n’est pas acceptable lorsque nous sommes attendus ?

Pas un mot, pas une excuse n’était attendue, à vrai dire, et déjà je leur faisais signe de me suivre dans la cour où nous attendait une voiture plus « pratique » que celles présentes dans notre garage. Je n’avais eu réellement d’autre choix que de faire appel à un chauffeur privé. Pourquoi ? La raison était on ne peut plus simple. Les robes qu’Erika et moi portions n’appelaient certainement pas à la conduire, et je ne faisais pas assez confiance ne la conduite de Donovan pour lui prêter ma voiture.

- Montez.

L’un après l’autre, les deux vampires s’engouffrèrent dans la voiture, moi à leur suite. Silencieusement, sévèrement, je les observai. L’un après l’autre. Au moins étaient-ils parfaitement habillés et coiffés. C’est sans ouvrir les lèvres que je passai alors le trajet. Inutile de perdre du temps en bavardage, mes avertissements ne sauraient tarder.
D’ailleurs arrivions nous enfin devant la salle préparée pour la soirée. Bien. Au moins Mia avait elle respecté mes ordres, nous attendant devant l’entrée. Aidée par Donovan, je m’extirpai de la voiture, maudissant leur étroitesse, pour épousseter légèrement ma robe et remettre mes boucles en ordre parfait. Mes gants remis en place et je m’avançai, en compagnie des deux vampires, vers la jeune Mia, un léger sourire aux lèvres.

- Je suis ravie de voir que cette robe te va à merveille. Dis-je simplement avant d’observer les trois vampires les uns après les autres. Sur ce. Je fronçai cette fois les sourcils. Je vous préviens. Le moindre écart de conduite. La moindre imbécillité. La moindre provocation gratuite et je vous enferme dans la cave. Il n’y aura pas d’exception. Pas de chance supplémentaire. Je ne veux aucune guerre ouverte avec aucun clan de cette ville. Est-ce que j’ai été parfaitement claire ? Détaillant chacun de leur visage, un air particulièrement sérieux au visage j’hochai alors la tête. Vous êtes ici pour rencontrer autant de monde que vous désirerez. Vous avez quartier libre pour la soirée. Mais n’oubliez pas ce que je viens de vous dire. Je ne ferais preuve d’aucune clémence en cas de manquement à ces règles. Maintenant allons-y. Vous serez libre une fois à l’intérieur. M’avançant quelque peu, je m’arrêtais alors. Oh. J’oubliais. Ne mordez pas leurs domestiques. Soyez civilisés. Bien sûr.

Leur faisant signe de me suivre, j’entrai dans le lieu de réception. A vrai dire… Je ne sus réellement ce qui me surpris le plus. Le faste qui était bien loin de mon époque humaine, ou la dorure bien trop présente pour mes yeux. Au moins ne pouvait-on pas s’y perdre, la clarté faisait bien peu défaut dans cet endroit. Je grimaçai malgré tout. Non. Ce n’était absolument pas ce à quoi je m’attendais. Ce faste, digne des grands salons de Versailles, n’était pour ainsi dire absolument pas ce que j’appréciais. Enfin… Avais-je d’autre choix que de supporter cela ?

- Lizzie !

J’arquai un sourcil en me retournant vers la voix. Au moins deux têtes connues dans cet endroit.

- Père, Miss Orlov. Saluai-je simplement avant de soupirer, secouant la tête négativement. Un diadème passe rarement inaperçu et j’avoue avoir eue envie de goûter à la discrétion. Quant à mon époux, je dois avouer qu’il n’est que trop peu intéressé par ce genre d’événement.

Un euphémisme, à mon humble avis, et au vu de son discours alors que nous quittions le manoir. Pour tout avouer, si je lui avais proposé de m’y accompagner, je n’avais que très peu d’espoir de le voir accepter. Ainsi sa réaction ne m’avait-elle pas étonné, et peut être était-ce mieux ainsi.
Mais déjà l’hôtesse de la nuit prenait parole, m’obligeant à tourner la tête vers elle. Rapidement, je plissai les yeux. Au moins était-elle dans le même thème que sa salle. Quoique… N’était-ce pas justement l’éthique victorienne qu’il nous était demandé de respecter. C’est discrètement que j’esquissai un sourire amusé, tant par cela que par le comportement de Miss Orlov tandis que je me forçai bien rapidement à reprendre contenance.

- Je dois avouer que je tendrais à croire à la farce, mais ne nous avançons pas. Il était, après tout, bien précisé que le roi Louis XIV reviendrait d’entre les morts ce soir. J’ose seulement espérer qu’il se sera poudrer le nez. Sa mort étant bien trop éloignée de la période victorienne, je crains que son état ne soit plus des plus reluisants.

Je cessai mes médisances dès lors que l’hôtesse s’approcha de nous et c’est dans un sourire des plus agréables que je la saluai alors à mon tour.

- Miss Kataïev. Le plaisir est évidemment partagé. Quant à votre fête, il va sans dire qu’elle nous sera bien entendu et à tous agréables. Du moins fallait-il l’espérer, je risquai de bien trop rapidement m’agacer dans le cas contraire. Laissez-moi seulement vous présenter Miss Katyusha Orlov, bijoutière, si je ne m’abuse ainsi que…

Je stoppai quelques secondes. J’avais tenu ce secret jusque-là. Deux choix s’imposaient à moi. Continuer à maintenir le secret concernant la race de mon père, que je jugeais parfaitement indigne, et risquer de le blesser, ou assumer ce fait et n’engendrer aucun incident diplomatique dans la famille Rosenbach.

- Geor… Je secouai imperceptiblement la tête. Victor Rosenbach. Mon père.

Voici un point que j’allais d’ailleurs devoir éclaircir avec lui : pourquoi un changement de prénom. Enfin. Incident évité, j’avais même réussi à retenir le ton quelque peu dédaigneux qui pointait le bout de son nez, ne me concentrant que sur les faits. Enfin. J’avais visiblement fait cela pour rien, puisque mon très cher père argua déjà connaître cette vampire. Soit. Parfait. Gardant toute ma froideur habituelle, j’hochai néanmoins la tête.

- Je serais, par ailleurs, tout à fait honorée de pouvoir discuter avec vous, Miss. Il est, je pense, grand temps que nos clans respectifs apprennent à se connaître, à défaut de s’accepter pleinement.

La base était posée. Oh bien sûr, je ne faisais certainement pas là d’avance trop rapide : cette vampire devait certainement savoir la vision que nous pouvions avoir des Végétariens comme elle. Mais au moins avais-je été claire avec celle-ci.
J’esquissai un léger sourire alors que mon père prenait congé en compagnie de son amie ? Une amie qui me semblait alors bien proche. Enfin. Ce n’était de toutes les manières pas mon problème et je revins rapidement sur l’organisatrice de cette soirée.

- J’ai pu voir l’effort fait dans le choix de nourriture. N’avez-vous pas peur que vos jeunes vampires ne soient trop tentés par le sang humain ? Je secouai la tête. Oh je ne doute pas de vos apprentissages, mais je crois savoir qu’il est difficile pour un très jeune vampire de résister à ce sang.

Et je devais avouer que cela m’amuserait de voir ce que l’ingestion de sang humain pourrait donner chez ces jeunes vampires.

- Mais dites-moi. D’où vous est venue cette idée de bal ? M’enquis-je, gardant l’idée d’une discussion pleine et consciente, non pas pour rapprocher nos deux familles entières mais bien pour construire des liens un tant soit peu professionnelles à défaut d’être amicales avec cette cheffe de clan.

$ : 3443 Feuille de personnage Description du personnage:

Le bal

Pourquoi est-ce que j’avais dit que ça m’intéressait ? Je soupirai face au ridicule de la situation. J’étais en robe. Et mieux. En robe longue, grosse et rose. Bon. Elle n’était pas horriblement moche. Disons qu’Elizabeth n’avait pas les pires goûts en matière de robe et que sa penderie en contenait plus d’une, m’ayant permis de ne pas débourser un centime, mais malgré tout… J’étais ridicule dans cette tenue. Et voilà d’ailleurs pourquoi je bénissais mes parents de m’avoir fait naître dans les années 1970 ! La coiffeuse appelée pour l’occasion venait de terminer de mettre en place les dernières boucles qui pendaient dans mon cou et je me levai pour rejoindre notre cheffe. Ce mot tendait encore à m’irriter, mais après tout, j’avais fini, forcée et contrainte par l’admettre. Elle était notre cheffe, quoiqu’il arrivât. A moins de le respecter. C’est d’ailleurs en compagnie de mon frère que j’apparus devant elle. Je dus avouer, sans le dire à voix haute, jamais, qu’elle était particulièrement élégante. A croire que ce genre de choses lui allaient bien mieux qu’à moi. Je retins une grimace. Ne pas être jalouse. C’était idiot et inutile. Enfin. Je levai les yeux au ciel à sa remarque.

- La prochaine fois je mettrais encore plus de temps, tu auras une bonne raison de râler.

Lui obéir, la respecter d’accord, mais il était bien hors de question que je m’écrase devant elle. Et c’est avec toute la difficulté du monde que je grimpai dans la voiture. Celle-ci avait beau être plus large que nos propres véhicules, je pestai ouvertement contre nos tenues.

- Voilà pourquoi on ne s’habille plus comme ça aujourd’hui. En plus d’avoir l’air ridicule on ne passe même pas les portes. Soufflai-je en m’installant enfin au fond de la voiture tandis que Lizzie nous y rejoignait. Au moins Dono, tu peux respirer. J’ai beau avoir des putains de baleine en plastique j’ai l’impression d’étouffer dans cette cage.

Non parce que qu’on se le dise, il s’agissait, là, véritablement, d’une cage dans laquelle les femmes étaient enfermées. Et le pire ! C’est que si je me plaignais d’étouffer, elle, semblait tout à fait sereine et bien trop silencieuse. Je soupirai en me taisant à mon tour. Elle me donnait même pas envie de parler tient.
C’est donc dans le silence que nous arrivâmes à destination, là où Mia nous attendait. D’ailleurs pourquoi nous attendait-elle là-bas ? Elle était allée à Audubon, ouais, mais chez qui ? Bah. Je m’en foutais en fait. Elle faisait bien ce qu’elle voulait. Je grimaçai néanmoins en approchant d’elle.

- J’avoue. Ça te va bien.

Je ne pouvais qu’approuver les dires d’Elizabeth. Mia était réellement plus que jolie dans cette tenue. Et j’allais finir par croire qu’il n’y avait que moi qui avais l’air d’un bonbon rose ridicule. Et là, j’allais finir par être jalouse enfin… J’arquai un sourcil aux mots de Lizzie. Une mise en garde. Ni plus ni moins. Un coup d’œil à Donovan et j’esquissai un léger sourire avant d’hocher la tête.

- T’en fais pas. On va pas les effrayer. On est pas de ce genre et puis… On sait bien se tenir. Je ferais rien qu’envoyer des photos à Effy, elle a pas pu venir mais qu’elle puisse voir le ridicule de tout ça. Et puis. Nous sommes supposées être les chaperons, toi et moi. A nous de donner l’exemple. Exagérément, je mis une main sur ma taille pour regarder Mia et Donovan, prenant une voix « sévère ». Oh ! Je vous préviens tous les deux ! Pas de bêtises ! On est pas les méchants pas beaux aujourd’hui mais des gens bien élevés ! Et on oublie pas les pas de danse, sinon c’est la honte.

Ricanant un coup j’haussai les épaules alors que la cheffe nous faisait signe de se suivre. Tsssk. Décidément, même en portant son nom, j’avais encore bien du mal à la respecter en tant que cheffe à part entière, quoique j’essaie de m’en persuader.

Nous étions donc libres à l’intérieur. Bien. Mais que faire ? Je jetai un coup d’œil à mon frère et ma sœur, suivant Elizabeth de quelques pas seulement. Je m’arrêtais d’ailleurs à quelques pas d’elle, assez loin pour ne pas être proche, assez proche pour ne pas en être trop éloignée. Au moins, si elle était accaparée par une personne, je n’aurais pas à me sentir obligée de rester. Au contraire. D’ailleurs, cela ne tarda pas à venir et je plissai les yeux à la vue qui me faisait face. Son père. Son stupide père, un sale clébard qui était accepté dans le manoir. Une exception, en tant que tel. Une exception que je me ferais le plaisir de rayer de la carte si cela ne tenait qu’à moi. Malheureusement, je n’avais aucun droit de le faire, m’obligeant, de fait, à supporter sa pestilence et sa présence. Voilà d’ailleurs un point qui n’allait pas en faveur de la vampire qui nous guidait. Enfin. Le pire n’était peut-être pas là. Il était accompagné d’une femme que j’avais déjà vu. A son bras, une vampire. Une traîtresse à sa race de traîner ouvertement avec ce genre de créature immonde.
Enfin, la maîtresse des lieux prenait parole. Bonjour bienvenue, blablabla. Je dus avouer que je n’écoutais pratiquement rien à ses mots. Je n’en avais, en fin de compte, strictement rien à faire. Pourquoi étais-je venue ? Oh. Facile. Je voulais connaître les végétariens et les autres clans de la ville. Pourquoi ? Allons. Il était facile de le comprendre : c’était le but d’une mercenaire que de se tenir au courant de tout. Et je doutais que la vampire soit capable de le faire. Alors autant me charger de cela moi-même.

Je ne fis qu’esquisser un sourire poli lorsque la maîtresse de maison se présenta à Lizzie. Inutile de nier, nous faisions partie de sa famille. Et d’ailleurs, je grinçai à son appellation. Enfin. Tirant sur la manche de Donovan, je fronçai les sourcils.

- J’espère que tu vas pas aller saluer le clébard. Grondai-je. On a autre chose à foutre que jouer les dresseurs de caniche je te ferais dire.

Mais ledit caniche et sa maîtresse semblaient repartir, où ? Je m’en foutais. Ne restait que Lizzie et la cheffe des Végétariens. C’est avec plus d’assurance qu’il n’était permis que je me positionnai derrière Elizabeth, bras croisés en observant Irina. Les Végétariens n’étaient certainement pas les bienvenue pour discuter poliment avec nous. Et Lizzie n’avait aucun intérêt à parlementer de manière courtoise avec ces traîtres à leur race. Toisant la vampire, je devais avouer que l’idée d’une confrontation me plaisait. Pourtant, elle avait été claire. Le moindre écart et nous finirions à la cave. Allons bon. Je respectais son contrat : si mon regard voulait tout dire, j’étais parfaitement sereine et polie, actuellement, à défaut d’être respectueuse, du moins.

Ft. Aedan & Dimitri

Clyde mit ses boutons de manchette puis commença à ajuster la luxueuse épingle en argent décoré d’un saphir sur sa cravate de soie noir. Face au reflet du miroir de son bureau, l’homme d’affaire qu’il était avait été piqué de curiosité lorsque sa secrétaire Emeline lui amena l’annonce d’un bal dont l’hôte était une vampire du nom de Irina A. Kataïev. Une pacifiste pucée par le gouvernement avec son consentement suivant un régime “végétarien” selon ses sources.
En soit Clyde était indigné qu’une telle créature de la nuit se laisse mettre le collier par des humains. Cependant, il voyait cette proposition de bal comme l’occasion de croiser quelques personnalités qui avaient évité son inauguration.

Le thème du bal était basé sur le style vestimentaire du 17e siècle. Cependant il était clair qu’il ne pouvait (et ne voulais) porter tel accoutrement. Il reconnaissait la beauté des robes des grandes de la noblesse de par les couleurs, cependant celles des hommes avait quelques choses de trop étriqué, donnant un aspect bouffant aux porteurs.
- A une époque ou être bien en chair était un signe de richesse, ces tenus ne font qu’accentuer l’effet. S’était-il dit.
A défaut de financer une tenue de bourgeoisie de renaissance, Clyde opta pour une période qui lui tenait à cœur : l’époque Victorienne. Un juste milieu entre la modernité et la fin de la renaissance.
Pour l’occasion et ayant encore bonne mémoire du style, Clyde fit confectionner une tenue de Gentlemen Londonien tel qu’il aimait : une redingote en queue de pie, un pantalon et des chaussures de cuir dans des teintes sombres, le tout contrasté par des coutures et décoration argenté et de quelques teintures bleutées en harmonie avec ses yeux.

Il acheva d’enfiler sa redingote non sans cacher un sourire nostalgique, comme s’il rejouait un ancien rôle qu’il avait longtemps laissé au placard… un rôle sanglant dont il s’en était assouvie jusqu’à maintenant.
- Je devrai peut-être m’en vêtir plus souvent à présent. Se dit-il pour lui-même en s’admirant devant la glace.
Alors qu’il époussetait son vêtement, sa secrétaire entra dans son bureau, tenant dans sa main droit une canne en ébène avec une poigné en argent en tête de loup tandis que sa main gauche tenait délicatement une montre à gousset.
- Monsieur… commença-t-elle en tendant vers lui la canne.
- Oh, merci beaucoup Emeline. Fit-il en récupérant ces ornements. Mon haute-forme est-il prêt ?
- Il vous sera remis à l’entrée Monsieur. Nous avons également reçu l’appel de Mademoiselle Aurore pour vous annoncer que Madame Fera-Gaudens sera ici dans peu de temps.
- Excellent, Elle s’est montrée généreuse en me proposant de m’emmener, je me sens cependant indigne de mon rôle de Gentlemen, surtout ainsi.
- Avec tout mon respect monsieur, vous n’avez rien à vous reprocher, elle semble beaucoup vous tenir en haute estime depuis la cérémonie.
- Peut-être…quoi qu’il en soit évitons de faire patienter une associé de la sorte. Merci beaucoup pour votre soutient ces derniers jours Emeline.
- Je ne fais que remplir mon rôle de secrétaire monsi…. !

Alors qu’elle allait répondre, Clyde fit lever doucement son menton avant de goûter ses lèvres d’une façon longue et suave.
- Ne soyez pas si humble ma chère, cela gâche votre attrait…
- Ou…Oui...bien monsieur.

Avec une révérence, l’homme d’affaire quitta son bureau, laissant sa secrétaire rouge et sans voix.
Descendant les étages du siège de son entreprise, canne sous le coude, il finit de compléter sa tenue en enfilant ses gants de cuir et en s’aspergeant d’un doux parfum contenu dans une petite fiole de poche qu’il rangea dans au côté de sa montre à gousset.
A l’entrée, comme convenu, une de ses standardistes l’attendait avec son haute-forme.
- Monsieur Hoover, voici votre chapeau.
- Merci infiniment Sophia, je rentrerai chez moi directement après le bal, ne cherchez donc pas à attendre mon retour. Bonne soirée à vous.
- Bonne réception à vous monsieur.
D’un pas long et léger, il sortit du bâtiment alors que la voiture de sa chère associée l’attendait depuis à peine une minute. Avec une grâce de gentlemen et un rapide tournoiement de canne, il fit une révérence des plus charmeur
- Madame Fera-Gaudens quel plaisir de vous revoir en personne! Et, de ce que je peux voir, vous avez grandement investie pour votre entrée, cela vous va à ravir.
Montant doucement dans sa voiture, Clyde s'assit à ses côté, son haute-forme sur ses genoux et sa canne contre la portière.
Il allait pouvoir entreprendre les conversation avec cette partenaire luxueuse aussi belle que calculatrice...une magnificence à double tranchant digne des incubes et des succubes.

Spoiler:

Le bal des débutants.... voilà bien quelque chose que j'avais totalement oublié, non pas que je n'aime pas ce genre de mondanité, mais je n'étais tout simplement pas en état de m'y rendre il y as encore peu, alors je n'y avais pas prêté attention jusqu'à aujourd'hui. Mais là..... je n'ai plus aucune excuse pour ne pas m'y rendre.

Etant nouveau né, je suis alors obligé de rester sous la surveillance d'Irina alors que cette dernière se change.... nouveau né peut être mais nouveau né mâle quand même !
C'est donc pour éviter de me retrouver dans une situation que je ne désire pas que je me met à regarder mes mails sur l'ordinateur que j'ai réussis à faire parvenir ici. Bien qu'ayant tenté de rester à jours sur le suivit de mon entreprise, j'avoue avoir pris pas mal de retards quand même. Fort heureusement, le comité exécutif mis en place afin de gérer les grandes lignes en mon absence a fait des merveilles, à moi de récompenser leur travail quand j'aurais repris entièrement ma place.
Mon écran se retrouve rapidement parsemé de comptes rendus et de shémas, de suivis de cours des actions et de chiffres d'affaires mensuels et hebdomadaires.

C'est donc le nez sur tout ces documents que j'entend la question de mon hôte. Moi prêt ? Prêt à quoi ?

J'ai à peine le temps de me retourner que je sens une aura menaçante dans mon dos, et des mains me saisir par les épaules. Et voilà que les deux aides de camps d'Irina se mettent en tête de me préparer elle même. J'ai presque l'impression d'être la jeune fille enlevée dans les animés japonais.

Rapidement, je me retrouve fourré dans une tenue que je n'aurais jamais penser porter un jour. Une sorte de...... costume d’époque oui je ne trouve rien d'autre pour le décrire....
Je me retrouve alors face à Irina qui semble bien plus à l'aise que moi dans sa robe, bien que cette dernière ne donne à mon goût, pas toute sa valeur aux formes féminines.

Les hanches c'est la robe ou un excès de chocolat ?

Après tout après plusieurs centaines années de vie je comprendrais un léger laissé aller.

Et nous voilà donc en route pour le lieux de la cérémonie en calèche..... ma voiture tout confort avec chauffeur me manque terriblement ! Mais au moins, Irina semble s'amuser comme une enfant, contribuant à une bonne humeur générale.

Au moins le lieux de réception avec de quoi impressionner. Et puis, je dois dire que cela est ma première vraie sortie, entre la chambre d’hôpital, la ferme et la salle quarantaine du sous sol, je n'ai pas eu l'occasion de voir beaucoup d'autres endroit depuis un bon moment. Bien, ma zone de déplacement autorisée est réduite à la portée du regard d'Irina, ce qui ne me laisse pas les petits plaisirs possibles que l'on peut faire loin des regards lors de ce genre de soirée.

Rapidement, les invités arrivent un à uns, certaines têtes me sont inconnus, certains on l'aire d'être probablement du show business, ou bien des familles que je ne connais pas encore. En revanche je reconnais très facilement certaines têtes, entrepreneurs vivant de nos investissement ou politicien soutenue par nos fonds, et beaucoup d'entre eux semblent assez surpris de me voir vivant, et sur mes deux jambes. Enfin vivant..... tout est relatif.

Une fois le discours de la cheffe de cérémonie terminée, certain d'entre eux viennent me voir, prendre des nouvelles.

Monsieur Lloyd, c'est une surprise de vous trouver ici, d'après les dernières nouvelles que j'avais de votre père, vous étiez en repos dans une maison de vacance, mais je vois que tout semble aller le mieux pour vous.

Merci à vous, c'est très aimable de votre part de prendre des nouvelles, mais ne vous inquiétez pas, j'ai eu des petits moment de faiblesse mais maintenant, que ce soit en affaire ou dans la vie, je compte bien tout croquer à pleine dent.

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Le bal des débutants
PV Everyone

Les bals… Voilà peut-être une chose que Julian avait bien rapidement fuit dans sa vie. Peu enclin aux mondanités, le vampire avait toujours plus apprécié le calme et la nature à la vie citadine et à ses fêtes tout aussi belles soient-elles. Bien sûr y était-il revenu, pour le seul bonheur de feu son épouse, mais dès le décès de cette dernière, l’homme avait repris une vie nomade et sans attache et cela lui convenait plus que bien des vies. Mais l’heure n’était aujourd’hui plus à la vie nomade. Ayant désormais un pied à terre à la Nouvelle-Orléans, Julian s’était enfin décidé à vouloir se rendre utile pour une communauté plutôt que vivre en éternel solitaire. Ainsi avait-il bien décidé de suivre les us et les coutumes de cette nouvelle famille dans lequel il prenait tout juste pied. Et cela passait par sa venue au bal des débutants organisé par la matriarche des Végétariens.
Ainsi s’était-il habillé de ses plus beaux vêtements, enfin ses… Il l’avait récemment acheté pour l’occasion. Voilà bien un désavantage de la vie nomade : je ne pouvais décemment garder ce qui appartenait au passé au risque de me voir surchargé par celui-ci.

Julian était arrivé avec les autres invités. Pourquoi pas avec les autres ? Pour la simple et bonne raison qu’il avait préféré partir de son nouveau logement pour s’y préparer au mieux et surtout se concentrer sur sa tâche. A cette réception, et Irina les avait tous prévenu, du sang humain serait servi. Or, le brun venait de commencer son nouveau régime alimentaire l’obligeant à rester tout à fait concentrer sur ses objectifs malgré l’envie certaine de prendre quelques gouttes de sang, non par gourmandise mais bien pour tenter d’effacer la faiblesse qui l’avait pris depuis.

Ainsi se promenant parmi les invités, l’homme tentait de reconnaître quelques tas, savait-on jamais, qu’il avait pu croiser lors de sa première et dernière apparition en ville il y a de cela quelques mois déjà. D’ailleurs s’attendait-il pertinemment à croiser certaines personnes qui n’avaient pas été mise au courant de son retour et de son installation, du moins qui ne l’avait pas entièrement été et cela… Cela le rendait malgré tout nerveux. Et en parlant de nervosité… Ecoutant la cheffe de clan, Julian se demanda un instant si elle pouvait l’être. Après tout, la vision que la ville pouvait avoir de sa famille dépendait de cette soirée. Une lourde charge sur des épaules certes loin d’être frêles, dans un sens tout à fait figuré, mais ses seules épaules malgré tout. Enfin. Elle ne semblait pas mal à l’aise, pas le moins du monde. Une chance, ainsi. Du regard, le vampire la suivi descendant de son estrade. Bien. Peut être aller la félici… Il fronça les sourcils. Ou peut être pas, en fin de compte. Irina se dirigeait vers la seule personne que Julian craignait de voir. D’ailleurs était-elle accompagnée des têtes connues. L’homme souffla profondément. La froideur de la première risquait fortement de contrarier ou de perturber la matriarche. Un risque qui pouvait ne pas en être, il le savait mais il connaissait pertinemment cette forte tête.
Excuse pour se rendre auprès des deux vampires. Peut-être, mais cela, au moins, eut le mérite de le convaincre de s’y rendre. Un sourire chaleureux aux lèvres, la main derrière le dos, Julian avança alors, ne s’arrêtant qu’au côté des deux femmes tandis que Père et Amie était déjà partis et qu’elles semblaient quelque peu en discussion. Un hochement de tête poli à l’égard des vampires non loin de l’Assoiffée, et le brun s’inclina devant les deux femmes, ainsi que devant la jeune vampire… Oh mais… Son visage. Il s’agissait là de la femme attachée qu’il avait pu voir aux côtés de Dimitri à l’Eglise, pendant… Bref, la dernière fois.

- Je tiens à m’excuser de cette interruption, Mesdames. Je me devais de vous saluer toutes deux. Le regard vers Irina, il esquissa un large sourire. Irina, un grand bravo pour cette soirée, la ville est réunie ce soir. Une véritable fierté pour les Végétariens. Un léger soupir plus nerveux mais bien bas, et il se retourna alors vers la seconde blonde dont il attrapa la main pour la baiser. Elizabeth... C’est un immense plaisir de te revoir. Se redressant, Julian hocha la tête. J’espère avoir l’immense honneur de vous voir m’accorder une danse. Il serait dommage de rater cette occasion de montrer l’exemple aux plus jeunes. Le brun jeta un regard à l’Assoiffée. Et cela nous rappellera quelques souvenirs loin de l’époque victorienne, mais j’avoue que je me vois bien mal t’inviter de nouveau à une « guinguette ». S’amusa-t-il.

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Le bal des gros débutantsDes gens, trop de gensJe dévalai les escaliers du manoir, y avait que ce mot-là. Lizzie détestait le retard, et on avait deux minutes de retard. Bon en soit je m’en branlais complètement, mais disons que déjà que je savais qu’une soirée sans faire de conneries allait être compliquée, autant pas s’attirer les foudres de la cheffe de famille avant la fin de la nuit. A mes côtés, Erika, elle semblait vachement plus détendue de ce retard. En témoignait sa réflexion à laquelle je répondis par un coup de coude. Qu’elle se calme elle aussi, j’avais pas envie de jouer les tampons entre elles deux. Qu’elles s’apprécient pas, ok, mais c’était à Aedan de jouer les balles de ping-pong, pas à ma gueule.
Enfin, au moins, étions-nous rapidement dans la voiture. Une belle grosse voiture que j’appréciais. Chose qu’Erika semblait ne pas apprécier malgré tout. Pourquoi elle avait décidé de venir elle si c’était pour râler tout le temps ? Enfin cela dit… Il était vrai que j’étais bien moins engoncé dans mon costume qu’elle. Je me sentais tout aussi ridicule, certes, mais j’étais moins emprisonné.

- C’est que t’es une nouille. Ricanai-je. Regarde Lizzie. Elle a l’air d’étouffer, elle ? Faut prendre exemple sur les vieux, la jeunette !

Malheureusement, j’eus aucune réponse sur ce coup-là et tout fut beaucoup trop silencieux à mon goût. Observant les deux femmes l’une après l’autre, j’esquissai un sourire amusé.

- Puis faut maigrir hein, vous prenez toute la place dans la caisse. On pourrait pas y ajouter un poil.

A nouveau je ricanai et… Aucune réponse. Sérieux. Elles allaient être reloue comme ça toute la soirée ? J’allais bientôt finir par croire en Dieu juste histoire de le prier que Mia soit plus décontractée. Et d’ailleurs, en parlant d’elle… A peine était-on sorti de la voiture que j’avais pu l’apercevoir près de l’entrée. Une chose était sûre, elle, comme les deux femmes qui m’accompagnaient étaient réellement belles. Je pouvais pas dire le contraire. Par contre je pouvais tout à fait le taire et pas leur faire remarquer. M’approchant de ma sœur, je lui adressai un réel sourire. Quoi ? Ça un de mes sourires valait tous les compliments du monde, non ? Mais déjà, notre cheffe reprenait parole, m’obligeant à plisser les yeux. Oh les menaces là ! J’aimais pas ça ! Et pas simplement parce que c’était pas agréable. Elle était tout à fait capable de mettre ces menaces à exécution, et moi, je savais pertinemment que j’allais galérer à jouer les bons petits garçons pendant toute une soirée. Et puis ne pas mordre… C’était justement être civilisé vampiriquement parlant que de prendre le sang dont on avait besoin sans nous tâcher ! Elle voulait qu’on redevienne humains ou quoi ? J’allais réagir lorsqu’Erika pris parole. C’était nul. C’était archi nul. Mais je me mis malgré tout à rire en m’inclinant.

- Je vous ferais toutes danser Mesdemoiselles ! Pour le bien des yeux de Madame notre professeur !

Sans cesser de ricaner, je présentai mon bras à Mia de façon un peu exagérée pour suivre alors la troupe à l’intérieur de la bâtisse. Bon. Une chose était sûre c’était vachement… Jaune. Oui bon, c’était doré, mais pour moi c’était juste brillant. Me penchant vers Mia, j’esquissai un sourire.

- Trente dollars qu’Erika gueule sur Lizzie avant la fin de la soirée. Elle sait pas se tenir t’façons. Ricanai-je en me redressant tout sourire, innocent, face à ma seconde sœur victime de mon pari « ignoble ».

Et à peine arrivés que Lizzie fut déjà alpaguée par… Je plissai les yeux. Ah ouais. Son paternel. Le seul et unique clebs, outre le husky du manoir, qui pouvait passer sans risquer de finir à la cave. Bah. En soit, je m’en foutais. Moi je l’aimais bien ce mec, il était assez cool et j’étais sûr que vu son envie de jouer les grands pères de tout le monde, j’allais un jour pouvoir lui soutirer un nouvel ordi ou une console, alors autant qu’il reste dans les parages quand j’en aurais besoin. D’ailleurs, j’allais le saluer lorsqu’une main m’attrapa la manche pour me tirer en arrière. Erika. Grimaçant de cet arrêt un peu brutal, je soufflai.

- Quoi ? Ae dit rien quand il est là, puis c’est son père, faut bien aller dire bonjour à Papy nan ? Je ricanai un coup. Bah voilà ! Adieu ma console s’tu continues comme ça Erika ! Grondais-je alors que le Papy en question et sa copine vamps s’en allait.

Bah au moins, on pouvait dire que Liz était occupée. J’avais même pas remarqué la vampire qui était arrivée entre temps. Sûrement qu’elle avait pensé que je l’avais snobée si elle avait dit bonjour. Bof. « Je m’en bas les couilles ». On disait ça déjà à l’époque victorienne ? Plissant les yeux, je me penchai de nouveau vers Mia alors qu’Erika se positionnait juste derrière la cheffe.

- Bon… Le mec à côté de Liz là, j’crois je l’ai vu au mariage. J’sais plus son nom mais sa tronche me parle. Et la nana elle. T’vois qui c’est ? Parce qu’Eri a pas l’air super jouasse. Je plissai les yeux. On la laisse là et on va piller de buffet ou on la prend avec nous ? ‘Fin s’tu veux rester avec moi hein, j’t’oblige pas.

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Bon, là c'est plus le moment de reculer. Coiffure, vêtements, maquillages et bijoux, tout y était passé, et ma chambre en porte encore les cicatrices, avec les deux valises de Mia ouvertes et ses affaires éparpillées dans la salle de bain (peut-être un peu petite pour deux filles se préparant pour un bal d'ailleurs). Annah nous a appelé en fin d'après midi pour nous dire que le fleuriste avait sonné pour livrer les fleurs. Par précaution, j'en ai commandé plus que nécessaire pour le cas où on aurait des loupés avec ma coiffure. S'habiller à deux a été quelque peu complexe (mais très amusant) et j'ai ensuite servit de poupée à Mia pour ma coiffure, le tout entrecoupé de bavardages et autres. Lorsque nous sommes sorties de la chambre, pour rejoindre Diego, et attendre Irina et Estéban, nous sommes entourés de deux terreurs miniatures que Julia peine à tenir, qui s'écrient sur nos jolies robes, et nous racontent à tue tête leur programme à eux pour la soirée: Un dessin animé au ciné et un "madonal". Ca me ferait presque envie, là, de suite... Et si Annah ne saute pas dans tous les sens comme Tom et Aaron, elle nous regarde quand même avec une certaine envie.

Quand Irina et Estéban nous rejoignent, Annah est ravie d'avoir une jolie tresse avec les fleurs qui restaient de ma coiffure. Et elle regarde Mia comme si c'était la 8ème merveille du monde... Je vérifie une dernière fois l'agencement de ma robe et de ma coiffure, dans le miroir du salon. Plutôt que les bijoux proposés dans le tutoriel, même en toc, j'ai préféré des fleurs, semblables à celles de tissus de ma robe. Au creux de mes clavicules, brille un discret collier. Il ne fait pas d'époque, pas plus que la bague qui orne ma main droite. Mais ce sont les bijoux de mes mères, et je les porte avec fierté.

J'ai l'impression que le trajet s'est déroulé en un éclair avant qu'Estéban et Diego ne nous aident toutes les trois à descendre de la calèche (c'est décidément une soirée ou j'expérimente bien des choses...), et qu'on ne laisse Mia dans l'entrée. Les dernières recommandations me font un peu râler. Heureusement que Mia m'a raconté que sa "mère" lui avait donné à peu près les mêmes consignes. Enfin nous pénêtrons dans la salle de bal proprement dite, que je découvre pour la première fois. Est-ce que Valentin sera là? Je n'ai pas eu de nouvelles du loup depuis que je lui ai indiqué d'aller voir Irina pour travailler à l'organisation du bal. Par contre, un autre loup que je suis ravie de croiser, c'est Edson, que je salue d'un sourire en parcourant les pièces. J'espère qu'Estéban saura se tenir par rapport au buffet. C'est vrai que ça sent bon... Toi, tu te tais. Et Estéban... Zut. J'vais avoir plus important. Par exemple trouver quoi faire pendant ce bal. Plein de gens. Je salue de la tête une femme aux cheveux blancs et portant un bandeau sur les yeux, Mais du coup elle a pas du voir... tandis que je reviens vers la salle principale pour le discours. "Unir passé et présent". J'ai un sourire malicieux en entendant ça. J'crois pas qu'elle s'attende à ça...

En attendant de mettre mon plan diabolique à l'oeuvre, je vais essayer de sociabiliser. Sociabiliquoi? Oh, ça va fais pas semblant d'avoir pas compris! Non, mais avec qui? Y a déjà des groupes qui se forment, des gens en tout sens que je ne connais pas. D'autres que je connais, par contre. Je rejoindrais bien Mia, mais elle est avec sa mère, qui je le confirme est bien la femme de l’hôpital. Du coup j'vais éviter. Du coin de l'oeil j'ai vu le docteur Rosenbach, j'ai pas vu avec qui il est, mais il part vers un couple assez improbable. A MOI on m'a dit de bien me tenir, mais lui on lui dit rien pour mettre une robe, c'est pas juste! Du coup... Oh, pis zut. Retour vers le buffet. C'est là que viendront les paumés qui savent pas trop avec qui sociabiliser, non? D'ailleurs, il est où Diego? Sais pas. M'en fiche. Et pis y a Edson.

"Ca va? Dis tu sais combien on a de répit avant le début des danses?"

Pour mon plan démoniaque maléfique de la mort qui tue j'ai déjà récupéré d'Edson le programme global de la soirée. Je sais que j'agirais pendant les danses. Mais je sais pas quand elles se tiendront exactement!

Le jour J, enfin ! Depuis le soir où il avait été mordu quelques semaines plus tôt, Edson avait l'impression de ne pas avoir réussi à sortir la tête de l'eau. Entre sa convalescence à la Foodiess Farm et les moments passés en compagnie de Victor et de sa meute, le jeune homme avait consacré le peu de temps qui lui restait à la confection de la carte des cocktails de l'événement. Il avait rapidement dû revoir ses ambitions à la baisse : au revoir les recherches sur les alcools à la mode lors de l'époque victorienne pour créer des boissons en phase avec le thème de la soirée ; adieu les tentatives pour incorporer du sang dans certaines de ses créations. Il n'avait tout simplement pas eu le temps de se pencher sur tout ça. Il en allait de même pour sa tenue : le jeune loup n'avait aucune idée de comment s'habillaient les barmen de l'époque. C'est donc avec pragmatisme qu'il avait opté pour une tenue sobre et classique, la moins connotée historiquement possible pour ne pas dénoter.

Il avait déjà pu voir la salle qui les accueillait ce soir lorsqu'il était venu pour vérifier le bar mis à disposition et ses équipements. Il avait même passé la journée entière sur place, pour que tout soit prêt au moment voulu, entre ses ustensiles, la verrerie, les préparations, les garnish et le stock de bouteilles nécessaires aux cocktails. Lui qui était plus habitué aux petits bars intimistes et aux speakeasy, le lieu l'avait fortement impressionné. Mais il semblait prendre réellement vie la nuit, lorsque les lustres et luminaires donnaient cet éclat si caractéristique aux dorures. S'il n'avait pas su qu'il se trouvait à la Nouvelle-Orléans, Edson aurait parié aveuglément sur Versailles. C'était sans doute voulu, au vu de l'intitulé de la soirée.

Cette soirée avait représenté pour lui une source de motivation et il avait été extrêmement enjoué à l'idée d'y participer. Il aurait cependant tout donné pour ne pas être présent ce soir. Trop de monde, trop d'odeurs, de bruits. Edson sentait la pression monter doucement mais sûrement en lui. Habituellement c'était bon signe, cela lui permettait de se donner à fond et de gérer son service efficacement. Mais depuis l'épisode de sa transformation avortée à la Foodies Farm, il était terrorisé par ce qu'il était devenu et la bête tapie en lui. Victor tentait de lui apprendre à se contrôler tant bien que mal, et quand il était à l'hôpital, Evelyn endossait cette tâche ingrate. Quelques semaines ne suffisaient pas à tout apprendre et assimiler et Edson avait choisi une autre option : le cannabis "thérapeutique". Dès qu'il le pouvait, il s'abrutissait de pétards pour apaiser sa tempête interne. Pour l'instant ça avait fonctionné, mais il se doutait que Victor n'approuvait pas forcément et lui-même se rendait compte que ça ne faisait que déplacer le problème. Il n'avait pas fumé de la journée pour rester efficace et ça rajoutait à sa tension.

Il se calma un peu en voyant Irina le saluer de loin. Elle avait investi énormément de temps et donné beaucoup de sa personne pour cet événement, il mettait un point d'honneur à ne pas tout gâcher. Edson lui rendit un sourire qu'il espérait rassurant. La vampire monta bientôt sur l'estrade pour son discours d'accueil et lança les festivités. Des groupes commençaient à se former, certains fixes, d'autres naviguaient à vue, s'arrêtant ça et là pour saluer des visages familiers. Il repéra alors le docteur Rosenbach en fort bonne compagnie : le vieux loup avait plus d'un tour dans son sac visiblement ! Il adressa un large sourire à Alyssa lorsqu'il la croisa du regard, elle avait l'air en forme.

Pour l'instant les convives ne s'étaient pas approchés de son bar, préférant discuter en groupe, près des buffets, se saisissant des coupes qui y avaient été disposées. C'est donc avec plaisir qu'il vit la jeune vampire s'approcher de lui. C'était étrange de la voir habillée et coiffée ainsi, mais elle était vraiment magnifique. Il se garda de dire quoi que ce soit, ne voulant pas la gêner avec des compliments venant d'un "vieux" comme elle l'avait déjà appelé.

- Salut, ça va pas trop mal et toi ? Je n'ai pas le programme à la minute près, mais je pense que ça ne commencera pas avant une demie-heure encore, le temps que la mayonnaise prenne au niveau des invités et qu'ils se sentent plus à l'aise. Pourquoi ?

Il ne se doutait pas que la petite fomentait un sombre plan en douce. Dans l'espoir d'attirer un peu de monde, il replaça les cartes sur le bar pour les mettre plus en vue.

Stiggin's Fancy

Rhum infusé à l'ananas Victoria - Rhum Jamaïcain high ester - Citron vert - Sirop maison de fruit de la passion

***

Bloody Maria

Mezcal - Jus de tomate - Purée de Jalapeno - Bitters bbq & céleri - Citron vert

***

Basil Snatch

Basilic frais - Pamplemousse rose frais - Gin - Bitter prune - Tonic fleur de sureau

***

Corco Vado

Cachaça infusée au thé noir d'Inde et aux épices du Népal - Falernum - Jamaican bitter - Citron vert - Cassonade

***

Horse's Old Fashioned

Bourbon infusé au foin - Sirop maison de cerise et de foin - Angostura bitter

***

Smoky Sour

Whisky des Highlands - Whisky tourbé d'Islay - Sirop d'érable - Citron jaune - Angostura bitter - blanc d'oeuf

***

Grey Wolf

Vodka infusée à la poire - Sirop maison de noisette - Jus de poire - Bitter cardamome

« YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Dernier scream de la répétition d’aujourd’hui. Léger rapide, parfait pour nous mettre de bonne humeur pour la réception de ce soir. Ah mais qu’est-ce que qu’on va s’éclater je le sens. Dans la chambre de mon appartement le groupe et moi nous sommes retrouvé pour nous préparer, nous allons partir ensemble et ce sera plus pratique et bien plus fun de tout faire en même temps. Et puis ça aide pour la cohésion. Nous prenons une douche à tour de rôle, nous pas par pudeur, cette dernière étant probablement morte il y a de cela des années, c’est simplement parce qu’il n’y a pas de place pour plus d’une personne, quoique l’on peut être à deux mais ce n’est efficace que pour faire plaisir aux auteures de fanfictions. On devrait peut-être poser en douche du coup… ça couvrirait les dépenses de quelques concerts si ça fonctionne bien. Meh !

D’ailleurs toujours dans le sujet de la douche voici Helena qui en sort, ce sera donc au tour de Nick, ensuite Tom puis viendra le mien… Marie a déjà pris la sienne, et est en train de lire une partition en attendant que tout le monde soit lavé.

« Mais madame, je vous trouve ravissante, m’accorderez-vous-cette danse ? »

Demandais-je à notre chère bassiste, penché et souriant comme un véritable prince lors d’un bal. Je ne suis pas prince, mais nous irons au bal, et ce sera le moment de nous démarquer par notre charisme britannique. C’est donc avec un sourire en coin, main sur la hanche qu’Helena, la belle invitée à danser me répondit :

« Évidemment que tu me trouve ravissante couillon, je suis complétement à poil, donne-moi une serviette et va plutôt danser avec Nick tu veux ? »

« Nope va chier je vais me laver ! »

La classe à l’anglaise, je l’avais dit. Bon eh bien je vais au placard et lance une serviette à Helena avant de m’assoir moi aussi sur le lit et de prendre un livre. Quant à Tom comme à son habitude il termine sa cigarette avant de venir nous rejoindre… je lui dirais bien d’arrêter mais j’ai fait une énième cure de désintoxication juste avant de déménager dans le pays du capitalisme roi. Disons alors que je ne suis pas le mieux placé lui faire la morale sur le tabac. Une fois son trait de mort fumé, il revient vers nous et défait sa veste avant d’allumer la chaine hi-fi et mettre un peu de musique, le requiem de Mozart pourquoi pas.

« Au fait, vous avez pensez aux musiques à faire là-bas ? »

Pas con comme question honnêtement, il va falloir faire les bons choix de musique, tout sera dans les petits discours et la musique, on aura pas de jeu de lumière si ce n’est probablement un projecteur ou deux, sans doute pas de machine à fumée et encore moins de lance-flammes. Il va donc nous falloir nous bouger un peu si l’on veut pouvoir avancer dans notre promotion américaine. Se faire des contacts de la sorte pourraient nous être utile. Et je ne serais pas étonnés que certains nus connaissent déjà de réputation. Il n’y aura plus qu’à les impressionner. Si tout le groupe a pu être invité, c’est bien que l’on va devoir jouer.

« On devrait essayer de placer notre nouveau morceau ce soir, une sorte d’avant-première exclusive. Tu maîtrise ton solo dessus Tom ? »

« Ouais toujours, tu me prends pour qui ? Mais Ce morceau a beau être sympa c’est juste un seul morceau, il faudrait quelque qui aille dans la soirée mais nous démarque quand même. »

Oui voilà le gros soucis, le style, on est des métalleux, bon on maîtrise bien des morceaux de musique classique évidemment mais on ne peut pas faire que ça, ça irait contre l’identité du groupe… D’ailleurs je crois que Marie y a pensé.

« Et si on commençait par ce morceau-là ? »

Dit-elle en pointant le poste.

« Mozart c’est pas mal, c’est juste avant l’époque victorienne en plus donc on serait presque dans le thème. Il me semble qu’il y a une partie du requiem qui pourrait aller avec aussi une reprise d’un groupe qui mettrait justement en avant notre style, et ensuite on pourrait soit faire une autre reprise pour les faire languir encore un peu soit directement notre nouvelle musique. T’en pense quoi Helena ? Tu ne t’es pas encore exprimée dessus. »

« Oh tu sais, si y a moyen de faire une cover d’Avenged Sevenfold dans le lot je serais comblée, j’adore faire chier le monde avec mes anachronismes, et je trouve qu’on va trop respecter l’époque. Chiant… »

« Ouais mais on va péter la classe, je te parie qu’il n’y en a pas beaucoup qui vont penser à ce qu’on va mettre, ils vont tous se mettre avec des grosses robes immondes qui prennent trop de place et de fric ou alors avec des tenue de majordome à queue de pie. Ça nous fera une bonne démarcation… Au fait Sam tu mets où les serviettes chez toi ? »

Tiens, il a déjà fini de se laver, bon et bien au moins il y aura sans doute encore de l’eau chaud pour moi si Tom est aussi rapide que Nick. Tom commence à retirer ses vêtements et je pointe les portes du meubles dans lequel sont rangées les serviettes.

« Juste là…, deuxième tiroir. bonne douche Tom ! Bon sinon Nick a raison, on doit se démarquer c’est vrai, mais il faudrait quand même tenter de respecter le côté mondain, au moins au début, ça pourrait donner comme un effet d’explosion quand on va se lâcher avec la musique. D’ailleurs j’espère qu’elle a prévu d’autres musiciens que nous parce qu’à part de la musque classiques et du métal on n’a pas beaucoup de variété à fournir, on pourrait toujours faire de covers de morceaux populaires mais sans plus. Ah et Au fait, J’ai une idée de liste qui vient… pourquoi pas commencer en solo avec Marie sur le Requiem Lacrymos de Mozart avant de passer à une reprise de the Truth Beneath the rose, puis Welcome to the family d’A7X et enfin, notre nouveau bébé ? Ça claque nan ? »

Le reste de groupe ayant adhéré à cette idée, il ne nous restait plus qu’à finir de nous laver. Une fois ma douche prise, je m’enveloppe d’une serviette et je sors les tenues qui ont été passées au pressing pendant la répétions, et ouais les grands moyens aujourd’hui ! Et voilà donc les beautés que nous sommes. La classe britannique, l’époque victorienne était l’âge d’or de la puissance de notre nation. C’est pour cela, et principalement par esthétisme, que nous portons des uniformes militaires d’un style d’époque. Les épaulettes ornées, les boutons décoratifs, le vêtements juste-au-corps pour épouser les formes de nos silhouette. Les costumes ont été fait sur mesure et nous les utiliseront pour notre tournée qui plus est. De quoi les rentabiliser et faire quelques chose de très classe. Il y a même une corneille sur ces veste, l’emblème du groupe. Honnêtement un super travail a été fait.

Une fois que nous sommes tous prêt, le fameux câlin collectif pour se donner du courage, je me bois un… deux, allez trois grands verre d’eau, au pire j’irais me soulager dans leurs cabinets. Je prends encore de l’eau dans la voiture et je laisse Nick conduire… de toutes façons il ne veux pas quel quelqu’un d’autre que lui la conduise, ce qui peut se comprendre. La fidélité est une très belle valeur, surtout quand on possède une telle œuvre. Une Aston Martin DB 11. Certes, ce n’est pas une calèche, mais prendre cette voiture va nous donner deux avantages clefs. Le premier et d’affirmer à nouveau que la grandeur britannique n’est pas perdue, simplement plus discrète. Le second avantage et que cela aidera Helena à assouvir ses envies d’anachronisme. Problème, c’est une voiture quatre places, et nous sommes 5. Comme nous sommes chez moi, ce sont mes amis qui prennent la voiture à mon grand malheur, moi qui voulait monter dans une Aston Martin… qu’à cela ne tienne, je prendrais ma moto et ouvrirait la route. Mon véhicule, contrairement à celui de Nick, ne rend pas réellement honneur à la Grande-Bretagne, je suis en train de chevaucher un modèle Japonais. Une Suzuki Hayabuza, modèle 2011. Chez pour un moto, pas très pour une voiture, mais elle a battu des records de vitesses à son époque. Et puis sa beauté n’a selon moi pas son égal en matière de moto sportive.

Quoiqu’il en soit nous arrivons donc en grande pompes dans le lieu indiqué je vois le sourire d’Helena qui a remarqué avant moi la première démarcation. La plupart des gens ici on loué des calèche ou autre, et nous sommes motorisés. La grimace des portiers aussi doit bien signifier quelque chose. Malheureusement je crains que ce choix ne soit pas du meilleur effet. Ce qui est fait est fait. Nous nous présentons donc et montrons indiquons nos noms avant de rentrer, tout ce passe plutôt bien personne ne se fait rejeter. La vue de nos uniformes a probablement calmé les discrètes tensions dues à notre arrivée.

Toutes ces nouvelles têtes sont magnifiques, des robes et des costumes, tout le monde est sur son trente-et-un, magnifique. Après un regard communicatif, le groupe et moi nous séparons, tentant de faire connaissance avec un maximum de personnes. Nick a tout de même toujours un peu de mal avec ça… Ah j’ai trouvé. Je prends une coupe de vin et part lui tendre.

« Tiens, avale ça, et doucement pour ne pas passer pour un rustre, ça ira mieux, et amuse-toi le plus possible Nick, c’est vraiment pas important si on ne fait pas une bonne promotion ce soir, la tournée est déjà organisée et on affiche complet pour la Pennsylvanie et le Texas, pense surtout à passer un bon moment, la nourriture et bonne, les gens sont magnifiques et… »

« Et y a des vampires un peu trop coincés du cul si tu veux mon avis, là-bas, ils me font pas bonne impression »

« t’en fais pas pour ça, je vais aller les aborder moi-même, jamais un incube ne se fera mordre à une soirée pareille, et puis hors de question de déclencher une baston, on est pas à Londres. Détends-toi, bois, parles et dance, tu verra que ça ne te fera que du bien. Allez mon ami… Ah au fait, on devrait installer le matériel. Mais après le discours, histoire de savoir qui est notre hôte parmi toutes ces bonnes gens. »

Je vais donc aller me prendre un verre de vin, pour moi cette fois et continuer de faire connaissance avec des gens pris au hasard, un moyen amusant de commencer je trouve. Une trentaine de minutes plus tard, le discours commence. Il est assez maladroit dans la forme, mais le fond du message peut-être compris tout de même. Elle est un peu trop directe avec les « membres éminents de cette ville. Elle doit-être une nouvelle riche, ou simplement pas très douée avec les discours. Quoiqu’il en soit son initiative ne manque pas de me ravir. Je me sers donc d’un ou deux amuses bouche placés sur les tables pour attendre que l’hôte termine sa conversation avant de l’aborder à ma manière.

« Bien le bonsoir ma chère, je me présente, Samuel Samandiriel, membre de Symphony for a Crow, vous devez être l’hôte de cette soirée et il me tardait de vous dire que vos efforts ne me laissent pas sans satisfaction. Votre travail et le reflet de votre implication dans vos projets et je dois vous admettre que cela est réussi. Puis me permettre de vous demander quand est-ce que vus désirez nous entendre jouer ? Oh et quel rustre je fais, j’ai complètement oublié de vous demander votre nom, permettez-moi de vous faire quérir une coup de vin afin de pardonner mon écart d’éducation. »

Sourire charmeur, courbette distinguée et tenue droite, parfait, l’étiquette britannique est préservée. Il n’y a donc plus qu’à agir en fonction de ce qu’il se passera ce soir, et l’amusement sera donc garanti.

Alors que tout le monde profitait pleinement de la soirée, une alarme retentit à travers les lieux, rappelant aux surnaturels ô combien il peut être douloureux d'avoir l'ouïe plus développée que celle des simples mortels.

Rapidement, entre l'agitation, l'épaisse fumée et les flammes qui se propagent, les pompiers interviennent. Chacun est évacué et amené à l'extérieur. Les soldats du feu parviennent à maîtriser l'incendie tandis que vous êtes tous, sans exception, invités à regagner votre demeure.

Aucun blessé et bien plus de peur que de mal. Et c'est ainsi que se clôture le bal.

PS:

» Mini-Event Discord : Les Petits Poissons d'Avril
» Carton d'invitation pour le bal des débutants
» Every day is a festival [Event - Libre]
» C'est toi ou moi [Event Halloween]
» Doppelganger [EVENT HALLOWEEN]